Chapitre 1 - Le plan merdique de Bastien.
Il y avait une odeur de transpiration. Même si la porte ne cessait de s'ouvrir toutes les dix minutes, le parfum de la sueur régnait en maître. J'attendais patiemment au comptoir, assise seule, un café devant moi. Je tapais en rythme mes doigts sur le bois, le regard dans le vide. Une grande silhouette s'installe à côté de moi. J'étais sur que c'était lui. Je prends ma tasse et bois quelques gorgées de ma boisson chaude. Je ne pose aucun regard sur lui.
-J'ai reçu ton message. Alors me voilà. Qu'est ce que tu veux Bastien ? Je demande calmement.
-Bonsoir, Pauline. Déjà tu me regardes quand tu me parles, ce serait plus poli non ?
Je pose ma tasse, me tourne vers lui en essayant de ne pas soupirer et le regarde droit dans les yeux. Je me rapproche de lui.
-T'es pas mon père à ce que je sache, hm ? Tu n'as pas à dicter ce que je dois faire.
-Non, mais on est sortis ensemble, et là, j'aurais pu être ton père, dit-il dans un rire assez scénique.
Je me recule de lui avec un visage d'horreur en secouant la tête.
-T'es écœurant, tu le savais ça ?
Bastien sort de la poche de sa veste une enveloppe jaune. Il me la glisse jusqu'à moi. Je jette un œil dessus et la prends, les sourcils froncés. Je l'ouvre et écarquille les yeux. Une liasse de 200 euros me tendaient les bras. Je secoue la tête et repose l'enveloppe en regardant Bastien d'un air interrogateur.
-C'est quoi ? Une blague ? Garde le ton argent sale.
-Arrête de faire ta gamine. Je sais que tu en as besoin de cet argent pour aller à New York. On en avait discuter dans le lit, tu te souviens ? (Il passe une main sur mon bras, mais je le repousse avec un air dégoûté).
-Je ne comprends pas Bastien, où veux-tu en venir ?
Il se tourne et me pointe du menton un groupe au fond de la salle. Il y avait un grand brun, et un gars à lunette. Je pense que c'était des geek. Je secoue la tête et observe Bastien.
-Oui et ? Pourquoi tu me montres ces gars là ?
-Ces gars là, comme tu dis, c'est eux qui ont trouvé la fameuse cartouche.
-La quoi ?
Bastien secoue la tête, l'air dépitié.
-Laisse tomber. En gros, ils l'ont revendu et ont gagné un paquet de fric.
-T'es sûr de tes sources ? Parce qu'ils ont l'air de deux gars fauchés, et puceaux. Surtout le grand à lunette.
-Et bien justement. Tu vas allé draguer le puceau, et me rapporter l'argent. Gagne sa confiance. T'es doué pour ça, non ?
Je reste bouche bée devant ces paroles. Je rêve ou quoi ? Comment pouvait-il me traiter ainsi ?
-Non mais tu déconnes j'espère ? Tu m'as prise pour qui hein ?
-Une comédienne hors pair.
-Pourquoi tu veux cet argent d'ailleurs ? On ne sait même pas s'ils l'ont vendu cette cartouche.
-Je veux m'acheter un château, tu le sais bien.
-Ah ouais ? Tu veux te prendre pour un bourge c'est ça ? Et bien tu veux que je te dise ? Tu n'as n'y l'élégance, ni la galanterie d'un bourge.
-Sympa, qu'est ce que je suis alors ?
-Un porc avec une envie de rattraper la jeunesse qu'il a perdu depuis très longtemps, dis-je sans hésiter.
Bastien se lève en riant. Il me laisse l'enveloppe et part vers la sortie.
-Fais ce que je te dis, et tu auras la paix.
J'observe Bastien s'éloigner vers sa voiture. Je soupire et prends l'enveloppe. Je la cache dans mon sac, paie mon café, et me dirige vers la table du groupe de geek. Je sentais que j'allais le regretter. Beaucoup le regretter même. Mais au moins, Bastien me fichera la paix, et ça, c'est un cadeau que personne ne peut m'offrir à part lui.
Ils étaient en pleine discussion, parce que le brun sans lunette faisant de grand signe. On aurait dit qu'il imitait une explosion. Allez savoir pourquoi. Je m'arrête devant leur table, le sourire aux lèvres. Ils se retournent tous les deux lentement vers moi. Je penche légèrement la tête sur le côté.
-Excusez-moi de vous dérangez les garçons,mais j'allais partir, quand j'ai vu ce merveilleux sourire au loin (je me tourne vers celui à lunettes. Il reste bouche bée, et cligne plusieurs fois des yeux.)
-Tu parle de moi... Moi ? Questionne-t-il en se pointant du doigt.
Je hoche lentement la tête, en me pinçant les lèvres. Le gars à lunettes sourit d'avantage et rapproche une chaise de lui. Il questionne son ami du regard et lève la tête vers moi. Dans mes yeux. Et pas sur ma poitrine ou sur mes fesses. J'étais asses surprise. Ce garçon n'était pas comme les autres. Je m'assois en souriant et retire ma veste. Je regarde tour à tour les deux garçons.
-Moi, c'est Gabi, commence celui à lunettes.
-Et moi c'est Flo, dit l'autre.
-Pauline, enchantée. Alors, vous parliez de quoi avant que j'arrive ? Je t'ai vu faire de grands gestes Flo.
-Ah oui alors en fait... ajoute Gabi.
-Oui parce que je disais que... continue Flo.
-Ah non parce que... dit Gabi en faisant des petits gestes avec sa main.
Ils se mettent à rire tous les deux. J'écarquille des yeux, ne comprenant rien. Je me retiens de rire. Cette situation était à la fois perturbante et drôle. Flo prend la parole.
-J'expliquais à Gabi que j'avais l'idée de fabriquer une petite bombe. Ronde, noire, et très utile.
-Mais Flo, tu sais, il y a déjà des policiers qui ont des bombes... Ou encore des terroristes. T'es pas un terroriste hein ? Demande Gabi.
Flo se met à rire nerveusement en regardant autour de lui.
-Ah non, mais ma bombe ne fera pas de dégât mortel, je te rassure.
-Et bien, alors ce n'est plus une bombe, je commente en clignant des yeux, perplexe.
Gabi lève une main en signe de compréhension vers Flo.
-Elle n'a pas tort.
Flo allait ouvrir la bouche, mais la referme aussitôt suite à la réflexion de Gabi. Il plisse des yeux et observe son ami, puis jette un coup d'œil rapide vers moi. Gabi perd son sourire et me fixe. Je les regarde tous les deux, et fixe ma montre. Il fallait que je trouve une solution pour me sortir de là.
-Oh zut ! Il est déjà tard, je dois entrer chez moi.
Je me lève, ainsi que Gabi. Il prend ma veste et me la met. Je le remercie, un peu surprise. Quel gentleman...
-Je te raccompagne à la porte, si tu veux bien.
-Oui, pourquoi pas.
Je vois Flo, qui à l'air complètement perturbé par l'attitude de son ami. Sois Gabi était gay, sois il n'était jamais sortis avec une fille avant. Je pencherais plutôt pour la première seconde option. Je marche vers la porte. Gabi se met devant moi et l'ouvre. Il me sourit timidement et je sors à l'extérieur. Il faisait vraiment froid. Je me retourne et lui fais un signe avec ma main, puis m'éloigne. Que devais-je faire maintenant ?
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