Chapitre 6
Quelques minutes plus tard...
Je sortais en douce de ma chambre, le soleil se couchait et les couloirs étaient vides. Profitant d'une calme qui régnait, je me glissai le long du mur, et guettais les allers-retours des gardes. J'avançais a pas de loup, et j'étais presque arrivée devant la baie vitrée qui menait au jardin, le lieu où j'avais rencontré Maxon. J'éprouvais encore une douleur au coeur, mais je fis la sourde oreille, tendant plutôt mon ouïe vers les bruits de pas.
Lorsque aucun son ne se fit entendre, je me dirigeai vers la sortie. Il ne me restait que quelques mètres à parcourir, mais je fus arrêtée par un choc. Ma tête venait de cogner contre quelqu'un. Je levai mon regard vers l'inconnu qui c'était mis en travers de mon chemin, et vis... Maxon !
Je passai mon chemin, comme si de rien n'était, et il fit de même, la tête baissée vers ses pieds, le regard emplit de tristesse. Mon cœur se serra, une atroce migraine m'envahît, je pris mon crâne entre mes mains, étourdie par les tas d'images qui défilèrent dans ma tête, je ne pus en saisir que quelques-unes : Maxon et moi dans la salle du Banquet, riant au éclat; dans le jardin, au pied d'un arbre. Je ressentais même les sensations très distinctement : son bras qui effleure le mien, et même, ses lèvres qui entrent en contact avec les miennes...
Une colère insoutenable naquit en moi. Brandon ! Le garçon qui était amoureux de moi lors de notre adolescence, il n'avait pas supportait mon refus, et...
— America !
Ma tête vibrait, je m'était écroulée au sol, et mon cœur me faisait encore mal. Maxon se trouvait à côté de moi, accroupi, le regard paniqué. J'aimerais tellement lui dire que je l'aime, qu'il m'a manqué. Des larmes coulèrent le long de mes joues, ruisselant jusqu'au sol où se forma une petite flaque d'eau.
— Maxon, je...
Une explosion se fit entendre. Les murs s'effondrèrent et le plafond tomba sur... Maxon, qui s'était interposé au-dessus de moi afin de me protéger.
— Non ! hurlais-je.
Il tomba, allongé sur moi, des filets de sangs coulaient le long de son dos. J'essayais de le secouer, en évitant de lui faire mal.
— Maxon ! Je t'en pris ! Reveille-toi !
Je pleurais de plus bel.
— Je t'aime... murmurais-je au creux de son oreille.
Je le redressai, en l'adossant le long du mur. Ses yeux étaient couverts par ses mèches blondes, mais je voyais bien qu'ils étaient fermés. Apres réflexion, je décidai d'adosser seulement son épaule au mur, de façon à étudier son dos. Ses cicatrices, encore bien visibles, s'étaient rouvertes, ainsi que sa blessure à l'épaule. Je n'avais pas de quoi le soigner, mais peut-être pourrais-je l'emmener à l'infirmerie...
— Au comme c'est mignon !
Un inconnu se trouvait au croisement de deux couloirs, un sourire aux lèvres. Il s'approcha, et je pus mettre un nom sur son visage. Brandon.
— Toi... murmura Maxon, dans un souffle saccadé.
Je me tournai vers mon prince. Il s'était réveillé ! Mais paraissait tellement faible. Il peinait à respirer. Il fallait que je nous sorte de cette situation !
— Allons Ame, viens avec moi. Tu m'aimes non ? Me demanda Brandon avec un air suppliant qu'il ne lui allait pas du tout.
Mes yeux lui lancèrent des éclairs, et je cracha :
— Pour rien au monde je ne viendrais avec toi !
— Si tu la veux, il faudra me passer sur le corps, marmonna Maxon en se redressant de façon à être placé devant moi.
Maxon ! Non ! Mais que faisait-il ? Il était fou !
— Ça devrait aller pour cette parti là, répondis Brandon en assenant un coup de pied à Maxon, qui roula sur le côté, se retrouvant allongé, à côté de moi, le souffle court.
— Maxon !
Je me rapprochais de lui. Il gémissait de douleur, et des gouttes de sueurs perlaient le long de son front. Je portai ma main à sa poitrine. Son rythme cardiaque baissait, il semblait à bout de souffle.
— Où sont les gardes Brandon ? murmurais-je.
— Ils sont occupés à me chercher dehors, dit-il dans un sourire narquois.
Je distinguais derrière lui une des sonnettes d'alarme. Si j'arrivais à y accéder, les gardes interviendraient et emmèneraient Maxon à l'infirmerie.
Ce n'était pas sûr, mais il fallait qu'il s'en sorte ! Même si je devais partir avec un criminel.
— Très bien, répondis-je en grinçant des dents, je te suis.
— America, non, s'il te plaît, me supplia Maxon en tirant ma manche.
Je lui répondis par un sourire.
— Parfait ! Lève-toi ! Et allons-y.
Je me levai, en chuchotant à Maxon :
— Tu vas t'en sortir, même si je dois partir pour cela. Je veux que tu vives, je t'aime.
Et je déposai un doux baiser sur ses lèvres. En me séparant de lui, mon cœur se déchira. Je pus distinguer que le sien aussi, à en voir son regard suppliant.
POV Maxon :
Elle s'en allait, sans se retourner.
— America... gémissais-je, reviens...
Mes yeux me brûlaient, je voyais flou, les larmes me brouillaient la vue. Je venais de la perdre... une seconde fois...
POV America :
Je me tourna une dernière fois vers mon bien aimé. Il avait le visage baigné de larmes. Je formais avec mes lèvres : je t'aime, tout va bien se passer.
Brandon marchait devant moi, et en arrivant devant la sonnette, sans qu'il ne s'en rende compte, je la tira. L'alarme retentit, bruyamment.
Brandon se retourna précipitamment, le regard furieux. Il se précipita sur moi, je l'esquivai une première fois, mais...
POV Maxon :
— AHHHH !!!!
Un cri retentit. C'était celui d'America ! Je vis Brandon revenir dans le couloir, en tirant les cheveux roux de ma reine. Elle gémissait de douleur, son regard plongé dans mes yeux.
— Finalement, vous allez bien ensemble tous les deux ! ricana Brandon, Prêts à voir ta bien aimée souffrir petit prince ?
Je ne pouvais pas rester démuni. Brandon torturait America, mais je ne pouvais rien faire à part rester allongé par terre, spectateur de cette atroce scène. Mes membres ne m'obéissaient pas, je percevait seulement les couloirs et la sirène, retentissant dans tout le palais.
America se débattait, le visage crispé par la douleur. L'assaillant sortit de sa poche un pistolet, et le braqua sur America.
POV America :
Brandon décida de changer de cible, et de pointer son arme sur Maxon, un sourire toujours aussi amusé. Je m'interposa :
— Non ! Emmène-moi avec toi, je ne me débattrai pas cette fois-ci, promis.
Il sourit une seconde fois, me prit dans dans ses bras, juste avant que j'aperçoive les gardes se précipiter pour aider Maxon. J'avais réussi ! Il était sain et sauf ! Je n'en dirais pas autant de mon cas, mais je m'en préoccuperai plus tard.
Brandon sortit par la baie vitrée, en direction des sombres ruelles de la ville. Je ne me débattis pas, me laissant porter vers l'endroit ou mon destin me mènera...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top