|- Chapitre 32 -|

Média : Nuage de Vipère par Tiki (discord) 

Si vous vous souvenez pas trop de ce livre, je vous suggère de lire le chapitre précédent :') 

Et aussi, je tiens à prévenir les âmes sensibles devant ce chapitre de se préparer psychologiquement. Voilà. Soutien à vous. 

Pdv Clan du Tonnerre 

      Nuage de Vipère déambulait dans les alentours du camp, en prenant gare à ne pas trop s'éloigner. Cette aube était bien claire, et n'était pas en accord avec l'atmosphère de panique dans son Clan. Le soleil était presque aveuglant. Elle explorait les haies circonvoisines, son regard passant d'un bouquet de fleurs à l'autre. Elle porta son attention sur des adonis. Elle n'avait pas l'habitude d'en voir. Un peu plus loin, quelques immortelles traînaient de-ci, de-là. Tant de variétés dans un même parterre d'herbe ? Elle ne détacha pas ses yeux de ces belles fleurs inhabituelles en poursuivant sa marche. Soudain, elle sentit une vive douleur piquer ses pattes. Elle revint à la réalité, elle venait de frôler des orties ! Sous le coup de la panique, elle trébucha et atterrit dans des lys oranges. À peine eut-elle le temps de se remettre de sa chute que quelque chose la tira vers le bas. Elle planta ses griffes dans la terre en étouffant un petit cri. Sa vision se drapa d'un voile noir. 

 « Nuage de Vipère... » ouï-t-elle d'une voix fantomatique. 

     Le sol se déroba sous ses pattes. Elle sentit un liquide poisseux l'envelopper, comme si elle avait chuté dans une rivière. Des douleurs brusques transperçant sa peau lui arrachèrent un hurlement. 

 « Nuage de Vipère ! l'appela-t-on de nouveau. 
 —  Laissez-moi tranquille ! » gémit-elle. 

     Elle serra les dents. Elle ne voyait plus rien. Impossible que ce soit réel... C'est forcément un cauchemar... Sa respiration s'accélérait. Elle devait sortir d'ici au plus vite. Sans réfléchir, elle planta ses crocs dans sa patte, lui provoquant un cri aigu. 

 « Ce n'est pas un rêve, c'est la laideur de la réalité. » 

      Elle entendit un tintement cristallin, suivit de quelqu'un qui hurlait son nom. Elle fut éblouie par un éclat avant de se réveiller en sursaut. Elle vit plusieurs félins autour d'elle, mais le premier qu'elle reconnut était Nuage Pacifique. 

 « Tu t'es évanouie devant Larme de Lamentation en voulant lui donner du thym... Tout va bien Nuage de Vipère ? lui demanda ce dernier, inquiet. 
 —  Mmh... » marmonna t-elle. 

      Elle se leva lentement et s'ébroua, et lorsqu'elle fit un pas sur le côté, elle couina, quelque chose la brûlait. Elle regarda sa patte, qui était en sang, visiblement à cause d'une violente morsure... soit celle qu'elle s'était infligée dans son cauchemar. 

 « Tu saignes ! s'écria Nuage de Bois, juste derrière l'apprenti blanc. 
 —  Non jure ?! » le railla la blessée en question, exaspérée. 

     Au bout du compte, elle se rendit compte qu'elle avait un peu moins mal. Après tout, elle connaissait une souffrance bien plus dure... Elle lécha la blessure et se roula en boule dans un tas de feuilles au coin de la tanière. Elle observa la scène. Larme de Lamentation et Fleur de Gui sommeillaient près d'elle, couvertes de bandages. Pulpe d'Orange surveillait le Clan ; Étoile de Tulipe devait être dehors, sur le promontoire ou dans son antre, probablement. Il y avait tous les autres novices, ici, sauf bien sûr sa fratrie, disparue avec ses parents... Un frisson lui glaça le sang. Elle appréhendait toujours autant la suite des événements... Elle balaya encore le gîte du regard. Elle surprit Nuage Pacifique à la fixer, et lui répondit par une œillade noire. Il baissa les yeux. Elle haussa les épaules et se mit à cogiter sur ce qui pourrait arriver, et surtout ce qu'elle pourrait y faire... 

Pdv Clan de la Rivière

       « Donc, vous me dites que vous avez un indice d'où se trouve Petit Pré ? conclut Étoile des Poudreuses en les toisant. 
       —  Oui, » affirma Nuage de Chêne, tout tremblant, priant pour qu'elle accepte.

     La chatte mouchetée plissa les yeux, dubitative. Les éclairs de mépris qu'elle lançait aux deux apprentis étaient effrayantes, bien que cela n'impressionnait pas Nuage de Malheur, au contraire de son frère. 

 « Nan, c'est pas mon problème, grogna la chef. 
 —  Bien sûr que si ! s'offusqua l'apprenti aux yeux rosés, furibond. Je suis sûr que Petit Pré a su s'endurcir et qu'il fera un très bon guerrier, puisqu'il n'est pas mort alors que ce n'était qu'un chaton quand il s'est retrouvé seul confronté au dehors. Ce serait dommage de laisser passer une telle occasion de remonter l'estime du Clan... » 

     La meneuse eut un rictus qui ne présageait rien de bon. Elle réfléchit en un délai de quelques secondes. 

 « Bon d'accord, céda t-elle. Mais à une seule condition... 
 —  Laquelle ? s'enquirent-ils. 
 —  Vous vous occuperez des anciens pendant deux lunes, tous seuls, et vous mangerez en dernier. Ah, et vous me servirez jusqu'à nouvel ordre. » 

     Le novice nivéen s'apprêtait à rétorquer, or, lorsqu'il entendit son semblable lui dire que c'était le seul moyen de pouvoir ramener Petit Pré, il se tut. Ils déclarèrent, l'un d'un ton nerveux, l'autre grommelant : 

 « Marché conclu. » 

     La femelle était satisfaite. La lueur haineuse de ses yeux s'éteignit. C'était rare de la voir devenir si calme. À croire qu'à partir du moment où on marchait dans son sens, on lui plaisait. C'était son caractère manipulateur qui lui avait permit d'avoir un compagnon... 

 « Bien. Vous pouvez y aller, mais avec seulement avec cet incapable de Rêve Brumeux et cette laideronne de Larme de Glace qui viennent de revenir de patrouille puisque je ne crois pas en vos capacités mais aussi parce que je m'en contrefiche que vous vous blessiez ou quoi. » 

     Le jeune chat brun-roux était secoué de violents tremblements tant il la craignait. Heureusement que son fraternel était là pour le rassurer. Ils s'en allèrent de l'antre sans hésiter et, une fois à l'extérieur, eurent l'air soulagé. 

 « Tss, une vraie plaie cette chef, » jura l'albinos, furieux. 

      Nuage de Chêne se colla à lui et lui donna un coup de langue sur la joue. Son cadet se mordit la lèvre inférieure, comme embarrassé. Silencieux, ils se dirigèrent vers la tanière des guerriers, et expliquèrent à leurs mentors ce pourquoi ils avaient besoin d'eux. Ils hochèrent la tête d'un même accord. Tous quatre étaient prêts à se lancer dans cette quête. Avant de partir, ils eurent le droit à un « bonne chance » apaisant de Petite Caresse et Petite Pousse. 

Pdv Clan du Vent 

       Nuage de Faisan traînait les pattes dans la forêt, seul. Il observa la plaine qui le dominait, et, prit d'un trop-plein d'énergie, se mit à courir pour en atteindre le sommet. Ses pattes s'emmêlaient entre elles, mais il ne tombait pas, ne s'arrêtait pas. Une fois en haut, essoufflé, il s'allongea pour se reposer un peu. Il leva la tête pour admirer le ciel bleu. Il ne savait plus où il en était. Il s'était enfuit du camp impulsivement. Il ne voulait plus voir personne, mais il repensa à Nuage de Carapace. Il la rejetait tout le temps pour leur bien commun, pourtant, il lui faisait du mal... 
   Il se releva, envahit par la culpabilité. Il n'y avait nul doute que la femelle l'aimait beaucoup... Mais à quel point ? s'interrogea t-il. Il secoua la tête, ses yeux s'emplirent de larmes. Il réussit à les ravaler, enfin, c'est ce qu'il croyait ; d'un coup, il éclata en sanglots. Pourquoi je pleure ? C'est les autres qui souffrent à cause de moi ! Il redescendit la colline à même vitesse à laquelle il l'avait montée, si bien qu'il la dévala en trébuchant. Il poussa un grognement d'irritation et se redressa. Il se balada au hasard, se fichant de se perdre. Il faudrait peut-être que je lui reparle... pour au moins m'excuser... songea t-il en séchant ses larmes. Il chancelait sans le remarquer. Il était distrait par ses réflexions, de sorte qu'il se cogna contre un chêne. Le choc fut moindre, néanmoins, cela suffit à l'énerver. Il fit le gros dos face au tronc, furieux. 

 « Tiens prend ça ! » s'enragea t-il en fonçant dans l'arbre. 

     Il répéta cette action à plusieurs reprises, de plus en plus fort, en grondant ces mêmes paroles. Il prenait peu à peu conscience de ce pourquoi il faisait ça.  

 « Tiens prend ça, Nuage de Faisan ! » fulmina t-il en se fracassant le front dans l'écorce. 

     Il s'étala lamentablement au sol sous la douleur vive. Il avait affreusement mal. Il peinait à respirer correctement. Tu l'a mérité, espèce d'incapable, de bon à rien, t'es qu'une plaie, un fardeau, une enflure, rien qu'une... sale erreur ! s'avilit-il, en rogne à son encontre. Il se remit sur ses pattes difficilement, et murmura en lâchant des larmes de colère : 

 « Je me hais. » 

      Il continua à avancer lentement. Où est-ce que je vais... ? Qu'est ce que je vais faire de moi... ? Pourquoi... ? Il soupira, abattu. Pitoyable...

 « Nuage de Faisan ! » 

     Il put identifier la voix aiguë de Nuage Tournant. Il ne détourna pas les yeux du sol. La rouquine le rejoint et se posa à son côté. Il se dandina sur place, nerveux, et fit taire les perles d'argent qui coulaient sur ses joues. 

 « Qu'est ce que tu veux ? la questionna t-il, la gorge nouée. 
 —  Je suis juste venue te chercher, t'étais plus au camp. Pourquoi tu pleurais ? Et pourquoi t'es parti, d'ailleurs ? » 

      Il lui jeta un vif regard. Elle va se moquer de moi si je lui dit la vérité, ou me trouver bizarre... 

 « Je sais pas. » 

     Elle laissa échapper un petit rire amusé et se rapprocha un peu de lui. Il ne protesta pas, il n'osait pas se manifester. Pendant un court instant d'aphasie, il la devinait en train de savourer son odeur. S'imaginer cela le gênait énormément. Il ne voyait pas comment on pouvait apprécier sa compagnie... 

 « Dis, Nuage de Faisan ? fit-elle. 
 —  Mh ? » 

     Elle se blottit contre lui.

 « Tu veux être ma famille ? » 

Pdv Clan de l'Ombre

       Nuage de Toile s'éveilla, le regard vide. Elle avait fait une sieste, cependant, cela ne l'empêchait pas d'être très fatiguée. Elle avait fait de nombreux cauchemars... Elle aperçut Nuage de Cire et Nuage Ambré discuter à l'autre bout de la tanière. Elle tenta de se faufiler pour sortir sans que ses harceleurs la voit, en vain ; le duo, en la voyant, échangèrent un regard entendu et vinrent à sa rencontre. 

 « Hé, Nuage de Toile ! Super le défi que t'a réalisé la dernière fois ! T'a même encore les marques ! » s'esclaffa Nuage de Cire. 

     La novice grise eut un mouvement de recul. Elle ne sut comment réagir. Il était vrai qu'elle pouvait encore sentir la liane lui serrer le cou. Elle avait été à deux griffes de la mort. Si seulement... pensa t-elle. 

 « J'imagine... » souffla t-elle, lasse. 

      Nuage Ambré eut un regard rieur. Il s'approcha d'elle et lui glissa à l'oreille : 

 « Dis, Nuage de Toile... tu veux jouer à un autre jeu ? » 

      Elle allait refuser, par peur. Mais par peur de quoi ? Il y a longtemps que je n'ai plus peur de la mort, se dit-elle. Si je n'ai pas peur de la mort, alors je ne peux avoir peur de rien. J'ai pas peur du pire. Au point où j'en suis, j'ai rien à y perdre, et puis eux, ça les fera rire. Même s'ils sont imbéciles... je ne vaux pas mieux qu'eux. Je suis inutile... 

 « Lequel ? maugréa t-elle, complètement blasée. 
 —  Suis-nous, » lança la femelle blanche en passant le rideau de ronces, imitée par son frère. 

     La jeune chatte les suivit, ne se souciant pas du tout de ce qui allait arriver. Peu lui importait. Ils traversèrent le camp en direction de la tanière de la guérisseuse. Ils vont me faire manger des remèdes, c'est ça ? Pff, puéril... Elle était loin de se douter que c'était bien pire que ce qu'elle pensait. Ses deux aînés vérifièrent que le guérisseur était absent, pour ensuite entrer. La petite argentée resta sur le pas de l'entrée, observant avec curiosité ce qu'ils faisaient. Ils humaient les remèdes, espérant en trouver un en particulier. Elle attendit une minute, ce qui lui paraissait très long... 

 « Crotte de souris... Y'en a plus... » renifla Nuage de Cire, déçue. 

     Les deux félins se retournèrent pour s'assurer que leur victime n'était pas partie, s'échangèrent quelques mots et la rejoignirent avec un sourire carnassier. 

 « On a bien plus amusant pour toi, Nuage de Toile... commença la sœur. 
 —  Ah... ? Quel jeu... ? » 

     Il lui sembla percevoir dans leurs yeux cruels des étincelles de chagrin. 

 « Tu vas jouer au même jeu que nos parents, ainsi que celui de ta mère... 
 —  C'est-à-dire ? s'étonna t-elle, son attention captée en apprenant qu'on parlait de sa mère. 
 —  L'automutilation. » 







NDA 

Heyyyyyy ! UwU

J'vous avais prévenu que l'histoire allait être un peu plus... souffrance :') 

Pour ceux qui me diront qu'ils ne pensent pas continuer à lire, sachez que je ne vais en aucun cas décrire de scènes pareilles, de la même façon que je n'ai pas décrit les viols qu'à subit Nuage de Vipère par son père. 

En tout cas me revoilà sur cette fanfic après... euh... *hum hum* beaucoup de temps d'absence. TwT L'idée de revenir sur ce livre m'est venu au hasard, j'avais eu une idée x') 

Enfin bref, j'espère que la fanfic vous plaît toujours, n'hésitez pas à poser des questions ou à dire vos avis dans les commentaires ! 

Sur ce, à plus UwU 

      

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