X. Sombre destinée.


Le souffle d'Oniel se coupa lorsque les portes de l'Enfer s'ouvrirent enfin devant lui.

Ça y est. Il était... En Enfer.

Il avait peine à croire que ce qu'il vivait était réel. Qui aurait cru qu'un jour, lui, Oniel, irait en Enfer. Qui aurait cru qu'il rencontrerait un démon, qui aurait cru qu'il désobéirait à Dieu et sortirait du paradis ? Tant de choses incompréhensibles et incohérentes s'étaient produites en un si petit laps de temps... Mais pour le moment, Oniel, beaucoup trop occupé à vivre l'instant présent, ne se rendait compte de rien.


- Tout ira bien tant que tu resteras à mes côtés, l'informa Akin. Et, comme je l'ai déjà dit plus tôt, en Enfer, il faut avancer rapidement alors si l'on veut arriver sain et sauf au palais, on ferait mieux de se mettre en route.


Sur ce, Akin se mit à marcher, suivit de près par Oniel qui lui courut après.

À l'instant même où Oniel traversa les portes de l'Enfer, le contraste atmosphérique se fit sentir, à tel point qu'il eut l'impression d'être physiquement attaqué. Bien que c'était surmontable, il faisait beaucoup plus chaud en Enfer qu'au Paradis (où la température était toujours parfaite), et une insupportable odeur de soufre planait sur les lieux. L'obscurité était à son comble, et les petits bruits effrayants également. On aurait dit que quelque chose allait surgir d'un instant à l'autre et vous décrocher la tête.

Akin cessa de marcher lorsqu'il s'aperçut qu'Oniel n'était plus près de lui. Il se retourna et vit Oniel immobilisé quelques mètres derrière lui, avec une main sur la bouche et les jambes qui tremblaient tellement qu'il semblait presque sur le point de s'écrouler au sol.

Étouffant un rire, Akin revint sur ses pas pour s'occuper de sa poule mouillée.


- Alors, Mr le guerrier ? Questionna-t-il. Quelque chose ne va pas ? Papa te manque déjà ? Ou est-ce que tu as simplement les chocottes ?


À l'entente de ce commentaire, Oniel se redressa du mieux qu'il put et jeta un regard mauvais à Akin.


- Pas du tout, rétorqua-t-il. C'est juste que... C'est un peu différent, c'est tout. Mais pas de quoi m'effray-


La parole d'Oniel fut coupée par le cri d'effroi qu'il lâcha lorsque le vent fit bruisser un buisson qui se trouvait non loin de lui et, guidée par la peur, il se jeta – littéralement – dans les bras d'Akin, qui le rattrapa in extremis. Une fois la surprise passée, Akin baissa les yeux vers Oniel et en voyant la peur sincère qui se trouvait dans son regard... Il éclata de rire.

Il a ri comme il ne l'avait pas fait depuis des années : de tout son cœur et de tout son être.


- Vas-tu te taire ! Lui demanda avec agacement Oniel en reposant les pieds au sol. J'étais surpris, voilà tout !

- S-surpris ? Fit Akin entre deux rires. Tu avais les yeux qui sortaient de leurs trous !


Oniel croisa les bras et bouda inconsciemment. Maintenant qu'Akin se moquait ouvertement de lui, il se sentait encore plus vulnérable qu'en entrant. Bon, il admettait que sa réaction n'a pas vraiment été digne du guerrier qu'il était, mais tout de même !


- Tu aurais tout simplement dû me dire que tu avais peur, commenta Akin, riant encore un peu, en essuyant une larme qui s'était formée au coin de son œil du doigt. Je t'aurai tenu la main.

- Je n'ai pas peur... Marmonna Oniel, boudant toujours.

- Tu sais, tu n'as pas de quoi être effrayé, lui dit Akin en tendant la main pour lui caresser la joue. Je te protégerai de ma vie s'il le faut.


Choqué de cette déclaration, Oniel le regarda longuement pendant quelques instants, alors que son pouce effleurait gentiment son visage, puis, rougissant subitement, détourna la tête et se remit à marcher.


- P-pas le temps de converser ! Déclara-t-il en s'éloignant le plus vite possible, tout en restant à bonne distance d'Akin, de peur de se faire attaquer. On doit arriver le plus vite possible, n'est-ce pas ?


Akin le regarder partir avec un petit sourire moqueur aux lèvres. À ses yeux, Oniel était juste trop adorable et naïf. Il dit s'entrainer au combat dix heures par jour mais avec son manque d'expérience, il risque d'être vite impressionné et sa technique seule ne suffira pas à le sauver. On dirait bien qu'Akin allait vraiment devoir veiller sur Oniel, ou il se pourrait que celui-ci périsse avant même qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit. Maintenant, Akin avait l'impression d'être un babysitteur. Il soupira brièvement puis alla rejoindre Oniel.

Une fois qu'Oniel se soit enfin un tout petit peu accommodé à l'obscurité, il se décida finalement à regarder autour de lui. Bien qu'Oniel puisse déjà apercevoir la lumière de la ville plus loin devant eux, il n'y avait pour le moment que des forêts de bois sombres qui les entouraient. Mais ce qui attira surtout son attention étaient les bouquets qui ornaient certains arbres.

Jamais encore il n'avait vu de tels fleurs : elles étaient énormes, luminescentes et, pour la plupart, très colorées. Il y avait même quelques bourgeons qui éclairaient le sentier sur lequel ils marchaient, par terre.

Vraiment, Oniel n'avait jamais vu d'aussi belles fleurs, même au jardin d'Éden.

En épiant plus entre les troncs, Oniel distingua plus loin dans la forêt une couleur plus vivace encore que les autres. Une fleur d'une telle couleur, se disait-il, devait être drôlement ravissante. Étrangement, il se sentait comme attirée vers elle...

Akin ne remarqua cette fois pas tout de suite qu'Oniel s'était enfoncé dans la forêt et quand il le fit, Oniel était déjà trop près des aashalbimmess rouges ayant causées la mort de plusieurs démons inférieurs, comme le prouvaient les carcasses qui se trouvaient par terre. Il s'apprêtait à allonger ses griffes pour déchiqueter la plante au plus vite mais s'arrêta dans son geste lorsqu'il vit Oniel s'approcher des fleurs, avec son éternelle expression de bambin qui découvrait tout pour la première fois, et qu'il ne se passa rien. Il y eut un moment où quelques racines s'avancèrent lentement vers Oniel, ce qui remit Akin en garde, mais au final, c'était juste pour le chatouiller, ce qui, bien sûr, n'a pas manqué de le faire glousser.

Akin se relaxa complètement lorsque la réalisation le frappa.


Oh. J'avais complètement oublié qu'il était un ange.


En effet, les aashalbimmess étaient des fleurs démoniaques avides de péchés. Elles attiraient les passants avec leur couleur éclatante et leurs pétales majestueuses, et si elles sentaient que votre âme était sombre – ce qui était souvent le cas dans le coin – vous pouviez être sûr de finir en lambeaux. Oniel n'avait donc rien à craindre (elles étaient même en train de faire copain-copain avec lui...), quoiqu'elles soient assez dangereuses. Évidemment, Akin non plus. Ce ne sont pas de vulgaires herbacées qui vont le vaincre. Mais, contrairement à Oniel, lui n'était pas à l'abri. Il écrasa impitoyablement du pied la racine qui tentait de s'enrouler autour de sa jambe puis appela Oniel.


- Je pense qu'on devrait y aller, maintenant, dit-il. On est presque arrivée, de toute façon.

- A-ah, oui, oui ! Répondit Oniel en trottant vers lui. Désolé, je me suis laissé emporter.

- Hm, se contenta de répondre Akin.


Ils reprirent leur chemin et, finalement, arrivèrent à l'entrée de la ville, mais même de là, elle réussit déjà à faire tomber la mâchoire d'Oniel. Et pourtant, ce dernier avait l'habitude des populations cosmopolites, étant donné que le Paradis ne discriminait pas. Mais là, force était d'admettre que c'était un tout autre niveau de cosmopolitisme.

Toutes sortes de d'instruments et de musique résonnaient dans les rues, aucun groupe de danseurs ne bougeait de la même façon, et, entre les nombreux bâtiments de pierres grises, de grandes tentes faites de haillons abritaient les vendeurs de bizarreries en tout genre.

Ce n'est qu'en commençant à avancer plus loin qu'Oniel se rendit compte du nombre de démons qui l'entourait, ce qui le fit à nouveau retenir sa respiration et lui donna un tantinet envie de s'accrocher au bras d'Akin (ce qu'il ne fit malheureusement pas). Lui qui s'était à peine habitué à Akin, là, il était servi. Il y en avait des grands, des petits, des gros. Certains d'entre eux avaient une apparence humaine, certains un peu moins, et d'autres carrément pas. L'un d'entre eux le regarda droit dans les yeux, avec l'œil énorme qui se trouvait au milieu de son visage, et lui sourit malicieusement avant de faire sortir une langue fourchue de sa bouche et de se lécher les lèvres avec. Oniel en eut froid dans le dos.

Soudainement, Oniel se souvint de ce que lui disait son père sur les démons. Il se demandait s'il pourrait encore trouver le Paradis joli, après cela... Mais il se rappela qu'il ne pourrait peut-être pas revenir au Paradis, de toute façon. L'idée l'attrista plus que tout, mais il ne pouvait que regretter, à présent.

Pour se distraire, il continua à regarder autour de lui. Il y avait même, constata Oniel, des enfants, en Enfer. Cependant, ils n'étaient pas humains. D'ailleurs, où étaient les âmes humaines ? Il n'y en avait aucune dans la foule. Oniel rangea la question dans un coin de sa tête pour la poser à Akin plus tard.


En tout cas, c'est plus vivant que je ne le pensais, ici.


Oniel s'immobilisa.


Où est Akin ? ...Oh non.


Paniqué, Oniel se mit frénétiquement à regarder autour de lui.


Où est-il ? Où est-il ? OÙ EST-IL ?


Oniel passa une main tremblante dans ses cheveux bruni. Il respira un bon coup et réfléchit.


- Il ne peut pas être bien loin... Se dit-il.

- Hey. Toi, là-bas.


Oniel baissa la tête et vit une vieille dame regarder dans sa direction, quand bien même la couleur de ses yeux indiquait qu'elle était aveugle. Elle avait de longs et épais cheveux blancs, portait une tunique faite d'une étoffe brune et était assise par terre dans la position du lotus, devant une tente un peu plus petite que toutes celles qu'Oniel avait vu jusqu'ici.

Oniel pointa un index dans la direction de son torse.


- Moi ? Demanda-t-il.

- Oui, toi, répondit la vieille dame. Approche.


Après une vague hésitation, Oniel s'approcha de la dame et s'accroupit devant elle de sorte à ce qu'ils soient face à face.


- Voudrais-tu que je lise ton avenir ? Proposa-t-elle de sa voix enrouée par le temps.

- Vous pouvez voir mon avenir ? Demanda Oniel, ébahit.


Étant un ange, il pouvait lui-même voir l'avenir, mais uniquement celui des hommes (il n'a cependant jamais essayé). Le sien lui était inaccessible. De toute façon, il n'avait pas de quoi être curieux de son avenir jusqu'à ce qu'il rencontre un certain démon (qui était toujours porté disparu, en passant).


- Mais oui, rit la vieille dame. Alors, intéressé ? Si oui, tend-moi ta main gauche.


Oniel réfléchit. Voir son avenir, hein... Il ne savait même pas si c'était permis. Oniel soupira mentalement à cette dernière pensée. Vu l'endroit où il se trouvait, la permission n'était plus un problème.

Au final, Oniel tendit la main. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer, de toute façon ?

La vieille dame prit sa main dans les siennes et plaça ses deux pouces sur sa paume. Puis elle la frotta doucement, jusqu'à ce que celle-ci se mette à s'illuminer sous son toucher et qu'une étrange vague de chaleur envahisse tout l'organisme d'Oniel. Peu à peu, le bruit qui les entourait s'atténua et les passants disparurent sous un voile sombre... Jusqu'à ce que ce que le silence et les ténèbres soient leurs seuls compagnons. Les deux points jaunes que formaient maintenant les yeux de la vieille dame dans la pénombre était la seule façon pour Oniel de savoir qu'elle était encore là.

La dame – qui était en fait une sorcière bien connue dans les environs – appela à elle les images qui lui exhiberaient l'avenir du jeune homme, croyons comme à son habitude qu'elles lui montreraient la façon dont elle allait pouvoir profiter de lui. Mais au fur et à mesure qu'elles apparaissaient devant ses yeux, son expression pleine d'assurance se dégrada.


- Qu'est-ce que vous voyez ? Demanda Oniel au bout d'un moment.

- Je vois... Une guerre... Commença la vieille. J'entends des cris et des pleurs... Je vois de l'agonie... Des flammes... Du sang... Je vois... La mort... C'est une bien sombre destinée qui t'attend là, mon petit.


La gorge d'Oniel se serra lentement à ce qu'elle disait.


- Vraiment ? Demanda-t-il avec inquiétude.


Soudain, elle se raidit et se mit à trembler avec force, comme possédée par quelques forces démoniaques. Ses yeux s'illuminèrent de plus bel et elle se mit à parler dans un dialecte qu'Oniel, qui était pourtant sensé parler toutes les langues de naissance, ne comprit pas. L'obscurité laissa place à un tourbillon gris dans lequel flottaient plusieurs symboles indéchiffrables, qui les entourait et soufflait sur eux comme le plus violent des tempêtes.

La vielle dame se mit à crier et lâcha hâtivement la main d'Oniel avant de serrer sa tête entre ses mains.


- Qui es-tu ?! Cria-t-elle. D'où viens-tu ?! Tu n'apporteras que des malheurs sur cette terre pourtant déjà très malheureuse ! Vas-t-en ! Vas-t-en !


Brusquement, tout redevint normal et les gens se précipitèrent avec affolement sur la vieille dame alors qu'elle s'écroula, inerte, par terre. Oniel, encore choqué par ce qui venait d'arriver, se leva sans rien dire. Il s'éloigna sans un mot lorsqu'il apprit qu'elle s'était juste évanouie, laissant ses pieds le guider on ne sait où.

Ce que cette vieille dame avait dit était-il vrai ? N'y avait-il que la misère qui l'attendait ici ? Évidemment, c'était prévisible, mais... Ce qu'elle racontait semblait un peu extrême. Du moins, assez pour la mettre dans cet état. Malheureusement, Oniel ne savait absolument pas si ce qui venait de se passer était normal ou pas. Après tout, cela faisait à peine cinq minutes qu'il était là.


Où est Akin lorsqu'on a besoin de lui ?!


Brusquement, Oniel sentit quelqu'un le plaquer violemment à un mur. Une haleine brûlante lui enfiévra le visage, alors que son attaquant le piégeait entre son corps et la pierre.


- Tu veux mourir ?! Rugit – littéralement – le démon félin qui l'avait agressé. Tout le monde sait qu'ici, c'est mon territoire !


Oniel était tellement pris dans ses pensées qu'il n'avait pas remarqué qu'il s'était éloigné des rues peuplées de monde pour s'aventurer dans un secteur qui avait effectivement l'air d'être un territoire non accessible.


- Je ne savais pas... Marmonna Oniel. Libère-moi et je m'en irai.


Un rire strident surgit de la gorge du démon.


- Navré, déclara-t-il, mais pour avoir violé mes frontières, tu vas devoir mourir.


Le démon sembla alors entamer une sorte de transformation, tandis que ses (nombreux) sbires sortirent un à un de l'ombre. Oniel le vit grandir à vue d'œil, de longs crocs sortirent de sa bouche et une aura maléfique embrasa tout son corps avant qu'il ne se transforme complètement en animal, en se mettant à quatre pattes et en lâchant un grognement bestial.

Quelque chose cliqua automatiquement en Oniel lorsqu'il sentit le danger qui le guettait et toute tentative pacifique disparut de son esprit alors qu'il invoqua son épée dans sa main.


- Si tu tiens à la vie, commenta-t-il avec une monotonie qui ne lui ressemblait pas, je te conseille de reculer, démon.


Le démon rit à nouveau.

"N'es-tu pas également un démon ?" Demanda-t-il par le biais de sa pensée, sa forme animale ne pouvant communiquer autrement. "Par ailleurs, est-ce que tu sais qui je suis ? Ce n'est pas un oiseau comme toi qui va me faire peur !"

Sur ce, il rugit à nouveau, ordonnant apparemment à ses sbires de s'emparer d'Oniel, car une armée de carnassiers monstrueux se rua soudainement sur lui. Oniel se débarrassa d'eux en quelques coups d'épée, prenant des coups de griffes au passage, mais pas de quoi l'achever.

Ceux qui étaient encore en vie s'écartèrent et fuirent se réfugier derrière leur maître.

"Quelle est cette lame que tu tiens ?" Demanda-t-il curieusement. "Même si je sais qu'ils sont faibles, je n'ai jamais vu mes esclaves se faire vaincre aussi rapidement." (A/N : C'est le tessaiga d'Inuyasha, l'épée qui peut tuer mille démons en un instant ! ...Désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher. Reprenons.)

Oniel plaça sa lame devant lui et caressa le sang rougeâtre qui se trouvait dessus avant de répondre :


- Viens par là et tu le sauras.


Oniel fut légèrement pris de court lorsque le démon lui obéit plus vite que prévu.

Le démon lui sauta dessus et le plaqua au sol, assez fort pour que sa tête s'enfonce de quelques centimètres dans le pavé de la rue. Fort heureusement, Oniel recouvrit rapidement ses esprits et lui flanqua un coup de pied qui l'envoya valser dans les airs, ou le coup de griffe qu'il venait d'éviter l'aurait alors tranché en deux. Il eut à peine le temps de se lever que le démon s'élançait à nouveau vers lui. Il ne put que sauter en arrière pour sauver sa peau, conscient de la différence en volume qu'il y avait entre eux.

À ce stade, Oniel n'avait pas le choix. Il allait devoir utiliser ses pouvoirs, chose qu'il faisait très rarement durant les combats. Après, à part ce duel qu'il a eu avec Akin, il ne s'était jamais vraiment battu auparavant. Se concentrant du mieux qu'il put, Oniel rangea son épée et enflamma ses mains du feu divin, de sorte à ce qu'un simple toucher de ses doigts puisse dissoudre la moindre chaire corrompue. Maintenant, fallait-il déjà qu'il réussisse à toucher cette bête. Il n'était pas très bon au corps à corps mais cela devrait tout de même le faire.

Oniel bondit sur le démon et s'apprêta à le toucher, mais il fut plus rapide. Avant qu'Oniel ne puisse faire quoi que ce soit, il reçut d'on ne sait où une rafle dans le ventre, assez puissante pour lui faire cracher une bonne goulée de sang et le faire à demie perdre conscience. Il n'était clairement pas habitué à donner son maximum durant les combats. Il n'aurait jamais cru que l'habitude de retenir ses coups lui porterait préjudice de la sorte. C'était de sa faute.

"Tu abois beaucoup mais tu ne mords pas" commenta moqueusement le démon. "Eh bien. Moi qui croyais que j'allais m'amuser un peu plus, c'est bien dommage."

La dernière chose qu'Oniel vit avant de sombrer dans l'inconscience étaient les griffes aiguisées du démon qui s'approchaient dangereusement de son cou.


Ah... Même si cela ne me tuera certainement pas, cela risque quand même de me faire sacrément mal...


S'évanouissant finalement, Oniel s'effondra par terre.

Cependant, juste au moment où le démon s'apprêtait à passer à l'acte, il sentit derrière lui une aura qui, étrangement, ressemblait à celle qu'Oniel avait sur lui. Il se retourna et aperçut une silhouette à l'entrée clair-obscur de la ruelle. La silhouette s'approcha lentement, ce qui le fit grogner.

"Qui va là ?!" Demanda-t-il rageusement.

Ce n'est que lorsque la silhouette arriva dans une zone de lumière qu'il put reconnaitre de qui il s'agissait.

"L-Lord Akin !" Salua-t-il en baissant élégamment sa tête de fauve. "Que me vaut l'honneur-"

Il fut coupé dans sa phrase lorsqu'Akin empoigna sa face dans une main et l'écrasa facilement sous ses doigts. Le rouge de ses yeux s'était assombri de plusieurs tons, signe irrécusable de sa colère.


- Faust, commença-t-il pourtant avec calme. Qui t'as dit que tu pouvais t'amuser avec mon jouet ?


Le démon – Faust – hurla de douleur alors que les doigts d'Akin s'enfonçaient dans son crâne.

"M-maître, de grâce !" Supplia Faust. "Je ne savais pas !"


- Maintenant, tu le sais, répondit Akin.


Sur ce, il mit le feu le corps de Faust, qui se mit alors à hurler de douleur. Couvert de flammes bleues, Faust gigota de toutes ses forces, tandis que tous ses acolytes fuirent en couinant, le laissant mourir seul.

Une fois que Faust ne bougea plus, Akin retira brutalement ses doigts de son crâne, lui arrachant le visage au passage. Il regarda avec dédain le corps calciné du démon.

Faust commençait à poser des problèmes, de toute façon. Cela faisait plusieurs semaines que les gens venaient au Palais pour se plaindre de lui. On pouvait alors dire qu'Akin venait de faire d'une pierre deux coups.


- Et toi, continua-t-il en se tournant vers Oniel, toujours assoupi au sol. Qu'est-ce qui t'as pris de t'égarer ici, hm ?


Il s'approcha du corps inanimé d'Oniel et le souleva dans ses bras. La tête alanguie d'Oniel retomba en arrière, ses cheveux blonds virevoltants dans les airs, et ses lèvres pigmentées s'entrouvrirent délicatement. Akin les fixa un long moment. Elles semblaient presque... L'inviter.


- ...Pas maintenant, se résigna-t-il finalement. Rentrons d'abord au Palais. J'espère juste que Lucifer n'est pas là. Je compte l'éviter le plus longtemps possible.


Oui, espérons qu'il ne soit pas là.

Mais peut-être aurait-il été préférable que Lucifer soit là... Tout aurait alors pu être évité...



Note : Bon, eh bien... Voilà. Je ne sais pas si je devrais prévenir, mais cette histoire risque d'être un peu gore (je crois que je ne l'ai pas mis dans les tags) mais rien d'insupportable (je crois ?). J'aime bien le gore mais je ne pense pas être capable de le transcrire en écrit. Dites-moi ce que vous en avez pensé et on se revoit bientôt pour la suite !

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