Chapitre 3

Je quitte mon bureau. J'ai finis mon travail.
« Au revoir ! s'exclame la secrétaire.
– Hum. marmonné-je en réponse.
Je me dirige vers la sortie, puis, au moment d'appuyer sur la poignée, je me retourne et demande :
– Mon père n'est pas sorti, n'est-ce pas ?
La femme me sourit tristement pour seule réponse. Je hoche la tête et quitte définitivement le lieu de torture. Une fois dehors, je m'étire. Je suis fatigué.
Dong dong dong dong dong dong.
Il est dix-huit heure, d'après la cloche de l'église.
Que puis-je faire ?
Je soupire et me dirige vers la maison. Les endroits devant lesquels je passe sont plus remplis que ce matin. Le bar accueille tous les travailleurs fatigués, les épiciers et les boulangers vendent à des femmes pressées et des enfants se poursuivent sur la place de l'église en attendant leurs parents. Quand j'étais plus jeune, je faisais la même chose. Et... Dans quelques années, je ferais des affaires avec mon père et je pourrais dire adieu à l'innocence et à la vie...
Je soupire. Tout cela ne m'enchante pas mais... Ai-je vraiment le choix ?
Un petit garçon me bouscule, chassant ainsi mes sombres pensées. Il relève la tête et me tend quelque chose.
« Journal ? demande-t-il.
Je le regarde. Pourquoi pas...
Je sors des pièces de ma poche.
– Tiens.
Il me tend le journal, récupère l'argent et s'enfuit en me remerciant. J'avise un banc et me dirige vers lui puis m'y assois. Je regarde la première page. La guerre continue. Il faut plus de soldats. Ils vont les récupérer dans les campagnes dorénavant.
Je vais partir.
Dois-je m'en réjouir ?
Je me relève. Je n'ai plus envie de lire. Je marche encore quelques mètres puis m'arrête devant la porte. J'inspire. J'expire. J'ouvre la porte, la referme, retire mes chaussures et m'avance dans le salon.
Tchik tchak. Tchik tchak. Tchik tchak.
Je sais que ma mère est là avant même de la voir.
Tchik tchak. Tchik tchak. Tchik...
Tiens. Elle s'est arrêtée.
Je tourne la tête dans sa direction. Elle me regarde. Je m'approche. Elle me tend un lettre. Je la prends. Elle me regarde. Je regarde le sceau. L'armée. Je vais partir. Je relève la tête. Elle la baisse.
Tchik tchak. Tchik tchak. Tchik tchak.
Je vais partir.

*


Il ne trouve absolument rien le fils
Le fils sa mère fait du tricot son père fait des affaires lui la guerre
Quand il aura fini la guerre
Il fera des affaire avec son père

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