𝟏𝟐 𓅇 𝐋𝐞 𝐥𝐚𝐜 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬
ʙᴛs - ʟᴏᴜᴅᴇʀ ᴛʜᴀɴ ʙᴏᴍʙs
Taehyung
Il m’arrive de faire ça parfois. Aller au hangar et emprunter la moto de Il-Sik pour me vider la tête. Je sais que je n’ai aucun permis pour conduire une moto comme celle-ci et que si on m’attrape je risque gros. Pour l’instant ça n’est jamais arrivé et je préfère penser que ça n’arrivera jamais. En général je roule des heures et des heures sans réel but. Je le fais uniquement pour l’adrénaline, le vent sur ma peau et tout ça. Mais ce soir c’est différent.
J’ai entendu le père de Jungkook demander à mes grands-parents s’ils ne l’avaient pas vu passer. Il a expliqué brièvement le problème mais semblait vraiment inquiet et désemparé. J’ai vu que quelque chose clochait. J’ai ensuite tenté de me concentrer sur mes devoirs mais peine perdue. Mon esprit était occupé à se demander où il pouvait bien être passé.
Étant déjà tendu moi même à cause de ma prochaine épreuve de piano, j’ai attendu que mes grands parents aillent se coucher, je suis passé chercher la moto au hangar et un casque supplémentaire. J’ai arpenté les rues de Séoul à la recherche de Jungkook et finalement, je l’ai trouvé.
En le voyant marcher là, juste devant moi, je me suis demandé pourquoi je faisais ça ? Pourquoi savoir qu’il s’était barré m’avait poussé à me questionner autant sur son état ?
Puis je me suis raisonné. On n'a pas forcément besoin de raisons pour faire ce que nous faisons. Parfois c’est plus fort que nous, on en ressent le besoin alors on agit. Je l’ai fait et il est sur ma moto.
Je ne saurais décrire ça mais Jungkook m’a l’air si épuisé mentalement. J’espère me tromper en disant ça même si ça reste ce que je constate. Je roule prudemment sous un tunnel sombre. La pluie de ce soir s’est transformée en vent, c’est beaucoup plus agréable. Lui ne dit pas un mot, il s’accroche plus fort à ma taille durant les virages et relâche la pression durant les lignes droites. Sa tête est nichée contre mon dos et je me surprends à vouloir le faire rouler à mes côtés toute la nuit. J’en serais capable mais ça non plus ça ne serait pas raisonnable.
C’est la raison pour laquelle, à un moment ma conduite trouve sa destination. Je conduis encore une bonne dizaine de minute et me gare près du parc forestier. Je retire la clé du contact mais Jungkook ne me lâche pas pour autant. Pour me faire entendre, j’enlève mon casque et appelle son nom. Aucune réponse. J'extraie mes doigts de leurs gants et pose ma main sur les doigts gelés de Jungkook. Je tapote dessus doucement et enfin une réaction.
— Tu dormais ou quoi ?
Vu les yeux qu’il a en retirant son casque, j’en déduis que oui. Il descend de la bécane et renfile sa capuche. Je l’imite et en profite pour dégourdir un peu mes jambes. Franchement, j’ignore combien de temps est-ce que j’ai conduis.
— On est où là ?
Il n’y a pas vraiment de piétons aux alentours. Juste des voitures qui roulent près de nous. Je lui tends la main. Jungkook fronce les yeux mais je finis par attraper la sienne. Je le pousse à trottiner à mes côtés jusqu’à l’arrière du parc.
Je ne nous laisse pas le temps de reprendre une respiration que j’entre dedans grâce au trou caché derrière les feuillages. C’est une sorte d’entrée secrète que les rookies avaient fait pour une soirée. Le parc est fermé à cette heure-ci, il est 00h en même temps. Dans les barrières vertes, nous avons fait un trou par lequel on peut passer en se baissant. Silencieux, Jungkook me suit une fois de plus et nous voilà à l’intérieur.
— Tu as dit que je pouvais t’emmener où je voulais alors suis moi juste.
Devant nous se dressent deux longues colonnes d’arbre. Nous empruntons dans le silence, le chemin de pierre avant de couper par la forêt. Il pourrait être effrayé et se demander si je n’ai pas préparé de quoi cacher son corps mais au lieu de ça, il marche à mes côtés. Je nous fait traverser la forêt pendant de longues minutes. Il n’y a pas un bruit ici c’est ce que j’aime. C’est comme si le monde cessait d’exister un instant. Tout est à sa place pendant la nuit.
— C’est ici.
Je pousse un feuillage et nous voilà devant le lac. Un lac qui s’étend sur une partie du parc. Jungkook se gratte le nez avant de me dépasser. Il s’avance sur le lieu comme si c’était le sien et se laisse retomber sur le premier banc dans son champ de vision. Je l’imite.
Visiblement, il ne ressent pas la nécessité de parler et moi non plus. Parfois même dans le silence on en dit beaucoup plus. Son silence à lui, je l'entends. Je l’entends beaucoup plus clairement depuis que j’ai découvert il y a 2 semaines que c’était un Lyon’s. C’est étrange de ressentir comme il doit être presque aussi perdu que moi. C’est un rookie.
Des rookies il y en a plusieurs types.
Ceux qui aiment ce qu’ils font plus que tout et ne voient aucun problème dans leurs actions. Ou ceux qui ont conscience qu’ils ne devraient pas faire ça mais n’ont pas vraiment le choix.
Puis il y a moi. Un mélange des deux.
J’ai commencé parce que je n’avais pas le choix et je continue parce que j’en ai envie quelque part. C’est malsain, je sais et c’est pourquoi je me sens aussi mal de le faire.
— Tu fumes ? je demande avec étonnement en le voyant sortir une cigarette de sa poche avec un briquet.
Alors ça, si je l’avais vu venir.
— Tu conduis une moto ?
J’aimerais lui balancer “T'es un Lyon’s” mais je ne peux pas. Il se demanderait comment je sais ça et je devrais faire un choix. Soit Jungkook fait partie de ma vie saine. Celle du conservatoire, de ma maison et du pianiste que je suis. Soit, il fait partie de mon côté obscur. Le gang simplement. Je l’ai déjà dit mais je ne peux pas mélanger les deux. Impossible. Alors lui faire comprendre que je suis de Dynastie c’est déjà faire un choix.
Face à mon manque de réponse, Jungkook soupire et allume sa cigarette.
— J’avais arrêté mais je crois que c’est le moment de reprendre.
C’est mon ouverture pour le questionner non ? Il fume dans un parc complètement vide devant un lac avec un gars qu'il connaît à peine.
— Et si tu me disais ce qu’il s’est passé ?
— Pourquoi je ferais ça ?
L’odeur de la fumée s’infiltre dans mes narines. Je déteste cette odeur, elle me donne envie de vomir et ça depuis toujours. J’ai fait le calcul. Finir une cigarette prend 6 minutes au total alors je n’ai qu’à patienter 6 minutes pour me sentir bien.
— Je sais pas. Tu dois forcément avoir quelque chose sur le coeur qui-
— Pour t’entendre me dire que ça va passer ? Qu’après la pluie il y a le beau temps ? Que tout dans la vie est une épreuve à surmonter et bla et bla et bla ? Je- j’ai vraiment pas besoin d’un discours de bisounours maintenant Taehyung.
— J’ai parlé de me raconter ce qu’il s’est passé, pas de te conseiller. J’ai pas de soupe de bisounours à te servir parce que j’en suis pas un. Et j’ai pas besoin d’une moto ou de me faire casser la gueule pour te le prouver. Il suffit de me regarder dans les yeux assez longtemps et tu verras. Le vécu ne se mesure pas à la couleur de nos vêtements ou à notre attitude sache le.
Jungkook porte à nouveau la cigarette à ses lèvres et il tourne son visage vers moi. Je ne scille pas lorsqu’il éjecte toute sa fumée contre moi. Le seul effet que ça a est que ça brouille ma vue quelques instants. Le temps de cligner des yeux, ses orbes bruns se trouvent déjà dans les miens. Il me fixe. Jungkook cherche à lire dans mon regard ce dont j’ai parlé.
Est-ce qu’il la voit ?
La peine que je camoufle en moi, est-ce qu’il la voit ?
— Mon meilleur ami a été assassiné. Il m’a juste- laissé ici. Seul. Et j’ai fini par comprendre que sans lui je n’avais pas de refuge. Aucun lieu pour me sentir moi même. Depuis sa mort, je n'ai plus aucun contrôle sur ma vie. On m’a fait partir de Daegu pour venir m’installer ici. On m’a imposé une nouvelle famille, une nouvelle école, une nouvelle vie simplement. Et moi dans tout ça qu’est-ce que je fais ? J'essaie d'encaisser voilà tout. Ce qu’il s’est passé aujourd’hui ça n’a pas d’importance. Ce qui en a, c’est un tout.
Un tout.
La mort de son meilleur ami. Une tartine beurrée qui tombe au sol. Un déménagement précipité. Un orteil qui se cogne contre le coin du lit. Une nouvelle école. Un moustique qui vient perturber ta grâce mat’ du dimanche. Une nouvelle famille. Une langue qu’on mord en essayant de savourer un bon plat.
Un tout.
C’est à la fois tout et rien qui s’assemblent pour faire de notre vie un enfer. Un tout qui nous pousse à voir l’ensemble de l’univers en rouge. Je le comprends. Du moins, j’en ai l’impression.
— Tu ne dis rien ? Demande-t-il en détournant le regard vers le lac.
— Pas besoin. Je t’ai entendu, c’est ce que tu voulais non ?
Pas de soupe de bisounours, je n’ai rien à lui dire. Sa vie elle craint. Et non ça ne va pas s’arranger tout de suite mais ça je crois qu’il l’a bien compris. Je n’ai pas de conseils à lui donner parce que quand on est mineurs, notre vie est guidée majoritairement par les choix de nos parents. Il va devoir subir encore quelques temps.
— Si. C’est ce que je voulais.
Et ben voilà.
— Tu as quel âge ? relance-t-il.
— 17 ans. Petit flex mais j’ai 18 ans le 1er janvier. C’est un peu comme si ma naissance était un nouveau départ pour le monde alors je me sens spécial.
— Le 1er janvier tu as dis ?
Le voir me sourire comme ça ne me dit rien qui vaille.
— Ouep, 1er janvier 2005. Jour de ma naissance. Pourquoi ?
— Je suis aussi né le 1er janvier 2005 mec.
Le symbole du corbeau est souvent associé à la mort et à la renaissance. Il représente donc le début d'un cycle et donc la fin d'un autre. Ce parallèle entre notre date de naissance et la manière dont je l'appelle n'est pas un hasard.
Je n’ai jamais rencontré quelqu’un né le même jour que moi. J’ai bien sûr trouvé quelques célébrités mais personne d’assez connu pour que j’en parle. Autrement dit, je me balade sur la stratosphère en pensant que je suis le seul né ce jour là. Que je suis la quintessence d’une année car je suis à la fois un début et une fin.
— Ça va, réagit pas comme si je t’avais annoncé que les licornes n’existaient pas.
Pitié.
— Arrête avec ton histoire de licorne. Je vais vraiment commencer à croire que t’en as une tatoué sur ta fesse gauche si tu continues.
— Tu veux vérifier ?
J’aimerais ne pas paraître aussi percuté par sa pseudo proposition, juste histoire de ne pas créer de malaise entre lui et moi. Malheureusement, je n’ai rien à lui rétorquer et il s’en rend compte, ce qui le fait péter de rire.
— Je rigolais avec toi, c’est tout.
Ouais j’avais remarqué. Et il y a autre chose que j’ai remarqué. C’est à quel point il est beau lorsqu’il rit. Ce n’est pas arriver souvent en ma présence. De quelle façon dois-je le prendre ?
— Tu vas arrêter de me fixer comme ça ? C’est flippant.
Merde, j’ai fait ça ? Je l’ai fixé ?
Je reporte mon attention sur le lac le plus naturellement possible. Peine perdue, j’ai bien instauré un malaise entre nous. Du moins de mon côté.
— Dis ? Où sont tes parents ?
Oh…
Juste comme ça ?
Qu’on me comprenne bien. En me voyant vivre avec mes grands parents, les gens ont tendance à déduire que mes parents sont morts. J’ai donc droit à un million de pincettes posées avant qu’on ne me demande enfin où ils sont passés ou ce qui leur est arrivé.
Jungkook non.
— Eum, loin.
— Développe ? Enfin si t’en as envie.
Je m’installe un peu plus confortablement sur le banc. Les étoiles sont magnifiques ce soir. Un peu comme à chaque fois qu’il y en a. C’est un spectacle beaucoup plus intéressant que notre conversation, sérieux.
— Mes parents sont des gens du voyage. Ils n’ont pas de problème financier alors me trimballer partout dans le monde avec eux n’était pas bien dur. C’est juste que… ça devenait un peu dur pour moi d’avoir l’impression de ne pas avoir de chez moi. Je changeais toujours d’école, de ville, de pays, de maison. Je me sentais juste comme un vagabond, tu vois ? Alors pour mon bien, mes grands-parents ont proposé que je m’installe chez eux au moins jusqu’à mes 18 ans. Je crois que j’avais genre 5 ans ? Depuis je vis avec mes grands parents et je laisse mes parents faire leur vie là où bon leur semble.
Si j’avais continué à voyager avec eux, je ne sais pas ce que je serais devenu. Peut-être que je ne serais qu’une version de moi et pas deux. Qui sait ?
— Et tu gardes contact avec eux ? Ou bien-
Je ne le pensais pas capable de parler autant. Pour le coup, il semble vraiment intéressé et c’est ce qui me pousse à me confier davantage.
— Ce sont mes parents. J’aurais toujours contact avec eux maintenant, pour ma part, je considère mes grands parents comme mes vrais parents. Mes parents sont un peu plus comme des oncles et des tantes à qui on parle parce qu’il le faut. Je ne suis même pas sûr de les aimer vraiment. Ils sont gentils voilà mais à trop voyager, on perd des gens en route. Je crois qu’ils m’ont perdu.
Bien sûr, je ne le dis pas méchamment. C’est juste un fait avec lequel ils seraient peut-être d’accord aussi. Je ne ressens pas cette connexion particulière entre nous.
— Ok. Tu sais, tu peux rentrer si tu veux, je trouverai le chemin du retour après.
Il ne le trouvera pas. Parce que pour trouver le chemin, il faut soit connaître le parc soit qu’il fasse jour. Il fait trop nuit pour qu’il puisse s’y retrouver sauf si je sème des miettes comme dans Hansel et Gretel.
— Très bien, je sèmerai des crottes de licorne rose sur la route pour que tu ne te perdes pas, ça te va ?
— Ah tu vois ! T’as parlé de licorne seul.
Et merde.
— Ça va, je rigolais. Et je reste avec toi. J’ai pas particulièrement envie de rentrer.
Enfin, Jungkook éteint sa cigarette et la fout à la poubelle juste à côté du banc sur lequel nous sommes assis.
Tout le monde dort à la maison. Ils ne se réveilleront pas avant au moins 6h du matin. J’ai du temps devant moi. Je ne veux pas jouer de piano, ni faire mes devoirs ni rien. Alors pourquoi ne pas rester ici.
— Tu as des écouteurs ?
Je fouille dans les poches de ce gros manteau pour trouver ma paire d’écouteurs. Sans poser de questions, je la lui tends. Jungkook la branche à son téléphone portable et il me tend une oreillette.
— On a qu’à écouter de la musique ? Ça te va ?
— C’est un plan qui pourrait me plaire ouais.
Je le laisse choisir la musique. Qu’importe, mon attention à moi se porte sur le calme de cette nuit. Là avec lui, je trouve quelque chose d’apaisant.
☽
Le bruit d’un oiseau me pousse à me réveiller dans un sursaut. Quand j’ouvre les yeux, ma tête est contre l’épaule de Jungkook et la sienne contre la mienne. L’écouteur a glissé de mon oreille. Lui est profondément endormi et ne semble pas remarquer qu’on s’est endormi sur ce banc.
— Eh ? Réveille toi, dis-je en sortant mon portable de ma poche.
Me voilà bien soulagé, il est 5h. J’ai encore le temps de filer me coucher dans ma chambre sans que personne ne s’en rende compte.
A côté de moi, le corbeau se réveille. Jungkook libère ma tête d’un poids et sa première réaction est de mettre sa capuche qui avait glissé de son crâne.
— Tu t’es endormi en premier, sache le.
J’aimerais dire que c’est faux mais mon souvenir de cette nuit est flou. Je me rappelle qu’on a continué à discuter en écoutant sa playlist. Puis plus rien. J’ai dû m’endormir à un moment dans la conversation mais lequel ? Aucune idée.
— Oui bah on rentre. A cette heure en conduisant la moto, je vais avoir des problèmes.
En réalité de gros problèmes. Imaginons que mes grands-parents apprennent que je conduis des motos illégalement ? Ils vont me trucider.
— Tu as qu’à y aller toi. Je suis pas pressé et-
— Ce n’est pas négociable. Je t’ai emmené ici, tu rentres avec moi. Allez debout s’il te plaît.
Pour le motiver, je me lève moi-même et joins mes mains entre elles. Je ne vais pas rester là à le supplier longtemps mais ce serait quand même bien qu’il vienne.
— Ok, ok, juste le temps de m'étirer et je te suis. En route, mauvaise troupe.
Je roule des yeux et ensemble nous quittons le parc.
☽
— À partir d’ici, tu sais comment rentrer à l’immeuble ? Je dois encore rendre la moto.
Ma nuit est loin d’être terminée.
— Ouais t’inquiète, je vais pas me perdre. Même si bon… Ton caca de licorne rose aurait été un bon éclaireur.
Je passe une main dans mon dos juste pour le pousser. Avec amusement, il descend de la moto et me tend le deuxième casque.
— Merci pour la balade, c’était… cool.
Ne sachant trop que dire, je récupère le casque et lui tape dans la main. Ok c’était bizarre mais sur le coup, je savais pas trop quoi faire.
— À un de ces quatres.
Jungkook repose son casque sur ses oreilles et se tourne en direction de la bonne ruelle. Je ne m’attarde pas plus que ça sur son départ, je n’en ai pas le temps. A la place, je fonce devant le hangar juste pour garer la moto. Je récupère mon sac à dos que j’avais planqué dans un buisson pour changer de vêtements une fois aux toilettes portatives.
Lorsque je rentre chez moi, j’ai de la chance, tout le monde dort encore. Je me faufile le plus discrètement dans ma chambre pour terminer la nuit que j’ai commencé sur l’épaule du voisin.
☽
Fin de chapitre !
Ils apprennent enfin à ce connaître !!! Ce que j'aime les écrire. Et on approche de mes chapitres préférés !!!
N'oubliez pas le petit vote qui fait plaisir 💗.
On se dit à samedi ?
Kiss, Kiss <3
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