Partie 8
- Non, tu peux pas... Tu es le seul qui me... me...Mon cœur s'est serré.
Forkle était la seule figure paternelle qui restait à Wylie. C'était lui qui l'avait élevée à la mort de sa mère. Elle a déchiré sa cape avec ses dents pour en faire des bandages.
- Wylie, s'est fini...
- Non, non, non, non, non, non ! Jamais ! Où... où est Livvy ? On a besoin d'elle. Allez, va la chercher ! m'a-t-elle ordonnée, en larmes.
- Wylie, même Livvy ne pourra rien faire... Il a beaucoup trop de blessés. Et ils ont besoin de vivre. Promettez moi de... veillez sur elle... me dit-il en levant les yeux vers moi.
J'ai acquiescé, incapable de prononcer un mot.
- Tu le mérites encore plus ! Tu peux pas m'abandonner ! Ils sont tous partis ! Tu ne peux pas me laisser toute seule ! Je te l'interdis, tu m'entends ? Ne meure pas, je t'en supplie !
- Wylie, c'est... Écoute-moi, tu veux ?
Elle a acquiescé.
- Je suis désolé, Wylie... trop longtemps, j'ai voulu trop te protéger de la vérité... Tu arriveras à faire de grandes choses, j'en suis sûr. Dit bonjour à ton père, d'accord ?
- J'en ai rien à foutre ! C'est toi...
- Wylie, regarde-moi, s'il te plait... Au prix d'un énorme effort, il a levé le bras et a posé sa main sur la joue de Wylie.
- Je n'aurais pas pu rêver meilleure personne pour passer les dernières secondes de ma vie, a-t-il soufflé. Merci, ma Wylie.
Il a laissé tomber sa main, laissant une marque de sang en forme de main sur la joue de Wylie. Elle pleurait trop fort pour qu'on entende son dernier souffle. J'ai pris Wylie dans mes bras, ses mains pressant toujours la main du vieil elfe boursoufflé et gavé de froisselles qui l'avait élevée.
[Le lendemain matin.]
Wylie est apparue au seuil de la porte et Tam et Linh ont arrêté de parler. Je me suis levé. Elle avait les yeux rougis, des cernes qui lui couvraient littéralement la moitié des joues et les cheveux rassemblés en un chignon qui menaçait de s'effondrer. On n'avait pas vraiment eu l'occasion de parler depuis que M. Forkle était mort. Elle s'est avancée et s'est plantée devant moi. Elle avait beau avoir une tête de moins que moi, elle me dominait de toute sa puissance. Elle me m'a regardé pendant un long moment, avec une lueur de colère dans les yeux. Et là, sans prévenir, elle m'a claqué violemment.
- Tu es... le pire... des crétins... de ce monde... et je te... déteste ! a-t-elle hurlé.
À chaque inspirations, elle m'a claqué à nouveau, m'a donné des coups de pieds aux tibias, des coups de poings dans le ventre et semblait sur le point de me tordre le cou. Elle m'avait fait mal, elle le savait. Mais je le méritai, et je le savais aussi bien qu'elle. Elle a inspiré profondément, s'est approchée de moi et a posé son front contre ma poitrine en murmurant :
- Ne refait jamais ça...
J'ai enfoui mon visage dans ses cheveux.
- Je suis tellement désolé, j'ai murmuré à mon tour.
- Tu l'as déjà dit, a-t-elle déclaré en s'écartant de moi pour me regarder dans les yeux.
Elle s'est approchée et m'a chuchoté à l'oreille :
- Mais ce n'est plus la peine de pleurer.
C'est là qu'elle m'a embrassé.
***
- Il y a forcément un moyen ! a pesté Fitz pour ce qui me semblait être la centième fois.
À vrai dire, je ne crois pas être loin du compte. Depuis qu'ils savaient que les Ténébreux pouvaient rentrer dans les esprits des gens, Fitz et Sophie cherchaient en vain un moyen de contrer une intrusion, ce qui énervait particulièrement notre ami. C'est alors que Keefe est arrivé. Et il avait l'air mitigé. Voire inquiet.
- Keefe, ça ne va pas ? ai-je demandé en fronçant les sourcils.
Il a tordu violemment la feuille qu'il tenait à la main.
- C'est qu'une hypothèse, d'accord ? Ne paniquez pas, surtout.
On a échangé un regard affolé.
- Bon, O.K.. Donc, à chaque fois que j'entendais les Invisibles parler de la famille de Sophie, ils ne disaient pas 'Grady et Edaline' mais toujours 'famille'. Et là, je suis en train de me rendre compte que Grady et Edaline ne sont pas la seule famille que Sophie a, a-t-il terminé.
Fitz s'est précipité vers cette dernière qui venait de s'effondrer. J'ai dégainé mon transmetteur et ai expliqué à cause des regards interrogateurs de Keefe et de Fitz :
- Les parents humains de Sophie sont surveillés 24 heures sur 24 depuis qu'on les a transférés autre part. Je vais appeler celui qui s'en charge. (J'ai sélectionné le contact de Quick et ai enclenché l'appel.) Ouais, Quick ?
- Salut, Wylie ! Comment ça va ?
- Ça va. C'est toi qui es de service pour les Freeman, là ?
- Non, je l'ai fait toute la semaine dernière.
- Et qui s'en occupe, maintenant ?
- ...
- Quick ? Qui s'en charge maintenant ?
- T'énerves pas surtout, O.K. ? Je... j'en sais rien.
Alors là, pour tout vous dire, j'ai cru que j'allais exploser.
- COMMENT ÇA T'EN SAIS RIEN ? TU DOIS ATTENDRE QUE QUELQU'UN PRENNE LE RELAI POUR PARTIR, ESPECE D'ABRUTI !
- Mais j'avais un rencard avec Lidie, et j'allais arriver en reta...
- FOUT TOI-LE DANS LES FESSES, TON RENCARD DÉBILE !!! ai-je hurlé avant de raccrocher. Je vais le tuer, je vais le tuer... Faites une ronde, on va là-bas pour voir.
Ils se sont exécutés et je les ai téléportés, en priant pour les retrouver en bonne santé.
***
(Pdv Keefe)
- C'est quoi, le plan ?
- Je vérifie qu'ils sont là, et on repart, a dit Sophie avant de s'avancer vers la maison.
On a trempés jusqu'à le dessous de la fenêtre et Sophie a levé la tête, prudente.
- Il n'y a personne.
- Il faut entrer, alors, a dit Wylie avant de se lever.
Avant qu'on ai eu le temps de faire le moindre geste, Wylie avait défoncé la porte de l'épaule.
- Je ne crois pas que c'était nécessaire, ai-je fait remarqué.
Elle m'a ignoré et a levé les mains devant elle. Une onde faite d'ombres a comme sondé la partie droite de la maison.
- Personne là.
Elle a répété la même étape en tournant sur elle-même.
- Ah ! À l'étage.
Nous avons gravit les escaliers. Elle a recommencé son... 'machin' et a ouvert la porte d'un placard d'où est sorti... un chat.
- Et zut. Où est-ce qu'ils les ont emmenés ?
- À Nocturna.
On a tous fait volteface. Devant nous se tenait une fille d'environ onze ans, les cheveux chatains coupés courts et de grands yeux bleus.
- Ils ont dit qu'ils les emmenaient à Nocturna.
Elle a froncé les sourcils en croisant le regard de Sophie.
- So... Sophie ?
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