Partie 1
(Pdv Tam)
- Si je m'attendais à ça, a murmuré Wylie en me lâchant la main.
Elle avait tous les droits d'être impressionnée : Foxfire était une structure immense. Je m'attendais à ce qu'elle ait changé, mais non. Bien que je n'aie fait que mon niveau 1, tous les détails de cette école étaient gravés dans ma tête. C'était un refuge, pour moi et Linh, quand nous étions encore chez nos parents. J'ai expliqué à Wylie tout ce qu'elle devait savoir et elle m'a écouté d'une oreille attentive. Dans deux semaines, c'était les examens. Et même si Magnat Leto nous avait promis qu'ils seraient arrangés en vue de notre situation, ça n'allait pas être de la tarte. On allait devoir travailler dur, et les deux seuls points positifs que j'ai trouvé au tableau est que de un, on allait évoluer du point de vue talent, et de deux, ça nous prendrait tout notre temps, et changer les idées de Wylie. Depuis que ce crétin d'Empathe était parti, ce qui fait une semaine, rien n'est pareil. Elle avait essayé de se comporter normalement, mais je voyais bien que ça n'allait pas. Elle n'esquissait que des sourires qui semblaient faux, et qui l'étaient, par ailleurs. Mais elle ne pleurait pas, ce qui était un bon point. Elle avait aussi et surtout une tête de déterrée, pardon pour l'expression. On aurait dit un panda, avec ses cernes énormes. Ses cauchemars reviennent. Avant-hier, j'ai demandé à Sophie de venir pendant qu'elle dormait pour voir quelle sorte de cauchemar elle faisait. Ne me jugez pas trop vite, ça vient. Une image. Une image fixe. Un arbre haut et élancé au feuillage jaune et hirsute et aux fleurs bleu glacier, à côté de celui de Kenric, Cyrah et Prentice. De tous ceux qu'elle avait perdus. Je ne lui en avais parlé, mais je comptais bien le faire. On essayait de la divertir, avec Linh. Ma sœur était devenue sa confidente. J'étais heureux qu'elles se soient rapprochées. Puissantes et fragiles à la fois. On s'entrainait tous les jours, ça lui remontait le moral. On était arrivé plus tôt pour que Leto nous explique comment allait se dérouler les cours. Par « on », je veux dire moi, Linh, Wylie, Fitz, Sophie, Biana et Dex. Notre petit groupe est rentré dans le bureau du principal.
- Bien, vous êtes tous là. Nous devons énoncer quelques points avant que vous commenciez votre scolarité pour certains, et la continuer pour d'autres.
- On est déjà été à Foxfire, ma sœur et moi, j'ai dit entre mes dents.
- Oh, oui, excusez-moi, Monsieur Song. Alors, de un, vous ferez vos cours par groupe, et non individuellement. Ainsi, Biana, Dex et Sophie auront leur cours en même temps, et de même pour Tam, Linh, Wylie, Fitz et K... Enfin, vous quatre.
J'ai vu Wylie serrer ses poings. Il fallait vraiment que cet abruti remue le couteau de la plaie ?
- De deux, pour Wylie et Tam, vos cours de talent seront ensemble, et ce sera la même chose pour Sophie et Fitz. De trois, il faudra que vous soyez les plus discrets possibles. Les parents ont eu vent de ce qu'il s'est passé à Ravagog, et ils ne seraient pas très contents de savoir que vous fréquentiez leurs enfants.
- Quelle bande de pourris, a soufflé Wylie.
Leto a éclaté de rire.
- Vous les gamins, vous allez aussi devoir faire attention à comment vous parler.
Nous avons tous sursauté, à part Wylie.
- Forkle ? a demandé Sophie.
Le Magnat a acquiescé avant de rajouter :
- Bonne rentrée à vous !
[Deux semaines plus tard, à Havenfield.] (Pdv Linh)
- Non mais vraiment, je vais le tuer ! a vociféré Grady.
Bien que je ne le connaisse pas très bien, il avait l'air vraiment très très trèèèès en colère. J'étais assise à côté de Wylie qui, silencieuse, enlevait les éclats de verre de ses cheveux avec mon aide.
- Je vais bien, a assuré Sophie. Et Keefe a agi pour nous prévenir.
À la mention du nom de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, les mains de Wylie se crispèrent mais elle fit comme si de rien n'était. Elle était à la recherche de Sophie quand les vitres du bureau de Foxfire avaient explosées, c'était donc la seule qui avait été touchée.
- Ça n'excuse pas la destruction de Foxfire ! avait-il répondu, au bord de l'explosion. Si tu le revois, Sophie, je veux que le frappe de toute la puissance de ton instillation !
- Grady ! a soufflé Edaline, horrifiée.
Wylie s'est levée d'un bon et a planté son regard dans celui de l'Hypnotiseur.
- Dois-je te rappeler que Keefe fait exactement ce que TA FILLE a essayé d'accomplir ? a-t-elle grondé.
Grady a baissé les yeux. Je ne connaissais pas l'histoire en détail, mais Wylie avait raison. Sophie lui a tendu une boite en disant :
- Keefe m'a demandé de te donner ça, a dit Sophie en lui tendant une boîte bleue glacier en velours.
Wylie s'est laissée tomber sur le canapé en saisissant la boite. Elle l'a ouverte en déglutissant. C'était le plus beau collier que je n'ai jamais vu : C'était un cordon noir raz-le-cou, tout simple, avec un fermoir en argent, orné d'une seule perle où était dessinée une plume de phénix de la couleur des yeux de Wylie. Des larmes ont embués les yeux de notre amie. J'ai échangé un regard avec les autres et je me suis levée.
- Nous allons devoir y aller. Tu viens, Wylie ? j'ai dit en la sortant de sa transe.
- Oui, a-t-elle murmuré, à moitié autre part.
Nous avons sauté et elle s'est enfermée dans sa chambre. À l'heure du diner, Elwin nous a appelés pour manger. Je suis descendue avec Tam, à qui j'avais expliqué la situation. Elwin a froncé les sourcils quand il a vu que Wylie n'était pas avec nous.
- Où est Wylie ? a-t-il demandé.
- Je vais la chercher, j'ai annoncé en montant les marches quatre à quatre.
J'ai toqué à sa porte. J'ai entendu un « entre » et je suis rentrée. À ma grande surprise, elle n'avait pas pleuré. Elle portait le collier, et il lui allait vraiment bien.
- Il fait ressortir tes yeux, j'ai souris. Je suis sure que c'est ce que veut Keefe.
- Si tu le dis, a-t-elle dit en baissant les yeux.
- Elwin a préparé le diner, tu viens ? j'ai demandé.
- Oui.
Je me suis retournée et Wylie m'a pris mon poignet.
- Tu crois que c'est ma faute ? a-t-elle demandé, les larmes aux yeux.
Elle était tellement belle quand elle pleurait. Je comprenais pourquoi mon frère en a pincé pour elle au début.
- Non, Wylie. Certainement pas, je lui ai répondu en la prenant dans mes bras.
On est restées longtemps comme ça. Quand elle s'est détachée de moi, quelque chose avait changé dans son regard. Un poids sur ses épaules était parti. Elle a esquissé le premier sourire depuis que Keefe était parti et nous sommes allées manger. Le reste de la soirée s'est passé normalement.
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