𝟑𝟒 𓅇 𝐃𝐢𝐬𝐜𝐮𝐭𝐞𝐫... 𝐒'𝐞𝐦𝐛𝐫𝐚𝐬𝐬𝐞𝐫... 𝐒𝐞...

She's in the Rain - The rose

- Flashback Hajoon et Jungkook -

— Arrête de bouger la tête comme ça. J’ai pas encore digéré.

— Oui mais ton ventre est tout mou, ça fait du bien, murmure Hajoon en soupirant.

Ce soupir m’est familier. Pourquoi je n’ai rien remarqué avant ? Il n’a pas décroché un mot de tout le dîner et dès que je me suis allongé dans mon lit, il a blotti son visage contre mon estomac. Tout ceci est un signe de sa préoccupation.

Je pose le bouquin de cours que je feuilletais et pose ma main dans ses cheveux secs. Il devrait penser à les hydrater sérieusement.

— Parle.

— De quoi ?

— De ce qui te tracasse ? Grouille.

Je n’aime pas le savoir fermé comme ça. Il m’a toujours parlé naturellement, ce n’est pas une chose qui doit changer.

— J’ai pas envie qu’on s’embrouille, laisse tomber. Je crois que je devrais y al-

— Tu ne dors plus ici ? J’ai dit une connerie encore c’est ça ?

Je fais des gaffes. Tout le temps. Mais jamais au point qu’il n’ait pas envie de dormir avec moi. Je me redresse en position assise faisant glisser sa tête sur mes genoux. Je le fixe et il comprend qu’il ne bougera pas d’ici sans m’avoir parlé.

— Tu ne te demandes jamais comment serait notre vie si on était des gamins normaux ? Tu ne fais pas des cauchemars le soir de tous les hommes et de toutes les femmes à qui on annonce qu’ils vont mourir ? Tu ne rêves pas d’autre chose que le gang Jungkook ?

J’ai beau avoir envie d’être compréhensif, ma mâchoire se contracte.

— Pourquoi tu te fermes quand je parle de ça ? Je croyais qu’on pouvait se parler de tout et que jamais rien ni personne ne changerait ça.

Intérieurement, je panique. Je ne veux pas qu’il se fâche et qu’il s’en aille. Un temps que je ne passe pas avec Hajoon est un temps perdu.

— C’est juste que j’ai l’impression qu’on trahit le gang quand on dit des choses pareilles. Comment on va devenir des réguliers si on pense ainsi Joon ?

— Et si justement je ne voulais pas devenir un régulier ?

Je fronce les sourcils. Il n’a jamais dit une chose pareille. Il y a encore  une semaine, il m’assurait qu’on continuerait ensemble. Il m’a fait jurer qu’on deviendrait des réguliers.

— Voilà, je le savais. Tu es déçu et-

— Non, je ne le suis pas. Je ne comprends juste pas. C’est toi qui m’a fait entrer là dedans. Et tu m’as toujours dit que ça te plaisait. On doit la fidélité au gang.

— Non, justement. Tant qu'on n'est pas des réguliers, on ne leur doit rien et eux non plus à part leur protection. C’est juste que… Je me mets à rêver d’autre chose ces derniers temps. Je- j’ai cette image qui ne veut pas quitter mon esprit.

Ma prise dans ses cheveux se fait moins présente. On ne peut pas avoir fait tous ces efforts pour rien, si ?

— Tu rêves de quoi alors ?

Hajoon se redresse en prenant appui sur mon lit et le temps d’un instant, il me surplombe. Cette détermination dans son regard, je ne l’ai vu que rarement dans ses yeux.

— Toi et moi, dans le monde entier Jungkook. Ta voix et ma guitare. C’est ça l’avenir que je veux pour toi et moi. Rien que toi et moi.

Rien que lui et moi…

Sans que je ne le contrôle, mon cœur se met à battre plus vite.

— Rien que toi et-

— Les garçons, allez vous coucher s’il vous plaît. C’est encore un coup à ne pas se réveiller demain matin. Je rigole pas avec vous, crie ma mère dans le couloir.

Hajoon se laisse retomber contre mon corps rompant notre contact visuel.

— Oui maman, on va dormir !

Nous n’avons jamais repris cette conversation Hajoon et moi.

- Présent - 

— J’ai été con.

J’ai effacé ce souvenir de ma mémoire car il représente le seul moment de ma vie où j’ai eu l’impression d’aimer Hajoon plus que comme un ami. Le seul. Et je me suis détesté pour ça. N’empêche qu’il m’a dit clairement ce qu’il avait sur le cœur ce jour-là et j’ai fermé la discussion.

Tout comme je l’ai fermé avec Taehyung. C’est pour ça, qu’il ne m’a pas donné de nouvelles de toute la semaine et que je ne cesse de penser à lui. J’ai vraiment été con parce que mon copain m’a parlé de son inquiétude et que je l’ai ignoré totalement.

Je me lève de mon lit sans plus attendre et me dirige vers la chambre de mon père et de Annette. Je toque pour être sûr de ne pas déranger et lorsque j’en ai l’autorisation, je pousse la porte.

— Papa ? Je vais voir Taehyung, je peux ?

Je ne veux pas sortir en douce. Du moins pas ce soir.

Mon père qui était tranquillement allongé, des documents à la main, se redresse. Annette quant à elle, est sous la douche à cette heure ci.

— Tu veux aller le voir maintenant ? En pyjama ?

Il reluque le pyjama que Taehyung m’a prêté la dernière fois et je hoche la tête. J’ai vu ses grands parents rentrés aujourd’hui en rentrant de chez Ryujin. J’en déduis donc qu’il est là aussi.

— Ouais, s’il te plaît.

Papa semble peser le pour et le contre durant un long moment. Il finit par hocher la tête. Je lui souris et referme la porte.

— Attends Jungkook.

Je rouvre la porte lentement et glisse ma tête dans l’embrasure.

— Oui ?

— Il y a… un truc entre toi et le voisin ?

— Non.

— Ouff, bonne soirée.

Il est con ou dans le déni. Peu m’importe, je préfère qu’il continue à croire que ma sexualité n’est qu’une phase, je n’éprouve pas le besoin de lui prouver quoi que ce soit. Je referme la porte, enfile mes baskets et toque chez les voisins.

— Jungkook ?

Le grand-père de Taehyung me reluque à son tour, un faible sourire aux lèvres. Il reconnaît probablement le pyjama de son petit-fils.

—  Re-bonjour. Je viens pour voir Taehyung. Il est là ?

— Non, Taehyung n’est pas là. Enfin pas encore. Mais tu peux rentrer l’attendre si tu veux ? Il y a un souci ?

Oui, il y a un souci. J’ai été un petit copain ignoble.

— Non, aucun souci. Je passerai demain au pire, je n’ai pas envie déranger.

— Attends. J’aurais bien besoin d’aide pour monter le nouveau meuble qu’on a reçu. Donc si tu as du temps libre, je veux bien le combler en attendant que Tae arrive.

Est-ce que j’arriverai à dormir sans parler un peu avec Taehyung avant ? Probablement pas. Ou alors difficilement. L’attendre est sûrement la meilleure solution.

— Va pour la construction de meuble alors.

— Génial.





Le dos en compote, je me laisse retomber sur le canapé. Ce meuble était un rubik's cube. Il a suffi qu’on perde une vis pour que notre construction devienne complètement bancale. On a dû tout recommencer avec des visses qui traînaient dans la maison. Ensuite, on a démonté l’ancien meuble à télé qui apparemment était trop vieillot. Personnellement, je ne le trouvais pas vieillot, il était juste en bois quoi. Mais bon, on ne dit jamais non à du nouveau mobilier.

Entre temps, bien sûr j’ai dîné avec eux et on a continué dans notre lancée en réparant la porte de la cuisine. Monsieur Kim a commencé à se sentir mal alors j’ai insisté pour qu’il aille se reposer et je me suis occupé de nettoyer ce que nous avions fait.

— Je ne sais pas pourquoi Taehyung tarde autant, je suis désolé. Est-ce que tu veux attendre encore un peu ?

Je hoche la tête, convaincu que voir Taehyung maintenant m’aidera à me sentir mieux. Moins coupable. On m’a toujours reproché mon côté un peu bourru. Je suis trop brusque, pas assez à l’écoute et je suis aussi très égoïste. Inutile de se demander pourquoi est-ce que mes relations ne durent jamais.

— Tu veux regarder la télé avec moi ? Tu as déjà beaucoup travailler après tout

Je tapote le canapé, enthousiaste à cette idée. La mamie de Taehyung est très accueillante. Ses deux grands parents le sont en réalité et je me sens comme chez moi ici. C’est peut-être un grand mot mais je ne me sens pas de trop et c’est bien la première fois depuis que je suis à Séoul. Cette famille représente tout ce que j’envie et tout ce que je n’aurais jamais.

— Qu’est-ce que tu aimes regarder ? Demande-t-elle en s’asseyant à mes côtés.

— Des débats ? Il y a une chaîne sur laquelle des gens débattent un peu comme à la radio. Et j’aime bien les écouter.

La rhétorique est un art qui m’échappe. L’art de bien s’exprimer, de trouver les bons mots, la bonne intonation, la bonne posture et j’en passe.

— Tu aimes écouter les gens parler ? Mon fils aussi aimait beaucoup ça quand il était petit. Et puis c’est instructif. C’est quel numéro ta chaine ?

Je lui prends doucement la télécommande et change la chaîne pour lui montrer. On ne parle plus, on se contente d’écouter ce débat qui porte sur l’identité en contact avec de la chirurgie esthétique. Je reste attentif mais c’est inévitable. À un moment donné, je me sens piqué du nez et l’autre et bien… je dors.



Je sens dans mon sommeil un contact attentionné vers mes cheveux. Je bouge ma tête pour être plus confortable et soupire d’aise. J’ignore qui tente de m’arracher à ma nuit mais c’est bien trop doux pour que ça soit mon bougon de père qui se contente d’un hurlement.

— Eh Jungkook, je suis là.

C’est sa voix…

— Taehyung. J’affirme sans ouvrir les yeux pour autant.

— Je suis là.

Je me résous à ouvrir doucement les yeux et le retrouve agenouillé devant moi. Il me sourit. Aucune forme de colère ne déforme ses traits et j’en suis le premier rassuré. Il n’a répondu à aucun de mes appels. J’ai même pensé qu’il m’avait bloqué.

— Je suis désolé, je lui murmure.

Il secoue la tête et je hoche la mienne.

— Si. Pardonne moi, je ne t’ai pas écouté.

Je me laisse tomber au sol et je le prends dans mes bras.

— Ça roule toujours toi et moi ? J’ai besoin que ça roule toujours. Tu es ce qui m’est arrivé de mieux depuis un millénaire au moins.

Je soupire d’aise lorsqu’il me serre en retour contre lui.

— Tu as pas été cool. 

— Je sais.

— Et tu as mérité que je te boude.

— Je sais.

— Mais ça roule toujours toi et moi. On voudrait pas gagner l’oscar de la relation la plus courte pas vrai ?

— Non, on veut pas non.

Il m’étreint encore de longues minutes à tel point que j’ai le sentiment d’être bordé. Un câlin, c’est toujours doux.

— Mais donc… C’est officiel, tu vas quitter Dynastie ? Ce n’est pas un reproche, je te demande vraiment Taehyung. 

— Oui. Il te faut bien une lumière dans l’obscurité non ?

C’est probablement sa manière de me dire que même si je reste dans l’obscurité, il sera à mes côtés ? Si c’est cela, il vient de me faire une déclaration d’amour. Mon raccourci est faible en possibilité mais je veux y croire dur comme fer.

— Tu n’es pas ma lumière dans la nuit. Tu es l’ombre qui marche à mes côtés dans l’obscurité et avec qui je finirai par atteindre la lumière.

C’est comme être suspendu dans le temps. Plus un bruit, plus une respiration, plus une pensée parasite. Il s’éloigne de mes bras et plonge son regard humide dans le mien comme on plongerait dans un bain chaud en hiver. Et en un regard, on s’accorde pour s’embrasser et laisser nos lèvres créer les bruits que nous sommes incapables de produire en parlant.

Dire qu’il m’embrasse est un euphémisme. Il domine ce baiser. Chaque baiser est une manière de m’excuser. J’accepte, je ne bouge même plus. Ma bouche est la sienne à présent. Je ne veux plus faire de distinctions.

Non, je ne veux plus.

Je sens sa salive partout sur mes lèvres. Sa langue est dans ma bouche et ce fait me donne chaud.Très chaud. Mais bordel, on est en plein milieu du salon de ses grands parents. Ils pourraient débarquer à n’importe quel moment.

Avec hargne, je cherche à reprendre le contrôle de ce baiser, en lui mordant la lèvre et en enroulant ma langue autour de la sienne. Ses mains caressent mes hanches et les miennes s’accrochent désespérément à ses épaules.

J’ai terriblement envie de le garder dans mes bras ce soir. Cela ne signifie pas non plus que je souhaite dormir.

— Ta… Chambre, je parviens à articuler.

Il se décolle de moi les yeux ronds, comprenant ce que je sous entends.

— On va…?

— On va.

J’attrape sa main et on se précipite presque dans sa chambre. Je manque de claquer la porte mais il suspend mon mouvement pour atténuer le bruit. La seconde d’après, je me retrouve plaqué contre la porte. Il ne m’embrasse pas directement. À la place, il dévore mes lèvres du regard. Taehyung a allumé la lumière de sa chambre mais je l’éteins presque de suite.

— Je ne veux pas le faire dans la lumière.

Lui qui se penchait en direction de mon cou, s’arrête.

— Je veux te voir Jungkook. Vraiment.

— Tu m’as déjà vu. L’autre soir au lac.

Qu’on me comprenne bien. Je n’ai pas pour habitude de complexer sur mon corps. Celui de Taehyung est juste tellement parfait que je me sens un peu honteux de lui laisser voir le mien. Ça m’a fait la même chose avec Haniya d’ailleurs. Je n’ai pas un ventre plat. Il n’y a pas de traits qui le dessinent. Quant à mes cuisses, je les trouve trop flasques. De même pour mes bras.

— Est-ce que ça te met vraiment mal à l’aise si j’allume la lumière ?

Il ne va pas se moquer de mon corps, si ? Puis il a dit qu’il trouvait mes jambes trop sexy la dernière fois. Alors…

— D’accord, je n’insisterai pas.

— Non, on peut allumer la petite lampe là bas au pire ?

Même dans le noir, je vois un sourire redécorer ses traits. Il claque un baiser sur ma joue et se recule pour fouiller dans son armoire. Juste après, il allume la petite lampe et c’est déjà un peu moins intimidant. Je remarque dans ses mains une bouteille de lubrifiant presque vide et une boîte de préservatif.

— J’ai pas utilisé tout ça depuis des lustres alors bon… Tu veux que je te… Fin, c’est toi ou c’est moi ?

— Je peux ?

Dans la faible luminosité, je distingue les joues rouges de Taehyung lorsqu’il hoche la tête. Il me tend ce qu’il tient et je me penche pour embrasser sa joue.

— T’es trop mignon, je lui chuchote avant de le diriger vers son matelas.

Il ne se laisse pas tomber comme je me l’étais imaginé. Il me retourne et me pousse sur son lit. Perplexe, je me glisse sous la couverture et il me chevauche.

—- Tu veux me…

— Non pas te… Je veux… Est-ce que je peux te… Fin, te…

— Me sucer ?

Mon estomac s’agite à cette proposition. Et ce regard timide que je ne lui connaissais pas. Il est installé sur le ventre mais pour me donner une réponse, il descend. Il descend dangereusement sous la couverture jusqu’à ce que je ne le vois plus.

— Ouais tu peux Taehyung mais pas si vite.

Il me faut des forces pour ne pas le laisser agir de suite. La protection avant tout. Je prends un préservatif et le lui tends sous la couverture. Je fixe le mur de Taehyung pour oublier que mon pantalon s’échappe lentement de mon corps. Je vais jusqu’à fermer les yeux quand sa main enfin entre en contact avec mon pénis. La fraîcheur me fait gémir, il m’intime de ne pas faire plus de bruit.

Son contact est suffisant pour la durcir complètement. Tout devient supplice dans mon esprit. Je réalise finalement comme j’ai attendu ce moment.

— C’est une blague ?

Taehyung donne un coup dans la couverture et ma nudité n’est plus cachée. J’écarquille presque les yeux à son action.

— Tu l’avais avant de me rencontrer ça ?

Pourquoi avoir conscience de son corps est important ? J’avais zappé cette histoire de tatouage, de corbeau parce que Taehyung n’était pas censé me voir nu un jour dans sa vie.

— Tu peux me recouvrir ? C’est un tantinet gênant là.

Il fait une moue et je comprends qu’il attend une réponse.

— Oui.

Et là, il explose de rire. Je laisse ma tête retomber contre l’oreiller et admire comme toute la beauté du monde me semble réunie dans ses orbes. À cet instant précis, je le trouve si royal, si beau, si précieux. Encore une fois, il faut que mes sentiments m’explosent à la gueule.

Comment c’est arrivé ? Comment, quand, où, est-ce que je suis tombé amoureux de Kim Taehyung ?

Il est peut-être le genre de personne dont on ne peut que tomber amoureux ? Le genre de personne avec qu’il n’y a pas d'alternative possible ?

Putain.

—  Donc je t’avais vraiment bien cerné dès le début c’est ça ? C’est quoi cette coïncidence de malade ?

— Elle est toujours là.

Taehyung fronce les sourcils et je désigne mon érection. La seconde d’après, Taehyung est à nouveau sous la couverture. Je m’attends à ce qu’il me mette le préservatif mais à la place, il pose ses lèvres sur ma cuisse et me pousse à me tordre de plaisir en me caressant de sa langue. Je connais assez bien ma peau et mon copain pour savoir que l’endroit qu’il remplit de sa salive est mon tatouage. Je ne fais que durcir davantage.

— Ne gémis pas Jungkook.

Tellement mais tellement plus facile à dire qu’à faire. Je coince ma lèvre entre mes dents. C’est suffisant pour m’empêcher de crier quand sa paume froide se pose sur mon membre. Il déroule le préservatif et une seconde après, je ressens cette chaleur.

Mes yeux convulsent. Mon torse se soulève rapidement. Bordel dites moi qu’il n’a pas les murs fins. C’est trop bon pour que je l’afflige de mon silence. Taehyung pousse la couverture et son regard achève de m'abattre.

Moi je n’ai pas le droit de gémir mais lui peut produire ces bruits adorables avec ma bite dans sa bouche ? Injustice. Foutue injustice.

J’amène ma main tremblante vers sa joue et la caresse. Si je prends conscience de l'obscénité de mon geste, c’est parce que je sens ma propre bite déformer son joli visage. Il est beau. Si beau. Si beau rien que pour moi.

— Tu aimes ? murmure t-il en reprenant sa respiration.

Foutaise.

— J’adore.

J’adore ce qu’il me fait, j’adore ce que je ressens, j’adore ses lèvres roses autour de ma queue, j’adore son regard enflammé, j’adore les sons qu’il produit, je crois que je l’adore lui. Comme j’ai peur de ressentir tout cela si rapidement. Comme j’ai peur de ne jamais être capable de le lui murmurer.

Je t’aime…

Pourquoi est-ce si dur à dire si c’est ce que je ressens ?

— Taehyung, je-

Il s’arrête dans ses mouvements et penche la tête, attentif. Je passe de ses joues à ses cheveux que je caresse à présent.

— Oui ?

— Je…

Je t’aime bordel !

— Je ne vais pas tenir très longtemps, il vaut mieux que tu me laisses te préparer ?

Un instant il s’est inquiété. L’autre, on a renversé nos positions et il m’a sourit. Je n’ai pas trouvé le courage. Je jure pourtant que c’est au bord de mes lèvres mais il faut croire que ce n’est pas le bon moment.

Je suis maintenant au-dessus de lui. Je laisse assez d’espace entre nos corps pour qu’il puisse se déshabiller. À peine sa chemise déboutonnée, je plonge contre son torse. Taehyung ricane face à mon impatience et passe sa main dans mes cheveux.

Il a un début d’abdos. Je veux grandir avec lui et embrasser son torse à nouveau lorsqu’il sera entièrement musclé. Oui, qu’on m’autorise à rester assez longtemps contre son torse.

Pour l’heure, Taehyung se débat avec son bas de pyjama. Je pourrais l’aider si je n’étais pas tant occupé à le faire gémir en embrassant ses tétons. Il frissonne au contact de mes doigts contre son flanc. Je le presse avec amour et remonte mon visage dans son cou. C’est maladroit mais je mords automatiquement. Mon copain marque vite, je le sais. Et là maintenant, je veux qu’il soit rougit par  mon passage.

— Je peux te marquer Taehyung ?

Il n’est pas question non plus de le faire sans son consentement. Je veux qu’il soit pleinement conscient et d’accord avec mes agissements.

— Tu peux, oui. Tu dois le faire.

Cet ordre indiscret m’arrache un rictus de satisfaction. Il me serre dans ses bras et je continue ma torture dans son cou. Comme c’est délicieux de sentir mon pénis dur contre sa cuisse. Je donnerai tout pour m’y frotter mais je sais que je jouirais la minute d’après.

Bordel, je dois vraiment devenir plus endurant.

Tout en mordillant la peau de mon homme, je glisse une main entre nous deux.

— Tu as déjà… Fin, quelqu’un t’a déjà…

— Baisé ? Oui Jungkook.

Le ridicule ne tue pas. Je le remarque quand je gémis en l’entendant prononcer ce mot. C’est clairement ce qu’il va se passer, je m’apprête à baiser Taehyung.

Ai-je déjà eu une idée aussi bonne que celle-ci ?

Je m’appuie sur mes cuisses afin d’avoir mes mains pour moi et de garder ma tête dans son cou. Sa respiration est effrénée et j’en suis responsable. J’ai Taehyung pour moi ce soir. Je le veux pour moi chaque jour, chaque instant, je le veux, je le veux.

Je me hâte de verser du lubrifiant sur mes doigts. J’ose un regard vers le bas et aperçois son bout rouge. Il est aussi dur que moi. L’envie de tout lui faire paralyse mes mouvements. Je souhaite profiter avec lui mais par quoi commencer ?

— Un corbeau qui réfléchit trop à mon goût, lâche t-il avec une espèce de dédain ironique dans le regard.

— Une vomissure arc-en-ciel trop bavarde à mon goût.

— Va te faire foutre, rit-il.

Je hausse un sourcil dans le but de lui rappeler notre position.

— Va vraiment te faire foutre Jungkook, ajoute t-il en comprenant mon sous-entendu.

Je mords la lèvre et réduis la distance entre nos lèvres.

— Ah oui ? Je devrais ? Je chuchote contre sa bouche.

— Oui.

Je glisse mes doigts près de son entrée, j’en pousse un sans hésitation. Contre moi, sa bouche s’ouvre dans un cri silencieux. Je le laisse s’y habituer. Quand enfin, sa respiration s’atténue, je bouge en lui. Il gémit, je souris.

— Redis le ?

D’un regard mauvais, il me répète :

— Va te faire foutre.

À côté du précédent, je glisse un autre doigt dans son humidité. Il se mord la lèvre et je sens son bassin bouger à la recherche de mon contact. Alors j’ose. Je frotte mon membre délaissé contre sa cuisse et bordel comme je rougis à cette action.

— Encore ? Redis le moi.

— Jungkook…

La cassure dans sa voix résonne en moi. Je lui fais du bien.

Je sais qu’il n’est pas capable de me répéter d’aller me faire foutre. Pas quand nos corps ont besoin de se frotter ainsi pour goûter au bonheur ultime. J’ai déjà envie de jouir, c’est juste là. Sur le point de se produire. Mais l’envie de le baiser moi même m’en empêche.

— Tu es tellement beau Taehyung. Tellement oui.

— Et toi alors ?

Je le prépare sans plus durer. J’embrasse ses lèvres pour taire les gémissements qui en sortent. On ne peut pas être repéré. On ne peut pas être arrêté. Je veux que ce moment intime dure à tout jamais.

Taehyung pince si fort ma peau, il caresse mon âme d’un battement cil avec facilité. Là encore, je me déteste d’être incapable de lui dire tout ce que mon coeur ressent. Ce réconfort, ce bonheur, ce plaisir…

— Bon Jungkook t’attend la pleine lune ou tu me bai-

Je ne le laisse pas finir sa phrase. S’il me répète de le baiser maintenant, je jouis. En voyant ses yeux s’agrandir, je retire ma main de sa bouche et mes doigts de lui par la même occasion. Taehyung passe ses doigts sur la peau de mes bras. Il élève à l’aide de son passage ma chaire de poule. Je lubrifie mon membre et le place contre sa peau.

— Pitié, vas-y.

Heurté à son impatience, je pousse en lui. Nos deux bouches s’ouvrent si grand qu’un filet de bave coule de la mienne pour aller directement dans la sienne. Il prend mon visage en coupe et si mes hanches se mouvent, mon regard reste immobile.

— Jungkook…

— Taehyung je… argh.

Pour lui dire ce que ma voix refuse de prononcer, je l’embrasse à nouveau. Mes mouvements de bassins sont aussi lents que mes baisers. J’ondule en lui et il fait de même. Je le baise comme il me l’a demandé et comme je l’ai tant voulu.

—  Me regarde pas comme ça.

Et il détourne le regard. Je sais comme je le regarde. Comme quelqu’un d’amoureux. Alors si, je vais continuer à le fixer ainsi. Pour que mes yeux dénoncent la vérité que ma bouche cache.

—  Regarde moi Taehyung.

Taehyung résiste mais finit par obéir. Je mords sa lèvre inférieure sans rompre notre contact visuel. Il soupire et je lui murmure que je suis proche. Je ne tiendrai pas plus longtemps. Son doigts passe de mes cheveux à mes lèvres qu’il caresse avec une douceur sans paraître.

— Moi aussi, je t’aime Jungkook.

Il me le murmure si bas. J’ai l’impression de le rêver mais non.

— Moi aussi, affirme-t-il en me tirant davantage contre lui.

Cette nuit-là, une larme s’échappe de mes yeux. Cette nuit-là, mes sentiments quittent le bocal dans lequel je les ai enfermé il y a fort longtemps. Cette nuit-là, je l’aime. Cette nuit-là, je nous espère l’éternité. Rien que ça.

Fin de chapitre !

Alors laaaaaa.

On a passé trop de cap. Première fois, premier "Je t'aime" mais dans le fond c'est moi qui les aime plus que tout !!!

On se dit à samedi ?

Kiss, Kiss <3

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