Dernier chapitre
Seul dans l'obscurité de la chambre, le seul bruit que j'entends était celui de mon propre coeur. Des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, peut-être même des années que je suis plongé dans ce malheur, je n'y arrive pas, je ne peux pas ouvrir les yeux. Voir le monde sans celui qui me raccroche à la vie est comme perdre tous mes sens. Tenter de faire un pas vers un futur inexistant est encore plus douloureux que de reculer.
D'un mouvement tiré du désespoir, j'inspire et relâche brusquement l'air dans mes poumons, c'est tellement dur de respirer, prendre une nouvelle bouchée d'oxygène pour rester en vie, alors qu'il serait si simple de tout arrêter. Mon corps est comme inanimé, dans mon propre lit de mort, il ne répond plus à mes appels. Je ne ressens même plus la douceur de la couette ou encore la chaleur de mon propre corps, il est froid, froid comme celui d'une statue, vide d'émotion, vide de vie, vide de tout. Mon tout à disparu. Mon monde a disparu, il ne me reste plus qu'à le rejoindre.
Mais un son me ramène à la réalité, un aboiement.
-"Makkachin.." Murmurais-je doucement, bien que ma voix soit enroué. Depuis combien de tant j'avais gardé le silence ?
J'ouvre les yeux, observe cette chambre que je connais tant. Mais il n'est pas la, il ne reviendra pas. Chaque jour, je me réveil en espérant n'avoir vécu qu'un mauvais rêve, j'espère le voir à mes cotés, me prenant dans ses bras et me disant que tout ira bien maintenant, mais non. Cela n'arrivera pas. Car rien n'est plus pareil, cette chambre n'est plus pareil. L'atmosphère bienveillante qui y dormait à disparu. Chaque livre délicatement rangé me donne la nausée, chaque vêtement dans son placard me fend le cœur. La maladie d'un monde qui m'est enlevé, toutes ses choses que je ne voudrais plus jamais voir. C'est trop douloureux, trop dur à supporter.
Dans un long soupir, je me lève, traînant mon corps affaibli. je passe devant le grand miroir de la chambre et m'arrête, fixant mon reflet vide. Et en un éclair, je revois Victor me complimenter du lit alors que je me prépare à sortir. Et de nouveau, des larmes menacent de tomber, chaque objet me rappelle Victor, chaque détails. Tous mes souvenirs avec lui reviennent. Je n'ose pas les oubliers, ce sont les derniers souvenirs avec lui après tout, mais c'est si douloureux.
J'entrouvre délicatement la porte et Makkachin me saute dessus joyeusement, il a visiblement du m'attendre longtemps. Je passe une mains faible à travers son poil puis l'oblige à poser ses 4 pattes au sol. Je me dirige vers la cuisine, et sort le paquet de croquette pour le caniche. Une fois servit, ce dernier mange avec appétit. Je m'oblige aussi à prendre un petit truc à manger. Mais une fois que j'ai fini, je ne sais plus quoi faire. Le soleil se lève à peine et je suis déjà impatient qu'il se couche. De plus, je ne me sens plus chez moi, comme si j'étais un intrus dans ces lieux. Mais qui pourrait me virer ? Qui ? Personne.
Assis sur la table de la cuisine, je fixe le vide. Je n'ai que mes pensés pour me divertir et me maintenir en vie. Je ne veux plus rien faire, tout m'ennuie et me dégoûte. J'aurai envie de sortir, profiter du soleil, mais c'est comme si mon corps n'avait pas la force de bouger, et à quoi bon ? Ici ou dehors, ça ne changerait rien au fait que j'étais seul, sans lui.
Sur le coin de la table. J'aperçois mon téléphone. Depuis combien de temps était-il resté ici ? Depuis quand je ne l'avais pas allumé ? Je soupire avant de réaliser. Je n'y est pas touché depuis ma dernière visite à l'hôpital, quand j'ai appris. Je n'y suis pas retourné depuis. Je n'ai pas osé. Et je me sens tellement honteux pour ça. Mais voir Victor s'affaiblir chaque jour jusqu'à ne plus entendre que le bruit strident de l'électrocardiogramme ne m'aurait que tuer à petit feu. En toute honnête, j'avais été lâche, mais je sais que ni moi, ni Victor ne voulions que j'ai une dernière image de lui, blanc et sans vie sur son lit de mort. Alors, je suis resté la, seul, dans cette maison. Ne vivant plus totalement. Et coupé du monde.
Parfois, je me demande même pourquoi je me lève le matin, mais je dois rester fort. Pour Victor. Et pour tous les autres. Malgré que ça soit lui qui occupe mes pensées du matin au soir, et même dans mes rêves, je pense également à tous ceux que j'apprécie, car, même sans qu'ils le sachent, ils sont ceux qui me garde en vie, ils sont les étoiles de mon ciel désormais sans soleil. Victor était le centre de ma vie, mon point de gravité, mon tout. Mais je ne dois pas succomber, il y a d'autres gens qui tiennent à moi, je ne peux pas les laisser tomber, c'est ce que je me force à penser depuis plusieurs jours.
Dans mes pensées, je n'entend pas tout de suite le bruit de la porte. Quelqu'un frappe contre cette dernière. Je pousse alors un long soupire avant de me diriger vers la porte. J'avais pourtant pris soin de dire au postier de ne plus venir frapper.
Et je sais qui si ça avait été Yurio, il n'aurait pas pris la peine de frapper.
J'ouvre la porte rapidement, aillant déjà préparé ma phrase d'excuse disant que je souhaite pas de calendrier ou de visite. Mais quand j'aperçois la personne qui se tient devant ma porte, je ne peux sortir un seul mot. Il est resplendissant, ses vêtements lui vont à merveille et son teint parfais semble l'avoir toujours été.
-"Yuri." M'appelle t'il doucement sans rompre le contact visuel.
-"V-Vic ?" Je n'ose rien répondre, de peur de me réveiller de ce rêve.
Le Russe, qui semble comprendre jette un regard aux fleurs qu'il a dans la main puis me regarde de nouveau.
-"Désolé d'arriver si tard, je suis aller te chercher ça." Me souffle t-il en tendant le bouquet de fleur.
Je l'attrape violemment avant de le jeter par terre pour aller dans les bras de Victor.
-"Victor ! Idiot !" Je crie au travers de mes larmes.
Le Russe me sert dans ses bras, plus fort que d'habitude, mais j'aime ça. Son doux parfum m'avait tellement manqué, tout m'avait manqué de lui. De son odeur, à la couleur de ses yeux, à son rire.. Il rigola doucement en caressant mes cheveux et murmure :
-"Il aura fallut d'un donneur pour que mon cœur reparte, mais ne t'inquiètes pas, il bat toujours pour toi."
Je ne réponds pas à Victor, trop occupé à le serrer dans mes bras, à recevoir de nouveau sa chaleur si agréable. Je n'ose pas le lâcher, de peur qu'il disparaisse si je ne l'ai plus dans mes bras. Mais le Russe s'éloigne doucement de moi, pour plonger son regard qui m'avait profondément manqué.
-"Je suis là Yuri, et cette fois, je ne repartirais plus."
-"J'espère bien, promis ?"
-"Promis."
L'instant d'après, les lèvres de Victor s'étaient posées sur les miennes pour sceller notre promesse.
Fin ~
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Note de l'auteur: Bouhouhouu, c'est déjà la fin.. Mais heureuse ! Je suis trop à l'eau de rose pour écrire une vraie fin triste x) M'enfin bon, vous l'aurez peut-être remarqué mais tout est au présent ! (Sauf erreur de ma part) C'était pour mieux plonger dans l'histoire, enfin j'espère ^^ Merci de m'avoir lu jusque la, je vous aime fort fort fort !
Chapitre bonus après, et avec des détails croustillants 👀🍋
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