Chapitre 12
Laura était un peu perdue dans des rêves sans aucun sens. Est-ce que toutes les jeunes mamans ressentaient cette confusion durant leur sommeil post-natal ? Elle pensait qu'elle serait enfin soulagée, mais malheureusement, c'était bien le contraire qui s'était produit. Elle était dans un état de stress catatonique. Elle savait qu'en ouvrant les yeux, elle verrait cette chose qu'elle n'était pas prête à accepter, à laquelle elle n'était pas prête à donner son amour.
Mais comment en était t-elle arrivée là ?
Son but ultime était de ne pas devenir une mère indigne. Mais en le faisant adopter, c'était exactement ce qu'elle était. D'un autre côté, ayant raté son inscription à la fac, sans argent et sans famille, impossible de se rajouter une difficulté supplémentaire à moins d'un masochisme extrême.
Décidément, elle ne pouvait pas et il fallait qu'elle se dépêche de régler tout ça.
Elle se hasarda à ouvrir un œil.
-Tu n'es visiblement pas pressée.
Hein ?
Intriguée, elle se leva tout à fait, pour cette fois être victime d'un arrêt cardiaque.
Littéralement, puisque le cardiogramme se mit à produire un bruit strident et une équipe d'infirmiers se précipita dans sa chambre instantanément.
Elle l'avait vu. Elle l'avait vu !
Pour la première fois.
Depuis 9 mois.
Son corps n'avait pas pu supporter cette vision d'horreur. Elle se demandait par ailleurs si elle n'était pas victime d'hallucinations.
Son cœur faisait des bonds insensés dans sa poitrine, jusqu'à la fibrillation. C'était impossible. Impossible. Combien y' avait-il de chances pour que cela arrive ? Non. Impossible. Elle ne pouvait pas accepter ça.
Son propre corps, ne pouvait accepter ça. Au point qu'elle perdit connaissance.
Deux choix s'offraient à elle, désormais : Elle pouvait décider de mourir et tout arrêter là. Elle pouvait décider aussi bien de lutter pour fonder une famille et tenter de prendre sa revanche sur la vie ou un truc du genre. Elle ne savait pas trop, la lumière semblait accueillante...
Sauf qu'elle eut la bonne idée de se rappeler pourquoi elle était là et à quel point il était plus amusant de tourmenter les gens de son vivant.
Alors juste pour le faire chier, Laura se réveilla pendant la séance d'électrochocs.
Peu importait les dommages collatéraux.
Elle attendit patiemment qu'il revienne, seulement pour lui lancer un sourire narquois accompagné d'un :
-Salut Arthur !
Il écarquilla ses grands yeux verts, puis se fendit d'un rictus qui lui donnait un air faussement apitoyé.
-tu n'as pas changé, ma puce.
-Et toi, tu es toujours aussi irresponsable et imprévisible.
Elle se délectait du spectacle de son visage passablement irrité. Elle aurait pu s'adonner à cette discussion tendue des heures durant, seulement, elle avait autre chose à faire.
- Dis-moi ce que tu fais ici. Tout. De. Suite.
-Il n'y a rien de mal à vouloir rencontrer son enfant. D'ailleurs, où est-il ?
Ils continuèrent à se fixer du regard jusqu'à ce qu'elle lâche comme une bombe :
-Je vais le faire adopter. Tout ceci ne te concerne plus depuis que tu es sorti de ma vie.
Et pour la première fois elle le vit entrer dans une colère monstre à peine contenue.
-C'est aussi mon enfant, ce genre de décisions ne te revient pas !
Il était certes, hors de lui, mais il ne venait pas d'accoucher alors, son petit caprice n'était rien face de la fureur destructrice de la Femme dans sa grandeur.
-COMMENT OSES-TU ? Est-ce que c'est moi qui t'ai mis enceinte pour me faire la malle pendant 9 mois et revenir comme une fleur, la bouche en cœur pour récupérer mon « dû » ? Techniquement, c'est mon enfant ! Il n'a de toi que son A.D.N ! Et rien d'autre ! Je ne m'en occuperai pas, toi non plus, alors faisons ce qu'il y a de mieux pour lui ! Dis-moi ce que tu viens vraiment faire ici !
Elle voyait bien qu'il était décontenancé par l'accent qui la rattrapait lorsqu'elle s'énervait. Il n'empêche qu'en période de conflit, il devait garder son sérieux.
-Si tu veux tout savoir, c'est mon père qui m'a lancé un ultimatum. Je dois assumer les conséquences de mes actes... a-t-il dit.
Son ton se radouci lorsqu'il vit le regard dubitatif qu'elle lui lançait.
-Donc je suis une conséquence de tes actes, ou plus précisément, de ta goujaterie... Dis-tu... Je ne veux pas t'aider, tu n'avais qu'à être plus avenant. Oublie-moi et dégage.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top