— Alors, Aspen, ça fais longtemps n'est-ce pas ? Tu vas bien ?

— Que ? Comment ? Brandon ? balbutia ce dernier.

— Bien joué, tu m'as reconnues !

— Mais pourquoi ? Tu aimais Ame non ? Vous étiez amis !

Il était en colère mais dans sa voix, se trouvait un soupçon de plainte.

— Justement, qu'elle sorte avec toi ne me dérangeais pas, répondit le dénommé Brandon, mais avec un roi ! Je ne pouvais pas la laisser se marier avec un escroc ! C'était tout bonnement impensable ! Alors je l'ai emmené avec moi.

— Tu n'as agis que pour toi, l'interrompis-je fermement, America ne veut pas de cette vie !

— Et voilà, toujours à accuser les autres ! Qu'est-ce que tu connais de la vie d'America ?

— Il en sait bien plus que toi ! intervint Aspen.

— Eh bien on verra ! En attendant faites vos adieux !

Il sortit de sa poche un briquet, de sa cagoule un revolver, et, avant que les gardes aient pu se jeter sur lui, mis feu au bureau. Des flammes apparurent devant moi, d'abord petite, puis de plus en plus grande. Elles me léchaient à présent la peau. Je m'écartai du brasier juste au moment où une balle siffla. Elle me toucha en plein dans l'épaule, ce qui me fit tanguer.

— Votre Majesté !

L'officier accourut vers moi, suivit des gardes.

— Empêchez-le de s'évader ! leur ordonnais-je.

Je vis Brandon briser une fenêtre puis sortir par celle-ci, me fixant en rigolant. Les gardes essayèrent de le saisir, en vint.

Ma tête vibrait, mon corps était parcouru de spasmes, mon champ de vision se réduisait. Aspen m'interpelait :

— Votre Majesté ! Tenez-bon !

Mes jambes se dérobèrent, et je ne vis plus que le noir.

POV America :

Cela fait quelques jours maintenant que Maxon me retient dans cette chambre. Je n'en peux plus ! Et si je m'échappais ? Je connais bien le palais, je pourrai rejoindre Brandon ! Oui ! C'est avec lui que je veux passer ma vie. Il ne me reste plus qu'à trouver comment sortir de cette prison.
On toque à ma porte. Maxon entre. Tient, quand on parle du loup !

— Je suis venu prendre de tes nouvelles, m'annonce-t-il, je me sens un peu seul.

— Je vais bien mis à part le fait d'être enfermée, répondis-je sèchement, mais...Oh ! Tu es blessé à l'épaule.

— Oui, mais ce n'est rien de grave, le poison contenu dans la balle était bien plus douloureux que la blessure en elle même.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'éprouve un pincement au coeur.

— Tu t'inquiètes ? dit Maxon, une lueur d'espoir dans les yeux.

— Bien sur que non ! Tu n'es rien pour moi ! Je me fiche de savoir si tu vas bien ou pas !

Il resta sans voix, son visage devint sombre.

— Très bien, alors je te laisses tranquille...

Il sortit sans un bruit, le regard plongé dans l'obscurité. De nouveau ce pincement ! J'avais l'impression que les paroles que je lui avais dites, me transperçaient comme des épines, pourtant c'était la vérité ! Encore ce pincement.