Chapitre 4 : Merry Christmas...

Noël chez les Harrington, c'était toujours un spectacle à part entière. Leur résidence secondaire dans les Hamptons brillait sous les lumières scintillantes et les décorations soigneusement agencées. Une couronne massive ornait la porte d'entrée, et les guirlandes lumineuses serpentaient le long des balustrades comme si elles avaient été posées par des artistes professionnels.

À l'intérieur, le décor était tout aussi impressionnant : un sapin imposant, couvert de boules élégantes et de rubans dorés, trônait dans le grand salon. La cheminée crépitait doucement, et une odeur de cannelle et de pain d'épices flottait dans l'air. Tout respirait la perfection, comme toujours.

Je me tenais près de la fenêtre, observant les flocons de neige qui commençaient à tomber doucement. C'était beau, oui, mais cette beauté avait toujours eu quelque chose d'un peu oppressant. Comme si tout était trop parfait, trop orchestré. Ce sentiment familier de ne pas vraiment appartenir à cet univers revenait à chaque fois que nous passions les fêtes ici.

Toute la famille était là. Emily était accompagnée de son copain, qu'elle présentait officiellement pour la première fois. Alexander était venu avec sa nouvelle copine, une jeune femme élégante et charmante qui semblait immédiatement plaire à tout le monde. Kate et Ethan étaient également présents, accompagnés des parents d'Ethan, dont la politesse irréprochable ajoutait une couche supplémentaire de formalité à l'ambiance.

Et puis, il y avait ma grand-mère, la mère de Maman. Elle était assise dans un fauteuil près de la cheminée, un sourire doux sur le visage, mais ses yeux avaient cette lueur floue que j'avais appris à reconnaître. Alzheimer l'avait rattrapée ces dernières années, et même si elle restait la femme affectueuse que j'avais toujours connue, la maladie l'emportait peu à peu.

J'adorais ma grand-mère. Elle avait toujours été une présence chaleureuse et apaisante dans ma vie, surtout dans cette famille où les apparences étaient primordiales. Mais ces derniers temps, notre relation s'était... compliquée. Parfois, elle se souvenait de tout, et nous pouvions parler pendant des heures, comme avant. Mais d'autres fois, elle me regardait avec cette expression confuse, comme si elle ne savait pas vraiment qui j'étais.

Je détournai les yeux, essayant de chasser ces pensées. Ce soir, tout le monde semblait vouloir maintenir une façade de bonheur parfait. Et moi, comme toujours, je me sentais à moitié spectatrice de ma propre famille.

Le dîner avait commencé dans une ambiance presque parfaite. Les chandeliers jetaient une lumière douce sur la table somptueusement dressée, et des rires ponctuaient les conversations animées. Les invités échangeaient anecdotes et souvenirs, et pour un moment, tout semblait harmonieux, presque chaleureux.

Assise entre Ilona et Emily, je me laissais porter par l'atmosphère. Les discussions sur les traditions familiales, les vacances passées et les projets pour l'année à venir s'enchaînaient naturellement. Je regardais tour à tour les visages autour de moi, notant la façon dont chacun semblait parfaitement à sa place.

C'est alors que ma grand-mère, assise en bout de table près de maman, se tourna lentement vers moi. Elle me regarda un long moment, ses yeux plissés comme si elle cherchait quelque chose.

Grand-mère : En grandissant, tu ressembles de plus en plus à ta mère Amelia... dit-elle d'une voix douce mais légèrement hésitante.

Puis elle ajouta, presque en réflexion.

Grand-mère : Même si tu tiens vraisemblablement de ton père.

Je me raidis légèrement. Ma mère ? J'avais toujours su que je ne lui ressemblais pas beaucoup. Alors pourquoi ma grand-mère disait-elle ça ?

Je n'eus pas le temps de répondre. Ilona, fidèle à elle-même, intervint immédiatement, son ton mêlant amusement et spontanéité.

Ilona : Mais non, elle ne ressemble pas trop à Maman, déclara-t-elle en riant légèrement. Elle ressemble à Kate et Alex, tout le monde le sait. Donc à papa !

Un silence s'installa brièvement autour de la table. Je jetai un coup d'œil à Kate, qui était assise en face de moi. Elle avait baissé les yeux vers son assiette, jouant distraitement avec sa fourchette, comme si elle n'avait rien entendu.

Maman, quant à elle, se redressa légèrement, prenant la parole avec un calme calculé.

Maman : Contrairement à ce que tout le monde croit, Alexander, Kate et Amelia ont beaucoup de mes traits, dit-elle avec un sourire qui ne touchait pas tout à fait ses yeux. Mes cheveux noirs, ma peau basanée grâce à mes origines italiennes, mes lèvres... Mais je dois reconnaître que ton père a un sang fort. Pratiquement tous nos enfants tiennent beaucoup de lui.

Quelques rires polis retentirent, mais l'atmosphère avait changé. Le léger malaise était palpable, même si personne ne semblait vouloir l'admettre.

Je baissai les yeux vers mon assiette, troublée. Ce n'était qu'une remarque, certes, mais elle résonnait étrangement en moi. Pourquoi ma grand-mère disait-elle que je ressemblais à Maman ? Et pourquoi cette question m'obsédait-elle soudain ?

Plus tard, alors que la conversation reprenait doucement, ma grand-mère fit une autre remarque. Elle parlait à moitié pour elle-même, comme si elle replongeait dans un souvenir qu'elle seule pouvait comprendre.

Grand-mère : Kate ma chérie, tu n'as jamais été la même après ton retour d'Europe, dit-elle, sa voix douce mais teintée de nostalgie.

La phrase sembla suspendre le temps. Je me figeai, mon esprit s'accrochant immédiatement à ses mots. Je savais que Kate avait été en pensionnat en Suisse pendant son adolescence, mais je n'avais jamais entendu parler de ce que cela avait impliqué pour elle.

Le silence qui suivit fut rapidement brisé par Maman. Elle se pencha légèrement vers sa mère, posant une main douce mais ferme sur son bras.

Maman : Maman, ne commence pas avec tes vieilles histoires, d'accord ? Kate va très bien, dit-elle avec une douceur glaciale, un sourire figé sur les lèvres.

Je jetai un coup d'œil vers Kate, espérant qu'elle dirait quelque chose, qu'elle infirmerait ou confirmerait ce que je venais d'entendre. Mais elle resta immobile, serrant légèrement sa serviette entre ses doigts. Son regard restait fixé sur un point invisible, comme si elle cherchait à se retirer mentalement de la pièce.

Tout le monde semblait vouloir tourner la page de cette remarque, mais pour moi, quelque chose avait changé. Les mots de ma grand-mère résonnaient encore dans mon esprit.

Après le dîner, l'atmosphère était redevenue plus légère, les conversations dispersées dans le grand salon. Je profitai d'un moment où Alexander s'était éloigné pour aller chercher un verre au bar pour le rejoindre. Il était appuyé contre le comptoir, une coupe de champagne à la main, et me sourit en me voyant approcher.

Alexander : Pas trop fatiguée ? demanda-t-il en levant son verre pour trinquer légèrement avec le mien.

Je secouai la tête.

Moi : Ça va. Je voulais te parler de quelque chose, en fait.

Il fronça légèrement les sourcils mais ne sembla pas surpris. Alexander était sans doute le plus facile d'approche dans notre famille.

Moi : C'est à propos de Kate, commençai-je, cherchant mes mots.

Il haussa un sourcil, prenant une gorgée de champagne.

Alexander : Quoi, Kate ? Elle a dit quelque chose ?

Moi : Non, mais... je ne sais pas. Elle est si différente avec moi. Elle est distante, froide, et ce n'est pas nouveau. Je me demande si j'ai fait quelque chose.

Alexander secoua légèrement la tête, un sourire compatissant sur les lèvres.

Alexander : Ne te torture pas pour ça, petite soeur. C'est Kate, non ? Elle a toujours été comme ça.

Je restai silencieuse un moment, réfléchissant à ses paroles. Il avait raison, d'une certaine façon. Kate avait toujours été distante, mais est-ce que ça justifiait tout ?

Emily arriva à cet instant, une coupe de vin rouge à la main. Elle remarqua notre conversation d'un coup d'œil et se joignit à nous, un sourire curieux sur le visage.

Emily : De quoi vous parlez ? demanda-t-elle en s'appuyant contre le bar.

Moi : De Kate, répondis-je, un peu hésitante.

Emily sembla se raidir légèrement. Je remarquai sa nervosité immédiatement. Son sourire s'était figé, et elle évitait de croiser mon regard.

Moi : Emily, insistai-je doucement. Est-ce qu'il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Emily : À propos de quoi ? répondit-elle, jouant la carte de l'innocence.

Moi : À propos de Kate. Elle a toujours été si distante avec moi, et tout le monde agit comme si c'était normal, mais... il y a quelque chose, non ?

Emily détourna les yeux, son doigt traçant distraitement le bord de son verre.

Emily : Amelia, certaines choses n'ont pas besoin d'être comprises, finit-elle par dire d'un ton plus bas, presque à contrecœur.

Je la fixai, troublée. Ce n'était pas une réponse.

Moi : Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Emily : Rien d'important, dit-elle avec légèreté. Tu sais comment Kate est. Elle est compliquée, c'est tout.

Elle changea brusquement de sujet, me demandant si je voulais un autre verre de jus de fruit ou si je comptais profiter du dessert. Mais je savais qu'elle avait volontairement évité de répondre. En regardant Emily s'éloigner, je sentais qu'elle me cachait quelque chose, et elle n'était pas la seule.

Au milieu de l'effervescence des festivités, je trouvai un moment de calme pour m'éclipser dans un coin plus tranquille du grand salon. Je m'assis près de la cheminée, profitant de la douce chaleur du feu, et sortis mon téléphone, plus par réflexe que par besoin réel de vérifier quoi que ce soit.

Une notification Instagram attira immédiatement mon attention. Mon cœur battit légèrement plus vite lorsque je vis le nom de Miles.


Joyeux Noël, Amelia !


Je souris, un mélange d'excitation et de surprise montant en moi. Ce n'était pas tous les jours que Miles m'envoyait un message, encore moins à cette heure-ci. Avant que je ne puisse répondre, une autre notification arriva : il avait joint quelques photos à son message.

Je les ouvris. Des paysages enneigés, une rue illuminée de guirlandes, et une silhouette floue mais captivante d'un couple se tenant par la main dans une ruelle. Chaque image dégageait une atmosphère particulière, comme si Miles avait capturé un moment figé dans le temps.


J'espère que ça illuminera ta soirée autant que ça l'a fait pour moi en les prenant.


Un éclat de chaleur m'envahit. Il avait pensé à moi.Je pris un instant avant de répondre, réfléchissant à ce que je pouvais dire sans paraître trop enthousiaste.


Merci, elles sont magnifiques.
Tu as vraiment du talent pour capturer l'instant.


Quelques secondes plus tard, sa réponse arriva.


Contente qu'elles te plaisent.
Alors, Noël chez les Harrington, c'est comment ? Aussi impressionnant qu'on pourrait l'imaginer ?

Je ris légèrement en lisant son message, et mes doigts tapèrent rapidement sur l'écran.


Impressionnant, oui. Mais c'est toujours la même chose, tu sais...
Comme dans un film où tout est trop parfait pour être vrai.


Ça ne te plaît pas ?


Je réfléchis un instant avant de répondre.


Si, mais...
Disons que ce n'est pas toujours aussi parfait qu'on le montre.


Sa réponse tarda un peu plus cette fois.


Parfois, les imperfections rendent les choses plus réelles, non ?


Je souris à nouveau, touchée par la simplicité de ses mots. Nous échangeâmes encore quelques messages, parlant de ses photos, de la neige à Boston, et de ses plans pour la fin de l'année. Pendant un moment, l'atmosphère tendue de la soirée disparut, remplacée par la sensation agréable d'être vue et entendue par quelqu'un d'extérieur à ce monde.

Lorsque nous terminâmes notre échange, je me sentais un peu plus légère. Ce n'était pas grand-chose, mais cela avait illuminé ma soirée d'une manière que je n'avais pas anticipée.

Plus tard dans la soirée, après que la majorité des invités aient migré vers le salon pour discuter ou échanger des cadeaux, je repérai Kate assise seule près de l'un des grands canapés. Elle avait l'air perdue dans ses pensées, une main posée sur son ventre arrondi.

C'était une rare opportunité de lui parler, et je décidai de la saisir, même si une petite voix intérieure me disait que je risquais encore de me heurter à son mur de froideur.

Moi : Kate, dis-je doucement en m'approchant.

Elle releva les yeux vers moi, son expression neutre, comme si elle se demandait ce que je faisais là.

Moi : Tu veux un peu d'eau ou quelque chose ? demandai-je pour briser la glace.

Elle secoua la tête.

Kate : Non, merci.

Je pris place sur le fauteuil à côté d'elle, cherchant un sujet de conversation.

Moi : Comment tu te sens avec la grossesse ?

Kate : Tout va bien, répondit-elle simplement, en ajustant le tissu de sa robe sur ses jambes. Merci de demander.

Son ton était poli, mais dépourvu de toute chaleur. Je tentai un autre angle.

Moi : Et ton travail ? Ça va aussi ?

Elle hocha légèrement la tête.

Kate : Oui, ça va.

Je pris une inspiration discrète, sentant déjà l'échange me glisser entre les doigts.

Moi : J'aimerais qu'on puisse se parler plus souvent, dis-je. Peut-être qu'on pourrait passer un peu de temps ensemble un jour ?

Elle tourna enfin la tête vers moi, mais au lieu d'un regard chaleureux, elle semblait... agacée.

Kate : Je suis fatiguée, Amelia. Ce n'est pas le moment.

Je me levai lentement, lançant un dernier regard à Kate, qui fixait maintenant ses mains croisées sur ses genoux, comme si je n'avais jamais été là. Je ressentais cette blessure familière, ce mélange de rejet et d'incompréhension.

Les festivités se poursuivaient, mais une tension sous-jacente semblait flotter dans l'air. En errant dans les couloirs, je passai près du petit salon, où les voix basses de mes parents attiraient mon attention. Je m'arrêtai discrètement près de la porte entrouverte.

Maman : Il faut vraiment que l'on fasse quelque chose. Et comment ont-il su que nous serions ici ?

Papa : Je ne sais pas, mais je vais prévenir nos avocats.

Maman : Tu imagines si c'était Kate qui était tombée sur cette lettre ?

Une lettre ?

Je tendis l'oreille, mais avant qu'ils ne puissent continuer, je sentis derrière moi, avant que Kate ne fasse irruption dans la pièce. Au passage, sans m'avoir réellement vu je suppose, elle m'a poussé et je me suis légèrement cogné la tête contre le coin du mur.

Son visage était fermé, mais ses yeux brillaient d'une colère contenue. Elle avait manifestement entendu son nom, et tout dans sa posture indiquait qu'elle n'allait pas laisser passer cela. Elle se plaça devant les parents.

Kate : Alors ? Quelle est cette fameuse lettre ? exigea-t-elle, croisant les bras.

Ma mère échangea un regard rapide avec mon père, mais aucun des deux ne répondit immédiatement.

Maman : Ce n'est rien.

Kate : Rien ? répéta-t-elle avec un rire amer. Vous discutez d'une lettre, vous dites que je ne dois pas la découvrir, et c'est censé être rien ? Vous vous moquez de moi ?

Papa : Tu te méprends, intervint-il, tentant de calmer le jeu. Ce n'est pas ce que tu crois.

Kate : Alors dites-moi ce que je suis censée croire, parce que j'en ai marre de vos secrets !

La voix de Kate monta d'un cran, attirant l'attention depuis le salon principal. Je vis Emily et Alexander s'approcher discrètement, visiblement inquiets.

Maman : Kate, s'il te plaît... murmura-t-elle.

Mais Kate n'en avait pas fini.

Kate : Vous cachez des choses. Vous pensez que je ne vois rien ? Vous allez me dire ce que c'est ou pas ?

Mon père secoua la tête.

Papa : Ma cherie, ce n'est ni le moment ni l'endroit.

Kate lâcha un rire nerveux, puis recula d'un pas.

Kate : Bien sûr. Ce n'est jamais le moment, n'est-ce pas ?

Elle se tourna vers Ethan, qui venait d'arriver derrière elle avec un regard inquiet.

Kate : On s'en va.

Maman : Kate, attends...

Kate leva une main pour l'interrompre.

Kate : Non. J'en ai assez.

Elle jeta un dernier regard à mes parents avant de tourner les talons. Ethan tenta de la retenir, mais elle le fusilla du regard. Il la suivit sans un mot, et sa belle-famille se hâta de faire de même, murmurant des excuses embarrassées. Le bruit de la porte d'entrée qui claquait résonna dans toute la maison.

Moi qui avait toujours pensé que Kate cachait des choses, je me rendais compte qu'en réalité, mes parents lui en cachait aussi. Je ne savais pas trop comment le prendre d'ailleurs.

Alors que la soirée touchait à sa fin, une étrange sensation commença à m'envahir. Une faiblesse sourde, comme un poids qui semblait s'alourdir à chaque instant. Je pris une profonde inspiration, espérant que cela passerait, mais le vertige persistant me fit m'appuyer légèrement contre le bord d'une table.

Autour de moi, les conversations continuaient, mais tout semblait devenir plus distant, presque flou. Je m'efforçais de sourire et de me comporter normalement, mais c'était comme si mon corps refusait de suivre.

Ilona : Amelia, ça va ?

Sa voix me ramena à la réalité. Elle me regardait avec une inquiétude inhabituelle, son sourire taquin remplacé par une expression plus sérieuse.

Ilona : Tu es toute pâle, ajouta-t-elle en posant une main légère sur mon bras.

Je secouai la tête, essayant de la rassurer.

Moi : Ça va, je suis juste un peu fatiguée.

Mais mon ton manquait de conviction, et elle le remarqua immédiatement.

Ilona : Maman ! appela-t-elle en direction du salon.

Maman apparut presque instantanément, suivie de mon père. Lorsqu'elle posa les yeux sur moi, son visage se durcit de cette manière caractéristique qui indiquait qu'elle reprenait le contrôle de la situation.

Maman : Amelia, chérie, tu as l'air épuisée, dit-elle, son ton à la fois inquiet et autoritaire. Tu devrais aller te reposer.

Moi : Je peux rester encore un peu, ça va aller, murmurai-je, mais ma voix me trahit.

Papa, debout derrière ma mère, fronça légèrement les sourcils avant de parler d'un ton ferme.

Papa : Pas de discussion, Amelia. Tu montes te reposer immédiatement.

Maman posa une main douce dans mon dos, me guidant avec une fermeté subtile mais indiscutable.

Maman : Allez, viens. Je vais t'emmener.

Je la suivis docilement, mes jambes légèrement tremblantes sous mon propre poids. L'air semblait plus lourd alors que nous gravissions les escaliers.

Arrivée dans ma chambre, je m'effondrai sur le lit, épuisée. maman arrangea rapidement les couvertures autour de moi, comme si j'étais redevenue une enfant malade.

Maman : Dors un peu, ma chérie, chuchota-t-elle avant d'éteindre la lumière.

Mais je ne pouvais pas dormir. Allongée là, dans le noir, les événements de la soirée tourbillonnaient dans mon esprit : la remarque troublante de ma grand-mère, les mots esquivés d'Emily, la lettre mentionnée par mes parents, et surtout, l'explosion de colère de Kate.

Tout semblait relié, comme un puzzle dont les pièces me glissaient encore entre les doigts. Je fermai les yeux, le cœur lourd mais résolu.

Je sentais que quelque chose de plus grand que moi était en train de se dérouler. Et j'étais déterminée à le découvrir.

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