10. Etonné

Une fois sur la route, je n'ai pas eu le courage de rentrer chez moi. Je ne sais plus quoi faire avec Hanare. Elle qui était si lumineuse, si pleine de vie. Elle n'est plus l'ombre que d'elle même et je ne sais vraiment plus quoi faire pour l'aider. Ma présence l'insupporte. Tout comme mon absence. Je ne le sais que trop bien.

Combien de fois l'ai-je entendue se plaindre à notre gouvernante alors que j'étais là juste dans la pièce à côté de notre propre chambre ?

Monsieur m'a encore laissée seule cette nuit. Anko ? Savez-vous où il était ?

Madame Hanare, monsieur a passé la soirée ici. C'est vous qui l'avez chassé de la chambre. Vous ne vous en souvenez pas ??

Ah oui c'est vrai ... mais il me fait tellement pensé à Tobi ... Tobi aurait eu ....

Et je n'ai clairement pas envie de l'entendre pleurer dans notre lit sans que je puisse faire quoique ce soit pour la consoler. Comment avons-nous pu en arriver à une telle situation ?!?

Nous nous aimons depuis tant d'années que j'ai du mal à me dire que notre mariage est peut être en train de mourir car ni l'un ni l'autre n'arrivons à surmonter cette épreuve.

En croisant Sakura rentrer dans l'hôtel qui n'est pas loin de la SNE, je décide de revenir vers le centre-ville et d'aller me boire un verre dans un des clubs huppés.
Je me gare non loin du quartier nocturne de Konoha, on trouve vraiment de tout et pour tous les goûts et surtout tous les tarifs. Entre les love-hôtels s'affichant clairement ou ceux dont les enseignes ne font aucun doutes sur les prestations proposées. Le monde de la nuit et le marché du sexe battent leur plein à cette heure-là.

Même si je pense aimer encore mon épouse je n'en reste pas moins un homme... jusqu'à présent j'avais tendance à mal juger les hommes qui fréquentaient d'autres femmes en plus de leur épouse. Mais je dois admettre que l'idée me traverse l'esprit, et j'aurai envie, juste l'espace d'un instant ne pas être confronté à ma réalité personnelle : celle que m'impose Hanare depuis 6 mois maintenant.

Mais avoir l'idée c'est une chose, franchir la ligne c'est autre chose. Alors je n'ai pas envie de me prendre la tête et pour le moment, aller boire un verre devrait déjà me détendre et me faire penser à autre chose.

Sauf que ça va faire une heure que je suis assis au bar devant mon verre de whisky et je suis tout aussi blasé qu'en arrivant. Je paye ma boisson et entreprends de rentrer jusqu'à ma voiture lorsque j'aperçois une silhouette que je ne connais que trop puisque je l'ai vu toute la journée. Que fait-elle donc là ? Devant ce trou à rats répondant au nom du Paradis du batifolage ?!? Mais pourquoi a-t-elle une valise avec elle ?!?

J'arrive juste à temps pour l'empêcher d'entrer dans l'établissement. Elle se tend lorsqu'elle entend ma voix plus que par mon geste. Lorsqu'elle se retourne vers moi, ses yeux verts sont éteints. Il est évident qu'elle n'arrive plus à porter son masque de dureté. Je suis sincèrement inquiet : comment et pourquoi une jeune femme comme elle se retrouve à arpenter les rues nocturnes de Konoha ?

Elle m'explique quelque chose sur sa situation mais elle semble tellement exténuée que je ne cherche pas à comprendre. Je la conduis jusqu'à ma voiture. Elle me suis sans s'opposer et lorsque je m'installe au volant, la jeune femme sanglote. Je ne sais pas quoi dire et préfère démarrer et l'éloigner du centre-ville. Je sais très bien où l'emmener.
Au bout de 20 minutes de trajet dans un silence complet après que les sanglots se soient arrêtés, je constate que mon assistante s'est tout simplement endormie. J'hésite à la réveiller puisque nous sommes arrivés à destination. Je décide de descendre et d'aller allumer la maison et d'y descendre sa valise pour commencer. La maison est calme. Je m'y sens bien. Cela n'a rien à voir avec ma maison conjugale, mais ici je me sens chez moi. Seul mais chez moi. Peu de gens connaissent l'existence de cette maison. A vrai dire, elle n'est qu'à mon nom puisque je l'ai eu lors du décès de mon père lorsque j'étais encore gamin. Même Hanare n'y a jamais mis les pieds.
J'allume la seule chambre des lieux et change rapidement les draps pour en mettre des propres. Je retourne à la voiture pour constater que la rose est profondément assoupie. Cela me fend le cœur de devoir la réveiller.

Sakura - l'appelé-je dans un murmure , elle bouge à peine. Bon je détache délicatement la ceinture de sécurité, m'obligeant à la surplomber pour le faire. Mon corps frôle le sien et j'ai le temps d'humer son parfum qui est à la fois si discret et si enivrant. Je passe une main dans son dos et une autre sous ses genoux. Je l'extirpe de l'habitacle et assure mieux ma prise sur son corps. Elle est aussi légère qu'une plume et semble si frêle dans mes bras. Je marche le plus délicatement jusqu'à la chambre où je la dépose sur le lit.
Je lui enlève ses escarpins et la recouvre de la couverture. Elle est belle. Je suis honnête, c'est une très jolie femme. Elle semble si fragile, si innocente en cet instant. Je replace quelques mèches autour de son visage et en caresse lentement le contour. Mon geste s'arrête lorsque je l'entends soupirer : je te pardonne Sasuke, je t'aime tellement....

Difficile de dire si elle est consciente de ce qu'elle dit mais je comprends donc que cette jeune femme se retrouve à la rue à cause d'un homme qu'elle aime. Je me rappelle alors des quelques bribes de conversation que j'ai surpris entre elle et Naruto dans la matinée.

Qui est donc ce Sasuke ? Et que lui a-t-il fait ? Et pourquoi cela m'intéresse-t-il ?

Il est vraiment tard et je devrai aller m'allonger. Je ferme soigneusement la porte derrière moi et vais m'allonger dans le canapé me laissant emporter par le sommeil. Demain est un autre jour !

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A suivre

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