The snow storm

Je suis en ce moment même dans ma chambre, enfin celle que je partage avec Betty, lorsque je sens mon téléphone vibrer. Je pose mon ordinateur à côté de moi, puis jette un coup d'œil à la fenêtre, alors attiré par d'étranges billes blanches tombant du ciel. Il neige ! Des petits flocons commencent à tomber au-dessus de Riverdale.

Génial, nous aurons finalement de la neige pour célébrer les fêtes de Noël. Le 24 décembre, c'est samedi prochain, il reste donc sept jours avant Noël. Je suis vraiment impatient ! J'ai prévu de demander Betty en mariage... J'espère réellement qu'elle va dire oui. Je dois avouer que je suis assez stressé par rapport à ça. Je ne vois pas pourquoi elle dirait non, car nous sommes ensemble depuis déjà quatre ans, nous avons atteint notre majorité et nous nous aimons comme au premier jour.

Je prends donc mon téléphone, puis regarde mes messages. Je viens de recevoir un SMS de Veronica. Veronica ? Je me demande bien ce qu'elle veut. J'ouvre son message, puis me pétrifie en voyant ce qu'il contient : une photo de ma Betty, en train d'embrasser Archie dans son garage. La colère s'empare alors de moi, ainsi que la tristesse. Je sens mes yeux s'embuer, rendant ma vision flou. Finalement, j'en suis bien heureux, je ne peux donc plus voir cette horrible photo affichée sur mon téléphone. Betty, ma Betty, en train d'embrasser Archie...

Bon sang, pourquoi ? Il y a quelques jours, lorsque j'avais fait croire à ma mort à Brett et Donna, ainsi qu'au reste de la ville et que Betty a dû faire semblant de sortir avec Archie pour ne pas éveiller les soupçons, je lui avais demandé si de vieux sentiments n'étaient pas remontés à la surface lorsqu'elle l'avait embrassé. Sa réponse était pourtant « tu es le seul homme pour moi. » Je ne peux pas croire qu'elle ait fait ça... Je pensais pourtant qu'elle m'aimait.

Putain ! Pris d'un élan de colère, je jette mon téléphone contre le mur, faisant exploser son écran en mille morceaux. Dire que j'avais prévu de la demander en mariage... Je commence à jeter par terre tout ce qui me passe sous la main. Les papiers présents sur le bureau finissent au sol, tout comme les crayons et tout ce qui s'y trouve.

Pour calmer mes nerfs, je donne un coup-de-poing dans le mur en béton. Ça fait mal. Très mal, mais pas autant que cette foutue photo de ma Betty et ce connard d'Archie. Je viens probablement de me fracturer le poing, mais je m'en fiche. Plus rien ne m'importe maintenant... C'est comme-ci mon monde venait de s'effondrer en quelques secondes seulement. Je finis finalement par me laisser glisser contre le mur, en larme. Je reste comme ça un moment, jusqu'à ce que j'entends la porte s'ouvrir.

- Jug !? Mon Dieu, qu'est-ce qui s'est passé, est-ce que ça va ? Me demande précipitamment Betty en courant vers moi.

Elle prend délicatement mon poing - probablement facturé - entre ses douces petites mains, puis inspecte mes blessures. Je peux moi-même voir que j'ai plusieurs coupures vers le dessus du poing. Je remarque également que mes doigts ont viré au bleu. Merde... c'est probablement cassé. Et pourtant, ça ne fait pas si mal que ça. La douleur de mon cœur brisé dépasse celle de mon poing, et de loin.

- Jug... c'est cassé, me dit doucement ma jolie blonde. Qu'est-ce qui s'est passé... ?

- Qu'est-ce qui s'est passé !? Ne fais pas comme-ci tu ne le savais pas ! Criais-je en aillant un mouvement de recul. Arrête de jouer les pauvres petites victimes, Betty !

- D-De quoi tu parles... ? Ses yeux commencent à se remplir de larmes.

- De toi et Archie, pauvre idiote ! Veronica m'a envoyé cette foutue photo où on te voit l'embrasser dans son garage, lors des répétitions pour Edwig and the angry inch !
Les larmes coulent maintenant sur ses jolies joues, tout comme moi.

Elle essaye de prendre mon visage entre ses mains comme pour me calmer, mais évidemment, je la repousse.

- N'ose même pas me toucher ! Lui criais-je en repoussant violemment ses mains de mon visage. Comment t'as pu me faire ça !? Je croyais que j'étais le seul homme pour toi ! Tu me l'as promis, Betty, tu me l'avais assuré !

- J-Je suis désolée...

- Désolée ? Bon sang, Betty, je me fiche que tu sois désolée ! Il est trop tard, le mal est fait. Je t'avais donné une seconde chance, mais tu l'as gâché. Tu me déçois, Betty. Énormément. Je ne peux pas croire que tu as embrassé Archie...

Les larmes coulent - maintenant - abondamment sur son beau visage d'ange. J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras et de la serrer contre moi... mais je ne peux pas. Quelque chose au fond de moi me dit de ne pas le faire, de ne pas céder. Elle a assez joué avec moi, c'est terminé. Je ne sais pas quoi faire... je suis perdu. D'un sens, j'ai envie e lui laisser une dernière chance... mais d'un autre, je ne peux plus lui faire confiance. Qu'est-ce qui me dit qu'elle ne va pas recommencer une autre fois ? La preuve, ce n'est pas la première fois qu'elle embrasse Archie. Je l'ai assez pardonné, cette fois c'est terminé.

-J-Jug, écoute, j-je ne sais vraiment ce qu'il m'a pris, sanglote-t-elle. O-On s'était disputé e-et je suis quand même allée répeter les musiques avec Archie... O-On chatait et c'est arrivé... Si tu savais à quel pont je regrette... Je t'aime, Jug, je te le jure ! C'est la vérité, tu es le seul homme pour moi, c'est juste... arrivé. Ce baiser ne signifiait absolument rien ! C-Crois-moi, s'il te plaît...

-Je te crois, Betty, mais tu as trahi ma confiance. Je t'avais dit que c'était ta deuxième et dernière chance, mais tu as tout gâché. Maintenant, il est trop tard. C'est fini, Betty.

-Q-Qu'est-ce que tu veux dire par là... ? Sa respiration s'accélère, tandis que les larmes coulent à flots sur son beau visage.

-Nous... ça ne peut pas continuer, dis-je doucement à contrecoeur. Je ne peux plus te faire confiance, Betty. On peut commencer par essayer de faire un break... et on prendra une décision finale plus tard.

Ses yeux sont maintenant remplis de larmes, et je peux entendre qu'elle a dû mal à respirer normalement. Son cœur bat très vite, trop vite même. Je peux voir qu'elle essaye de dire quelque chose, mais n'y arrive finalement pas. Cette décision me fait aussi mal qu'à elle, mais c'est malheureusement nécessaire. Elle a trahi ma confiance, et ce n'est pas la première fois. Après ça, je ne peux plus lui faire confiance. Je vais réfléchir à une décision finale quelques jours, avant de lui annoncer ce que j'ai choisi... Je n'ai aucune envie de la quitter, vraiment pas, surtout que je devais la demander en mariage le soir de Noël... Ça me brise le cœur de la voir comme ça, mais je ne peux pas céder, pas encore.

-Je vais dormir chez Sweet-Pea en attendant ma décision finale, lui dis-je d'un air sûr de moi, en retenant du mieux que je peux les larmes qui menacent de s'écouler de mes yeux maintenant rouges.

Un silence plane au-dessus de nous. Tout ce que je peux entendre, c'est le bruit de son rythme cardiaque et de ses sanglots. Ses yeux sont tout rouges, gonflés à cause du surplus de larmes qui s'y échappent depuis plusieurs longues minutes. Après quelques autres minutes supplémentaires, elle marmonne un « je t'aime », puis s'en va. J'entends rapidement la porte d'entrée claquer, ce qui signifie qu'elle va dehors. Je me demande bien où elle va...

Pour répondre à ma question, je pars à la fenêtre pour voir si - comme je le crains - elle se dirige chez Archie. Wow. Le sol est déjà tout blanc, et les flocons - cette fois-ci beaucoup plus gros que précédemment - continuent de tomber à une vitesse incroyable. Riverdale va devenir le deuxième Pôle Nord dans moins de quelques heures si la neige continue de tomber à ce rythme-là.

Je vois finalement ma jolie blonde courir à l'extérieur, peu couverte. Elle ne se dirige pas vers chez Archie, ce qui me rassure légèrement. Selon moi, elle va aller se réfugier au bunker ou chez Veronica. Mais la connaissant, elle préfère être seule, je suppose donc qu'elle est partie au bunker. J'ai tellement envie de la suivre et de lui dire que je suis désolé... Malheureusement, ce n'est pas possible. Il faut qu'elle comprenne ses erreurs, même si ça fait mal.

Une fois que Betty n'est plus dans mon champ de vision, je pars m'asseoir sur le rebord de notre- enfin, de son lit... Ma conscience ne peut s'empêcher de penser qu'elle va attraper froid. C'est vrai, elle est partie avec un simple haut à manches courtes et une jupe qui lui arrive à peu près aux genoux. Les températures extérieures ne doivent pas dépasser les 1°C.

Après une bonne demi-heure, la nuit commence à tomber sur la capitale mondiale du crime, plus communément appelée Riverdale. Je n'ai pas bougé de mon lit depuis le départ de Betty. Au contraire. Je n'ai pas écrit ; je n'ai pas bougé ; je n'ai fait que penser à nous. Je l'aime, évidemment, même avec ce qu'elle a fait. Je pense que c'est impossible pour moi de ne plus l'aimer. Elle partage ma vie depuis plus de quatre ans maintenant, ce n'est pas en une heure que mes sentiments pour elle vont disparaître.

Je me fais alors extirper de mes pensées par la voix de mon père.

-Jug ? Est-ce que tu sais où est Betty ? Me demande-t-il en entrant dans la chambre. Alice essaye de la joindre depuis un moment et-

Il s'arrête de parler lorsqu'il remarque l'état de la pièce.

- Oh mon Dieu... Jughead, qu'est-ce qui s'est passé ici ? Me demande-t-il précipitamment.

- Betty... E-Elle m'a trompé avec Archie, répondis-je doucement en essuyant une larme, qui coule alors le long de ma joue.

Je recommence à sangloter, sans me soucier de mon père. Tant pis, je me fiche qu'il me voit aussi vulnérable. Du point où j'en suis, je suis déjà brisé, plus rien ne m'importe désormais.

- Veronica m'a envoyé une photo d'elle et Archie en train de s'embrasser, dis-je avec dégoût. Comment elle a pu me faire ça, papa, comment !? Je lui faisais confiance, elle m'avait assuré que j'étais le seul homme pour elle... Comment elle a pu me faire ça ?

J'explose en sanglots tandis que mon père vient me prendre dans ses bras. Cette fois-ci, je n'arrive plus à retenir les larmes qui viennent du plus profond de mon cœur brisé. Ma Betty, en train d'embrasser mon soit disant meilleur ami... Cette image est - malheureusement - gravée dans ma tête ; je la vois dès que je ferme les yeux. Pourquoi ? C'est la seule chose que j'arrive à penser. Pourquoi m'a-t-elle trompé ? Pourquoi avoir embrassé Archie ? Je ne lui suffis pas ? Je ne la rends pas heureuse ? Tant de questions me trottent en tête.

- Ça va aller, Jug, je suis sûr qu'il doit y avoir une explication, me dit doucement mon père en caressant mon dos pour me calmer. Tu as essayé de lui parler pour comprendre ?

- N-Non... Pas vraiment... Je lui ai dit qu'elle avait trahi ma confiance et que je voulais qu'on fasse un break... Je lui ai aussi dit que j'allais aller dormir chez Sweet-Pea en attendant que les choses s'arrangent...

Finalement, mon père a peut-être raison. J'aurais dû essayer de lui parler au lieu de m'énerver contre elle comme je l'ai fait. Finalement, je regrette. Ça m'a vraiment fait mal de la voir comme ça, vulnérable, au bord de la crise d'angoisse. J'aurais dû la prendre dans mes bras et lui demander calmement ce qui s'est passé, mais je ne l'ai pas fait. J'étais tellement énervé. Pas seulement contre elle, mais aussi contre Archie, mais aussi contre moi. Ces temps-ci, j'étais tellement obnubilé par l'histoire des sex tapes et des vidéos envoyés par le Voyeur que je ne faisais plus vraiment attention à elle. Ça fait au moins deux semaines que nous n'avons pas eu un moment d'intimité. Je ne parle pas seulement du sexe, mais de simples câlins en regardant un bon vieux film d'horreur.

Betty est une fille fragile, elle a besoin d'attention. Or, je ne lui en ai pas donné ces temps-ci, au contraire. Je m'éloignais d'elle peu à peu sans même m'en rendre compte. Finalement, ce n'est pas sa faute, mais la mienne. Je m'en veux.

- Tu disais qu'Alice avait essayé de l'appeler mais qu'elle ne répondait pas ? Demandais-je à mon père, en sortant de son étreinte réconfortante.

Il acquiesce. Elle s'est probablement réfugiée dans le bunker et son téléphone doit être éteint, ou tout simplement ne plus avoir de batterie. Autre hypothèse : elle ne veut tout simplement pas nous parler. Enfin, elle ne veut tout simplement pas me parler.

- Je pense savoir où elle est, je vais aller la chercher, dis-je doucement.

- Jug, tu ne peux pas sortir.

- Pourquoi ça ? Demandais-je en haussant un sourcil.

- Il y a une tempête de neige qui vient de s'abattre sur la ville, le vent souffle à au moins 100km/h et les rues sont remplies d'au moins 10cm de neige. Les flocons ne cessent de tomber à une vitesse folle, c'est trop dangereux, sachant que la nuit est déjà tombée. Betty est futée, elle s'est probablement mise à l'abri quelque part.

Une tempête de neige ? Merde. Il est hors de question que je reste ici, je dois la retrouver. Mon père a peut-être raison, elle est futée, très futée même, mais je veux d'abord avoir confirmation qu'elle est en sécurité avant de décider de rester ici. Finalement, j'ai changé d'avis. J'ai dit ça sur le coup de la colère et de la tristesse, je ne veux pas faire un break. Je l'aime, et l'on sera perdu l'un sans l'autre.

- Non, papa, je dois savoir si elle va bien, ripostais-je. Mais comme tu as dit, elle ne répond pas au téléphone, alors il est hors de question que je reste ici sans savoir si elle va bien et si elle est en sécurité.

Il soupire, puis me regarde.

- D'accord, mais si tu n'es pas rentré dans... disons une heure et demi, je viendrais te chercher. Et garde ton téléphone près de toi, au cas où je t'appellerais si tu mets trop de temps à revenir.

J'acquiesce, remercie mon père, puis pars me changer. J'enfile un jean noir, un pull d'hiver bien chaud, accompagné d'une veste sherpa à carreaux et d'une paire de bottes de neige. Une fois habillé, je descends, dit à Alice, Jellybean et mon père que je m'en vais, puis sors dehors. Wow. Je manque presque de m'envoler ! La force du vent est incroyable. Mon père avait raison, il doit aller au moins à km/h, si ce n'est pas plus. La seule chose que je peux entendre est le sifflement du vent, venant frôler mes oreilles - probablement déjà rouges. Je descends mon bonnet dessus, puis marche dans la neige en direction de Fox Forest, pour me rendre au bunker - où je pense que Betty est réfugiée.

Marcher devient de plus en plus difficile. La neige m'arrive maintenant presque qu'aux genoux. Heureusement que mes bottes de neige m'arrivent au-dessus, sinon j'aurais les pieds trempés, ainsi que les tibias.

Une fois arrivé - très difficilement - au bunker, je l'ouvre, tout aussi difficilement, car la roue qui permet de l'ouvrir est gelée, puis descends à l'échelle.

- Betty ?

Rien. Elle n'est pas là. Où peut-elle bien être ? Impossible d'être chez Veronica, car elle doit la haïr au plus haut point, pas chez Cheryl, car elle est partie en vacances à Hawaï avec Toni, ni chez Archie... Bon sang, où est-elle ? Peut-être chez Kevin. Je décide de l'appeler. Celui-ci répond au deuxième coup de téléphone.

- Kevin ? C'est Jughead, est-ce que Betty est avec toi ? Lui demandais-je précipitamment.

- Non, pourquoi ?

- On s'est disputé... et elle est partie. Je pensais qu'elle était au bunker, mais elle n'y est pas. Tu ne l'aurais pas vu ?? S'il te plaît, c'est important... Je m'inquiète.

- Non, désolé. Tu as cherché chez V ?

- Elle n'y est pas, Alice a déjà appelé Hermione pour lui demander.

Nous parlons une ou deux minutes supplémentaires, puis je raccroche. Putain, où est-elle !? Je fouille chaque recoin de la ville pendant un bon moment. D'ailleurs, mon père m'appelle.

- Jug, ça va ? T'es où ? Me demande-t-il d'une voix inquiète.

- J-Je suis sur le chemin du retour, mais Betty est introuvable. Je m'inquiète, papa ! Elle ne répond pas au téléphone, elle n'est chez aucun de nos amis... J'ai fouillé toute la ville, mais elle reste introuvable.

- Okay, rentre, on va trouver une solution.

Nous raccrochons. Je me dirige maintenant vers Elm Street, la respiration rapide. Je m'inquiète ! Je suis sûr que quelque chose est arrivé, Betty est nulle part ! La neige m'arrive maintenant au-dessus des genoux, passant à travers le tissu de mon jean. Je suis gelé. J'ai froid. Je ne sens plus le bout de mes doigts, ni mes orteils. D'ailleurs, j'ai l'impression de ne plus sentir mon cœur non plus. C'est comme-ci il était gelé lui aussi...

Après une vingtaine de minutes, j'arrive devant la grande porte rouge dans Elm Street. Je monte rapidement les marches gelées, me retiens de tomber sur le verglas, puis entre rapidement. Ouf ! La cheminée est allumée, il fait bon ici.

- Elle n'est nulle part, dis-je doucement en retenant mes larmes.

- On devrait attendre demain matin pour la chercher, dit mon père. C'est beaucoup trop dangereux. On n'y voit rien et la neige ne cesse de tomber.

- Hors de question que j'attende ! Elle est peut-être en train de mourir de froid, ou perdue je ne sais où, ou les deux ! Criais-je, inquiet.

- Jughead, je suis inquiet moi aussi, mais c'est la meilleure solution. On la cherchera dès le levé du soleil.

Je soupire, puis mon père part se coucher avec Alice. Jellybean me murmure un « on va la retrouver » en me prenant dans ses bras, puis monte aussi se coucher. Pour ma part, je me mets à sangloter, en faisant une sorte de crise d'angoisse. Je marche en rond dans la pièce tout en essayant de joindre Betty. Malheureusement, je tombe directement sur sa messagerie. Oh, et le portable que j'utilise depuis tout à l'heure est celui de Jelly, vu que le mien est légèrement... cassé.

J'essaye tant bien que mal de me calmer, mais en vain. Tout ça est ma faute. Si je ne m'étais pas énervé contre elle, elle ne serait pas partie. Si ça se trouve, elle est en danger, en train de mourir de froid par ma faute.

Je finis par m'asseoir dans le canapé, en ne dormant pas de la nuit.

Le lendemain, je pars réveiller mon père et Alice dès que le premier rayon du soleil pointe le bout de son nez. Je n'ai pas dormi de la nuit. Mes yeux sont rouges, mais cheveux en bataille et mes vêtements encore mouillés de la veille.

Peu de temps après, ils descendent, habillés chaudement.

- Jughead, tu restes là, m'ordonne mon père en enfilant son écharpe.

- Quoi !? Hors de question !

- Jughead, tu n'as pas dormi de la nuit, tu as besoin de repos. Va dormir, on va chercher Betty, je te préviendrai si on la retrouve.

J'acquiesce - à contrecœur -, puis monte prendre une douche chaude avant d'aller me coucher. Enfin, me coucher est un bien grand mot. Je m'allonge dans le lit, sans réussir à m'endormir. Sans Betty, impossible de dormir... Je suis tellement inquiet.

Après ce qui me paraît être une éternité, je reçois un coup de fil de mon père, que je décroche directement.

- On l'a retrouvée, me dit mon père.

Je pousse un soupir de soulagement. Ouf !

- Où est-elle ? Elle va bien ?? Demandais-je précipitamment.

- On est à l'hôpital...

Mon sourire s'efface aussitôt, me laissant une forte douleur à la poitrine.

- On l'a trouvée dans la neige, inconsciente. Elle a passé toute la nuit dehors...

Je peux entendre dans sa voix de l'inquiétude, de la tristesse. Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Je m'empresse de m'habiller, puis roule à l'hôpital, à l'aide de ma moto. Je roule rapidement, sans me soucier du verglas et de la neige. Les flocons ont cessé de tomber, le vent a baissé, mais la neige est toujours présente sur le sol. Je roule donc à toute vitesse vers l'hôpital, me gare rapidement, puis cours dans la salle d'attente. Je vois Alice en train de pleurer dans les bras de mon père, tandis que Jellybean boit un soda en regardant dans le vide.

Soudain, mon cœur s'emballe. Je cours vers eux.

- Où est-elle ?? Qu'est-ce qui se passe ??

Ils ne me répondent pas. À la place, ils fixent le sol.

- Hé ! Qu'est-ce qui se passe !?

- Son cœur ne battait plus quand on l'a trouvé... me dit doucement mon père.

Ma respiration s'accélère, tandis que je me sens un petit peu étourdi. Cinq mots. Cinq simples mots m'ont brisé en mille morceaux. Son. Cœur. Ne. Battait. Plus. Ce sont les seules choses qui me passent en tête.

- Où-Où est-ce qu'elle est... ? Demandais-je en retenant de m'effondrer en sanglots.

- Elle est en réanimation... On attend les médecins.

Réanimation... Je me retiens au mur pour ne pas tomber sur le sol. Mon cœur bat. Très vite. Mon monde vient de s'écrouler. Tout ça est de ma faute... Je m'assieds sur une chaise pour ne pas m'évanouir, puis place mon visage entre mes mains, dans lequel je pleure à chaudes larmes.

Nous attendons dans la salle d'attente pendant des heures et des heures, jusqu'à ce qu'un médecin vienne nous voir.

- Elizabeth Cooper ?

- Comment va-t-elle !? Demande rapidement Alice.

Je peux voir sur la tête du médecin que les nouvelles ne sont pas bonnes.

- Elle est restée dans le froid trop longtemps... commence-t-il. Pour le moment, elle est tombée dans le coma. Nous ne savons pas quand - ou si - elle va se réveiller.

Cette fois-ci, je n'y arrive plus. J'explose en sanglots, tandis que Jellybean vient me prendre dans ses bras, bientôt suivie de mon père et d'Alice.

✰

Une semaine est déjà passée, et Betty n'est toujours pas réveillée. Je commence à perdre espoir... Elle est toujours plongée dans le coma. Ce soir, c'est le réveillon de Noël. Je devais lui offrir la bague et la demander en mariage... Malheureusement, je pense que cela n'arrivera jamais.

Je suis en ce moment même avec elle, assis sur une chaise près de son lit d'hôpital, en tenant sa main dans la mienne. Je continue de penser que tout ça est ma faute... Je n'aurais jamais dû lui crier dessus comme je l'ai fait, je n'ai vraiment pensé qu'à moi. Je l'aime tellement... je ne peux pas la perdre. Malheureusement, je continue de penser que c'est ce qui va arriver.

- Je suis tellement désolé, si tu savais... murmurais-je à l'amour de ma vie, plongée dans un profond sommeil tel la Belle au bois Dormant. J'ai été le pire des cons, j'en suis conscient... Mais s'il te plaît, réveille-toi... Je t'aime, Betty, plus que tout au monde... S'il te plaît, reviens-moi...

Je dépose un doux baiser sur son front, puis m'apprête à partir. Mais à ce moment-là, je sens sa main bouger contre la mienne. Elle a bougé !? Je la regarde, puis vois ses paupières bouger délicatement. Après un instant, ses beaux yeux verts-bleuâtres croisent les miens.

- J-Jug... ?

- Betty... !?

Je pleure encore, mais cette fois-ci, ce sont des larmes de joie. Je la prends dans mes bras puis la serre contre moi en caressant ses cheveux à l'aide de ma main.

- Q-Qu'est-ce qui s'est passé... ? Me demande-t-elle d'une faible voix, encore un peu endormie. Où-Où est ce que je suis... ?

- Tu es à l'hôpital... T-Tu as été retrouvée inconsciente dans la neige... T-Tu étais dans le coma depuis sept jours...

- Oh...

Elle me serre - faiblement - contre elle. Elle se met à pleurer également, tout en me serrant du mieux qu'elle le peut.

- J-J'ai entendu ce que tu me disais... me dit-elle doucement.

- Quoi... ?

- Je sais, c'est bizarre... mais je te jure que je t'ai entendu pendant que j'étais dans le coma... E-Et pour te répondre, je te pardonne... Rien n'est de ta faute, Juggie...

Je retire mon bonnet, puis le dépose sur sa jolie tête blonde en souriant, avant de venir l'embrasser tendrement. Sans plus attendre, je sors un petit écrin de ma poche - car je ne le quitte jamais - puis descends de la chaise pour venir poser un genou à terre. Ses yeux s'illuminent quand elle comprend ce que je suis en train de faire.

- J-Je t'aime tellement, Betty, si tu savais... Je ne vais pas passer par quatre chemins : veux-tu m'épouser... ? Je ne supporterai pas de passer un jour loin de toi... Je veux celer notre amour à tout jamais, Betty Cooper.

- Oui, oui, oui, mille fois oui ! Elle m'attire contre elle, puis m'embrasse fougueusement.

Finalement, tout est bien qui finit bien. Elle a pu rentrer à la maison après avoir passé quelques examens, puis nous avons annoncé la nouvelle à nos parents. Betty Cooper est bientôt Betty Jones... Nous sommes finalement une vraie famille. Oh, et j'ai oublié de vous dire. Durant les tests à l'hôpital, les médecins ont découvert que ma douce Betty était enceinte...

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Heyy! Je reposte aussi ce Oneshot, au cas où des gens ne l'auraient pas lu sur thejamesbondgirls et que je l'adoore ! ❤️