7•
•Boston - Juillet 1978
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Ce soir, Angie fête son anniversaire et la soirée doit être plus que parfaite. Mais à peine est-elle entamée, que je redoute déjà l'instant ou elle s'arrêtera. Pour son bien, nos vies vont prendre des chemins différents.
Tout se déroule bien, la musique est géniale et Angie plus heureuse que jamais. La belle blonde me regarde souriante, elle danse, rigole et s'amuse ce qui me décroche un énorme sourire. J'aime la voir heureuse.
– Tu as l'air de bien t'amuser, dis-je en caressant ses cheveux.
– Je crois que c'est la meilleure fête d'anniversaire, dit-elle en déposant sa tête sur mon épaule.
– Ça fait du bien de la voir sourire, ajoute Nathalia, une amie à Angie, en refermant ses bras autour d'elle.
– Je suis content que tu t'amuses, je m'empresse d'ajouter.
– Tu m'as l'air bien pensif Harry...s'inquiète-t-elle.
– Je penses à tout pleins de choses, rien d'important je t'assure, inventé-je.
– Et c'est quoi tout pleins de choses, m'interroge Nathalia.
Je secoue la tête mine de rien et referme mon étreinte sur le petit corps fragile de ma belle Angie.
– Te souviens-tu de chaque promesse.
– Harry... il y en a tellement, rigole-t-elle.
– C'est vrai, rigolé-je à mon tour.
La soirée tire à sa fin et la plupart des amis ont quitté la soirée organisée par les parents d'Angie, seul quelques membres de la famille discutent maintenant devant un café noir dans le but de retrouver les capacités de prendre le volant.
•
– Tiens ! dis-je en approchant ma main fermée vers elle.
– Harry, s'exclame-t-elle, tu l'as retrouvé.
Elle examine la petite chaîne en or que sa sœur lui avait offerte à son anniversaire de douze ans.
– En fait, tu l'avais oublié chez moi et je l'ai caché parce que je t'aimais et que je voulais la regarder quand je m'ennuyais, avoué-je en rigolant.
– Awww, mais t'es mignon, dit-elle en enroulant ses bras autour de mon cou.
En apercevant son visage rouge pivoine et ses yeux qui brillent dans la lueur de la lune, je n'ai qu'une seule envie : savourer les lèvres pulpeuses de celle que je désire comme un fout.
– J'ai envie de toi, Harry.
– Mais...moi...arrête Angie, bégayé-je.
– Pourquoi ? Ça fait tellement longtemps, murmure-t-elle, tout près de mon oreille.
Angie s'assoit à califourchon sur moi, je me crispe quand son souffle chaud atteint le lobe de mon oreille. Des milliers de frissons parcourent mon corps et une panoplie de papillons s'envolent dans mon bas-ventre.
Tout se déroule au ralenti dans ma tête, comme un film. Personne n'a de doute, sur ce qui se passe un étage plus haut. Le bruit des gens qui ricanent au rez-de-chaussée, les claquements de porte, tout se mélange à notre respiration saccadée.
Je me délecte de ses lèvres, ces mêmes lèvres que je dessine dans ma tête lorsque mes yeux se ferment. Ce même goût que je recherche depuis la petite école. Celui qu'elle laissait sur l'embouchure mes bouteilles d'eau, le même qui s'imprégnait sur les sucettes qu'elle réussissait à me prendre en faisant des jolis yeux doux. Celui qu'elle laissera imprégner à jamais sur ma langue.
Angie se décale légèrement sans doute lorsqu'elle remarque que je reste figé sur place. Mes yeux restent clos, ma bouche entrouverte et de léger gémissement de plaisir, à peine audible sort de ma bouche. Elle a probablement entendu puisqu'elle sourit contre ma joue.
– Harry, dit-elle avant de plaquer ses lèvres contre les miennes, tu veux bien me faire l'amour ce soir.
– Je...oui.
Je ressemble à une feuille de papier au vent.
– Harry, s'inquiète-t-elle, tu trembles.
– Ça fait si longtemps Angie.
Oui ça fait longtemps, mais non ce n'est pas la raison. Ce que je m'apprête à faire, ce doit, d'être fait de la plus belle des manières. Elle doit ressentir tout l'amour que j'ai pour elle, et ce, depuis... je ne pourrais dire depuis quand. Au plus, loin, que je me souvienne, je l'ai toujours aimé.
– Tu n'as pas couché avec personne d'autre que moi, hein Harry, me demande-t-elle entre deux baisers.
– Non, confirmé-je.
– Même pas Valérie ?
Ses beaux yeux verts, presque suppliant, se perdent dans les miens. Je suis terriblement mal d'avoir été si négligeant au point où elle croit que j'ai été ailleurs. Je secoue la tête et la retiens contre moi. Je n'ai aucune envie de la voir s'éloigner.
– Je veux te toucher, la supplié-je.
Elle ne répond rien, rien avec des mots, mais ses yeux parlent pour elle. Doucement, elle attrape ma main et la fait glisser sur le devant de son corps. Ma main moite et tremblante caresse en douceur son corps chaud. Angie frissonne et moi je me consume sur place. Ce n'est, certes, pas la première fois que je la touche de cette façon, mais cette fois la signification de mes caresses ne ressembles en rien à ce qu'ils signifient habituellement. Angie ignore encore ce que représente cette nuit.
– Angie... il faut... finalement, je préfère ne pas terminer ma phrase, de peur de mettre fin à cet instant.
S'il fallait que je place, ne serait-ce qu'un mot, un regard, un toucher ou encore un silence capable de la blesser, je ne me le pardonnerai sans doute jamais. Si je pouvais arrêter le temps...
Je fusse rapidement sorti de mes pensées quand du bout des doigts elle parcourt le trajet entre la taille de mon pantalon et mon sexe. Mes sens sont si réactifs que j'en ai presque peur.
– Je peux, demande-t-elle avant d'insérer sa main à l'intérieur de mon pantalon.
– Je suis à toi, tu fais ce que tu veux de moi, dis-je en détachant ma ceinture.
Je descends par moi-même sa main sur mon membre rempli de désir, ce qui ne manque pas de la faire sourire.
– Impatient, sourit-elle en m'observant fondre sous ses caresses.
– J'ai envie de te goûter Angie, dis-je d'une voix faible.
– Goûte-moi Harry, laisse-moi m'imprégner en toi.
Après cette réponse, je fais basculer Angie sur le dos et je me redresse par-dessus elle pour y capturer ses lèvres. Le contact est doux et à la fois brutal. Je la déguste en promenant ma langue dans sa bouche pour ensuite la glisser le long de son cou et tranquillement descendre rejoindre la naissance de sa poitrine. Mais elle ne m'en laisse pas le temps, elle se redresse et commence à déboutonner ma chemise.
– Qu'est-ce que...attends ! Je vais fermer la lumière, dis-je en sautillant, le pantalon encore à mi-genoux.
S'il fallait qu'elle voie tout le massacre que j'inflige à mon corps. Toutes les marques d'aiguilles répugnantes qui auront eux raison de nous.
– Harry, chuchote-t-elle en retirant les bretelles de sa robe.
Angie entreprend elle-même de retirer son soutif. J'inspire profondément avant de déposer ma bouche sur sa poitrine au goût de vanille. Je caresse à l'aide de ma langue chaque parcelle de sa peau et en peu de temps, je me débarrasse de sa culotte en dentelle. Mes doigts glissent maintenant sur son intimité avant de laisser place à ma bouche. Le contact de ma langue, au départ doux et lent, maintenant devenu rapide et soutenu, contre son sexe, provoque une chaleur extrême. Angie commence à trembler, ses petits cris étouffés annonce un orgasme imminent.
– T'es tellement belle, dis-je en effleurant sa pommette, j'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas été en toi.
Je m'introduis en elle lentement, magnifiquement.
– Ouvre les yeux, lui ordonné-je. Laisse-moi te regarder.
– Harry, soupire-t-elle.
– Toi et moi... n'oublie jamais. Jamais. Promets-le-moi.
Je sens ses jambes s'enrouler derrière mes cuisses, et ses bras se resserre autour de mon torse.
– Ahhh... je vais venir, Angie, dis-je quand je sens l'orgasme monter en moi.
– Pas toute suite Harry ! dit-elle en m'agrippant encore plus fort.
– Putain Angie, lâche-moi.
Je pousse un cri rauque et je sens mon sperme inonder son sexe, pris de panique, j'exerce une pression sur ses genoux ce qui me permet de me retirer et de terminer sur la douce peau de son ventre.
Mes yeux se ferment et je savoure toutes les nuances de ce que je ressens. Lorsque, je les ouvre enfin, ses yeux, incroyablement beaux, me contemplent avec amour, bonheur et autre chose que je ne peux identifier.
J'attrape son visage entre mes mains et l'attire pour un baiser brutal.
– Merde Angie pourquoi t'as fait ça, j'ai presque toutes éjaculer en toi.
– Et puis, dit-elle en haussant les épaules, c'est pas comme si c'était la première fois.
– Ouais, mais là c'est pas pareil.
– Pourquoi ?
– Angie, je voudrais te parler de quelque chose d'important.
Avant que je n'ai le temps d'ajouter quoique ce soit sa langue s'invite entre mes lèvres et prend en otage ma bouche.
– C'est sérieux Angie, dis-je en mêlant ses doigts aux miens, emprisonnant une main et ensuite l'autre.
Assis sur le lit, adossé au mur je respire son odeur, perdue, engloutie par le sable mouvant de mes pensées.
– Angie...je ne pourrais pas remplir toutes mes promesses.
– De quoi tu parles Harry, tu me fais peur...
— Je ne serai pas là pour ton bal, dis-je simplement à la vue de ma belle, paniquée.
— Pourquoi ? demande-t-elle en reniflant.
– J'ai obtenu un contrat, je pars quelque temps sur la route faire des spectacles dans les bars de la côte ouest.
– Je peux venir avec...
– Non Angie, la coupé-je, toi, tu vas terminer l'école.
– Tu ne veux plus de moi ? C'est cette salope de Valérie, hein.
– Quoi je veux plus de toi, mais t'es malade, je ne vis que pour toi Angie comment peux-tu dire ça, crié-je en enfilant mes vêtements.
– Non, ne pars pas, me supplie-t-elle. Tu m'abandonnes toi aussi... il me reste que toi...
– Angie ne complique pas tout s'il te plaît, lancé-je en dégageant mon bras de son emprise.
Profitant des quelques secondes qu'elle a besoin pour se relever du lit, je m'enfuis comme un sauvage. À toute vitesse, je descend les quatorze marches qui relient le rez-de-chaussée à l'étage. Marche que j'ai compté une à une, il y a quelques heures, alors que je m'apprêtais à briser le cœur de celle que j'aime plus que tout.
Les pleurs d'Angie et ses cris suppliant me cogne la tête comme si on me frappait à l'aide de coup de matraque à répétition.
– J'ai fait ce que tu m'as demandé, dis-je lorsque je crois le regard de son père au bas de l'escalier.
– Tu as pris la meilleure des décisions, mon garçon, dit-il en tapotant mon épaule.
Je m'apprête à lui dire d'aller se faire foutre lorsqu'une petite voix résonne depuis l'étage :
– Papa ! Non, tu n'as pas fait ça, murmure Angie depuis le haut de l'escalier.
Son père et moi restons figé quelques secondes à l'observer. Elle pleure discrètement, ses mains tremblent lorsqu'elle agrippe le bas de son t-shirt pour le faire descendre le long de ses cuisses.
– Tu me déteste à ce point papa et toi qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me haïs à ton tour.
– Je ne t'ai jamais autant aimé Angie, murmuré-je.
Incapable d'assister une seconde de plus à cette scène, je jette un dernier regard vers Angie. Ma belle Angie. Et je cours et cours cherchant à m'éloigner de ses hurlements qui me martèlent le cœur. Comment vivre ne serait-ce qu'une seule journée sans elle. De quelle façon allons-nous retrouver notre chemin dans le noir. Mais ma décision est prise, je me dois de l'épargner.
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•All of my love – Led Zeppelin•
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