Chapitre 2 : Destination Inconnue
Quand Julia vient me réveiller, je n'ai dormi que 1h15. J'ai sombré au pays des rêves vers 4h. Rêves... cauchemars oui ! Entre la secte de fous qui m'enlevaient, les extraterrestres qui me prennaient en otage , ou encore des vers de terre géant qui me prennaient comme esclave, tous les scénarios sont passés en revue dans ma tête !
C'est donc avec une tête ébouriffée et des cernes que je m'adresse à Julia.
"- Questcque...mmh...cinq heure...?
- Debout Ariane tu embarques dans 1heure.
-Quoi ? Ah oui merde...c'est pas un rêve...
-Vite, vite... tu vas être en retard !
-Comme si les avions étaient ponctuels, pas de risque ils ne sont jamais là à l'heure !
-Euh...Ce n'est pas ce que tu crois Ariane. Alors dépêche ! "
C'est donc avec précipitation que je quitte l'orphelinat sans même avoir le temps de dire au revoir à qui que ce soit. Julia me dépose dans un taxi au style assez original... carosserie bleue et verte flamboyante... vitres teintées...ornements dorés étrange pour un taxi de Paris ! Julia donne quelques informations au chauffeur.
"-7, ruelle Galilé ; Voici ses billets.
-Bien Madame.
-Et au fait... Elle ne sait rien du tout donc pas un mot s'il vous plaît.
-Entendu Madame."
Le trajet se fit sans bruit. À part quelques questions banales, auquelles je repondais de manière ferme et simple, le conducteur ne dit aucun mot, de peur d'en révéler trop sûrement.
Nous arrivons dans un petit endroit sombre auquel personne ne se risque d'y aller, sans doute à cause de l'odeur de pisse prononcé et des bouteilles de bière éclatées par terre. "Ruelle Galilé" peut-on apercevoir sur un panneau délavé. Merde, c'est ici.
"- Voilà. Aurevoir.
-Mais...
-Entre."
Le moteur redémarre et je fixe le taxi s'en aller au loin.
Je me retourne, le chauffeur m'a déposé devant une petite boutique fermée et depuis longtemps apparement.
Les lettres inscrites au dessus de la vitrine m'indiquent que je suis devant un cinéma et le programme ainsi que les affiches le confirment. Après avoir pris une grande inspiration, je dépoussière la poignée de la porte et tourne cette dernière. Bloquée. Il fallait s'y attendre. À en juger par le soleil se levant il doit être aux alentours de 5h45. Je sens l'atmosphère se réchauffer mais ne voit pas l'ombre d'une personne dans la ruelle et ne sais plus par où je suis arrivée.
Une mésange , du moins je crois, s'installe sur la pancarte "CINÉMA". J'en avais déjà vu une comme celle-ci au paravant, je discutais avec une dénommée Marie, et lui avait indiqué du doigt l'oiseau, que je trouvais splendide, mais cette dernière ne le voyais pas. Pensant qu'elle se jouait de moi, j'étais partie énervée, l'oiseau était juste devant nous pourquoi me faisait elle croire quelle ne l'apercevais pas ? Elle avait été adopté quelques semaines plus tard, vers mes 6 ans, sans qu'on est eu le temps d'en reparler.
J'enlève un peu de poussière sur la vitre et observe l'intérieur de la boutique. Des tas de chaises et tables sont disposés dans le désordre les uns sur les autres. Les pancartes sont tombés et le parterre noir de poussière.
"-Clip Clap Clop."
Je me retourne. Ai-je rêvé ? Je viens bien d'entendre un bruit, je balance un fébrile :
"-Ya quelqu'un ?
-Clip Clap Clop"
Je lève les yeux vers le ciel, la mésange me fixe.
"-Clip Clap Clop"
Je viens de voir distinctement son bec bouger au rythme du son.
"-Ce n'est pas toi n'est-ce pas ?"
Comme si je m'attendais à une réponse... La mésange se dépose au sol mais me fixe toujours, elle vole maintenant jusqu'à la gauche du magasin et s'insère dans la fente entre les deux bâtiments... Instinctivement, je suis les traces de l'oiseau et arrive près de la fente, elle est bien trop maigre pour que je puisse passer...
La mésange a fait tomber une de ses plumes, je m'accroupis et la rammasse. Lorsque je me relève la fente s'est élargie et je peux maintenant m'y glisser de justesse. J'observe une dernière fois l'endroit où le taxi m'a déposé, me dis qu'il n'y a pas d'autres issues possibles et me glisse dans la fente. Je marche sur une longueur qui me paraît interminable et j'arrive enfin au bout, toute essoufflée, j'ai du sûrement courir sans m'en rendre compte. Je reprends mon souffle en m'appuyant sur mes genoux. Je ne parviens pas à voir mes pieds. Il fait noir. Je regarde derrière moi, mais il n'y a pas l'ombre d'une fente. Je risque un pas vers l'avant et relève enfin ma tête.
Tout s'éclaire, tel les spots d'un opéra. Je ferme les paupières tellement je suis éblouie.
"-Bienvenue à Fantasivärld ! Aux cuisines de Ratatouille ! " me crie une voix au loin.
Je ne sens ni mes jambes ni ma tête heurter le sol.
"-Elle a quoi la madame ?
-Un malaise Gustave, le choc sans doute.
-Elle s'en remettra bientôt, j'en ai chaque jours des comme ça !
-J'ai toujours dit au ministère qu'il fallait changer l'arrivée des nouveaux...
-Je suis d'accord avec toi, le choc est beaucoup trop brutal.
-Maman elle ouvre un oeil !
-Ne lui crie pas dans les oreilles Gus !"
Ma paupière droite s'ouvre lentemet et je distinguepetit à petit les couleurs vives de l'environnement qui m'entoure, ma paupière gauche s'ouvre à son tour et je distingue 3 têtes penchées sur moi. Abasourdi, je relève mon buste et interroge les personnes qui m'entourent.
-Bonjour... je suis où ?
- Aux cuisines de Ratatouille Madame ! me crie une voix fluette d'enfant.
- Gus ! Moins fort ! Vous êtes à Fantasivärld, Mademoiselle, le monde du fantastique ! Dit une douce voix de femme.
Je ne comprends rien à ce qu'il me racontent. Fantaquoi ? Mlle Fox avait parlé d'un truc dans le genre... Monde fantastique ? Qu'est ce que c'est que cette histoire ?
- Relevez vous, je vais vous accompagner à votre salle, Merlin vous y attendra. Me lance une voix de femme rauque.
-C'est dans quelle salle qu'elle va la Madame ?
- La numéro 1, Gustave. lui répond la dame à la douce voix.
-Pourquoi j'y suis jamais allé moi dans la salle 1 Maman ?
- Car tu es trop jeune.
La dame à la douce voix et celle à la voix rauque m'aident à me relever.
- Allons-y ! Suivez moi jeune fille !
-Aurevoir Madame !
- Mademoiselle, Gus ! Aurevoir !
Je leur fis un signe de main, remerciant cette si gentille famille. Autour de moi, des panneaux lumineux sont disposés un peu partout et indique des directions. Comme promis, j'arrive devant la salle numéro 1.
-Tenez, mangez ça, c'est conseillé pour les premières fois. me dit-elle en me tendant un paquet de pop-corn.
Elles ouvrent la porte et m'ordonnent de m'installer. La salle est vide à l'exception d'une personne assise vers le milieu, un garçon d' à peuprès mon âge. Instinctivement, je vais m'installer à côté de lui.
-Salut, excuse moi mais ça te dérange si je me mets ici ? Je peux pas dire qu'il n'y a plus de place, mais je me sens un peu seule...
Il rit nerveusement.
- Non, pas du tout installe toi, ton prénom c'est ?
- Ariane et toi ?
- Erevan. Tu as quel âge ?
- 12 et toi ?
- Pareil.
-Toi aussi ils t'ont...
Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que les lumières s'éteignent et la projection commence.
-Moi aussi. Me chuchote-t-il.
Une image de Mickey apparaît à l'écran. Le dessin animé est en noir et blanc. Je repense à ce que la guide m'a dit et tate des mains le sol à la recherche de mon paquet de pop-corn...Zut, un pied... ah le voilà. J'en avale une petite poignée et me demande si je vais en ressentir les effets instantanément. Apparemment non, le pop corn a un goût de caramel sucré, rien à signaler.
Mickey est en compagnie de Minnie à présent. J'ai l'impression que le sol bouge. Je regarde instinctivement à côté de moi et voit que Erevan pense la même chose que moi. J'ai l'impression d'être absorbé dans mon siège. Je coule. Je lutte mais rien n'y fait. Ma tête est au niveau des accoudoirs maintenant, j'essaie de m' agripper mais la force est trop puissante elle m'attire, m'attire...
J' atterris sur un autre siège, semblable au précédent. Je regarde à ma droite, Erevan est toujours là. Le film continue comme si rien n'était et j'ai maintenant mal au coeur. Pas étonnant. La projection s'arrête et les lumières se rallument. Je regarde Erevan et nous nous comprenons en un regard. Nous sommes perdus.
-Euh... on sort de la salle ?
-Oui j'imagine, lui répondis-je.
-J'ai un peu mal au coeur pas toi ?
-C'est justemment ce que je me disais !
Nous sortons de la salle de cinéma. Le décor à changé. Les panneaux "Bienvenue à Fantasivärld" sont désormais des "Bienvenue à Mickeyland, la capitale de Fantasivärld ! ".
Un monsieur chaleureux arrive vers nous.
- Bonjour, Bonjour ! Vous venez des cuisines de Ratatouille il me semble ?
- Euh... oui je crois.
-Vos prénoms ?
-Erevan.
-Ariane.
-Et bien Erevan et Ariane bien venu à Mickeyland, capitale de Fantasivärld. Je vais vous conduire aux bureaux des arrivées.
Nous suivons le guide qui nous conduit à ce fameux bureau.
Toc,toc
-Entrez, lance une voix dure de femme.
-Tiens Marine voilà Erevan et Ariane, arrivés des cuisine de Ratatouille.
-Ok je leurs explique, merci Alex.
-Installez vous je vous prie, dit-elle en désignant deux fauteuils. Comme vous le savez sûrement, vous êtes à Fantasivärld, le monde du fantastique. Ce monde est constitué de plusieurs contrée, Les Cuisines de Ratatouille en est une. Il y a aussi plusieurs entrée, dont la ruelle Galilé par laquelle vous avez pénétré. Le moyen de transport sur le monde sont les salles de cinéma, comme celle que vous avez pris pour vous déplacez jusqu'ici. Questions ?
-Euh...on va aller où maintenant ?, j'étais décidée à éclaircir un peu le sujet.
-Vous allez aller à l'école, ou vous apprendrez tout sur Fantasivärld, sans négliger les matières principales. Il y a 2 places qui se sont libérées aux cuisines de Ratatouille, vous étudierez donc là-bas, avant de passer, dans 3 ans, l'évaluation qui vous muteras dans une des régions du monde. Questions ?
Erevan prend la parole.
-Nos amis vont nous rejoindre...?
-Non. Vous en trouverez d'autres.
Nous nous regardons hébété, elle n'a jamais été ado et n'a jamais eu d'amis ?
-Vous allez maintenant rejoindre votre école qui vous en apprendra plus sur ce monde. Allez donc en salle 4, vous retournerez ainsi aux Cuisines de Ratatouille vous voyagerez ensuite en métro.
Elle nous indique la sortie. Apparemment elle est très pressée qu'on sorte se son bureau. Ce que nous executons donc. Une fois dehors je suis trop ébahie pour parler. Erevan s'adresse à moi.
"-Bon et bah du coup... salle numéro 4 c'est ça ?
Je hoche la tête et nous partons en direction de cette salle 4.
Cette fois nous ne sommes pas seuls. Une dizaine d'autres personnes sont présents et attendent le départ. Une figure Ratatouille nous distribue du pop-corn et après énonciation du prix (une monnaie que nous ne connaissons pas ) nous nous ravisons.
Une fois la porte d'entrée ouverte, nous nous asseyons. À peine 30 secondes plus tard, les lumières s'éteignent et la projection commence. Après le traditionnel générique de Disney, Rémy apparaît, bien entendu dans la coque d' Alfredo Linguini. Nous assisitons à la scène mythique de Ratatouille, celle où ils cuisinent à peu près synchronisé pour la toute première fois. Au fur et à mesure que la scène avance, je sens mon cœur se tordre et mon corps glisser dans le siège, c'est plus fort que moi j'essaie de résister et de m'accrocher aux accoudoirs. Non je ne suis pas bête ! Mais essayez un peu de vous laisser faire quand un truc vous aspire par je ne sais quel moyen...
-Je commence à comprendre pourquoi le pop-corn est conseillé dis-je.
-Oui moi aussi me répond Erevan !
C'est donc le cœur en nœud que nous sortons de la salle, sûrement situé aux cuisines de Ratatouille.
Il faudrait que je pense à demander comment cela est possible tout de même ! Oui, décidément tout est au plus sombre en ce moment dans ma tête et un peu d'éclaircies ne me feraient pas de mal !
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