I fell in love with a ghost
I fell in love with a ghost
Aujourd'hui, en cette nuit d'Halloween, mes amis et moi avons décidé de se faire des petites frayeurs. Pour marquer le coup, nous avons décidé d'aller visiter une maison soit disant hantée... Il y a deux ans, un père a assassiné toute sa famille : sa femme, son fils et ses deux filles. Les gens racontent qu'ils aperçoivent des ombres aux fenêtres, que les fantômes de la famille hantent encore les lieux... Tous ceux qui ont voulu faire comme nous, passer une nuit entière là-bas, sont partis en courant dès la première heure. Il y aurait encore des traces de sang sur le sol et sur les murs.
Hall Cooper, maintenant en train de croupir derrière les barreaux, a tué sa propre famille d'une balle dans la tête, vers trois heures quinze du matin, un treize novembre. Hall a utilisé un fusil marlin 336, une sorte de fusil de chasse. Les gens disent que le fantôme d'Elizabeth, la fille cadette de la famille Cooper rôde toujours... Ça serait son fantôme que les gens auraient aperçu à l'une des fenêtres du haut, probablement celle de sa chambre... Leur maison est encore à vendre depuis plus d'un an, mais personne n'ose l'acheter. Après tout, qui voudrait acheter une maison dans laquelle il y a eu des meurtres et où il reste des traces de sang sur les murs ? Personne ! J'ai vraiment hâte d'y aller, je sens que cet Halloween va être grandiose !
Nous sommes sept à y aller : Archie, Veronica, Cheryl, Toni, Sweet Pea, Fangs et moi y allons. On a prévu d'y passer la nuit toute entière, nous ne partirons qu'une fois le soleil levé. Disons que tout ça est aussi un défi avec l'équipe de football des Bulldogs. Ils nous ont donnés au défi de passer une nuit dans, comme tout le monde la surnomme, la Maison du Diable. Si on gagne, ils nous laisseront tranquilles, mais si on perd, alors ils continueront de nous harceler. Ces connards nous harcèlent depuis le début du lycée, mais les autres ignorent facilement leurs remarques. Les autres, mais pas moi... J'ai perdu mes parents dans un accident de voiture il y a quelques années, j'étais le seul survivant, même ma petite sœur est morte... Je vis depuis chez Archie, mon meilleur ami d'enfance, mais je n'arrive toujours pas à tourner la page. Toute ma famille est morte, et moi, je m'en suis sorti avec des côtes cassées, un bras et une jambe également cassés, puis une commotion cérébrale. Reggie Mantle et son équipe de sportifs sont au courant et profitent de la situation pour rire de moi, et tout ça m'atteint beaucoup. Je ne le montre peut-être pas, mais je suis un garçon fragile, mais cela se comprend...
Bref, mes potes et moi venons d'arriver devant la Maison du Diable, munis de trucs à boire et à grignoter, de sacs de couchages et de lampes de poche. Il est actuellement minuit sept, nous ne pourrons pas sortir de la maison avant le levé du soleil... Je me demande bien si ce qu'on dit est vrai. La maison est-elle réellement hantée ? Si oui, les fantômes sont-ils méchants ? Vont-ils essayer de nous tuer ? Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça va mal tourner... Je ne suis pas une petite nature, mais je ne suis pas pour autant rassuré de passer la nuit dans une maison où quatre meurtres ont été commis...
Bon, je me dis que si nous réussissons le pari, si nous passons la nuit entière dans cette maison, le harcèlement scolaire se terminera enfin. Et puis, cela ne nous déplaît pas tant que ça, nous aurons enfin un peu d'action et de frissons le soir d'Halloween...
- Bon... Que l'aventure commence, dit Archie tout en se dirigeant vers la maison.
Nous entrons par une fenêtre cassée, une lampe de poche à la main. Je peux déjà sentir l'air glacial de l'au-delà... Nous avons atterri dans la cuisine. La tapisserie commence à s'arracher, le parquet craque sous nos pas... Nous marchons finalement jusqu'au salon, dans lequel nous trouvons un canapé, rongé par les rongeurs.
- C'est vraiment glauque... dit doucement Veronica.
- Je suis d'accord. Regardez, il y a une télé, ajoute Archie. Elle marche peut-être encore.
- Arch, ils ont probablement coupé l'électricité, intervenais-je.
- Bon... marmonne Toni. Le soleil se lève vers, uhm... environ sept heures trente, on a donc sept heures trente à perdre.
- Action ou vérité ? Sourit malicieusement Cheryl. Ça pourrait être fun.
Fun ? Non, pas du tout. Nous installons ensuite nos sacs de couchage sur le sol, après avoir reculé la petite table basse juste devant la télé. Nous nous installons en rond, puis nous asseyons sur nos sacs de couchage, tout en sortant de quoi grignoter.
- Bon, commençons, dit Cheryl. Sweet Pea, action ou vérité ?
- Vérité, répond-il.
- Okay, uhm... Est-ce que tu crois aux fantômes ?
- Pas une seule seconde. Mon tour. Jughead, action ou vérité ?
- Vérité, répondis-je, ne voulant pas avoir à exécuter une action morbide dans cette maison de l'horreur.
- Est-ce que tu aimes quelqu'un ? Au lycée ou non.
- Non.
Au même moment, nous entendons un grincement étrange, comme celui d'une porte. Nous sursautons tous, puis regardons tout autour de nous. Aucun de nous n'a bougé...
- Rassurez-vous, dit Sweet Pea, cette maison est vieille, il y a forcément des bruits bizarres. Je suis certain qu'il y a des fenêtres cassées, il fait un froid de canard ici, c'était probablement le vent.
Pour ma part, je ne suis pas très convaincu. Pendant que Sweet Pea essayait d'être réaliste, j'ai cru apercevoir une ombre passer non loin de nous... C'était probablement mon imagination... Nous continuons finalement notre action ou vérité et, comme par hasard, personne ne choisit action !
- C'est ennuyeux, soupire Toni. Maintenant, on sera obligé de choisir action après trois vérités. Jug, c'est ton tour, tu es donc obligé de prendre action. Alors... tu vas aller à l'étage pendant cinq minutes. Seul.
- Euh... Je ne sais pas si c'est une bonne idée... Si ça se trouve, l'escalier n'est plus solide, ça peut être dangereux...
- Rooh, aller, fait pas ton rabat-joie ! Montre-nous que tu es courageux, Jug.
Je soupire, puis me lève délicatement, les doigts tremblants. Je me doutais que ce jeu n'était pas une bonne idée... Je me dirige donc vers les escaliers, puis commence à monter marche par marche. Putain... Je ne suis pas du tout rassuré. Oh mon Dieu... ! Il y a du sang sur les escaliers... ça fait une sorte de traîne, comme-ci les corps avaient été déplacés... Je veux sortir de cette maison ! Argh... mais si je sors, le pari sera perdu et je continuerai de me faire harceler... Bon, je prends finalement mon courage à deux mains, puis termine de monter les marches, en tenant fermement ma lampe de poche.
Une fois arrivé à l'étage, je remarque qu'il y a plusieurs portes. Je décide finalement d'aller découvrir ce qu'il y a derrière l'une des portes, celle du fond. Je marche donc vers celle-ci, le sol craquant sous mes pas. J'ai l'impression que les températures chutent subitement à la seconde où j'entre dans la chambre... La fenêtre est fermée, ce n'est donc pas le vent... Bon, c'est peut-être encore mon imagination qui me joue des tours.
La chambre dans laquelle je viens d'entrer est décorée de rose et de blanc, ceci est donc une chambre de fille. Sur les murs, je vois des photos d'une jolie fille blonde portant une queue-de-cheval. Je sais où je suis... Je suis dans la chambre de Betty, la fille cadette de la famille Cooper... Elle étudiait elle aussi à Riverdale high, mais je ne l'ai jamais connu. Avant, j'étudiais à Southside high, je suis arrivé ici il y a un peu moins d'un an. Mon sang se glace quand je dirige mon regard vers le lit. Les draps sont recouverts de sang, ainsi que la tête de lit. Oh mon Dieu... C'est ici qu'elle a été assassinée. Il y a des gouttes de sang partout, c'est horrible... Alors que je suis toujours perdu dans mes pensées, choqué par tout ce sang, j'entends la porte de la chambre se refermer subitement, ce qui me fait sursauter.
- A-Archie... ? C-C'est toi... ? Demandais-je doucement, la voix tremblotante.
Rien, aucune réponse. Je déglutis, puis essaye de garder mon calme. Je me dirige ensuite vers le bureau, sur lequel se trouve un journal intime grand ouvert. Je suis vraiment intrigué... Curieux, je m'assieds sur la chaise du bureau, puis jette un rapide coup d'œil au journal.
« 13 novembre 2016,
Aujourd'hui, Polly et moi sommes allées au parc avec notre chien, Joy. Nous avons passé une superbe journée, Joy s'est amusé dans le lac, c'était vraiment drôle ! Les températures étaient assez hautes pour un mois de novembre, mais ça se comprend, Riverdale se trouve en Californie. Papa agit bizarrement depuis quelque temps, il est distant et ne nous parle presque plus... Il nous crie dessus, ce qui est vraiment inhabituel. Je me demande ce qu'il a. Bref, à la prochaine,
Betty »
Ceci est la dernière page de son journal... Mon Dieu, cette histoire est vraiment horrible... Elle le savait, elle avait remarqué que son père n'était plus le même... Si elle avait su avant qu'il serait capable de leur faire du mal, elle serait déjà partie et serait encore en vie. Alors que j'allais regarder curieusement les pages précédentes, le journal intime se referme brusquement. Putain ! C'était quoi, ça !? Je ne l'ai pas touché, je le jure ! Je me lève donc de la chaise, en sursaut.
- E-Es-ce qu'il y a quelqu'un... ? Demandais-je doucement. J-Je ne veux pas te faire d-de mal...
Je finis par soupirer.
- Bon sang, Jughead, tu perds la tête, dis-je à moi-même, en soupirant.
Je me redirige ensuite vers la porte, puis l'ouvre pour sortir. Mais celle-ci se referme aussitôt. La panique commence à s'emparer de moi, tandis que je tire désespérément la porte pour l'ouvrir. Putain, elle ne s'ouvre pas !
- Ne pars pas...
Je me retourne en sursaut, puis vois une fille, se tenant debout devant moi. Betty... Ce n'est pas possible, j'hallucine. Elle se tient là, devant moi. En tournant la tête vers le miroir, je remarque qu'elle n'a pas de reflet. Putain, je viens de tomber sur un fantôme, un vrai... Normalement, je devrais avoir peur, mais étrangement, ce n'est pas le cas. Je suis fasciné. Les fantômes existent... Je ne doutais pas de leur existence, mais j'avais quand même quelques doutes. Betty est habillée d'un pull gris et d'une jupe rose, elle est coiffée d'une queue-de-cheval, comme sur les photos accrochées au mur.
- T-Tu... J-Je...
Je bafouille, ne sachant pas quoi dire.
- Ne pars pas... répète-t-elle. S'il te plaît...
- Euh... D-D'accord... Euh... T-Tu es B-Betty, c'est ça... ?
- Oui... Et toi, tu es... ?
- Jughead, souriais-je. Tu... Tu es un f-fantôme... ? Merde, désolé, je n'aurais pas dû te demander ça comme ça...
- Ce n'est rien... Oui, je suis un... fantôme...
- Est-ce que tu comptes me faire du mal... ?
- Quoi ? On, bien sûr que non... ! S'il te plaît, ne pars pas... J-Je veux juste avoir un ami à qui parler... Les gens ont peur de moi, ils s'enfuient toujours... je suis seule, e-et ça me fait peur... avoue-t-elle.
- Je ne vais pas partir... J-Je n'ai pas peur de toi... souriais-je légèrement. Je peux te poser quelques questions... ? Je veux dire, je n'ai jamais vu ou parlé à un fantôme auparavant...
- Tant que tu restes, tu peux me demander ce que tu veux, sourit-elle.
- Ton père t'a assassiné... ?
- O-Oui... C'était une nuit, le treize novembre... Ma sœur et moi, ainsi que ma mère et mon frère avions remarqué qu'il avait changé ces temps-ci... E-Et une nuit, il est entré dans ma chambre et... J-Je me souviens qu'il avait un fusil à la main... T-Tout ce que je me rappelle, c-c'est qu'il m'a tiré dessus...
- Je suis tellement désolé, Betty... Si ça peut te rassurer, ton père est en prison à perpétuité... Pourquoi tu es ici... ? Je veux dire, dans les films, les gens morts s'en vont au paradis, si ce truc existe réellement...
- J'en sais rien... je suis seule ici depuis que mon père nous a fait ça... M-Ma mère, ma sœur et mon frère ne sont pas là... Je suis toute seule e-et les gens s'enfuient quand ils me voient... J-J'ai peur, Jughead, avoue-t-elle, les larmes aux yeux.
Je ne dis rien. Elle me fait mal au cœur... Les larmes commencent à couler sur ses jolies joues. C'est vrai que Betty est vraiment belle... Elle a de belles boucles blondes, un joli visage, de beaux yeux, même s'ils paraissent vides et des belles lèvres roses... Argh, non, non, non ! Putain, je ne dois pas penser comme ça ! Je ne peux pas tomber amoureux d'un fantôme...
- Je suis désolé, Betty... Tu ne méritais pas ça... Comment je peux t'aider ? Lui demandais-je avec compassion.
- Reste...
Je ne dis rien, encore une fois. Tout ça me brise le cœur... La pauvre est toute seule, triste et en plus elle est vraiment très mignonne... J'aimerais vraiment rester, mais je ne peux pas. Quatre meurtres ont été commis dans cette baraque lugubre, il y a du sang absolument partout... Sans que je ne m'y attende, la porte se ré ouvre et Betty disparaît.
- Jug ? Tu fais quoi ? Me demande Toni en entrant dans la chambre. T'es parti depuis plus de dix minutes et tu ne répondais pas à ton téléphone, on s'inquiétait ! À qui tu parlais ? Et– Oh mon Dieu... C'est la chambre de Betty... I-Il y a du sang partout... Jug, on ne peut pas rester là, redescendons...
Je redescends donc avec Toni, tout en regardant derrière moi. Betty réapparaît et me regarde partir, un air triste sur le visage. Les larmes coulent sur ses joues, tandis qu'elle me regarde m'éloigner, jusqu'à ce que je sois hors de son champ de vision. Nous redescendons donc retrouver tout le monde.
- Jughead ! S'écrie Archie. Putain, t'étais où ? On a cru que t'étais mort !
- Désolé, je n'ai pas vu le temps passer...
- Il était dans la chambre de Betty... les informe Toni. C'était vraiment horrible... Il y avait du sang partout...
Nous nous réinstallons à nos places, puis continuons l'action ou vérité. Je ne suis malheureusement plus du tout concentré, je n'arrête pas de penser à Betty et à son air triste quand elle m'a vu partir... Je ne sais pas si j'hallucinais ou non, mais je veux la revoir... Je décide donc de proposer quelque chose à Fangs.
- Fangs, je te propose un pierre feuille ciseaux. Si tu perds, tu devras passer une heure entière, seul à l'étage. Si je perds, ça sera moi.
- Jug, t'es dingue ! Dit Veronica.
Je souris, puis nous commençons notre jeu. Fangs est le plus fort d'entre nous à ce jeu, je sais donc que je vais perdre. Nous décidons de le faire en un coup. Je décide de mettre le ciseau, tandis que Fangs met la pierre. Super, j'ai perdu ! Je pense que c'est la première fois que quelqu'un est content de perdre !
- Jug, c'est stupide, t'es pas obligé, me dit Fangs.
- Non. Un pari est un pari. Au moins, vous verrez que je ne suis pas un trouillard. À dans une heure.
Je prends mon sac de couchage, quelques trucs à manger et à boire avant de remonter à l'étage, le sourire aux lèvres. Le parquet continue de grincer sous mes pas, mais je n'ai plus du tout peur. Betty n'est pas du tout un méchant fantôme, loin de là. Je rentre donc à nouveau dans sa chambre, en refermant la porte derrière moi.
- Betty ?
- Jug... ! Je pensais que tu ne reviendrais pas... me dit-elle en se jetant à mon cou.
Étonnamment, je la sens. Je veux dire, je ne passe pas à travers. Comment est-ce possible ? Pourtant, elle est bien morte, car elle n'a pas de reflet dans le miroir... Je finis par la serrer contre moi, en souriant.
- Betty... Comment ça se fait que je peux te toucher... ? Finissais-je par lui demander.
- J'ai appris... Habituellement, les gens passent à travers moi, mais j'ai vu à la télé que les fantômes peuvent apprendre à avoir un état « solide ». Bon, pourquoi tu es revenu... ?
- Comme tu le sais, mes potes et moi sommes venus passer la nuit ici... D'ailleurs, j'espère que ça ne te dérange pas, ce sont nos ennemis qui nous ont donné le pari, on ne pouvait pas refuser... Bref, on fait des jeux pour passer le temps : action ou vérité et j'ai décidé de faire exprès de perdre à un pierre feuille ciseaux pour revenir ici...
- Ils ne savent pas que je suis là... ?
- Non. Enfin, probablement que si, ils se doutent que cette maison est hantée, mais ils ne t'ont pas vue. Dis, tu es sûre que tu es seule ici ?
- Cent pourcents sûre.
- Okay, ça me rassure, souriais-je. Tu es gentille...
- Merci d'être revenu pour moi... Tu es gentil toi aussi... Extrêmement. Tu es la première personne qui ne s'enfuie pas en me voyant... merci.
Je souris, puis installe mon sac de couchage sur le sol. J'ai apporté des chips, des biscuits apéritif et une bouteille d'eau.
- Tu ne peux pas manger, je suppose ? Demandais-je à Betty.
- Si... Je peux manger, mais si je ne mange pas, ça ne changera rien... je suis déjà morte de toute façon.
Je souris d'un air compatissant, puis partage mes chips. Nous commençons donc à parler de tout et de rien, ne voyant pas l'heure passer. Betty est vraiment gentille... Mais je ne peux pas, je ne peux pas tomber amoureux d'un fantôme ! Pourtant, il est déjà trop tard...
- Jug ? Tu as parlé d'un pari tout à l'heure et tu as dit que tu ne pouvais pas refuser, pourquoi ? Me demande Betty, maintenant allongée contre moi.
- Et bien... Les personnes qui nous ont lancé le pari nous harcèlent mes copains et moi... Ils ont promis d'arrêter si on réussissait à passer une nuit dans cette maison. Dis, je peux te poser une question... ?
- Bien sûr, Jug.
- Est-ce que tu peux parler aux autres morts... ?
- Pourquoi tu me demandes ça ? Me demande-t-elle en se redressant.
- Euh... M-Mes parents et ma sœur sont morts dans un accident de voiture quand j'avais quatorze ans... J-Je suis le seul survivant de l'accident... et... j-j'aurais bien aimé leur parler...
- Oh... Je suis tellement désolée, Jug... J'aurais aimé t'aider, mais je ne peux pas... Du moins, je ne sais pas.
- C'est rien... merci quand même.
Je passe ma main dans ses douces mèches blondes, tandis qu'elle me serre contre elle. Je l'ai laissé s'allonger contre moi un peu plus tôt, la pauvre, elle est en manque d'affection... De plus, ça ne me dérange pas du tout, bien au contraire.
- Il est une heure quarante-cinq, Jug... me dit-elle doucement. L'heure est pratiquement passée, tu devrais redescendre avec tes amis... D'ailleurs, j'avais une question... Juste par curiosité... E-Est-ce que tu as une copine... ?
- Non... Et toi ? Tu avais un copain avant de... mourir... ?
- Non... Les gens ne se sont jamais intéressés à moi...
- Pourquoi ça ? Tu es magnifique, intelligente et–
Je me mets à rougir. C'est vrai, Betty est très belle mais aussi extrêmement intelligente, beaucoup plus que les débiles de Riverdale high. D'ailleurs, la jolie blondinette encore blottie contre moi se met à sourire, un magnifique sourire...
- Je devrais redescendre... dis-je doucement, à contrecœur. Mais ne t'inquiète pas, je reviendrais quand les autres dormiront.
Son sourire réapparaît quand je dis que je reviendrais. C'est vrai, Betty est d'une compagnie très agréable. Malheureusement, celle-ci ne peut pas quitter cette maison... Elle est bloquée dans le lieu où elle est morte. Mais je ne comprends pas pourquoi elle est toujours là. Sa famille n'est plus présente, ils sont probablement au paradis, alors pourquoi Betty est encore coincée ici ?
- À tout à l'heure, belle blondinette, souriais-je en me relevant.
Je récupère mon sac de couchage dans lequel nous étions installés, récupère les déchets pour les jeter à la poubelle, puis embrasse la joue de Betty avant de redescendre. Les autres sont en train de papoter, puis se taisent quand ils me voient redescendre.
- On ne croyait pas te revoir, rigole Sweet Pea. Bon, dis-nous ce que tu as fait pendant une heure ? Est-ce que tu as vu ou entendu des choses étranges ?
- Euh... N-Non... Je... J'ai traîné sur mon tel, rien d'autre.
- Tu étais encore dans la chambre de Betty ? Me demande Toni.
- Oui...
Alors que nous continuons de parler de tout et de rien, Cheryl fait une remarque :
- Hé, vous avez vu ça ? Nous demande-t-elle. J'ai cru voir une ombre passer...
Je vois le visage des autres se crisper, mais pas moi. C'est Betty, j'en suis certain. Aussi étrange que cela puisse paraître, je sens sa présence, la sienne. Je ne peux m'empêcher de sourire.
- Pourquoi tu souris ? Interviens Archie. T'es le seul ici à ne pas avoir peur !
- C'est parce que je suis le plus courageux, riais-je.
- Mouais. Mais pourquoi tu souris ?
- Parce que.
Ils commencent à me harceler de question, tandis que la télé s'allume subitement. La chose la plus flippante, c'est qu'elle n'est même pas branchée.
- Putain ! Crie Veronica. L-La télé n'est pas branchée, c-ce n'est pas possible... ! Je refuse de rester dans cette baraque !
- Ronnie, si tu pars, alors on perdra le pari et Chuck et son équipe continueront de nous harceler, lui rappelle Sweet Pea. Il y a peut-être une autre prise, j'en sais rien.
- Je reviens... dis-je en me levant.
- Tu vas où ?? Me demande Cheryl.
- En haut.
Je repars dans la chambre de Betty, sans rien dire. Je la retrouve debout au milieu de la pièce, un air désolé sur le visage.
- J-Je suis désolée, je ne voulais pas leur faire peur... Je voulais juste regarder un peu la télé... s'excuse-t-elle.
- Ce n'est rien, Betty, ne t'inquiète pas.
- Tu devrais peut-être leur parler de moi... ?
- Ils ne me croiront pas, soupirais-je.
- Croire quoi ??
En me retournant, je croise tout le monde. Putain, ils m'ont suivi ! Betty disparaît alors rapidement.
- Tu es flippant, Jug ! S'exclame Fangs. À qui tu parlais ??
- Je dois vous avouer quelque chose... Cette maison est belle et bien hantée. La première fois que je suis monté, j'ai croisé le fantôme de Betty. J'étais aussi avec elle tout à l'heure...
Ils se mettent tous à rigoler de toutes leurs cordes vocales. Je rêve, ils ne me croient pas ?
- Betty ? Betty, viens, s'il te plaît, dis-je doucement tandis que les autres continuent de rire.
- Jug, tu perds la tête, redescend.
Betty apparaît finalement devant les yeux de tout le monde, qui ont un regard choqué sur le visage.
- Je vous présente Betty Cooper... dis-je doucement aux autres.
- C-C'est un f-fantôme... ? Demande Cheryl.
- Oui...
- Salut... dit-elle timidement. Ça va ? On dirait que vous avez vu un fantôme, rit-elle en voyant leur réaction, tandis que je viens lui prendre la main.
Tout le monde se met à rigoler, sans réellement comprendre ce qu'il vient de se passer. Betty est stressée, je le sens. Elle a peur qu'ils aient peur d'elle. Mais heureusement, ce n'est pas le cas. Nous redescendons tous ensembles, nous réinstallons dans nos sacs de couchage : Betty installée avec moi, puis commençons à parler. Betty leur explique ce qu'elle m'a expliqué.
Nous passons finalement la nuit à parler, à rigoler et à créer des liens. Plus le temps passe, plus mon cœur fond pour cette jolie blondinette appelée Betty. Malheureusement, Betty est un fantôme... Une putain de fantôme prisonnière de son lieu de mort. Le soleil finit par se lever, ce qui signifie que notre nuit ici s'achève. J'aurais voulu rester plus longtemps...
- Il est l'heure, Jug... dit Toni.
Je hoche la tête, puis nous rassemblons nos affaires. Betty commence à avoir les larmes aux yeux en nous regardant plier bagage. Une fois nos affaires récupérées, nous nous dirigeons vers la porte d'entrée. Les autres disent au revoir à Betty avant de partir.
- Pars pas... dit Betty en laissant couler quelques larmes.
- Ne t'inquiète pas, Betts. Je reviendrais.
Je souris, puis dépose délicatement mes lèvres sur les siennes, avant de partir rejoindre les autres. Je suis tombé amoureux d'un fantôme...
- Tu te rends compte que tu es tombé amoureux d'un fantôme, Jug ? Me demande Toni, tout en montant dans la voiture du père d'Archie, qu'il avait emprunté.
- Je sais... Je le sais.
Mais comme je l'ai dit, je compte bien revenir, et ça plus vite que ce que l'on pense. L'histoire ne fait que commencer...
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Heyyyy! Nouveau Oneshot inspiré d'Amityville. J'ai voulu faire ça car je regarde ce film ce soir avec mes parents, donc j'ai eu l'idée de faire ça ! Il y aura bien sûr une partie 2. Vous aimeriez voir quoi dans cette partie 2 ? Anyway, j'espère que ça vous a plu ! Jug est tombé amoureux d'un fantôme... 🥺❤️👻
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