Chapitre 19 : Results

Je rafraîchis encore une fois ma boîte mail, le cœur battant à tout rompre. Rien. Je pousse un soupir tremblant et m'apprête à refermer mon ordinateur quand, soudain, une notification s'affiche.

Résultats disponibles - Test de parenté ADN

Mon estomac se contracte violemment. Mes doigts deviennent moites alors que je clique sur le message. Je parcours rapidement le contenu, suivant les instructions. Je saisis les identifiants que l'on m'a attribué, mes mains tremblant sur le clavier. Une nouvelle page s'ouvre.

Les secondes qui suivent me semblent durer une éternité. Mon souffle est court, ma poitrine comprimée. Puis, les résultats apparaissent, affichant des pourcentages et des chiffres que je peine d'abord à comprendre.

🧬 Taux de parenté génétique entre Amelia Harrington et Edward Harrington : ≈25%
🧬 Taux de parenté génétique entre Amelia Harrington et Victoria Harrington : ≈25%

Je fronce les sourcils. 25% ? Mon cœur s'accélère alors que mon esprit tente de raccrocher ces chiffres à une réalité logique. Si Edward et Victoria étaient vraiment mes parents, alors la correspondance aurait dû être bien plus élevée, environ 50% avec chacun d'eux. Mais 25% correspond au taux de parenté entre une petite-fille et ses grands-parents.

Une vague glaciale me traverse. Je fixe l'écran, ma respiration devenant erratique. Ce n'est pas possible. Ça ne peut signifier qu'une seule chose. Edward et Victoria ne sont pas mes parents. Ils sont mes grands-parents. Un étau invisible se resserre autour de ma gorge. Mon regard vacille entre l'écran et la porte de ma chambre. Non, ce n'est pas possible.

Il doit y avoir une erreur. Une erreur dans les résultats, un mélange d'échantillons, une mauvaise analyse... n'importe quoi, sauf ça. Je fais défiler la page, cherchant une explication, un autre nom, une information qui viendrait tout contredire. Mais il n'y a rien. Seulement ces chiffres implacables. Mon cœur cogne si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser. Toute ma vie... toute ma vie, on m'a menti.

Je me lève brusquement, faisant basculer légèrement la chaise derrière moi. Mon souffle est court, mes pensées se bousculent trop vite pour que je puisse les maîtriser. Qui sont mes vrais parents ? Pourquoi m'a-t-on caché la vérité ? Je serre les poings, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes. Je veux des réponses. Et je les veux maintenant.

Toute ma vie... toute ma vie, j'ai cru être leur fille. Toute ma vie, on m'a fait croire que j'étais Amelia Harrington, la fille d'Edward et Victoria. Mais ce n'était qu'un mensonge. Un putain de mensonge. Je ressens un mélange d'émotions si violent que j'ai l'impression que mon corps va céder sous la pression. Colère. Peur. Confusion. Trahison. Un gouffre s'ouvre sous mes pieds et tout ce que je pensais être solide se transforme en fumée. Qui suis-je ?

Je ne réfléchis même pas. Mes jambes bougent toutes seules. Je sors de ma chambre en trombe, dévalant les escaliers à toute vitesse, mon souffle saccadé par la rage et l'adrénaline. Je les cherche du regard. Mais à peine arrivée dans le salon, je m'arrête net. Victoria et Edward sont là. Ils se tiennent face à face... avec une enveloppe entre leurs mains. Un choc électrique me traverse. Ils l'ont interceptée. Ils savent.

Victoria relève les yeux vers moi. Son visage est figé, comme si elle cherchait désespérément quoi dire. Edward, lui, ferme brièvement les paupières, comme s'il anticipait la tempête à venir. Je me sens trahie jusque dans mes os. Un rire amer m'échappe, un ricanement nerveux qui ne ressemble même pas à moi. Ma voix tremble, mais c'est une rage froide qui en sort.

Moi : Vous le saviez ! je hurle presque, sentant ma poitrine se soulever violemment sous l'effet de l'émotion. Et vous comptiez faire quoi, hein ? Me mentir jusqu'à la fin de ma vie ? M'empêcher de découvrir la vérité encore combien de temps ?

Victoria tente d'avancer vers moi, les mains levées comme pour me calmer.

Moi : Amelia, écoute —

Moi : Non !

Je recule, les yeux brûlants.

Moi : Vous n'avez plus d'excuse ! Je veux la vérité ! Vous n'êtes pas mes parents ? Très bien. Alors dites-moi... qui sont-ils ?

Le silence qui suit est un coup de poignard. Ils se regardent. Et je comprends immédiatement. Ils hésitent. Ils ne veulent pas me le dire. Une peur viscérale s'insinue en moi. Ils cachent quelque chose d'encore pire.

Victoria serre l'enveloppe dans ses mains. Edward détourne le regard. Et moi, je sens que je suis sur le point d'exploser.

Papa : Amelia... il y a des choses que nous devons t'expliquer. Mais pas comme ça.

Un autre rire amer m'échappe, un son brisé entre l'hystérie et l'incrédulité.

Moi : Pas comme ça ?

Je secoue la tête, sentant mes nerfs lâcher.

Moi : Vous comptiez me le dire quand alors ? Quand je serais sur mon lit de mort, malade, en train de supplier pour un donneur compatible ?

Victoria tente une approche plus douce, sa voix tremblant légèrement.

Maman : Amelia, écoute-moi. Ce n'est pas aussi simple que tu le crois.

Je serre les poings.

Moi : Alors simplifiez-moi les choses. Dites-moi la vérité !

Un silence pesant s'installe. Edward et Victoria échangent un regard. Il y a quelque chose d'indescriptible dans leurs yeux. De la peur. De l'incertitude. Un mensonge sur le point d'être construit. Edward prend une grande inspiration, comme s'il s'apprêtait à prononcer une phrase qui allait tout changer.

Papa : Tu as raison.

Mon cœur se fige.

Papa : Nous ne sommes pas tes parents biologiques.

L'air quitte mes poumons.

Moi : Alors... qui ?

Je chuchote, la gorge nouée, la voix brisée. Victoria détourne les yeux. Edward garde son regard fixé sur moi. Je le vois hésiter. Chercher les bons mots. Et pourtant, il n'y en a pas.

Moi : Tu es l'enfant de notre fille... de ta sœur.

Le monde autour de moi semble s'arrêter le temps d'un instant. Je ne respire plus. Je ne pense plus. Je vous en supplie, ne me dîtes pas que c'est ce que je pense...

Moi : Quoi ?!

Maman : Nous voulions te le dire plus tard.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine, chaque battement hurlant mensonge dans mon esprit.

Papa : Tu es née... de notre fille, Eliza.

Le prénom résonne comme une claque, une brûlure glaciale qui me traverse.

Moi : Eliza ?!

Je secoue la tête violemment, mon corps rejetant l'information avant même qu'elle n'ait le temps de s'ancrer en moi. Victoria prend un air peiné, jouant son rôle à la perfection.

Maman : La sœur jumelle de Kate.

Je recule d'un pas.

Moi : Une jumelle ?

Tout semble s'effondrer autour de moi.

Moi : Je refuse de croire ça.

Les mots s'échappent de ma bouche, fragiles, presque inaudibles.

Moi : Kate n'a pas de sœur jumelle, c'est impossible.

Mais Edward et Victoria tiennent bon.

Maman : Non, Amelia. Nous avons dû garder le secret. Eliza est décédée en te donnant naissance. C'était trop dur pour nous, alors nous avons pris la décision de t'élever comme notre fille. Tu étais tout ce qui nous restait d'elle...

Les mots ricochent contre mon crâne, sans jamais trouver leur place.

Moi : Pourquoi je n'ai jamais entendu parler d'elle ?

Ma voix tremble. Victoria se rapproche légèrement, comme pour me supplier de comprendre.

Maman : Parce que c'était trop douloureux. Pour nous, pour Kate... Parce que nous avons voulu t'épargner cette souffrance.

Chaque mot pèse une tonne. Chaque phrase sonne faux. Mais ils ne flanchent pas. Victoria pose une main sur son cœur, son regard suppliant.

Papa : Nous t'avons toujours aimée, Amelia. Peu importe la vérité biologique.

Un goût amer envahit ma bouche. Je veux hurler. Je veux briser quelque chose. Je veux la vérité. Mais au lieu de ça, mes jambes bougent toutes seules. Je cours. Je monte les escaliers à toute vitesse, sentant ma respiration se saccader.

J'ouvre la porte de ma chambre et la claque derrière moi, si fort que les murs en tremblent. Je me laisse tomber sur mon lit, les mains dans les cheveux, le souffle erratique.

Une sœur jumelle et une vérité qui me glisse toujours entre les doigts. J'essaie d'inspirer profondément, mais c'est impossible. Mes jambes flanchent sous moi, et je m'adosse au mur, glissant lentement jusqu'au sol. Mes mains tremblent alors que mon regard retourne, paniqué, à l'écran de mon ordinateur. Les résultats ADN sont toujours là. Noirs sur blanc. Incontestables.

Edward et Victoria ne sont pas mes parents. Je secoue la tête. Non. Non. C'est impossible. Mon cerveau s'emballe, cherchant une explication, une échappatoire. Pourquoi personne ne m'a jamais parlé de cette Eliza ? Pourquoi n'y a-t-il aucune photo d'elle dans la maison ? Pourquoi même Kate n'a jamais prononcé son nom ? Etait-ce donc pour cela que Kate me détestait ? Parce que j'avais tué sa moitié ?

Je serre mes tempes entre mes doigts, tentant de donner un sens à cette révélation. Si Eliza était vraiment ma mère... Elle m'aurait eue à 14 ans. Quatorze ans. Comment est-ce possible ? Mes pensées fusent dans toutes les directions.

Emily... le savait-elle ? Alex... Ilona... étaient-ils tous au courant ? Suis-je la seule idiote qui a cru à ce mensonge pendant toute sa vie ? Je me passe une main dans les cheveux, désespérée. Je dois me souvenir. Un détail, une image, quelque chose. Mais il n'y a rien. Le vide. Le silence.

Non. Ça ne colle pas. Ils me mentent encore. Ils ont toujours eu le pouvoir de contrôler la vérité. De me cacher ce qui ne devait pas être su. Et si cette fois encore, ils manipulaient la réalité ? Une vague de rage m'envahit. Ils m'ont volé mon passé. Mon identité. Ma vérité. Et maintenant, ils veulent que je les croie sur parole. Je ne peux plus leur faire confiance. Je refuse.

Je prends mon téléphone.

Je peux venir chez toi ?

Quelques secondes plus tard, la réponse de Miles s'affiche.

Bien sûr.
Qu'est-ce qui se passe ?

J'ai besoin de sortir.
Tout de suite.

Je fixe l'écran, priant pour qu'il comprenne l'urgence dans mon message.

Je viens te chercher.
Tu es chez toi ?

Non. Je ne veux pas attendre. Je ne veux pas être là une seconde de plus.

Je prends un Uber.
Je te rejoins.

Je me redresse, encore chancelante. Je dois sortir d'ici. Je ne veux pas voir leurs visages pleins de faux-semblants. Je ne veux plus entendre leurs mensonges. J'attrape ma veste, mon téléphone ainsi que mon sac et je m'en vais.

Lorsque Miles ouvre la porte, je n'attends même pas qu'il parle. Je me jette dans ses bras. Littéralement. Je m'accroche à lui comme si ma vie en dépendait, mes doigts s'agrippant à son sweat.

Je sens son corps se raidir un instant sous la surprise, mais il ne dit rien. Il referme simplement ses bras autour de moi, glissant une main dans mon dos dans un geste apaisant. Son odeur, sa chaleur... tout en lui me donne l'impression d'être enfin en sécurité.

Miles : Tu es en sécurité ici.

Sa voix est douce, presque un murmure. Et ces mots suffisent à me briser. Mon corps tremble, pas à cause du froid, mais sous le poids de tout ce que je viens d'apprendre. Je pourrais craquer maintenant. Je pourrais hurler, pleurer, frapper quelque chose. Mais je ne fais rien. Rien.

Je reste juste là, figée contre lui, incapable de bouger, incapable de parler. J'aurais pu affronter mes parents. J'aurais pu les forcer à tout avouer. Mais je savais qu'ils auraient continué à me mentir. À tordre la vérité. À me raconter exactement ce qu'ils veulent que je croie. Alors je suis partie. Parce que rester là-bas, c'était accepter leurs mensonges.

Alors je m'accroche encore plus fort à Miles, sentant sa main remonter lentement pour caresser mes cheveux. Il ne pose aucune question. Il me laisse respirer.

Miles : Viens.

Il referme la porte derrière nous et m'entraîne doucement à l'intérieur. Je l'entends inspirer légèrement.

Miles : Ma mère et mon frère ne vont pas tarder. Mais si tu veux, on peut aller dans ma chambre.

Je hoche la tête. Toujours incapable de parler. Je suis assise sur le lit de Miles, les bras enroulés autour de mes jambes, ma tête posée sur mes genoux. Je ne sais pas par où commencer. Tout est en vrac dans ma tête. Les mots, les émotions, la rage, la douleur...

Mais quand je lève les yeux vers lui et que je vois son regard, ce regard plein de patience et de douceur, quelque chose en moi craque. Alors je parle. Je lâche tout. Les tests ADN. Le mensonge de mes parents. Mon état de santé qui s'aggrave. Elliott et son ambiguïté. Ma peur viscérale de mourir avant même d'avoir trouvé la vérité.

Je parle et je parle, sans m'arrêter, sans réfléchir. Et Miles ne dit rien. Il ne m'interrompt pas une seule fois. Pas de jugements. Pas de regards pleins de pitié. Juste sa présence. Il m'écoute, entièrement.

Quand je termine enfin, ma gorge est nouée, mes mains tremblent sur mes genoux, et une brûlure me serre la poitrine. Je m'essuie rageusement les yeux, agacée contre moi-même.

Moi : Je suis désolée.

Ma voix est rauque, brisée.

Moi : Je ne voulais pas... m'effondrer comme ça.

Miles secoue doucement la tête.

Miles : Arrête.

Il attrape ma main tremblante, l'encerclant de ses doigts, et je sens immédiatement la chaleur réconfortante de son contact.

Miles : Tu n'as pas à être désolée.

Son regard s'ancre au mien.

Miles : Tu peux me dire tout ce que tu veux. Toujours. N'aies pas honte d'exprimer tes émotions en ma présence, d'accord ?

Sa voix est calme. Sincère. Et pour la première fois depuis des jours, je me sens un tout petit peu moins seule. La porte s'ouvre, et je me redresse instinctivement, jetant un regard paniqué à Miles.

Miles : C'est ma mère.

Il dit ça avec calme, mais moi, mon cœur bat un peu trop vite. Et quand la voix d'une femme s'élève depuis le couloir, suivie d'un pas plus lourd qui semble appartenir à quelqu'un d'autre, je me fige. Je devrais partir. Je ne devrais pas être là. Mais c'est trop tard.

Une femme entre dans la pièce, en train de retirer son manteau, et son regard tombe immédiatement sur moi. Elle s'arrête, me dévisage un instant, puis son expression s'adoucit.

... : Oh, c'est donc toi, Amelia ?

Son sourire est sincère, chaleureux. Rien à voir avec l'accueil que Miles avait reçu chez moi.

... : Miles nous parle tout le temps de toi.

Je sens instantanément mes joues brûler. Je jette un regard accusateur à Miles, qui détourne les yeux, visiblement gêné. Avant que je puisse dire quoi que ce soit, une autre voix intervient.

... : Il est insupportable quand il est amoureux.

Je tourne la tête vers la nouvelle voix et découvre un adolescent, un peu plus jeune que nous, avec un sourire malicieux. Miles se crispe immédiatement.

Miles : Ferme-la.

Son ton est exaspéré, mais il est trop tard. Sa mère laisse échapper un petit rire amusé, et moi... moi, je ris aussi. C'est incontrôlable, spontané. Je ne pensais pas être capable de rire aujourd'hui.

Et pourtant.

L'atmosphère est légère. Agréable. Rien à voir avec l'oppression constante que je ressens dans ma propre maison. Personne ne m'interroge sur mon nom de famille, sur mon statut, sur ce que je fais dans la vie. Ils me prennent comme je suis. Sans attente. Sans pression.

Mon téléphone vibre. Encore. Et encore. L'écran s'illumine dans l'obscurité de la chambre de Miles, projetant une lueur blafarde sur mes doigts tremblants. Edward. Victoria. Emily. Ilona. Alex. Tous, sauf Kate. Bien sûr.

Je fixe les notifications, sentant une pression monter dans ma poitrine. Je sais pourquoi ils m'appellent. Ils veulent me forcer à rentrer. À reprendre ma place dans leur monde de mensonges et de faux-semblants.

Pas ce soir. Pas maintenant. D'un geste sec, j'éteins mon téléphone. Le silence envahit instantanément la pièce, et avec lui, un soulagement écrasant. Miles m'observe depuis l'autre côté du lit, surpris, mais il ne dit rien. Il comprend. Il comprend toujours. Il tend la main et attrape la mienne, entrelaçant nos doigts.

Miles : Tu veux dormir ici ? demande-t-il doucement.

Je hoche la tête. Oui. Je ne veux pas rentrer. Pas après tout ça. Je suis allée prendre une douche, il m'a passé de quoi dormir, puis je l'ai rejoins dans le lit. Je me blottis sous la couverture, écoutant le silence de la nuit. Tout mon corps est épuisé. Mon esprit est en chaos.

Miles se rapproche un peu plus de moi, passant sa main autour de moi après m'avoir tendrement embrassé. Mais alors que je sombre dans le sommeil, une sensation étrange m'envahit. Une lourdeur. Comme si mes membres refusaient de bouger.

Une chaleur oppressante me gagne, suivie d'un frisson glacial. Mon cœur bat bizarrement. Je cligne des yeux, essayant de lutter contre l'obscurité qui m'engloutit. Le plafond tourne. Je veux parler. Je veux dire quelque chose.

Moi : Miles...

Ma voix est faible. Presque inaudible. Puis tout devient noir.

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