Vianney 5
Pendant deux secondes je fut incapable de réagir surprise par son geste.
Mais très vite, je me repris et trempant à toute vitesse mes doigts dans le pot de peinture noir, je lui dessina un double trait sur la joue gauche.
Face à mon assaut, Vianney me menaçait de son pinceau, me fessant reculer jusqu'à ce que je bute contre une malle.
Voyant que j'étais acculé, le sourire de Vianney s'agrandit encore. Au moment où il passa à l'attaque pour me barbouiller le visage, je pris la décision que salie pour salie, autant me défendre.
Attrapant à pleines mains le pinceau dégoulinant qui plongeais vers mon visage, j'arrêtais l'attaque de Vianney pour lui étaler ce qui me restais de peinture sur mes doigts, sur l'autre joue.
Outré, il lâcha son pinceau et me bloqua les deux poignets. Devant sa tête mi-déconfite, mi-amusé et barbouillée de traits noir, je ne puis retenir un éclat de rire. Bientôt, me lâchant les mains, Vianney me rejoint et se fut à moitié plié en deux que nous nous écroulâmes sur une malle.
"-J'ai mal aux abdos, lâchais-je à moitié essoufflée, mais ca faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusé !
-Moi de même, répondit Vianney avec un peu plus de souffle que moi."
Sur la petite malle, nous étions tout les deux à touche-touche et quand je releva la tête vers lui, mon visage se retrouva à 30cm du sien. Redevenant soudain sérieuse, je suivit machinalement du regard la goutte de peinture qui coulais le long de sa tempe. Le silence flottais entre nous, nous n'entendions même plus le bruit des voitures dehors.
Lentement, son regard quitta ses mains et remonta vers mon visage. Pendant ce qui me sembla une éternité, son regard chocolat sonda mon âme. Puis sa main gauche vint essuyé la peinture sur ma joue avec douceur.
J'étais paralysée Incapable de bouger, je croyais assister à la scène de l'extérieur.
Aussi, quand Vianney posa doucement ses lèvres sur les miennes, je n'eu aucune réaction.
Son baiser était doux et plein de tendresse. Il avait le gout de le peinture et du bonheur.
Quand Vianney éloigna son visage du mien, je n'eu aucune réaction. J'étais toujours paralysée.
Sans doute effrayé par mon immobilité, Vianney lâcha mon visage et bredouilla en se relevant précipitamment.
"-Je.... Je suis désolé... Je n'aurai... "
Faisant brusquement volte face, il quitta le local à grande enjambées.
Pendant se qui me sembla une éternité, je restais la. Assise sur ma malle, encore tournée vers la place ou il c'était tenu. Mon cerveau était incapable de retrouver un semblant de lucidité.
Il fallu qu'un coup de vent ou je ne sais trop quoi face claquer la porte du local pour que je sorte de ma torpeur.
Me précipitant sur le trottoir, je regardais dans toutes les directions pour tenter de savoir par ou était-il parti. Mais c'était trop tard. Il avait disparu depuis bien longtemps dans les rues voisines.
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Assise sur mon canapé, je repensais à la sensation des lèvres de Vianney sur les miennes. Pour la millième fois depuis que j'étais sortie de ma torpeur, je me traitais d'idiote.
On étais en fin d'après-midi mais ma petite sœur ne rentrerais pas avant 22h après son cours de danse.
Je n'étais pas sur de vouloir tout lui raconter et plus le temps passé, plus je me disait que j'avais rêvé. Mais les messages de ce matin attestaient que j'étais allée au local.
Déchirée entre ma honte et mon envie de réembrasser Vianney, mon doigts oscillais au dessus de la conversation. Devais- je lui envoyer un message pour m'excuser ?
Finalement, ma honte l'emporta sur tout le reste et je posais mon téléphone sur la table devant moi.
Attrapant mon sac de piscine et mes écouteurs sous-marin, je partit faire des longueurs à la piscine municipale pour tout oublier.
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Le reste de la semaine fut d'une platitude exaspérante. J'allais en cours, je faisait du sport, je faisait à manger, je détournais la conversation dès qu'Alice commençais à évoquer Vianney et je refuser de me laisser distraire par le chanteur.
Mais le soir, je ne pouvais m'empêcher de rêver de notre baiser. Avant de le rencontrer, j'étais amoureuse de la voie et en l'espace de quelques heures, j'étais tombée amoureuse de l'homme.
Sauf que j'avais tout gâché. Par ma peur et ma bêtise, j'avais tout gâché.
Loin des ces sombres réflexions que je réservais à mes nuit, j'écoutais de manière distraite mon prof en ce vendredi matin. Mon esprit entier étais focalisé sur la sortie louvette de dimanche et je m'efforçais de trouver des jeux et non des tactiques pour éviter le louvetier.
Vibrant discrètement, mon téléphone s'alluma sur ma droite signalant que j'avais un message. Incapable d'attendre, espérant que ce soit le louvetier en question, je déverrouilla discrètement mon téléphone et lâcha un soupir de joie quand je vis que mes espoirs était couronnées.
"Hey... Tu dois être en cours mais je ne tenais plus alors tu accepterais que l'on se voit pour parler ?
Hey, en effet je suis en cours ;) et oui, je pense aussi que nous devrions nous parler.
Tu as prévu de manger avec qqn ce midi ?
Ma sœur mais elle peux se débrouiller toute seule, elle se fera cuire des pâtes
😂
Alors je t'attendrais devant la fac.
a tout'"
Un peu rêveuse, je verrouilla mon téléphone et le posa sur mon bureau. Qu'allait-il me dire ? Serait-ce gênant pour moi ?
Préoccupé comme je l'étais, je ne vis pas la fin du cours arrivé. Quand la sonnerie retenti, je sursauta et pleine d'appréhension, je rangeais mes affaires deux fois plus lentement que d'habitude.
En sortant de la fac, je balaya la foule de jeune amassé devant les portes en train de discuter. Aucune chevelure brune en pagaille à l'horizon. Je commençais à paniquer en me disant qu'il m'avait posé un lapin quand mon regard accrocha un jeune homme caché derrière des lunettes de soleil pilote et une casquette. S'il n'était pas en train de me fixer avec un sourire en coin je l'aurai manqué.
Respirant un grand coup, je me dirigeais vers Vianney.
"-Hey, je ne t'avais pas reconnu, commençais-je.
-Désolé, c'est pour éviter les selfies...
-Je comprend, la célébrité c'est dur, dis-je en regrettant immédiatement mon sarcasme.
-Non, mais c'est pour toi, répondit-il doucement sans animosité."
Rouge de honte, je ne lui répondit pas et lui emboita la pas alors qu'il commençais à quitter la rue de la fac.
Nous marchâmes en silence pendant 5min. Alors que nous traversions un petit parc, Vianney ouvrit la bouche.
"-Anne-Elise, je suis désolé pour l'autre jour dans le local. Tu me regardais avec tes beaux yeux... Et j'ai cru que... je ne sais même pas ce que j'ai cru mais voila. Je sui désolé.
L'attrapant par le bras, je le forçais à s'arrêter et le fit se tourner en face de moi. Avec ses lunettes dans les cheveux, ses mains dans les poches, la casquettes qui dépassé de sa poche arrière et son air penaud, il m'apparu encore plus beau.
-Vianney, tu n'as pas à ... C'est moi qui m'excuse, je n'aurais pas du réagir comme ca et puis..
Ne trouvant plus mes mots, je décida de n'écouter que mon instinct et me dressant sur la pointe des pied tout en passant ma main derrière sa nuque, j'embrassais Vianney.
Son corps se détendit et sortant ses mains de ses poches, il m'enlaça en répondant à mon baiser.
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