9. Epuisée

Après cette première journée, je suis rentrée lessivée à l'hôtel. Je n'ai qu'une idée en tête : aller prendre un bon bain et me coucher rapidement. Toutefois, alors que je traverse le hall en direction de l'ascenseur, je suis brutalement stoppée par une main qui me saisit le bras.

Sakura ! - me dit cette voix suave que je ne connais que trop bien. Où comptes-tu aller comme ça ?!? Allez, reviens à la maison. Tu sais bien que je t'aime et toi aussi tu m'aimes.

Je me dégage rapidement de cette étreinte pour faire face à mon interlocuteur :

Qu'est-ce que tu fais là Sasuke ?!?  - plus irritée que ravie de le voir devant moi.

Je viens te ramener à la maison ma belle !! Tu sais bien que j'ai besoin de toi !! Tout comme toi tu as besoin de moi !! Allez, cesse tes enfantillages et rentrons. De toute façon j'ai déjà payé ta chambre et tes affaires sont déjà dans la voiture !

Je le fusille du regard tout en haussant le ton : tu as fait quoi ?!?

Chuuut Sakura !! Je n'aime pas que tu donnes en spectacle !! Rentrons nous devons parler !!

Non !! Nous n'avons rien à nous dire !! Rends-moi mes affaires et laisse moi tranquille !! C'est fini nous deux !! Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?!?

Arrête ça tout de suite. J'ai dit on rentre tu me suis et c'est tout !! Rétorque-t-il plus vivement.

Voyant le personnel de l'hôtel venir à notre rencontre je soupire et décide de suivre à contre-coeur Sasuke jusqu'à l'extérieur. Je fouille dans mon portefeuille et sors quelques billets.

Devant sa voiture, le chauffeur nous attend et il me sourit timidement. Je le lui rends et prends le ton le plus dur par la suite :

Kiba veuillez descendre mes affaires du coffre s'il vous plaît .

L'homme me regarde et alterne avec son patron qui me fusille à son tour :

Kiba !! Laissez les affaires de Sakura à l'intérieur !! Sakura qu'est-ce que tu fais ?!?

Tu ne veux pas que je me donne en spectacle alors voilà !! Tiens je te rembourse ce que tu viens de payer. Maintenant je veux mes affaires et aller me reprendre une chambre d'hôtel ! Je suis fatiguée et je veux aller me reposer. Kiba mes affaires je vous prie !!

L'employé s'exécute et sort ma valise du coffre. Sasuke tente de m'en empêcher mais je lui assène une gifle bien cinglante.

C'est fini Sasuke !! Je ne reviendrai pas !! Laisse moi tranquille !!

Je suis moi-même surprise de mon propre geste, tout autant que l'Uchiha qui pourrait me tuer rien qu'avec ses yeux qui se sont encore plus assombris si cela était scientifiquement possible. Il tourne les talons et monte dans la voiture. Kiba son chauffeur hésite un instant mais regagne immédiatement son poste avant de subir la colère de son patron. La voiture démarre en trombe et disparaît dans la nuit.

Je souffle lourdement et me redirige vers l'hôtel, ma valise à mes côtés.
Le réceptionniste me regarde avec gêne :

Une chambre pour la semaine s'il vous plaît. Et je vous serai reconnaissante de vous abstenir d'obéir bêtement à quiconque se présenterait ici en affirmant être une de mes connaissances !!

Pardonnez-nous Mlle Haruno. Mais Mr Uchiha nous a menacé de nous faire renvoyer si nous n'exécutions  pas ses ordres ... veuillez nous excuser, il nous a affirmé que vous étiez sa fiancée ... nous avons donc jugé ....

VOUS AVEZ JUGÉ QUOI ??? - hurlé-je à bout de nerfs !!! LA RÉSERVATION ÉTAIT AU NOM DE SAKURA HARUNO !!! HARUNO !!' Pas UCHIHA !!!

Mlle !! Calmez-vous s'il vous plaît ... nous pouvons vous proposer en dédommagement de vous offrir le reste de la semaine puisque Mr a payé pour vous .... cela vous convient il ??

En fait, vous savez quoi ? Je préfère m'en aller !! Si un hôtel n'est pas capable de garantir la discrétion de ses clients je préfère m'en aller. Appelez moi un taxi, ça me suffira.

Je quitte le hall et pianote sur mon téléphone pour localiser l'hôtel le plus proche de mon lieu de travail. Pour mon plus grand désespoir, cet hôtel est le seul à proximité... enfin le seul qui correspond à mon budget. Je réfléchis à grande vitesse mais je ne trouve aucune solution. Les autres hôtels sont beaucoup trop loin de la tour de la SNE et cela me coûterait très cher en taxi tous les jours.
Le taxi arrive et je m'excuse pour le dérangement ne sachant pas où aller.

Je marche un peu plus loin vers un parc. Konoha est une ville sûre et les parcs publics sont bien éclairés. Je me pose sur un banc et décide de chercher un logement pour ce soir qui ne sera ni trop cher ni trop loin. Et pour mon plus grand désespoir je n'ai plus qu'à me rabattre sur les hôtels miteux du quartier des plaisirs de Konoha. Mais à 23h passées je n'ai pas trop le choix. Il me faut 20 minutes à pieds pour arriver au Paradis du batifolage . J'imagine que tous les clichés du style y sont réunis : fumée de tabac, prostituées jeunes et moins jeunes, clients alcoolisés ... je souffle bruyamment pour me donner du courage mais j'ai besoin de dormir pour être en forme pour demain. Je vais pour franchir la porte de l'établissement quand je sens une main me serrer le bras. La poigne est ferme mais pas douloureuse.

Sakura ? Mais que faites vous dans un endroit pareil ?!?

Je me crispe en reconnaissant la voix. Qu'ai-je donc fait pour les cumuler depuis hier ?!? Je bouge le bras pour me dégager et surtout me retourner et faire face à la personne que je ne souhaitais pas voir, pas dans ces circonstances et surtout pas après cette journée.

L'homme aux cheveux gris et en épi me regarde avec étonnement et inquiétude. Je soutiens son regard mais je n'ai plus assez d'énergie pour être impassible.

Je me cherche un endroit où dormir pour ce soir. Je ne vois pas où est le mal ?

L'homme me tire un peu plus loin de la devanture de l'hôtel miteux. Je n'ai pas la force de résister et le suis sans peine.

Pourquoi ne l'avez-vous pas dit que vous n'aviez pas d'endroit où loger ?

J'en avais un ... dis-je exaspérée. Mais je n'ai pas eu le temps de m'en charger et je n'ai pas les moyens de me payer du luxe.

Venez ! Ne restons pas là. Ma voiture est par là ... me dit il tout en attrapant ma valise des mains. Je n'ai franchement plus la force ni la dignité de m'opposer. Je le suis simplement, le pas de plus en plus lourd. Les larmes commencent à monter et même là je n'ai plus l'énergie de lutter avec mes propres émotions. Je ne fais même pas attention à la magnifique voiture dans laquelle je monte. Je suis en train de sangloter tout en m'asseyant. Je ne demande même pas où mon supérieur compte m'emmener. Pour le moment je relâche en pression de ces deux jours merdiques que je viens de vivre.

L'homme démarre et respecte mon silence.

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A suivre

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