Chapitre 14
Alors, cet appartement, elle avait beau le connaître par cœur, elle ne l'avait jamais considéré comme le sien. Et ça n'allait pas commencer. Elle s'était par ailleurs, efforcée de le chasser de sa mémoire, lui et tout ce qui s'était passé dedans.
Pourtant sa mémoire lui avait immédiatement fait ressurgir les souvenirs qui étaient liés à lui lorsqu'elle avait su qu'il serait désormais chez elle. La première idée qui lui était passé par la tête concernait les multiples intérêts de la bouffe gratuite et le logement à l'œil. Ils entraient en vigueur par rapport à n'importe qui, sauf pour Arthur, bien évidemment.
Tout un tas de pensées diffuses tentaient de l'empêcher de prendre conscience du nombre incalculable de bourdes qu'elle faisait depuis qu'Arthur faisait tout pour lui pourrir la vie. Sans compter le fait qu'elle s'apprêtait à faire sa valise pour emménager en enfer.
-Tu es prête ?
Non, et elle ne le sera jamais. Pourtant, ce fut cette image impromptue d'un homme et de son fils dans les bras qui en quelque sorte, la força à répondre oui.
Ils firent un échange : le gosse contre la valise, vérifièrent les derniers papiers pour la sortie d'hôpital et grimpèrent dans une Aston Martin one 77.
Attends... quoi ?
-Tu as changé de voiture ? La dernière fois, c'était une Chevrolet Camaro.
-C'était il y a 9 mois. J'ai eut un accident de la route depuis.
Et il disait ça de la plus anodine façon qui soit. Laura hésita à lancer un fort gentil : et malheureusement, t'es pas mort. Mais se contenta d'un fade.
-ha. Au moins t'as pensé au siège auto.
-Et toi, tu voulais te marier avec ta meilleure amie. Les gens changent.
Un ange passa. Et se fit écraser par un bus.
-ça te pose un problème ?
-Non, à vrai dire, je trouve cela... révélateur.
-De quoi ? De ma pitoyabilité ? De mon état avancé de désespoir ?
Il ne répondit pas, ayant la sagesse de garder le silence. Mais lui jeta un regard furtif, suivit de plusieurs autres. Et enfin, il ne put plus détacher son regard d'elle.
Elle l'avait remarqué mais l'ignorait royalement parce qu'au fond, malgré ce qu'elle pouvait bien en penser, ça lui faisait toujours mal, là au creux de la poitrine. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Enora, qui aurait du être celle qui conduisait cette voiture. Où était-elle partie ? Avait-elle encore fuit ses responsabilités ?
Sans pouvoir s'en empêcher, Laura ne pouvait plus contenir les larmes qui affluaient dans sa gorge.
L'autre l'avait remarqué.
-Je peux juste te dire que je n'ai rien à voir là dedans, murmura t-il après une hésitation marquée.
-Imbécile. Tu veux que je te dise ?
-Non.
-J'ai pas le droit de dire que c'est de ta faute et ça me met en rage.
Arthur était choqué par ces mots, il s'attendait à tout l'inverse.
-Tu crois vraiment que notre enfant peut vivre dans un foyer brisé ?
-Non, et c'est pour ça que je suis revenu. Précisément.
-Donc tu vas l'élever avec moi ?
-Aujourd'hui, je suis père. Et c'est tout ce qui compte. Ça et la prospérité de ma famille.
-Tu n'es qu'un beau parleur.
- Je sais.
Un petit bruit leur rappela qu'ils n'étaient pas tous seuls dans le véhicule qui puait le luxe.
-Tu comptes l'allaiter ?
-C'est hors de question.
Un rire sarcastique vint accompagner cette déclaration.
-Ne te moques pas de moi, nous sommes un couple d'irresponsables, je me demande même pourquoi ils nous ont laissés ramener le paquet.
-Tu as dit qu'on était un « couple » ?
-J'ai aussi traité notre enfant de « paquet ».
-Oui, mais on est un couple.
-Imbécile.
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