The girl from the river's edge

The girl from the river's edge

L'odeur des feuilles fraîches et des arbres est la seule chose que je peux actuellement sentir. Tout ce que je perçois est le bruit du vent filant à travers les arbres, le bruit des branches qui craquent sous mes pas et les cris d'animaux sauvages. Je suis actuellement dans la forêt Eversgreen, à la recherche des Ghoolies, le gang ennemi du gang que je dirige, les Southside Serpents. Ceux-ci ont déclenché un incendie au Whyte Wyrm, le bar où l'on se réunit. Je suis donc à leur recherche pour leur régler leur compte.

Alors que je marche près de la rivière Sweetwater, j'entends des bruits étranges, semblables à des pleurs. Étant une personne très curieuse, je suis les pleurs prudemment, jusqu'à arriver au bord de la rivière. J'aperçois alors, assise sur la berge de la rivière, les genoux remontés sur sa poitrine et ses bras enroulés autour de ces derniers, une jolie fille aux cheveux blonds. Cette jolie fille porte une robe rose dont les bords sont salis avec de la terre. Ses beaux cheveux de couleurs or sont détachés et légèrement bouclés. C'est donc d'ici que proviennent les pleurs que j'entends depuis l'autre bout de la forêt...

- Est-ce que tout va bien... ? Lui demandais-je doucement en me rapprochant d'elle.

Elle sursaute légèrement, puis tourne la tête vers moi, alarmée. Je peux enfin apercevoir son joli visage d'ange. Ses yeux sont rouges, injectés de sang et les larmes coulent sur ses jolies joues. Je ne sais pas depuis combien de temps elle pleure, mais je peux vous affirmer que ça fait un long moment. Elle a l'air... brisée. Je ne l'avais encore jamais vu, mais je suppose que c'est normal. Cette fille vient forcément du Northside, le côté Nord de la ville, où vivent tous les gosses de riches et les bons élèves. Nous, nous vivons dans le Southside, où vivent tous les criminels et les gens pauvres, comme moi.

- N-Ne m'approche pas... ! Répond-elle en paniquant légèrement.

Ne voulant pas l'effrayer d'avantage, je reste à distance. J'imagine qu'elle sait que je suis un Southsider, elle sait peut-être même que je dirige un gang, ou au moins que j'en fait partie. Disons qu'ici, à Riverdale, tout le monde nous connaît. Pour eux, les Northsiders, nous sommes tous des criminels, des voleurs et des gens violents. Nous sommes réputés pour être des voyous, ce qui est totalement faux. Les Serpents ne sont pas des voyous et ne sont pas dangereux, au contraire des Ghoolies. Eux, ils n'ont aucune limite. Ils volent, ils agressent, ils frappent... Les Ghoolies sont des vrais criminels.

- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal, rassurais-je doucement cette belle blondinette. Est-ce que tout va bien... ? Tu as besoin d'aide ?

- Non, laisse-moi tranquille, va-t-en !

Sa voix est brisée, presque inaudible. Je ne sais pas ce qu'elle a, mais elle a vraiment l'air brisée. Les Southsiders et les Northsiders sont censés se détester, nous sommes dans une sorte de guerre des territoires depuis un bon moment, mais cette jolie blonde a vraiment l'air perdue. Même si c'est une Northsider, il est hors de question que je la laisse ici, seule au bord de Sweetwater river dans cet état. J'ai beau être le roi des Serpents, mais j'ai quand même un cœur.

- Je ne vais pas te faire de mal, dis-je doucement en restant à distance. Dis-moi ce qui ne va pas, je pourrais peut-être t'aider...

- Personne ne peut m'aider... marmonne-t-elle en fixant le sol. V-Va-t-en...

- Pas tant que je ne saurais pas ce qu'il t'arrive.

Je me rapproche prudemment vers cette fille, pas à pas pour ne pas l'effrayer, jusqu'à me tenir en face d'elle. Je remarque rapidement que ses poings sont serrés, tellement serrés que la peau de ses paumes de mains tourne au blanc. Je remarque également des bleus sur ses avants-bras, y compris une sorte de blessure sur son beau visage d'ange.

- I-Il a recommencé, murmure-t-elle en remarquant que je la regarde de haut en bas.

- Qui ça ? Qui a recommencé quoi ?

- M-Mon petit-copain...

Je pense comprendre, je ne suis pas dupe. Ses coups et ses bleus viennent probablement de son « petit-copain », ça me paraît totalement logique par rapport à ce qu'elle vient de dire et l'état dans lequel elle est.

- Comment tu t'appelles ? Lui demandais-je doucement en me rapprochant de plus en plus d'elle.

- B-Betty...

- Très bien, Betty, tu vas venir avec moi et tu vas tout m'expliquer, d'accord ? Je te promets que je vais t'aider, tu peux me faire confiance.

- N-Non... ! J-Je ne veux pas aller avec toi, je ne te connais pas, tu vas me faire du mal... !

- Je sais que tu ne me connais pas, mais tu as ma parole, tu peux me faire confiance. Laisse-moi au moins t'emmener chez Pop's, tu pourras m'expliquer tout en mangeant quelque chose.

Elle hoche doucement la tête, en évitant de croiser mon regard. Je préfère l'emmener dans un endroit public, au moins elle aura mois peur de moi. Elle a l'air terrorisée... Il est hors de question que je la laisse ici, ou même retourner avec son « copain ». Il lui a fait du mal, c'est évident. Je compte donc bien l'aider, même si je ne la connais pas.

Nous nous dirigeons donc vers chez Pop's, tout en gardant nos distances. Je ne veux pas l'effrayer d'avantage, alors je la laisse prendre ses distances avec moi. Je ne serais pas surpris qu'elle ait peur de moi. Après tout, je suis Jughead Jones, aka le roi des Serpents, toute la ville me redoute. Pourtant, je ne suis pas méchant, sauf avec les personnes méchantes, comme les Ghoolies ou ceux qui m'embêtent. En fait, je suis comme un animal sauvage : je suis gentil avec les personnes gentilles et méchant avec les personnes méchantes, c'est aussi simple que ça.

Après un moment indéterminé, nous arrivons devant chez Pop's, où brillent déjà les beaux néons rouges de l'enseigne. Nous entrons donc, laissant le bruit de la cloche signalant un nouveau client résonner dans le diner. Aussitôt, les voix se taisent et tous les regards sont rivés sur nous. Le silence : c'est tout ce qu'on peut entendre à ce moment-là. Je comprends leur réaction. Voir un Southsider et une Northsider aller chez Pop's ensemble, c'est une première.

Nous ignorons les regards, puis partons nous installer au fond du diner, à l'abri des regards indiscrets. Dès que nous sommes installés, nous pouvons entendre des chuchotements venir de tout le diner, accompagnés de quelques regards discrets. Voilà pourquoi je déteste le Northside : les gens sont agaçants. Mais au moins, je me fais respecter. Tout le monde me redoute, moi et mon gang. Tous les Northsiders savent qui je suis, moi Jughead Jones, le roi des Southside Serpents. Le seul point positif de ce côté de la ville, c'est Pop's, où nous sommes actuellement. Je viens souvent manger ici, mais tard le soir, pour être seul. Pop Tate, le gérant du diner, est un très bon ami. Il est le seul Northsider à m'apprécier tel que je suis, il est comme un père pour moi.

En parlant de Pop, celui-ci se dirige vers nous.

- Jughead, content de te voir ! Et Betty ? Bonjour à toi aussi. Qu'allez-vous prendre ? Nous demande-t-il gentiment.

- Comme d'habitude, lui répondis-je doucement.

- Comme d'habitude également... intervient Betty d'une petite voix timide.

Pop nous sourit, puis part en cuisine. Lui aussi a dû être surpris de me voir avec une Northsider. Il a dû être surpris de me voir avec quelqu'un tout court, je ne suis pas du genre très sociable. Habituellement, je suis solitaire, très solitaire même.

- Alors... tu peux me raconter ce qu'il s'est passé ? Demandais-je doucement à Betty.

Alors qu'elle allait parler, la clochette annonçant un nouveau client retenti à nouveau. Il s'agit-là d'un garçon roux assez musclé, il doit faire parti de l'équipe de football des Bulldogs. Il scrute le diner des yeux, jusqu'à les poser sur Betty. Il se dirige alors vers nous, l'air énervé, tandis que Betty se fige sur place. Une fois arrivé devant nous, le rouquin lui attrape le bras brusquement.

- Toi, tu viens avec moi, lui ordonne-t-il d'une voix rauque. Ça fait des heures que je te cherche ! Je peux savoir ce que tu fais ici avec... Jughead Jones !? Peu importe, on rentre, dépêche-toi.

- Elle n'ira nulle part avec toi, intervenais-je en me levant.

- Je t'ai demandé la permission ? C'est ma copine, et je te conseille de rester loin d'elle.

Il lui tire le bras et l'entraîne dehors. Alors c'est lui le petit-copain violent ? Il est absolument hors de question que je le laisse l'emmener. Je les suis donc à l'extérieur, puis m'interpose entre eux deux, plaçant Betty derrière moi pour ne pas qu'il l'approche.

- Dégage d'ici, le rouquin, lui dis-je d'un ton rauque et sûr de moi. Je ne le répéterai pas deux fois.

- Comment oses-tu–

Je le coupe.

- Toi, comment oses-tu !? Comment oses-tu frapper ta petite-amie comme ça !?

- Qui t'a dit que–

Il dépose ses yeux sur Betty et la regarde. Je peux voir dans ses yeux la haine et la colère.

- Alors toi, tu vas regretter d'avoir parlé ! Lui dit-il en criant.

Je sens qu'elle enroule ses bras autour de moi et colle sa tête contre mon dos, tout en sanglotant de nouveau. Je peux aussi sentir qu'elle commence à trembler, ce qui me fend le cœur.

- Dégage d'ici avant que j'appelle le reste des Serpents, le défiais-je d'un air sérieux. Tu me connais, tu sais donc de quoi moi et mon gang sommes capable.

- Pff. Garde cette salope si tu veux, mais Betty, sache que tu vas dégager de chez moi dès maintenant. Démerde-toi toute seule, je ne veux plus te voir, pauvre conne. Tes affaires seront dehors, je veux qu'elles dégagent avant demain à la première heure.

Sur ses mots, ce connard part, me laissant seul avec Betty, qui continue de sangloter en me serrant. Je me retourne finalement, puis la prends dans mes bras en la ramenant à l'intérieur du diner. Nous repartons nous installer à nos places, sauf que cette fois-ci, nous nous asseyons l'un à côté de l'autre, pour la garder dans mes bras. Betty continue de pleurer quelques minutes, avant de finalement se séparer de mon étreinte.

- M-Merci... dit-elle doucement en séchant ses larmes. Mais tu aurais dû le laisser m'emmener...

- Tu plaisantes, j'espère ? Tu as vu comment il te traite ? Il était prêt à te frapper de nouveau, il était absolument hors de question que je le laisse t'emmener.

- J-Je sais, mais... J-Je n'ai nulle part où aller...

- Tu vivais chez lui ?

Elle acquiesce tristement en sirotant son milk-shake que Pop a apporté lorsque nous étions dehors.

- Et tes parents ?

- Ils sont morts dans un accident de voiture il y a quelques mois... C-C'est pour ça que je vivais chez Archie... I-Il me laissait vivre avec lui, m-mais en échange je devais être sa petite-amie...

- Oh... Je suis tellement désolé, Betty... Écoute, tu peux venir chez moi si tu en as envie. Je sais qu'on ne se connaît pas vraiment, mais tu peux me faire confiance, tu as ma parole.

- D-D'accord... Merci infiniment, J-Jughead...

Je l'attire contre moi, puis embrasse le haut de sa tête, sous les regards indiscrets des personnes présentes dans le diner.

- Vous voulez mes yeux !?

Betty laisse échapper un petit ricanement, tandis que les gens retournent à leurs occupations. Nous passons l'après-midi chez Pop's, à parler de nous, de tout et de rien. Quand vient le soir, nous passons récupérer les affaires qu'Archie à déposer dehors, puis rentrons chez moi. Je vis seule dans ma caravane car mon père a rejoint ma mère et Jellybean à Toledo, nous sommes donc tranquilles. Une fois bien au chaud à l'intérieur, je nettoie les blessures de Betty puis la laisse se reposer dans mon lit, comme nous n'avons qu'une seule chambre.

Trois semaines plus tard.

Ça fait déjà trois semaines que Betty vit avec moi. Je l'ai présentée aux Serpents et ceux-ci l'ont accepté. Elle a maintenant la protection du gang, surtout de moi. Nous allons ensemble à Riverdale high car Southside high vient de fermer ses portes. Archie n'a plus reparlé à Betty depuis, et bien heureusement. Nous sommes en ce moment même dans le canapé de ma caravane, blottis dans les bras l'un de l'autre. Je dois avouer que nous nous sommes assez rapprochés durant ces trois semaines... Pour être franc, je l'aime bien. Plus que je ne devrais...

- Betty... ?

- Hm ?

Elle relève les yeux vers moi, tandis que je m'assieds correctement sur le canapé.

- J-J'ai quelque chose à t'avouer... dis-je doucement, alors qu'elle me regarde. Alors, euh... Je...

Mes yeux se posent sur ses lèvres. Ses belles lèvres... Quitte à parler, je pose mes mains sur ses douces joues puis l'embrasse tendrement. Je rêve de faire ça depuis un moment maintenant... C'est encore mieux que ce que j'avais imaginé. Heureusement pour moi, elle ne me repousse pas. Au contraire, elle pose ses mains sur mes joues également, puis répond à mon baiser. Nous nous séparons après plusieurs secondes, à bout de souffle, puis collons nos fronts l'un contre l'autre.

- Je voulais juste t'avouer que tu me plais... avouais-je timidement.

- Ça tombe bien... tu me plais aussi.

Nous sourions, puis nous embrassons à nouveau.

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