Regrets


Il marchait tranquillement dans les rues de Séoul, le sourire rayonnant au bord des lèvres, ne se doutant clairement pas que quelqu'un le suivait en cette fin de soirée. Ses cheveux blonds se balançaient dans tous les sens, tant il ne pouvait que bouger malgré la fatigue qu'il ressentait. Il se sentait heureux, ne sentant pas la menace qui planait autour de lui.

Moi, je l'avais vu, je voyais tout. Malgré le fait qu'il ne pouvait pas me voir, j'avais une vision des choses assez différentes des siennes.

J'étais complètement invisible à l'oeil nu des terriens - comme on les appelait. Je devais juste me méfier d'être à une distance raisonnable de son corps, car ce dernier pouvait sentir ma présence. Jusqu'ici, je ne m'étais jamais approché de trop près, de peur d'échouer ma mission et de l'apeurer encore plus. Je devais la réussir afin qu'il ait une vie épanouit, heureuse.

Il fallait à tout prix que je le protège de tout ces monstres qui rodaient autour de lui, que ce soit le jour comme la nuit.

J'étais au courant pour ses travaux, serveur le jour et danseur la nuit. Je connaissais tout de lui. Certes ça paraissait très flippant, mais c'était la vérité.

Comment étais-je censé le protéger si je ne savais absolument rien de sa personne ?

Et puis, on m'avait donné sa garde exclusive dès ma naissance, alors je ne devais pas trahir la confiance de tous ces gens et réussir cette mission.

Dès la première fois où je l'ai vu, je n'ai pu décrocher mon regard de ses beaux yeux de bébé. Il venait tout juste de naître alors que j'avais deux ans, déjà. Je pensais qu'il serait simple à surveiller, mais c'était sans compter tout les travaux que j'avais à faire pour le garder en sécurité. Il était un enfant bien têtu, mais je l'ai toujours apprécié à sa juste valeur. Pour moi, il était le plus beau bébé du monde, je n'aurais jamais cru être capable de penser une telle chose envers un être humain aussi fabuleux que lui, mais la vie me réservait des surprises.

Il avait son téléphone en mains, sûrement en train d'écrire un message à l'uns de ses amis. Une aura lumineuse sur son faciès. Pourtant, ce n'était pas ça le plus important à mes yeux, non.

Une ombre le suivait à chaque pas qu'il faisait. C'était comme si elle savait exactement où il se rendait. Mais peut-être était-il qu'elle connaissait le chemin par coeur ? Jusqu'à présent, jamais cette personne n'est entrée dan mon champs de vision, c'était la toute première fois que je la voyais. Cependant, ce n'était pas quelque chose d'anodin, cette personne savait exactement où il devait aller pour rentrer à son domicile.

Et ça, ça me frustrait énormément.

Pourquoi ? Parce que je me disais sans cesse que je le protégeais, que je pouvais l'aider. Et pourtant, c'était tout le contraire. Ceci en est la preuve ultime, comme quoi je n'étais qu'un bon à rien. Un incapable.

Mes yeux la détaillaient, numérisant la démarche ainsi que la silhouette de cette personne alcoolisée, qui ne faisait que de suivre mon petit ange.

Moi, j'étais derrière celle-ci, la regardant d'un oeil mauvais.

Cette personne avait certainement de mauvaises intentions, et je refusais catégoriquement de le laisser dans un sal pétrin. Le problème fut que, jusqu'à présent, je pouvais user de mes pouvoirs pour le faire changer d'avis, pour les soirées ou n'importe quoi d'autre.

Sauf que là, c'était trop tard.

Il venait d'empreinter une petite ruelle sombre, vide de tout témoin pouvant le sauver. Aussitôt, l'homme plaqua l'une de ses mains sur sa bouche et colla son corps contre le sien. Le petit blond poussa un léger cri de surprise avant que je n'aperçoive son regard rempli de terreur, de peur, d'incompréhension, mais surtout, de détresse.

L'homme se frottait à son corps vêtu encore d'un jean et d'un t-shirt souple, lui arrivant jusqu'à la taille. Devenu bien vite encombrant, l'inconnu baissa son pantalon avec l'aide de sa main libre, avant de faire de même avec le sien. Il se tortillait rapidement, afin d'éviter l'inévitable. Sauf que l'homme ne fut pas de cet avis, et lui donna un coup assez violent à la tête, tandis qu'il criait de douleur sur sa main. Ce ne fut que la goute de trop avant que mon corps - auparavant figé - ne commence à s'illuminer de vives couleurs.

Ce dernier me sembla plus léger alors que l'homme continuait ce qu'il faisait, retirant son sous-vêtement alors que mon humain pleurait.

Ca y est, il venait de déchainer la fureur que je retenais depuis bien trop longtemps avec ce genre d'individus.

Un souffle tremblant de rage me parvint alors que je bondis dans cette fameuse ruelle. J'attrapais le corps de l'inconnu et le détachai de mon humain, avant de lui faire manger mon point. Je n'y étais pas allé avec des pincettes, mais il n'avait qu'à pas s'en prendre à plus faible que lui.

Moi, qui n'étais pas un humain, ne comprenais pas pourquoi les gens s'acharnaient à détruire leur semblables au lieu de vivre en paix avec les autres. C'était immorale, incompréhensible et dégoutant.

La victime me regarda avec de grands yeux tout en enfilant rapidement ses vêtements, et de partir son mon ordre. Il se courba en signe de remerciement, avant de courir hors de la ruelle, me laissant afficher un doux petit sourire. Sourire que je perdis lorsqu'une vive douleur me parvint sur la joue droite, me faisant grogner d'énervement.

Il allait prendre cher.

Oh que oui.

Ce type était vraiment con, il pensait pouvoir me battre ? Moi ? L'un des êtres les plus puissants des cieux ? Non, il n'allait pas m'avoir.

Un idiot comme lui, un être qui mériterait de pourrir derrière les barreaux d'une cellule se croyait plus fort physiquement et plus intelligent que homme comme moi ? Non mais sérieusement, il vivait sur quelle planète ?

« Arrêtez ou je pourrais vous blesser » fis-je d'une voix las, mais aussi vide d'émotions. Mes yeux le fusillaient, attendant patiemment qu'il daigne refaire le chemin en sens inverse et qu'il ne se tire vite.

Très vite.

« C'est moi, je vais te buter, gamin » cracha l'homme en face de moi.

Ce dernier balança son point vers mon visage, mais je le réceptionnais à temps. Je le pris entre mes mains et le retourna, le faisant craquer sous la pression. Il hurla de douleurs avant que je ne lui chuchotte à l'oreille, des mots qui le firent partir immédiatement :

« Je vous avais prévenu, maintenant, si vous ne voulez pas que je vous inflige ce que vous avez voulu faire à ce jeune homme, partez sur le champs, et ne vous retournez pas. Si vous revenez lui faire du mal, je porterai plainte pour agressement sexuel sur un mineur. C'est clair ? » ma voix semblait résonner dans cette petite ruelle complètement vide de lumière artificielle, nous plongeant dans une ambiance quelque peu effrayante.

« Très clair » furent les derniers mots qu'il prononça avant que je ne le lâche et qu'il parte en courant, ses habits dans les mains. Ces mots avaient été prononcés d'une façon si basse qu'il m'avais fallu le voir partir pour comprendre cela.

Je soufflai de soulagement avant de me retourner, regardant dans tout les sens.

« Merde ! » j'avais perdu mon humain. J'étais apparu sous la même forme qu'eux, je ne pouvais donc plus utiliser mes pouvoirs. Mais comment allais-je faire pour le retrouver ? Il me fallait du temps et du repos pour que je puisse me retransformer, mais c'était sans compter que je devais le surveiller. Pourtant, un léger bruit atteignit mes oreilles alors que mon corps semblait manquer de forces. Mes jambes me lâchèrent alors que je me préparais déjà à avoir mal quelque part. Sauf que la douleur ne vint pas, seulement des bras enroulés fermement autour de mon corps. Je levai lentement mes yeux et aperçu un visage familier. Ma vue était légèrement trouble, mais je l'avais reconnu, oui. L'inquiétude barrait les traits de son visage, je reconnaissais cette expression. Un léger pli vint se créer un chemin sur son front, me faisant le trouver beaucoup plus adorable. Je lui lançai un bref regard avant de lui chuchoter un petit merci. Puis plus rien, je ne voyais que du noir autour de moi.

Moi qui avait l'habitude de ne voir que du blanc, cela m'apeurai.




**




Mes paupières commencèrent à bouger lentement, alors que j'émergeais de ma petite sieste. Un long baillement vint franchir la barrière de mes lèvres, avant qu'une vive douleur ne me fasse grimacer.

J'apportais ma main droite à ma joue et la massai lentement, me faisant soupirer de bien être.

Un claquement de porte me fit écarquiller des yeux, pendant que je regardais partout autour de moi.

Pas de lumière blanche aveuglante, seulement les rayons du soleil, filtrant dans la pièce.

Pas de cadres photos, mais des posters d'un groupe de musique assez connu.

L'odeur des tulipes n'emplit pas mes narines, en revanche, un doux parfum s'en chergea à la place.

Mais où étais-je ?

Puis, c'était à cet instant que la porte s'ouvrit, me faisant sursauter.

« Tu es réveillé ? » me fit une douce voix, s'approchant de moi.

« Tu. . . Tu peux me voir ? » demandai-je, choqué qu'il me regarde dans les yeux. Suite à mes dires, il se mit à pouffer doucement, me regardant droit dans les yeux.

Son rire était la plus belle chose que je n'avais jamais entendu. Il était formidable. Ses cheveux roux flottaient sur son visage, légèrement caché par certaines de ses mèches.

« Pourquoi est-ce que je ne te verrai pas ? » face à ses paroles, mon esprit tiqua. Jusqu'à présent, j'étais obnubilé par le fait d'être visible que j'en avais oublié la raison.

J'avais dû sauver mon humain sans user de mes pouvoirs. Si mon père me voyait, il serait fier de moi.

Mais j'étais sûr qu'il me regardait en ce moment, et qu'il me souriait en me félicitant de là haut. Il avait certainement vu ce qu'il s'était passé, quelques heures plus tôt, et je lui en était reconnaissant. De plus, c'était la première fois que je me transformais, que j'usai de mes pouvoirs ainsi.

Jamais je n'avais été plus heureux lorsque la lumière s'est emparé de mon corps. J'aurai pu penser à un rêve, mais le fait d'être dans sa chambre, qu'il me regardait droit dans les yeux, me prouvaient le contraire.

« Je . . . Tu es tout seul ? Je veux dire, est-ce qu'il y a quelqu'un chez toi ? » pour être honnête, je connaissais déjà la réponse. Cela faisait plus de dix-sept ans que je le regardais, et je ne m'en lassais jamais. Il vivait tout seul depuis la tragique mort de sa mère, victime d'un cancer du sang. Elle avait perdu la vie il y a de cela deux ans, il me semblait.

Il n'avait pas été le seul à pleurer, moi aussi. Je m'étais beaucoup accroché à sa génitrice, et savoir qu'elle n'était plus du même monde que lui me rendait peiné.

Mais je savais que de là où elle se trouvait, elle voyait son fils et était fière de lui.

« Ouais, je vis tout seul, t'inquiète pas. Tu te sens mieux ? Non parce qu'en fait, j'ai loupé mes cours et je dois me tirer. C'est pas que tu me dérange, mais j'attendais juste que tu te réveille pour me casser » il m'expliqua en touchant ma joue du bout de ses doigts, me faisant couiner de douleur. « Excuse moi. Ça va mieux, ta pommette ?

- Oui, merci. J'ai juste un peu mal mais ça va aller » je retirai délicatement la couverture qui me recouvrait, et posai mes pieds contre le plancher, me faisant frémir. Celui-ci était froid, faisant apparaître une petite lignée de frissons dans mes jambes, venant jusqu'à mon dos pour ensuite traverser ma colonne vertébral. « Je pense que je vais m'en aller maintenant. Merci encore » je commençai à me lever, mais il m'attrapa le bras, créant de légers picotements à cet endroit. Je regardai l'emplacement de sa main avant d'encrer mon regard dans le sien.

« Ce serait plutôt à moi de te remercier pour m'être venu en aide. Je ne sais pas comment tu as fait, mais le type qui a tenter de m'agresser s'est bien chier dessus lorsque tu l'as menacé » il ria à gorge déployée, tandis que mon visage blêmissait.

« Tu . . . Tu as tout entendu ?

- Ouais, et si tu savais à quel point j'avais envie d'exploser de rire en le voyant courir à poil dans les ruelles. Bon Dieu » il explosa à nouveau de rire devant ma mine ahuri.

Son rire était tellement envoutant qu'inconsciemment, mes lèvres se retroussèrent en un sourire délicat.

« Bon, c'est pas tout mais j'ai cours, toi aussi vu que tu m'as l'air d'avoir le même âge que moi.

- J'ai dix-neuf ans, soit deux ans de plus que toi. Je suis ton Hyung » déclarais-je devant sa mine stupéfaite. Sauf que ses sourcils se froncèrent alors que je me rendis compte de la connerie que je venais de commettre. « Non, tu as vraiment dix-sept ans ?! Je ne le savais pas, j'ai dis ça aléatoirement » mon sourire s'élargit afin de lui faire croire mon mensonge, chose qui passa innaperçu.

« Bravo à toi, Hyung » il me fit un petit clin d'oeil avant que je ne sorte de la chambre. J'entendis la porte de cette dernière claquer avant que sa douce voix n'atteigne mes oreilles.

« Tu veux manger quelque chose, Hyung ? » je me retournai et lui fit "non" de la tête. Comment pouvais-je lui dire que je ne mangeais pas ? Certes je dormais, mais manger était une tout autre chose.

« Ah, d'accord. Je suppose que c'est l'heure pour toi de t'en aller ? » j'hochai de la tête et me dirigeai vers la porte d'entrée, étant donner que je connaissais cet endroit par coeur.

« A-attend ! » je me retournai et haussai un sourcil, lui demandant silencieusement de continuer à me dire ce qu'il voulait me dire. « Je voulais juste savoir si l'on se reverra ? Tu n'es pas obligé de dire oui, mais je pensai qu'on pourrait peut-être s'échanger nos numéros de téléphone afin de garder contact ? »

Je lui souris tendrement avant de m'approcher et d'apporter ma main droite sur son épaule, lui chuchotant quelques mots avant de me retourner et de sortir de son appartement.

« Je n'ai pas de téléphone, mais, au plaisir de te revoir »

**

« Papa ! Tu m'as vu hein !? J'ai été sur terre, j'ai pu y poser mes pieds ! » m'exclamai-je en volant dans tous les sens, agitant frénétiquement mes ailes dans l'air.

J'étais tout excité de pouvoir raconter ça à mon père, c'était quelque chose qui me tenais beaucoup à coeur. C'était la première fois que mes pieds se posaient sur le sol terriens, alors j'étais tout exciter de pouvoir le refaire.

« Qu'as-tu fais comme connerie, encore ? » me demanda une voix grave. Le détenteur de cette voix était assit sur une chaise roulante, se retournant lorsque je m'étais esclaffé.

Il me sonda avec un regard noir, remplis de haine. Mon sourire s'estompa peu à peu en visualisant la façon dont ses traits étaient crispés sous la colère.

« Pourquoi te mets-tu toujours dans de la merde ? Tu n'aurais pas dû te transformer, il t'a vu, il sait qui tu es et à quoi tu ressembles. Il veux même te revoir. Bon sang, tu sais que tu n'aurais pas dû faire ce que tu as fais.

- Mais Papa, il allait se faire vio-

- Qu'est-ce que ça peux faire ? Ton rôle est d'empêcher qu'il meurre, pas de le sauver lorsqu'il se passe un petit truc comme ça » je serrai les dents face à ses dires.

Il y allait un peu fort, d'autant plus que si je ne l'avais pas aidé, il se serait fait abuser par un inconnu. Il aurait sûrement souhaité perdre la vie juste après, étant donner qu'il n'avait personne sur qui compter à part quelques amis - qu'il ne considère pas comme tel.

« Si je l'avais laisser se faire agresser, il aurait forcément souhaité mourir par la suite ! Personne ne compte assez à ses yeux pour qu'il reste sur terre ! » hurlais-je.

Ma voix se brisa et les larmes me montèrent. Mon père n'était pas compréhenssif, il abusait de sa fierté pour faire la loi, or, il ne méritait pas ce prix. Il n'était qu'un imposteur.

« Comment peux-tu dire quelque chose d'aussi affreux alors que tu es le Roi des anges ! Je pensais que tu aurais un minimum de respect pour les humains ! Ils ne sont pas tous pareils, tu sais. Mon humain n'est pas comme mam-

- Bon ça suffit ! De quel droit oses-tu parler d'elle et me manquer de respect ainsi, hein ?! Je n'ai pas été assez clémant avec toi pendant toutes ces années, c'est ça !? Tu fais honte à la famille. Espèce de sale fils indigne ! » mon coeur manqua de se briser à l'entente de ces mots, plus blessants que jamais. Les larmes se frayèrent un chemin aux coins de mes yeux.

Je manquai d'air, il fallait que je respire, mais ici, c'était impossible.

Je me retournai et et me dirigeai à l'extérieur du château en volant tandis que ce qui me servait de géniteur, m'hurlait de revenir, car d'après lui, la conversation que nous avions commencer n'était pas terminé. Mais je ne pouvais plus faire demi-tour, j'avais fait mon choix, quitte à perdre tout ce que je possédais, je ne voulai plus le revoir.

Cet homme a changé lorsque le pouvoir était venu à lui, me faisant amérement regretter d'être nait.

Il détestait les humains pour une bonne raison : il était marié avec l'une d'entre eux, ma mère. Mais elle fut morte il y a deux ans, en même temps que la génitrice de Jimin, mon humain.

Elle était atteinte d'une tumeur au cerveau, lui laissant quelques mois pour vivre. J'avais très mal pris la nouvelle, je ne souhaitais pas perdre le semblant de bonheur qu'il me restait.

J'étais égoïste, alors je l'avais préservé pendant ces trois mois. Mon père n'était venu que quelque fois, c'était rare qu'il lui rende visite. Et encore, les peux de fois où il était venu, sa voix était froide, comme s'il ne ressentait plus rien pour elle. J'aurais souhaité la rendre heureuse, faire en sorte que ces derniers mois, semaines et jours ne soient que les meilleurs.

Mais il avait fallu qu'il brise tout en lui disant qu'il ne l'aimait plus et qu'il lui souhaitait une belle mort. Je me souvenais très bien de ce jour-là, comme si c'était hier, en fait.

Elle l'avait retenu, en lui demandant ce qu'elle avait bien pu faire pour qu'il ne renonce à ses sentiments, sauf qu'il était parti, comme ça, la laissant seul avec moi et ses pleurs.

J'avais tenté de la réconforter, mais ce n'était rien comparer à la grande douleur qui comblait son coeur. Elle a été malheureuse pendant tout ce temps.

Mais ce qui m'avait étonné fut que mon géniteur avait voulu la voir une dernière fois, ce que j'avais refusé.

Il m'en voulait depuis ce jour, car d'après lui, j'étais la cause de tous ses problèmes. La mort de maman, son entreprise qui faisait faillite, sa candidature repoussée, tout était de ma faute d'après ses dires. J'étais le seul fautif, et il me haissait pour ça. Il a arrêté de se comporter comme un vrai père alors j'ai arrêté de me comporter comme un bon fils.

Après tout, je n'allais pas rester là à rien faire alors que lui ne voulait que de me détruire, oh ça non.

Sauf que tout a empiré lorsque, une an plus tard, il a été élu comme étant le "Roi des Anges gardiens". Combien de fois ai-je tenté de détruire sa carrière ?

Tellement que je ne m'en souvenais plus. Au début, je faisais ça par pur vengeance, mais j'ai vite changé d'avis en voyant le traitement de faveur qu'il faisait aux anges, réduisant les humains comme étant des êtres nuisibles pour notre peuple. Évidemment que tout le monde n'était pas du même avis que lui, mais les opposants étaient désormais en cellules, pour avoir osé contredire le "Roi".

Je venais de quitter le palais de mon père, volant vers les grandes galeries. Ces dernières se trouvaient dans un grand temple isolé, accueillant des anges chaque jours.

En réalité, ce qu'on appelait les "grandes galeries" n'étaient en fait que de grands miroirs, dans lequel nous pouvons voir notre humain à partir de la vitre.

C'était fort ingénieux, et cela nous servait beaucoup. Car sans ça, seul notre instinct pouvait nous dire si notre humain était en difficulté.

Effectivement, nous étions attachés à un humain dès notre naissance, ce qui nous liait en quelque sorte. Lui, ne nous connaissait pas, il ne savait même pas que des créature comme nous existaient.

Cela ne m'enchantais guère de cacher une telle chose, mais c'était la loi, enfin, jusqu'à ce que l'on se montre. Dans mon cas, je devais bientôt expliquer à Park Jimin qui j'étais, et pourquoi il me voyait. J'étais sûr et certain qu'il ne me croirait pas dès le début, ce qui semblait plausible, mais quelque chose ne faisait que s'accroitre dans mon ventre, m'affirmant le contraire.

Pour faire court, nous pouvions tout apercevoir dans ces glaces, ce qu'ils faisaient, où ils se trouvaient, avec qui ils parlaient . . . C'était vraiment quelque chose d'assez utile.

Mais comme je l'ai dit plus tôt, nous étions connectés avec nos humains, donc nous étions capable de déterminer leurs émotions, ce qui nous permettait de savoir ce qu'ils ressentaient sans les voir.

Ça aussi, c'était très pratique. Mais certains sentiments sont semblables à d'autres, portant à confusion.

Je déposai délicatement mes pieds nu sur le sol, laissant tomber ma tunique blanche et confortablement douce au même endroit. Cette dernière m'arrivait jusqu'aux genoux, mais une sorte de tissu retombait derrière moi, jusqu'au sol. C'était doux, magnifique, confortable et brillant. La couleur était d'un blanc aveuglément beau alors que nos peaux étaient foncés.

En effet, tous les anges possédaient une peau basané, légèrement bronzé ou mat. Sauf moi, j'étais la petite exception. Ma peau était d'un blanc, semblable à de la porcelaine.

Elle était si douce que l'on pouvait la confondre à du coton. J'étais né ainsi, avec la peau si claire. Pendant bien des années, je m'étais fait aucun amis à cause de ça, jusqu'à ce que je ne rencontre le gardien des galeries. Son sourire était époustouflant, rayonnant, miraculeux, magnifiquement beau, illumineux. Il était le symbole de la grace absolu.

Quiconque était triste, passait un rendez-vous avec mon ami et ressortait du temple avec le sourire jusqu'aux lèvres. Il était génial, un vrai gentleman.

C'était d'ailleurs lui, qui m'a aidé à sortir de cet enfer lorsque mon premier humain fut décédé.

Cela remontait lors de ma naissance. Comme je vous l'ait dit, j'ai connu Jimin à l'âge de deux ans, or, il n'était que mon deuxième humain. En vérité, mon premier humain se nommait Kim Taehyung,

il était décédé à cause d'un accident qui n'avait pas lieu d'être. Pendant longtemps, je me suis remis en question sur le pourquoi de ce désastre.

D'ailleurs, à cause de cela, mes ailes se sont fragilisées. Oui, lorsque quelque chose d'affreux comme ceci se passe, nos ailes se fragilisent.

Mais si quelque chose de semblable se repasse par la suite, nous perdons toutes nos plumes, puis nos ailes également. Elle se déchirent de notre peau en même temps que la vie de l'humain se brise.

A cause de cela, mes ailes à moi, étaient de couleur grise, alors que celles des autres anges autour de moi étaient blanches. C'était normal, ça permettait de nous différencier les uns des autres.

Par contre, vous allez sûrement vous demander ce que font des anges sans ailes une fois qu'ils l'ont perdus. En toute honnêteté, personne n'était au courant de rien.

Tous les anges ayant perdu leurs ailes se sont volatilisés du jour au lendemain, personne ne les avait vu, ils avaient disparu.

Au début, ça inquiétait tout le monde, étant donner qu'un ange ne pouvait disparaitre ainsi, mais mon père leur a fait vite comprendre qu'il ne fallait pas se mêler des affaires "confidenciels ".

Donc, nous n'en savions absolument rien.

Les portes grises devant moi s'ouvrirent dans un léger grincement, avant que je n'entre dans le grand temple. Émerveillé , je regardais partout autour de moi, comme si c'était la première fois que j'y entrais, alors que j'y allais tout les jours pour prendre soin de Jimin à distance. Mes yeux se posèrent sur de magnifiques cadres, servant à décorer le fade mur de couleur blanc. D'innombrables variétés de fleurs étaient peintes dans différentes peintures à l'eau. Des centaines et des centaines de cadres jonchaient les murs, pourtant, cela restait d'une incroyable beauté. Ma voix s'étaient brisé à l'intérieur de ma gorge, comme si elle avait disparu lorsque j'étais entré dans ce temple.

Des tapis rouges tamissaient le sol, si bien que l'on ne pouvait guère deviné la couleur de ce dernier, tant nos yeux n'étaient pas aptent à voir à travers.

« Hey Yoongi ! » s'exclama une voix derrière moi. Je me retournai alors, prenant bien sûr mon temps de regarder les tableaux de fleurs, avant de croiser le regard de mon ami.

« Hey Hoseok ! » je m'approchai de lui et nous nous fîmes une accolade, alors qu'il riait aux éclats. Son rire était d'ailleurs contagieux, si bien que je dû mettre ma main devant ma bouche, empêchant quiconque de voir mes dents. Il me regardait dans les yeux, j'avais même l'impression qu'il songeait mon âme, alors que son sourire ne partit point, au contraire.

Il s'embellissait de plus belle.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Toi qui viens toujours aux alentours de dix-huit heures, c'est étonnant de ta part d'arriver deux heures en avance . . . » ses sourcils se fronçèrent alors que j'arquais l'un des miens.

« Tu me stalkes maintenant ? » je lui demandai en arborant un fin sourire narquois, pendant qu'il commençait à bouger dans tous les sens, sûrement perturbé par mes dires. « Relaxe. J'ai dis ça pour plaisenter » je ne pus laisser passer un énième rire lorsque je vis sa mine faussement outrée, avant que l'on explose de rire à l'unisson. « Pour répondre à ta question, je suis venu assez tôt pour échapper à mon paternel » il se tût alors que je continuai. « On a encore eu un accrochage. Fin, c'est plutôt lui le fautif dans l'histoire, du coup.

- Attend. »il lia nos mains ensemble avant de m'emmener dans son bureau à l'étage. Nous montions d'abord les escaliers dans le plus grand des silences, malgré le fait que l'on pouvait entendre distinctement le petit brouhaha que produisaient les autres anges. Ensuite, une fois arriver en haut, nous devions franchir un long couloir, dont les murs étaient vierges de tous tableaux. Le sol était d'un gris bizarre, si bien que je me demandais comment était-ce possible d'avoir créer une couleur aussi moche que celle-ci.

Arrivés devant une porte, il la dévérouilla et nous entrâmes tous les deux à l'intérieur. Ma bouche s'ouvrit en un "O" silencieux, tandis qu'il me fit signe de m'asseoir.

Ce n'était pas la première fois que je venais dans son bureau, non. Pourtant, j'avais toujours l'impression de revisiter le temple, c'était incroyable comme sensation.

« Bon, maintenant, tu vas me dire ce qu'il s'est passé avec ton padre que l'on puisse en discuter » il me questionna tout en ajoutant le mot "père" en espagnol. Il adorait cette langue, si bien qu'il l'a parlait couramment. En réalité, son humain parlait cette langue en plus de sa langue natal, car ses parents vivaient là-bas, autrefois.

Son humain à Hoseok, se nommait Jeon Jeong-guk, et il l'avait rencontré il y a, à peu près trois ans de cela. Hoseok était plus jeune que moi de seulement un ans, mais ça n'empêchait pas le fait qu'il avait rencontré son humain avant que je ne l'ai fait avec le mien. Pourtant, je n'étais pas jaloux, loin de là, mais j'espèrais avoir une bonne relation avec Jimin, car j'avais vécu avec lui pendant dix-sept ans. Certes, il n'en savait rien, mais moi oui, alors c'était le principal.

« Il m'a réprimandé parce que je me suis montré à mon humain. Je l'ai sauvé de quelque chose qui aurait pu le tuer quelques jours, semaines, mois au bien années plus tard. Mais il n'est pas du même avis que moi, et pense que je n'aurai pas dû faire ça maintenant. Ce serait apparemment irréfléchie et immature de faire cela à mon âge. Mais si je ne l'avais pas fait, personne ne saurait ce qu'il lui serait arrivé ! Alors pour moi, je pense avoir bien fait.

- Hum » il glissa sur son fauteuil, face au bureau, donc face à moi, en me toisant. « D'après moi, je pense que tu as bien fait. Peut-importe que qu'il s'est passé, du moment que cela aurait pu lui faire manger du noir. Ce n'était pas irréfléchie ni immature, au contraire. Tu as fait preuve de courage pour te montrer devant lui, alors il ne devrait pas dire cela à ton égard. Je comprend qu'il t'en veuille pour quelque chose dont lui seul est le fautif, ce qui est assez déroutant, mais il ne devrait pas pousser le boucher trop loin » je me mis à pouffer discrètement, sauf qu'il m'avait vu. Il me lança un regard intérrogateur avant que je ne lance, d'une voix mi-amusé, mi-sérieuse.

« Il ne faut pas pousser mémé dans les ortilles ! » nous nous esclafâmes face à mes dires.

« Alala, cette phrase me tue. Je ne sais vraiment pas comment les humains sont capables d'inventer de telles perles.

- C'est le cas de le dire.

- En tout cas, bravo à toi » il me souria chaleureusement avant de poursuivre. « Vraiment, ne l'écoute pas. Moi, je suis fier de toi et de ce que tu viens de faire, alors ne prend pas ses mots trop à coeur, ils n'en valent pas la peine » il vint attraper l'une de mes mains se trouvant sur son bureau avant de les lier entres-elles. Il passa délicatement son pouce sur le haut de la mienne en me regardant avec des yeux sombres. « Tu es toi alors ne change pas pour quelqu'un d'autre, ni pour personne. Tu es unique, Yoongi, alors n'écoute pas tous ces gens. Dis toi que moi, je suis là pour te protéger, pour assurer tes arrières » je détournais le regard avant de relâcher sa main, sans même voir sa mine attristé de ce soudain refus de contact physique. « Oh mon aile ! Que s'est-il passé !? »il accouru à mes côté avant de regarder mon visage. Il me fixait intensément, alors que je fronçais les sourcils, ne comprenant pas le pourquoi de tout ce raffut. « T-ta p-pomette ! » s'écria-t-il en déposant l'une de ses mains sur ma joue droite, me laissant me crisper face à ce contact si soudain. J'écarquillais les yeux alors que je repoussai délicatement ses doigts de ma peau endolori.

« Je me suis battu pour sauver Jimin, le type a tenté de l'agresser sexuellement » fis-je d'une voix anormalement monotone.


**

« Ta pommette va mieux ?

- Oui, oui, ne t'en fais pas. Je n'ai presque plus mal.

- Ne me mens pas. Tu t'es fais ça hier soir, alors se serait logique de ressentir la douleur » me contredit Jimin, avec un air faussement fâché sur le visage.

Il était dix-neuf heures alors que je me trouvai en compagnie de mon humain, chez lui, alors qu'il me "soignait" comme il le disait si bien.

Son rêve était de devenir médecin, alors il me portait comme cobaye. Cela ne me déplaisait pas, au contraire. J'adorai la tournure que prenait notre relation, et j'espèrais que l'on puisse un jour devenir de bons amis, lui et moi.

« Hyung » instinctivement, ma tête se releva d'elle même, tandis que mes sourcils se fronçèrent. De l'inquiétude trahissait mes traits, car dans les yeux de Jimin étaient vitreux.

A ce moment précis je ne pouvais guère comprendre ce qu'il se passait, pourtant, j'aurai dû m'en douter. « Je ne sais pas ce qu'il se passe. » chuchota-t-il en s'approchant de moi.

Ses mains vinrent prendre place sur mes épaules alors qu'il s'était assis sur mes jambes, sur le lit. Nous nous regardâmes droit dans les yeux, ne quémendant rien de plus que ce simple contact.

« Je . . . Tu es si beau, Hyung » sa tête se pencha légèrement sur le côté alors que cette dernière s'approchait de moi. Son visage ne se trouvait désormais qu'à quelques centimètres du mien. Son regard dévia vers le bas de mon visage, alors que je fis la même chose, par pur automatisme. « Penses-tu que le coup de foudre existe ? » il s'approcha encore un peu plus, de sorte à ce que nos lèvres ne s'éffleurent juste. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, mais je ne voulai juste pas réfléchir, faire ce que mon coeur me dictait de faire.

« Oui » rauque et basse fut ma voix. Aucun bégaiement n'était venu s'emparer d'elle, et je me sentais si bien en cet instant.

« Penses-tu l'avoir trouvé ?

- Oui » ses yeux vinrent s'encrer dans les miens alors que son regard redescendit vers l'endroit qu'il regardait déjà tout à l'heure.

Mes orbes le fixèrent intensément avant de descendre vers ses deux croissants de chairs. Elles m'appelaient. Elles étaient d'un rose pâle, semblable à une pétale de fleur telle une rose naissante.

Pulpeuses était le déterminant qualifiant ce à quoi elles ressemblaient.

« Moi aussi » puis, sans rien de plus, nos lèvres se scellèrent en même temps que nos coeurs battaient à l'unisson dans notre poitrine, si bien que je me demandai s'ils n'allaient pas exploser, tant les secousses étaient fortes. Mes oreilles se mirent à grésiller alors que nos bouches se touchèrent, se frolèrent, se rencontrèrent tout aussi lentement, afin de profiter au maximum du tendre moment que nous avions. Tout se bousculait dans mon esprit. Je pouvais enfin mettre un mot sur mes sentiments.

Le fait que depuis sa naissance, je le regardai continuellement, sans faire de pauses. Le fait de le trouver magnifiquement beau, de l'idolatrer devant mon amis Hoseok, ou devant bien d'autres anges.

Pourquoi ne m'en étais-je tout simplement pas rendu compte avant ? Pourquoi fallait-il un geste aussi peu anodin pour que je prenne enfin conscience de mes sentiments ?

« Je crois que je t'aime bien, Hyung » me fit-il une fois que nos lèvres se séparèrent. J'ouvris lentement mes yeux afin de le regarder. Je le trouvai encore plus beau à l'instant même.

Ses lèvres pulpeuses à souhait, étaient légèrement plus rosées que précédemment. Ses yeux luisèrent de bonheur, et d'une autre chose que je pouvais très peu discerné comme étant du . . . Désir ?

« Je crois que je t'aime bien aussi » son sourire s'était élargit lorsque j'avais prononcé cette phrase.

« Ce n'est pas arrivé un peu trop vite ? Je veux dire, on ne se connait que depuis hier soir . . . » je lachais un petit soupire. Soupire qui ne passa pas inaperçu à ses oreilles. « Qu'est-ce qu'il y a ? »me demanda-t-il en fronçant les sourcils.

« Disons que je ne te connais pas que depuis hier soir » fis-je alors, déterminé à lui dire la vérité. Après tout, l'humain était censé le savoir une fois que son ange s'était manifesté.

Il s'éloigna soudainement de moi, croisant ses bras sur son torse.

« Tu as demandé à ce gars de m'agresser dans le simple but de pouvoir me parler ? » son timbre de voix était colérique, comme s'il m'accusait d'avoir fait une chose aussi atroce que celle-ci.

« Quoi ? Non ! Bien sûr que non !

- Alors quoi ? Depuis quand me connais-tu ?

- Depuis ta naissance, Jimin-ah » ses yeux s'agrandirent face au choc que je venais de lui infliger. « Je vais devoir tout te raconter dans les moindres détails. Tu ne dois pas me couper, même si ce que je vais te raconter semble impossible à imaginer. D'accord ? » il hocha frénétiquement de la tête avant que je ne poursuive. « Je te connais depuis que j'ai deux ans. Tu es mon humain attitré.

- Attend, quoi ? Ton, quoi ?

- Je suis ton ange gardien, Jimin-ah » il me regarda avec des yeux semblables à des billes. « Je sais que tout cela semble complètement stupide, mais c'est la vérité. Lorsque nous naissons, on nous attribue un humain dont nous devons protéger. Moi, Min Yoongi, t'ai eu comme humain à l'âge de deux ans. Je vis dans le ciel, avec mon peuple, les autres anges.

- Attend. C'est complètement absurde ! Tu aurais pu trouver une blague beaucoup plus crédible, Hyung.

- Je peux te prouver que ce que je te dis n'est rien d'autre que la vérité » il me songea, voyant ma détermination. « Ta cicatrice au front, tu te l'es faite à cinq ans, en tombant des escaliers. . . A douze ans, tu t'es cassé la jambe en ayant essayé de reproduire la même figure de skate que l'un de tes amis, nommé Namjoon. D'ailleurs, Namjoon est en couple avec un fameux Seok-Jin. Tu as mis du temps avant de te faire à cette idée de deux garçons en couple, car tu étais jeune. Tu as également un jeune cousin nommé Jeong-guk, qui est l'humain de mon meilleur ami, Jung Hoseok. Ce Jeong-guk, avait un faux jumeaux, nommé Taehyung, sauf qu'il est mort un peu après ses deux ans . . .

- Comment sais-tu cela ! La famille n'a jamais parlé de ça à qui que ce soit, même Jeong-guk n'en parle jamais ! »il se leva de son lit en me toisant, les sourcils froncés de colère, mais aussi d'incompréhension.

« Jeon Taehyung était mon tout premier humain, avant toi » expliquais-je en baissant la tête vers le bas. Ma voix s'était faite basse vers la fin de ma phrase, démontrant ma douleur. Certes cela s'était passé il y a dix-sept ans, mais la douleur n'en était pas moins douloureuse encore en ce moment. « A cause d'un moment d'inattention, il a déboulé les escaliers et s'est fracassé le crâne en tombant. Cette chute lui a été fatale » ma voix commença a trembler alors qu'il s'était accroupis, remarquant mes yeux embués de larmes, prêtes à rouler sur mes joues à tout moment. « Tout ça c'est de ma faute, il est mort car j'étais trop attentif à regarder un ballon se faire éclater. Ce jour-là, ils fêtaient l'anniversaire de l'un de leurs amis, Bang Christopher Chan. Moi j'étais dans le temple, un endroit où l'on peux vous surveiller d'en haut, tout en regardant une glace. Celle qui nous permet de vous voir au travers. Si je n'avais pas eu ce moment d'inattention, il serait toujours en vie, et mes ailes ne seraient pas devenues grises. Comme tu les sais, les anges ont des ailes blanches. Pourtant, il existe des anges ayant des ailes grises, dans mon cas. J'ai laissé mourir mon humain, première faute. Alors mes ailes se sont fragilisées »

**

« Hoseok ! As-tu vu mon père, par hasard ? » lui demandais-je en me dirigeant vers les grandes galerie.

En réalité, j'avais pensé que Jimin, ne serait pas compréhensible, pourtant, il m'avait cru. Il avait bu chaque mots sortant de ma bouche.

J'ai été si étonné qu'il me croit aussi vite que je l'avais pris dans mes bras. Je ne m'attendais pas à une réaction comme la sienne.

« Euh . . . Tu n'es pas censé être avec lui ? » me demanda-t-il lorsque je m'arrêtai en face de lui.

« Pardon ? Non, je viens de rentrer de sur terre il y a tout juste un quart d'heure.

- Il est partit des galeries il y a tout juste un quart d'heure, Yoongi.

- Oh. Il est allé voir son humain ? » ma voix se fit plus basse, comme si j'avais peur de sa prochaine réaction.

« Non, le tien » mes yeux se relevèrent d'un coup, brusquement, alors que je me rendis compte des informations. « Il avait l'air en colère. Il me semble l'avoir aperçu prendre le tunnel pour descendre sur terre, je crois . . .

- Merci Hoseok ! J'y vais, on se revois plus tard !

- Non mais att - » je ne lui laissai même pas le temps de finir sa phrase que j'étais partis, volant le plus rapidement possible vers les grandes galeries. Je me rendis compte à cet instant, que je ne ressentais plus les sentiments de Jimin, ce qui ne fit qu'accroître le sentiment de terreur dans mon organisme.

Sauf que celui-ci s'enfuit bien aussi vite lorsque je vis Jimin en parfaite santé, à travers la vitre.

Un léger souffle sortit de mes lèvres alors que je fis demi-tour, retrouvant rapidement Hoseok.

« Excuse moi. Je voudrai savoir, pourquoi est-ce que je ne ressens plus les émotions de mon humain ?

- As-tu été en contact proche avec lui ?

- On . . . On s'est embrassés.

- PARDON !!? » il hurla dès que j'eus finis ma phrase. « Merde, merde, merde. Tu n'aurais pas dû » il tourna en rond autour de moi, faisant les cent pas tout en me songeant d'un oeil mauvais « Tu ne peux désormais plus ressentir ses émotions car vous vous êtes embrassés. C'est à dire que s'il est en danger, tu ne le sauras qu'au travers du miroir »

Ma mâchoire se contracta subitement alors que je me mis à sauter, battant des ailes rapidement afin d'évacuer ce bâtiment. Hoseok ne faisait que de m'appeler désespérément, mais je ne m'arrêtai pas pour autant. Je devais voir mon père, c'était urgent. Il fallait qu'il m'explique le pourquoi de sa soudaine venue au temple, et le fait qu'il ai longuement regardé Jimin au travers de MON miroir. Puis, pourquoi était-il allé sur terre ? Cela n'avait aucun sens !

Mon père n'y avait plus posé les pieds depuis presque deux ans, alors pourquoi maintenant ? Ces questions fusèrent dans mon esprits, aussi vite que mes ailes battaient l'air, me menant droit vers le château de mon géniteur. Finalement, au bout de dix minutes où je ne cessai de me questionner à ce sujet, mes pieds se déposèrent sur le sol dans un grand fracas, me faisant peur moi-même. J'ouvris brusquement les portes du château, enfin, c'était plutôt un manoir. Peur importe. Je ne pris même pas le temps de regarder les différents portraits de ma mère sur le mur, que je courrai presque dans les escaliers. J'empreintais les couloirs presque en courant, tandis que j'aperçus la porte du bureau de mon père, entre-ouverte.

Je ne pris même pas le temps de comprendre que je l'ouvris, la faisant claquer contre le mur dans un grand fracas, faisant sursauter l'homme assis à son bureau.

« Que me vaux l'honneur de ta présen -

- Qu'est-ce que tu as fait !? » hurlais-je en m'approchant dangereusement de lui, frappant violemment mes poings contre le bois de son bureau.

« De quoi parles-tu, fils ? » il fronça ses sourcils tout en arborant un fin rictus aux lèvres, que j'aperçus rapidement.

« Pourquoi étais-tu au temple ?! Pourquoi as-tu regardé MON miroir ? Tu voulais espionner Jimin, c'est ça !? Pourquoi es-tu allé sur terre ? Tu n'y as plus posé les pieds depuis une éternité, alors pourquoi maintenant !? » m'écriais-je en le regardant avec des yeux noirs. J'étais vraiment agacé par sa façon de tourner autour du pot sans me daigner répondre à ma première question.

« Je vais réaliser ton rêve, Yoongi » mes sourcils se fronçèrent alors que mon visage palit sous ses dires. Comment pouvait-il se souvenir de mon rêve ? Il datait de bien avant le décès de ma génitrice.

Serait-il possible qu'il ne se fiche pas de moi depuis tout ce temps ?

« Quel rêve ? » demandai-je d'une petite voix, retirant mes points de son bureau de travail.

« Celui de devenir un terrien.

- Hein ?!

- Tes ailes » me fit-il savoir. « Elle sont devenues très fragiles au fil dut temps. Alors si elles disparaissent, tu pourras rester sur terre pour le restant de tes jours » cette fois-ci j'étais apeuré de lui. Je me mis à reculer face à ses dires, d'autant plus horrible que lui-même.

« Tu sais très bien ce que cela voudrait dire.

- Oui. C'est pour cela que je t'ai aidé.

- Quoi ?!

- Regarde » il m'intima de m'approcher, ce que je fis avec réticense.

J'étais encore sous le choc de ses paroles, et je n'étais sûrement pas prêt à voir ce qu'il souhaitait tant me montrer.

Pourtant, la partie curieuse de mon être me fit m'approcher plus rapidement, jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de la chaise de mon géniteur.

D'ailleurs, ce dernier me tendis un petit miroir, que je pris entre mes mains tremblantes. Mais ce n'était rien comparé à ce que mes yeux voyaient à travers ce bout de verre.

Ces derniers s'écarquillèrent d'horreur alors que l'objet glissa de mes doigts pour venir se briser sur le sol. Un morceau de verre vint se frayer un chemin à l'intérieur de mon genou, mais la douleur physique n'était que minime comparé à celle mentale. Sous les yeux écarquillés de mon père, j'ouvris rapidement sa fenêtre et m'élançais dans le vide à toute allure.

Mes ailes battaient rapidement, me faisant dépasser la limite de vitesse dans les airs, mais je m'en fichais royalement. Il fallait à tout prix que je retourne sur terre, et que je protège Jimin avant qu'il ne soit trop tard. J'avais peur que ce que j'avais vu dans ce miroir ne soit que le fruit de la vérité, de ce qu'il se passait à ce moment précis.

J'aurais souhaité que ceci ne soit qu'un mensonge de la part du "Roi des anges".

Si seulement.

Je vis, au loin, le portail nous servant à rejoindre la terre, alors que je ralentissais ma vitesse de vol et posais mes pieds sur l'herbe encore fraîche du jardin.

Sans plus tarder, je me mis à courir de toutes mes forces vers les grilles en métal qui séparait le royaume des anges avec les terriens, avant de le franchir.

Je le fermai rapidement derrière moi, et vins ouvrir l'une des armoires encore ouverte, car l'heure des visites sur terre expirait dans peu de temps.

Je refermais la porte du meuble et reculais doucement, afin de ne pas me cogner contre le bois dur de celui-ci. Une lumière rouge vint aveuglé ma vue, si bien que je fus contraint à clore mes paupières le temps d'arriver là où je le souhaitais. Je me mis alors à penser fortement à la maison de Jimin, plus précisément, sa salle de bain.

Entre temps, mes ailes se mirent soudainement à me tirailler, légèrement, mais la douleur était quand même là.

C'était maintenant ou jamais.

Soit je le sauvais, soit il mourrait, ce que je refusais.

Certes c'était vrai, j'aurais voulu devenir un terrien, mais échanger la vie de quelqu'un pour en échange vivre au dessous ne m'attirait guère.

J'ouvris brusquement mes paupières lorsque j'entendis du bruit autour de moi. Je tournais ma tête vers ce dernier et aperçu avec horreur, la scène se produisant sous mes yeux.

La douche de sa salle de bain était complètement fermée, ne pouvant rien laisser en sortir, ainsi qu'entrer. L'eau coulait abondamment alors que le siphon semblait boucher, vu les litres d'eau qui montaient sans s'arrêter. Pourtant cela aurait pu m'écœurer, mais ce ne fut point le cas. Au contraire, ça ne me faisait vraiment rien.

Si on omettait le fait qu'une touffe de cheveux ressortait de l'eau, calant le haut de son visage à l'extérieur, afin de ne pas se noyer.

Mes yeux s'écarquillèrent - cette fois-ci d'horreur - car ces cheveux en question étaient de couleur orange.

Mon souffle se bloqua dans ma cage thoracique alors que l'on distinguait très clairement les sons étouffés qu'éméttait mon humain.

Je me rapprochais brusquement et vint coller mes doigts contre la vitre.

« Jimin ! C'est moi, Yoongi ! Je vais t'aider, d'accord ? N'aie pas peur, je vais trouver une solution » je disais cela tout en lui souriant tendrement, tentant vênement de cacher me peur par cet acte. Mon humain tourna brusquement le visage, mais ne me vit pas d'en haut, alors il plongea afin de m'apercevoir.

Ce dernier écarquilla ses beaux yeux bruns en me voyant, me montrant clairement quelque chose de son doigt, se trouvant derrière moi.

Je tournais alors rapidement la tête vers l'arrière et fus tout aussi surpris que lui en voyant mes ailes grises dans mon dos.

Une boule se forma dans ma gorge alors que mes yeux s'embuèrent face au choc de la constatation que je venais d'avoir. Cela ne m'était arrivé que deux fois dans ma vie, de voir mes ailes sur terre.

Cela ne signifiait qu'une seule chose, mais je ne voulais pas m'avouer vaincu, non.

Je reculais alors rapidement, réfléchissant à un plan pour le sauver. Me voyant reculer si subitement, Jimin vint taper ses petites mains contre la vitre, comme pour me faire comprendre de ne pas partir, de le sauver. Je lui fis comprendre qu'il devait pas dessus tout, respirer convenablement, alors il sortit sa tête de l'eau.

Mon expression se tordit d'avantage en une grimace lorsqu'il sortit sa tête hors de l'eau, alors que celle-ci ne cessait de monter. Elle se trouvait désormais au dessus de ses épaules.

Je fermai fort mes paupières, canalisant toute mon énergie sur mes pouvoirs. Cependant, je rouvris mes yeux et lui demandai :

« Tu as essayé de couper l'eau ?

- Oui, je n'ai fais que ça lorsque la douche s'est refermé d'elle-même, et que l'eau montait » me fit-il en regardant le plafond.

« Tu as essayé de déboucher le siphon ? Peut-être qu'il faut juste -

- J'ai tout essayé, Yoongi, mais rien ne marche » ma vue se brouilla soudainement alors qu'une vive douleur se fit ressentir au niveau de mes omoplates, me faisant gémir de douleur.

« Qu'est-ce qu'il y a !?

- Je - Rien, ce sont mes ailes qui me font mal, c'est tout » mentis-je en apportant ma main gauche contre mon omoplate droite, me laissant grimacer face aux tiraillements que je ressentais.

Mes paupières se fermèrent pour la énième fois alors que l'eau monta plus rapidement. Une sueur froide coula le long de mon dos alors que je me concentrais sur mon objectif.

« Yoongi » je lui fis non de la tête, ne voulant guère écouter ce qu'il souhaitait me dire, car je savais très clairement qu'il tentais de me faire ses adieux. « Non, écoute moi - » il toussa après avoir avalé de travers, une gorgée d'eau. « Tu es la seule personne qui m'apprécie pour ce que je suis, et pas pour ce que j'étais. Avant, seule ma mère comptait pour moi, maintenant, tu fais partie de mon coeur avec elle. Je t'apprécie beaucoup, Hyung, plus que tu ne le crois. Je n'ai jamais ressentis ça envers une personne, encore moins aussi rapidement. Peut-être est-ce le coup de foudre ? Je n'en sais rien. Je veux juste que tu sache que - »mes yeux se rouvrirent lorsque je n'entendais pas la fin de sa phrase, voyant son visage se trouvait désormais sous l'eau.

Je visualisais le siphon de la douche et, avec lenteur, déposai mes deux mains au sol, tout en mimant l'action.

Retirer le siphon.

Déboucher la douche.

Retirer le siphon.

Déboucher la douche.

Retirer le siphon.

Déboucher la douche.

Retirer le siphon.

Déboucher la dou -

« Ah !!! » criai-je alors que les yeux de Jimin s'encrèrent dans les miens. J'y vis de l'amour, de la peur mais aussi, de la joie. Pour ma part, j'avais juste profondément peur qu'il ne me laisse seul. Je pense que c'était ça, ma plus grande peur : la solitude. Pourtant, je ne voulais pas lui retirer la vie à cause de moi.

Car c'était pour moi, que mon père était entrain de le tuer, nous brisant tout les deux à petit feu. « Je t'aime Jimin, je t'aime, tu m'entends ! » criai-je, affolé de la tournure des évènements.

Un fin sourire vint orner ses belles lèvres pulpeuses, que j'ai eu le temps de gouter - par la même occasion.

Ses paupières se scellèrent lentement alors que son corps se cogna légèrement contre le sol de la douche. « Non, non, non ! Reste, je t'en supplie, reste ! Papa !! » hurlais-je à m'en faire déchirer les tympans. « Je t'en supplie, libère-le ! Je ne souhaite pas devenir comme eux de cette façon, pas en ôtant la vie de qui que ce soit ! » pleurnichais-je alors que la main de mon humain - jusqu'alors collée contre la vitre - vint glisser tout le long, avant de revenir vers son propre corps. Soudainement, l'eau de la douche se coupa et toute cette eau vint s'échapper de cette dernière, alors que je me précipitais vers l'intérieur. Alors c'était bon, j'allais pouvoir le sauver !

Je m'étais alors accroupi, pressant son corps contre le mien dans des gestes désespérés. Je remerciais d'ailleurs le ciel ainsi que tous les anges m'ayant entendu supplier mon géniteur, car je savais que nombreux furent ceux qui me regardaient dans les grandes galeries, au travers de mon miroir. Je tenais le visage de Jimin en coupe, lui souriant alors que lui, ne bougeait plus.

Soudainement apeuré, j'apportais mon oreille à son torse, essayant d'écouter le rythme anormalement lent de son coeur contre sa cage thoracique.

Mais c'était trop tard.

Ce fut lors de son dernier battement, que mes ailes se déchirèrent, me faisant crier d'agonie mais aussi de tristesse.

Et ce fut à ce moment précis, que je regrettais de l'avoir rencontré.

                                                                                







**

Je ne suis vraiment pas convaincu 🤨. J'ai écrit cette histoire pendant le premier confinement, donc mon style d'écriture a évolué. J'ai longuement hésité avant d'enfin, me permettre d'écrire cette note. Pas que je ne voulais pas publier cette histoire. Non. Au contraire. J'avais juste peur de le faire et de recevoir des retours négatifs. On peut se l'avouer, la relation qu'entretiennent Jimin et Yoongi va un peu vite, surtout pour la scène du bisou. Mais j'avais vu le fondement de l'histoire ainsi et je ne voulais pas tout changer, encore moi étirer cette histoire. Elle est déjà assez longue comme ça même si, je vous l'avoue, mes prochains OS feront au moins le double de celle-ci.

Bon, je ne vais pas trop m'attarder là dessus. Je tiens à te remercier. Toi, derrière ton écran qui a lu cette histoire entièrement. Qui, peut-être, a réussi à ressentir beaucoup d'émotions lors de ta lecture. Je te remercie d'avoir aimé, ou pas, mon travail.de l'avoir commenté ou juste lu.

Merci infiniment et au plaisir de vous revoir sur un autre projet !

Azalee ⚡️

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