Chapitre 4
« Et voilà, qu'est-ce que je dis tout le temps ? Tu ne peux pas te passer de moi ! Admets-le, au moins !
- Keefe, je ne t'ai pas appelé pour parler de toi, ou de moi. C'est que je viens de contacter Silveny. Et je m'inquiète. »
Les pensées de Keefe, en arrière-plan, commencèrent à vibrer trois fois plus vite.
« De mauvaises nouvelles ? » s'enquit-il.
Keefe était très attaché à Silveny. En effet, le jeune homme était une des rares personnes à qui « Miss Paillettes » - le surnom qu'il donnait à l'Alicorne - faisait totalement confiance.
« Non, les nouvelles ne sont pas réellement mauvaises, s'empressa de le rassurer Sophie. Cependant, elle persiste à ne pas vouloir venir nous rendre visite. Elle refuse aussi de me dire où elle est. D'après elle, tout va très bien, mais je n'en suis pas si sûre !
- Attends, comment ça elle persiste ? demanda le jeune Empathe, interloqué. Ça fait peut-être déjà longtemps que Silveny a un problème, ET TU NE M'AS RIEN DIT ?!?
- Ça a commencé quand tu voulais sauver le monde en pulvérisant les oreilles de Dimitar - et malheureusement, tu as pulvérisé ma confiance en toi avec - donc non, je ne t'ai rien dit, ni à personne d'autre d'ailleurs. J'ai gardé ça pour moi. »
Sophie abordait là un point sensible : le degré de confiance qu'elle avait en son ami. Mais elle préféra ne pas s'attarder dessus ; ils avaient des problèmes plus urgents à régler.
« On peut parler de Silveny, maintenant ? demanda la jeune fille, impatiente.
- Si tu veux. Mais as-tu au moins une idée sur la nature du « problème » ? Parce que sinon, on ne peut pas faire grand-chose...
- Je suis persuadée qu'il s'agit d'un problème de santé. Elle nous avait rendu visite, quand Amy était... avec nous, et nous l'avions montée. En redescendant, elle était tout essoufflée, mais elle s'efforçait de me faire croire que tout allait bien. Elle a catégoriquement refusé qu'Edaline l'examine et elle est partie sans même finir sa grésillisse. Tu ne trouves pas ça bizarre ?
- Si, mais... ça s'est passé quand ? » demanda le jeune homme, surpris.
Sophie réalisa qu'il n'était pas présent lors de la visite de l'Alicorne : à l'époque, il se remettait encore des « petits bobos » infligés par le roi Dimitar.
« Tu devais encore être en convalescence.
- Je vois... Qu'est-ce que j'ai raté d'autre, au fait ? » demanda -t-il, amer.
Sophie savait que son ami détestait plus que tout rester sur la touche. Cette obligation de garder de lit avait été pour lui une véritable torture, d'autant que sa garde du corps veillait au grain.
« À part ça, je crois que tu sais tout.
- Je l'espère bien, grommela mentalement le jeune Empathe.
- Bon, on peut arrêter les jérémiades ? Je pense que Silveny est plus importante que ta petite personne, Keefe ! dit Sophie, exaspérée.
- Désolé. Vraiment. C'est que... je déteste qu'on ne me dise pas tout. Surtout lorsque ça met en danger mes amis. Ou...
- Je sais, le coupa Sophie. Je sais.
- Alors qu'est-ce que tu proposes pour Silveny ?
- Il faudrait trouver un moyen de la faire examiner par Edaline, expliqua la jeune fille. Mais comment ?
- Je ne vois malheureusement qu'une solution... soupira Keefe.
- Ah non, prévint Sophie, qui sentait la colère et le désespoir monter en elle. Non ! Je refuse de droguer Silveny. Il en est hors de question.
- Tu vois une autre solution, Mademoiselle Je-Sais-Tout-Mieux-Que-Tout-Le-Monde ?
- O.K, laisse tomber », soupira Sophie, exaspérée.
Après un long moment de silence télépathique, Keefe reprit doucement :
« Excuse-moi Foster. Ce n'est pas de ta faute si je n'assure pas en ce moment.
- Je ne te demande pas d'être irréprochable en toutes circonstances. Tout le monde fait des erreurs. Mais c'est mieux d'assumer intelligemment, au lieu de foncer tête baissée sans se soucier des conséquences. Matérielles ou... psychologiques.
- Je suis désolé.
- Je ne pourrai pas t'excuser indéfiniment, Keefe.
- Je sais.
- Alors aide moi à régler le problème de Silveny, et je t'en serai reconnaissante. Pour le reste, on verra plus tard. »
Les pensées de Keefe s'illuminèrent un instant :
« D'accord ! (Puis il sembla s'assombrir.) Mais je te préviens, je suis à court d'idées. Et toi ?
- Moi aussi, soupira Sophie. Mais je ne veux pas lui administrer de sédatifs ! s'exclama véhément la jeune fille. Après, ça ne sera plus comme avant. Elle ne me fera plus confiance. Et qui sait ce qui peut lui arriver si...
- Je comprends Foster, je comprends, mais...
- Mais ?
- Mais je crains qu'on n'ait pas d'autre solution. »
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