3. Le début du bazar

Marinette fait les cent pas dans sa chambre. Elle finit par s'avachir dans sa chaise de bureau :" Tikki, je dois avouer mes sentiments à Adrien. J'en peux plus d'être lâche. Mais je sais que j'y arriverais jamais en Marinette...

- Ah non ! Les miraculous ne doivent pas être utilisés à des fins personnelles ! Et tu risques de mettre le bazar dans votre relation !

- Oh, mais ce serait vite fait ! S'il te plaît !

- Tu peux le faire sans pouvoirs, voyons ! Tu n'as qu'à lui dire aujourd'hui, au collège.

- J'essaye, et si ça fonctionne pas j'utilise mes pouvoirs, OK ?

- Bon, d'accord...Mais ne met pas en péril ton identité secrète !

- Oui...Attends...JE SUIS EN RETARD !" Elle attrape son sac, un croissant et court en direction du collège. Elle arrive devant la salle de Physique avec cinq minutes de retard. Elle frappe à la porte et la professeure ouvre :" Et bien sûr, Mlle Dupain-Cheng est en retard. Rien d'étonnant !

- Heu...Je...J'ai dû emmener mon canari chez un vétérinaire...il...avait la varicelle !

- Votre canari a la varicelle ???" La classe entière éclate de rire, sauf Adrien qui affiche un sourire attendri. Même coquin, si vous voulez mon avis. Mme Mendeleïev consent à laisser entrer la pauvre Marinette. Dépitée, celle-ci va s'asseoir en regardant ses pieds. Sans s'en rendre compte, le blond suit la jeune fille des yeux. Soudain, leurs regards se croisent et il rougissent. Ils se reconcentrent sur le cours. A la pause de midi, Marinette attire le garçon dans un endroit isolé et tente une conversation :" A-Adrien je...Pourrais te p-parler après l-le dernier c-cours ?" Il sourit.

- Bien sûr, Marinette !" Il tourne les talons mais lui fait un petit clin d'œil tout de même. Ce qui réussit à paralyser la jeune fille. Elle commence à s'affoler :" Tikki, je ne vais pas réussir ! Il est trop beau, trop parfait ! C'est raté d'avance.

- Mais non, tu as déjà fait le plus dur !" Elle soupire, puis se dirige vers le self pour manger.

Les cours reprennent normalement, mais plus la fin de la journée arrive et plus Marinette s'agite sur sa chaise. C'est sûr, elle va se ridiculiser. Enfin, le moment redouté arrive. Elle rejoint Adrien devant le collège. Il y a beaucoup de vent, et ses cheveux se mettent à virevolter autour de son visage. Le blond s'approche d'elle :" Donc, Marinette, tu voulais me dire quelque chose ?

- Euh...oui...en fait...Je dois te dire que... Oh non, je peux pas. Désolé, Adrien, je te le dirais peut-être une prochaine fois.

- Tu es sûre ?

- Oui. Bonne soirée, à demain.

- Demain on est samedi.

- Ah oui, désolé. A lundi, elle rajoute en marmonnant, si je ne meure pas avant ( ironie bien sûr ).

- A lundi. " Elle marche vers chez elle en se lamentant. " Je suis trop nulle, trop nulle, trop nulle ! " Elle se cache derrière un immeuble et se transforme. Si elle ne peut pas lui dire en Marinette, elle se fera un plaisir de le faire en Ladybug. A peine arrivée à la Demeure des Agrestes, son yo-yo signale un nouveau super-vilain. Elle soupire, ça sera pour plus tard.
Elle part au combat. Le super-vilain s'appelle Chat-rmé, et porte un costume gris avec des oreilles de chats et une queue. Apparemment, c'est un jeune garçon dont le chat a été écrasé. Il transforme les gens en chats qui constituent son armée et attaquent tous ceux qu'ils croisent. Ladybug pense soudainement que c'est le frère de costume de Chat Noir. D'ailleurs, il n'est pas encore arrivé ! Tant pis, elle ne peut décemment pas laisser le super-vilain transformer tous les parisiens en chats ! Bien que ça ne lui serait pas désagréable de voir son Chaton dans toutes les rues de Paris...Mais qu'est-ce que tu racontes Marinette ?se reprend-t-elle. Elle repousse une fois de plus ses pensées, et attaque le super-vilain. S'ensuit alors une véritable avalanche de griffures. Heureusement que son costume est indestructible ! Elle fait une pause sur un toit, essoufflée. Soudain, elle aperçoit Adrien qui court dans la direction opposée à Chat-rmé, sortant probablement d'une de ses nombreuses séances photo. Alors, le super-vilain lance un éclair sur le blond qui se transforme immédiatement en chat noir. Noir vraiment ? C'est la meilleure ! Horrifiée, la coccinelle arrive à sa rescousse, espérant le mettre en lieu sûr. C'est sans compter le fait qu'il soit contrôlé par le méchant. Il se met à attaquer Ladybug, griffant, mordant, crachant sur tout ce qu'il peut. Surprise par cette rage, la super-héroïne fait un faux mouvement et blesse le chat. Il tombe sur le côté inconscient. Elle commence à s'affoler, mais qu'a t-elle fait ?! Elle le prend dans ses bras ( sa petite taille aide ) et plonge son visage dans sa fourrure. Elle l'aime tellement ! Usant de son yo-yo, elle le dépose sur le toit de sa maison et part en finir avec ce maudit akuma.

↻ellipse du combat↺

Ladybug atterrit souplement sur son toit. Il n'y a plus de chat noir, juste un Adrien éveillé qui ne comprend pas ce qu'il fait là. Et il aperçoit soudainement la coccinelle. Il devient rouge. Que s'est-il donc passé ? Elle s'approche de lui, replace une mèche de ses cheveux pour observer son visage. Devant le regard d'Adrien, elle se rend compte de ce qu'elle vient de faire. Mais elle voit aussi que le jeune homme a toujours cette égratignure sur la joue, qu'elle lui a elle-même infligée... Elle dit d'une voix rauque :" Je suis tellement désolée Adrien ! Pour tout !

- Ne le sois pas ! Mais d'ailleurs, que s'est-il passé ?

- Tu as été transformé en chat noir.

- Le super-héros ?, demande-t-il affolé, comment a-t-il pu se transformer devant elle ?

- Non ! En vrai chat ! Et tu m'as attaqué...Et dans l'action, je t'ai blessé. Je suis trop nulle !

- Mais non voyons ! Enfin...Je...heu...ce n'est qu'une égratignure.

- Je me hais.

- Ne dis pas ça ! Je te l'interdis ! Sur cette terre, tu es bien la seule à ne pas t'aimer ! Tu as vu le nombre de fans que tu as ? C'est que tu es la plus super des super-héroïnes !

- Merci, Adrien. Laisse-moi au moins te soigner." Elle lui fait signe d'entrer.

- C'est Marinette qui habite ici. Tu es sûre qu'on a le droit d'entrer ?

- Marinette est mon amie, et elle n'est pas là ce soir.

- OK." Il passe la trappe. Il connaît déjà cette chambre, mais quelque chose n'est pas dans ses souvenirs...Les photos ! Les photos de....lui ??? Stupéfait, il détaille chaque image. Oui, aucun doute, c'est lui. Mais...ce sont des cœurs autour ? Marinette serait-elle amoureuse de lui ? Non, impossible ! Il secoue la tête, comme pour prouver que son résonnement est ridicule. Pourtant, une partie de lui n'est pas convaincue du tout.... Ladybug assiste à son manège devant les photos. Elle rougit de la tête au pieds. Elle bredouille :" On n'est pas là pour visiter sa chambre, s'il te plaît !" Elle l'invite à s'asseoir sur son lit. Il s'exécute, s'arrachant à son regard de mannequin qui le fixe depuis les murs. La coccinelle va chercher un pansement et du désinfectant. Dans le cœur d'Adrien, ce n'est plus une tornade qui est passée mais bien un tsunami ! Il se trouve dans la chambre de Marinette avec Ladybug ! Comment mélanger ses émotions encore plus ? Celle-ci revient avec son matériel et désinfecte la plaie d'Adrien avec douceur. Il rosie. Soit il rêve, soit Ladybug est bien en train de caresser sa joue du bout des doigts. Certainement le plus beau jour de sa vie. Ensuite, elle applique le pansement, alors que le bip de son miraculous devient plus pressant. Ses soins terminés, elle s'apprête à partir lorsqu'il la retient par la main :" Ma La....heu Ladybug, peux-tu me ramener chez moi ?

- Oui, bien sûr !" Elle se frappe mentalement. Pourquoi n'a-t-elle pas pensé à lui poser la question ?! Elle prend le garçon contre elle et s'élance dans la nuit.
Elle le dépose à sa fenêtre. Tentée de partir aussitôt, elle fait finalement demi-tour, et embrasse le front du mannequin. Celui-ci devient rouge. Sa Lady vient-elle de faire ça ?! Mais quelle journée de dingue ! La coccinelle s'en va en bafouillant un "Bonne nuit".
Sur son lit, Marinette soupire de joie et d'amour. Mais elle s'en veut pour la blessure. Pour se changer les idées, elle continue la couture du pull.

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Adrien est sur son lit, en proie à un " cataclysme " d'émotions retournant tout son être. A quoi bon essayer de démêler tout cela ? Il y a beaucoup trop de pensées pour trier les vraies des fausses. Il sait qu'il ne va pas dormir. Impossible puisqu'il sent encore les lèvres de sa Lady sur son front et ses doigts sur sa joue. Il sourit béatement et rougit en y repensant. Plagg se met à rire :" Pense à respirer !

- Tu te rends compte de ce qui s'est passé ?

- Y a vraiment pas de quoi en faire tout un fromage ! C'est pas comme si elle t'avait demandé en mariage !

- Peut-être, mais je sens que je vais pas dormir cette nuit.

- Et bien transforme-toi et va voir Marinette ! Comme ça ce sera encore plus le bazar, ajoute-t-il en baissant la voix.

- Tu as raison ! Enfin une bonne idée de ta part ! Plagg, transforme-moi !

- Attends, je blaguaiiiisss...." Il est aspiré dans la bague avant d'avoir pu finir. Chat Noir sort par la fenêtre. Il doit être 20h00, il fait déjà sombre. Après tout, c'est l'automne, quoi de plus normal ? Il arrive souplement sur le balcon de la collégienne. Il regarde par la fenêtre et aperçoit la jeune fille dans son lit, en train de lire. Il hésite à la déranger. L'envie est plus fort que tout ; il frappe à la trappe. Surprise, il la voit se lever et venir ouvrir. Elle tombe presque sur les fesses, estomaquée :" Chat Noir ? Et c'est après la bataille que tu pointes le bout de ton museau ?" A son tour d'ouvrir deux yeux ronds. Pourquoi lui dit-elle cela ?

- Princesse, c'est quoi cet accueil ?

- Je...J'ai eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose. Ce n'est pas dans tes habitudes de rater une occasion de voir ta " Buguinette ".

- Perspicace, hein ? Et tu t'inquiètes pour moi, en plus ?

- Je...c'est juste de la curiosité !

- J'ai été transformé en chat. Et noir en plus, quelle ironie !

- Hilarant, grogne-t-elle.

- Tu me fais penser à Ma Lady, des fois..." Voilà, la bombe est lâchée. Marinette panique. Elle regarde vers Tikki, celle-ci est très calme et hoche doucement la tête.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?demande-t-elle innocemment.

- Oh, juste que vous êtes aussi chat-rmante l'une que l'autre !

- C'est bon, il a fait son jeu de mots le minou ? Il est content ?" L'expression de Marinette provoque le sourire illuminé du minou en question. Mais qui est donc Marinette Dupain-Cheng quand elle est avec Chat Noir ? Ou bien est-ce quand elle n'est pas avec Adrien, songe-t-il.

- Pourquoi me regardes-tu comme ça ?

- Je me pose des questions sur toi, princesse ! J'en ai bien le droit, non ?

- Quel genre de questions ?

- Pas de quoi fouetter un chat, ne t'inquiètes pas ! " Elle lève les yeux au ciel, mais ne parvient pas à cacher un petit sourire en coin. Il en profite.

- Je savais que mes blagues étaient drôles ! Contrairement à ce que Buguinette me rappelle sans arrêt...

- Tu l'aimes vraiment, alors ? Il est surpris par la question. Marinette s'intéresse à lui à ce point ?

- Oui. De tout mon cœur de félin.

- Il est tard. Tu ferais mieux de rentrer." Il affiche une moue mi-déçue mi-arrogante qui fait fondre la jeune fille comme neige au soleil. Quel est ce sentiment qui lui noue le ventre ? Elle ne sait pas. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Chat Noir lui fait un baisemain avant de disparaître dans l'obscurité. Elle se laisse tomber sur son lit, le sourire aux lèvres. Quelle journée, mais quelle journée !

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Adrien est sur le Ladyblog. Il essaie de comprendre ce qu'il s'est passé lors de l'attaque dont il a été exclu. Malgré l'heure tardive, il ne se sent pas du tout fatigué. Grâce aux informations du blog, il connaît l'histoire en entier. Quelle ironie. Lui, s'était fait transformer en chat noir alors qu'il est justement Chat Noir ? Juste trop comique. Il éteint son ordinateur. La clarté de la lune semble être le phare de Paris, guidant les passagers nocturnes. Cette nuit, elle guide surtout le jeune garçon, perdu dans sa mer d'émotions et de pensées. Une mer très agitée, il faut le dire ! Mais là, plongé dans un silence reposant, il s'autorise enfin un relâchement. Une minute pour déverser ses émotions. Une larme se met alors à rouler sur sa joue. Impossible de savoir si elle représente la joie, la tristesse ou simplement un moyen d'évacuer ses sentiments. Ce qui est sûr, c'est qu'une bonne dizaine d'autres arrivent à la suite, noyant ses yeux. Il ne pense pas être triste, loin de là. Il est même très heureux de sa journée... Il est presque sûr que ce sont des larmes de stress. Parce qu'il a vu en une journée Marinette et Ladybug. Parce que Ladybug l'a embrassé et caressé. Parce que Marinette a rit à ses blagues. Parce que Marinette à essayé de lui parler, pour finalement abandonner. Et surtout parce qu'en une journée, il a comprit la tournure que prend les événements. Il comprend que tout va être beaucoup plus dur à présent...

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