Ⅰ. Rencontre dans les bois d'Oudéteros

---> Sur la photo : Oudéteros.

- Trop lent!

Oniel recula à temps pour éviter l'épée que son père avait balancé dans sa direction, mais ne manqua pas de remarquer que celle-ci aurait pu lui trancher la gorge s'il avait attendu ne serait-ce qu'une demi-seconde de plus. Bien que cela ne l'aurait pas tué- Il fallait bien plus qu'une décapitation pour tuer un ange- Il n'avait pas très envie de voir sa tête se décoller du reste de son corps et l'idée le fit grimacer.

- Concentres-toi, Oniel! Ordonna sévèrement son père. Chaque seconde compte sur un champ de bataille, tu ne dois pas les gâcher à rêvasser! Tes ennemies ne seront pas aussi clément que moi!

- Milles excuses, père, répondit poliment Oniel avant de se remettre en position de combat- c'est-à-dire les genoux très légèrement pliés et son épée dressée en position médiane devant lui.

Approuvant sa position, son père hocha de la tête. Son père, l'Archange Michel. Le chef de l'armée des anges, celui qui a terrassé Lucifer et l'officiel bras droit de Dieu. Physiquement, Michel était tout ce qu'il y avait de plus angélique. Un visage rond entouré par une rivière de cheveux blonds qui coulaient en grosses ondulations dans le bas de son dos, des yeux aussi bleus que le ciel au dessus de leurs têtes, des lèvres rouges comme la plus succulente des cerises, un corps mince et légèrement musclé qui ne révélait qu'une petite partie de sa véritable force et des ailes presque géantes aux plumes dorées, symbole de sa puissance et de son grade. Mentalement aussi, il était l'ange exemplaire. Il faisait toujours passer le bien de sa famille, des âmes du Paradis et de tout être dans le besoin avant le sien. Il était prêt à sacrifier sa vie pour sauver les autres et servir Le Tout Puissant. Il était également le meilleur combattant que l'on pouvait trouver dans les environs.

Malheureusement pour lui, Oniel a plus hérité de sa beauté que de ses compétences de combat.

Oniel était fort, certes, plus fort que la plupart des anges qu'il avait amicalement affronté jusqu'ici, mais pas aussi fort que son père. Bien qu'il se soit entrainé avec son père tous les jours depuis l'âge de ses treize ans (il avait maintenant plusieurs centaines de millions d'années, si ce si ce n'était plus), Oniel n'était toujours pas à son niveau. Il continuait à faire des erreurs qui pourraient lui être fatales sur un vrai champ de bataille et il ne savait pas pourquoi mais il avait toujours des difficultés à se concentrer. Il n'y pouvait rien. Cependant, il continuait à s'entraîner avec son père pour essayer de s'améliorer.

Oniel se jeta sur son père à la vitesse de la lumière et leva son épée pour l'abattre sur son épaule mais celui-ci l'esquiva en sautant sur le côté et l'attaqua en lui envoyant une énorme boule de feu au visage. Il se baissa pour l'éviter- Elle faillit quand même brûler le bout de ses cheveux- Et leva la tête à temps pour voir son père abaisser son épée sur lui. Il leva rapidement son épée et bloqua l'attaque de son père, serrant les dents quand il dû contracter les muscles de ses bras pour ne pas céder sous la force qu'il exerçait sur son arme quand soudain, par on ne sait quel miracle, il réussit à le repousser et même à légèrement le déstabiliser.

C'est ma chance!

Oniel leva son arme, certain que cette fois il allait arriver à quelque chose, mais son père fut plus rapide. Avant même qu'il ne puisse savoir ce qui se passe, l'épée de son père avançait vers lui et, parce que cette fois il n'a pas eu le temps de reculer assez loin, lui toucha le visage et le fit siffler de douleur quand elle lui traça une ligne sur la joue gauche.

Instantanément, son père laissa son épée tomber dans un grand bruit sur le sol de marbre et couru à ses côtés.

- Oniel! Cria-t-il d'un ton inquiet.

Il prit Oniel par le menton et le força à tourner sa tête sur le côté pour pouvoir mieux observer sa joue blessé. Oniel roula des yeux.

- Ce n'est rien, père, annonça-t-il. Dans deux secondes, ce sera guéri.

Il pouvait déjà sentir les picotements de la blessure diminuer, indiquant que les pouvoirs de son corps étaient en train de refermer la plaie, puis il ne ressentit plus rien du tout. Il balada quelques doigts sur sa joue anciennement blessée et ne sentit que la douceur de sa peau imberbe sous son toucher.

- Tu vois? Fit-il. Plus rien. Nous pouvons continuer.

- Non, cela suffit, annonça son père. Il est tard, de toute façon. Mes soldats doivent déjà être en train de m'attendre. Nous continuerons demain.

Oniel soupira. C'était toujours la même chose. A chaque fois qu'il se blessait, son père refusait de continuer l'entraînement, même s'il ne lui a fait qu'une petite égratignure, comme maintenant. Il était catégorique à ce sujet. Arrêt de l'entraînement si quelqu'un se blessait. Et malheureusement pour Oniel, il se blessait très souvent.

- Père, tenta-t-il à nouveau, même s'il savait que ce n'était plus la peine d'essayer. Il te reste au moins trente minutes avant ton rassemblement. Continuons, s'il te plaît.

- Oniel, je ne veux pas te blesser, répondit son père. Gardes toutes cette énergie pour l'entraînement de demain. En attendant, sors, vas rejoindre tes amis, voles, descends au Paradis, je ne sais pas, mais fais quelque chose. Je sais que tu passes toutes tes journées à t'entraîner. Et je suis fière de toi mais je trouves que tu t'entraînes beaucoup trop. Il faut que tu t'aères un peu l'esprit, que tu fasses une pause, et puis, tu es déjà assez fort comme ça.

- Oui, mais pas aussi fort que toi, grimaça Oniel.

- Aucun ange n'est aussi fort que moi, le taquina Michel. Après tout, je suis Michel, le plus grand des guerriers.

Oniel sourit à cela. C'est vrai que son père ne mentait pas mais il avait surtout un énorme égo.

- Un jour, je te détrônerai de ce titre et je serais celui qui dirigera l'armée céleste, répondit-il sur le même ton taquin. C'est pour ça que je m'entraîne.

- Mais tu t'entraînes trop, fit à nouveau remarquer son père, retrouvant son sérieux et son inquiétude paternelle. Promets-moi qu'aujourd'hui tu ne t'entraîneras pas.

- Je ne puis te promettre une telle chose, père.

- Oniel, s'il te plaît, demanda Michel d'un air suppliant.

- *Soupir* D'accord. Je te promet que je vais essayer.

Son père fit une tête, ne loupant pas le moment où il a promis d'essayer et non de le faire. Cependant, il n'insista pas.

- D'accord, fit-il. Dans ce cas, je vais y aller.

- Passes une bonne journée, père.

Oniel regarda son père déployer ses ailes et s'élever dans les airs puis voler hors de la pièce aussi vite que le vent qui le portait. Une fois seul, il lâcha un autre soupir.

Et voilà. Encore une autre journée de commencée.

Oniel claqua des doigts, faisant disparaître son armure dans un faible 'pouf' et remplaçant le revêtement de bronze par son habit de tous les jours : une longue tunique blanches à manches longues avec des ornements dorés sur les bords, un pantalon blanc et des gants sans doigts en cuir blanc. Il ne prit pas la peine de mettre des chaussures car l'endroit où ils vivaient était un lieu pure et sacré qui ne pourrait jamais salir leur pieds. Ses cheveux, moins longs mais tout aussi blonds que ceux de son père, tombèrent en masse sur ses épaules quand son casque disparu avec le reste de son armure. Il ne faisait pas trop chaud alors il décida de ne pas les attacher.

Oniel s'étira paresseusement, déployant ses ailes sans le remarquer, tout en s'avançant vers une des porte de sa maison. Si on pouvait appeler ça une maison, bien sûr. Il n'y avait pas de toit, parce que les anges trouvaient ça plus pratique de voler vers le haut plutôt que de voler horizontalement vers une porte et il n'y avait qu'une seule pièce, avec un seul canapé pour se reposer et leurs armes de combat accroché au mur. Il n'y avait pas de lit parce qu'ils ne dormaient jamais et il n'y avait pas d'objet de valeur parce que les choses matérielles ne représentaient rien pour eux. La pièce était tellement vide qu'Oniel et son père pouvaient s'y entraîner. Par contre, il y avait énormément de portes, bien qu'ils ne s'en servaient que quand ils n'étaient pas pressés. Voilà à quoi ressemblait leur maison. Si elle n'était pas aussi bien architecturée, on l'aurait prise pour une de ses ruines que l'on trouvait dans le monde des vivants.

Oniel sortit de chez lui et fut aussitôt assailli par un grand vent frais, qui amena un petit sourire à ses lèvres. Il laissa ses orteils se recroqueviller, succombant à la tentation de sentir la douceur du nuage qui portait leur maison. Les maisons des autres anges flottaient librement autour de la leur et loin devant lui trônait la cité où ils se retrouvaient de temps à autres et s'amusaient ensemble.

Et enfin, au dessous de lui se trouvait le Paradis. Rien que le faire de dire ce nom mit Oniel de bonne humeur. Le Paradis, ce lieu où seules les âmes jugées assez pures- C'est-à-dire celles des gens qui ont fait plus de bien que de mal de leur vivant- Et les anges, chargés de veiller sur eux, pouvaient entrer, était un gigantesque royaume où les gens ne connaissaient plus le sens du mot chagrin, perte, déception, faim, soif etc. Seul le bonheur y régnait. Peu importe ce que les gens y faisaient, ils étaient heureux et ils allaient l'être pour l'éternité.

Oniel adorait aller voir ses gens et les écouter raconter leurs histoires et les aventures qui leurs sont arrivées sur Terre. Parce qu'il ne connaissait rien d'autre, à part le Paradis et la cité des anges. C'est là qu'il est né et il n'est jamais allé nulle part ailleurs. Souvent, il rêvait de voyager. Il était au courant qu'il y avait pleins d'autres royaumes, d'autres contrées et d'autres mondes à visiter. Mais il ne pouvait pas y aller parce qu'ils étaient beaucoup trop éloignés.

Et le seul qui était assez proche était l'Enfer.

Oniel frissonna et sentit ses ailes frétiller à cette pensée.

Visiter l'Enfer? Jamais de la vie!

L'Enfer était le domaine de l'ange déchu le plus connu de tous, le frère de son père et celui qui a essayé de détrôner Le Tout Puissant : Lucifer. Lucifer était un ange, avant, mais Oniel ne l'a pas connu. Et vu ce qu'il a essayé de faire, il était tenté de remercier le Seigneur pour cela.

Maintenant, Lucifer habitait face (et non "sous" le Paradis) au Paradis, dans un lieu qu'il avait décidé de baptiser "Les enfers", et seule une forêt appelée Oudéteros (qui signifiait "neutre" en grec) séparait l'incarnation du mal de celle du bien. Oniel ignorait pourquoi cette forêt portait un nom grec alors que le royaume grec se trouvait à des milliers et des milliers de kilomètre du leur, mais il ne s'était jamais vraiment posé la question.

D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, cette forêt était bien mystérieuse. Personne n'y était jamais allé, mais c'était surtout parce que c'était interdis. Tout ce qui pouvait rapprocher les anges des Enfers était interdis. Selon son père, Dieu leur avait interdis d'approcher les démons car ils étaient des êtres perfides, à l'esprit manipulateur et à l'apparence monstrueuse.

Paraît-il qu'ils auraient la peau rouge comme le sang qui coule dans leur pays et des cornes hideuses sur la tête! On dit aussi que leur voix est horrible à vous en glacer le sang et que si vous les regardez, vous ne pourrez plus jamais apprécier la beauté de ce qui vous entoure sans que leur image vienne gâcher votre plaisir! ça signifierai ne plus être capable d'apprécier la beauté du Paradis! Quelle horreur!

Anges et démons étaient ennemies depuis toujours. Pour le moment, ils étaient dans une sorte de paix temporaire et avaient même réussit à signer un pacte rentable pour chacun des deux royaumes : les âmes qui ne seraient pas dignes d'aller au Paradis devaient aller en Enfer et y subir toute les tortures qu'ils méritaient pour avoir mal agi de leur vivant (la pensée de pauvres âmes ainsi torturées attristait Oniel au plus haut point, mais il ne pouvait rien y faire alors il préférait ne pas y penser). Cependant, les prophètes ont prédit qu'un jour, Lucifer reviendra se venger et ce jour-là, il faudra être prêt. Prêt à affronter l'Apocalypse. C'est pour cela que les anges s'entrainent. Pour qu'ils ne soient pas pris d'assaut quand ce jour viendra.

Ce qui ramena la pensée d'Oniel à une chose qu'il devait essayer d'oublier : l'entraînement. Ce n'était pas qu'il était accro à l'entraînement, non. C'était juste qu'il avait tellement l'habitude de s'entraîner que quand on lui demandait de faire une pause, il ne savait pas quoi faire d'autre. Il faisait parti de l'armée des anges et il a toujours occupé ses journées en s'entraînant. Mais son père a finit par le remarquer et maintenant il était obligé d'essayer de faire autre chose, parce qu'il avait promis. Et un ange tenait toujours ses promesses.

*Soupir* Qu'est-ce que je peux faire, dans ce cas? Je vais "rejoindre mes amis"? Les seuls amis que j'ai sont les âmes du Paradis et les quelques gens de l'armée qui n'ont pas été trop effrayé de venir me parler, mais je ne suis même pas sûr que je peux les appeler des amis. Je ne me sens pas d'humeur à aller écouter des histoires et- Rooh, j'ai juste envie d'aller m'entraîner! Père a raison, je dois vraiment m'aérer l'esprit!

Sur ce, Oniel se laissa tomber du bord du nuage où il était debout et chuta dans le vide pendant au moins dix bonnes secondes, profitant du vent qui lui fouettait le corps, avant de déployer ses ailes de toute leur envergure. Celles-ci le remontèrent automatiquement, stoppant sa chute, et lui laissèrent la liberté de tourner sur lui-même alors qu'il volait à la vitesse d'une fusée vers le ciel infiniment haut qu'il ne pourra jamais toucher. Puis, lorsqu'il jugea qu'il était suffisamment haut, il ordonna à ses ailes de ne plus battre et de le laisser tomber à nouveau, seulement pour les faire rebattre la seconde d'après et voler brièvement près de la cime des arbres du Paradis.

Oniel adorait voler. Il se sentait tellement vivant, tellement libre quand il était dans les airs. Il adorait sentir le vent dans ses cheveux et savoir qu'il pourrait voler partout où il voudrait sans qu'aucune barrière ne vienne le freiner était un véritable plaisir pour lui. Le Paradis s'étendait à l'infini, alors il pouvait voler tout droit et aussi loin qu'il le voudrait qu'il ne trouvera pas un seul obstacle plus haut que la cime des arbres (ce qui n'était vraiment pas haut) pour le stopper.

Le paradis s'étend à l'infini? Façon de parler. De l'Est à l'Ouest, peut-être, mais du Nord au Sud...

En effet, l'infinité du Paradis ne commence qu'à partir de ses portes. Avant cela, il n'y a rien, mis à part l'Enfer et Oudéterous. D'ailleurs, Oniel arrivait à les voir de là où il se tenait. On pouvait pratiquement voir le ciel se couper en deux. Le ciel saturé de nuages gris de l'Enfer contrastait avec celui du Paradis, dont les seuls nuages étaient ceux qui portaient la cité des anges. Et Oudéterous se trouvait juste entre les deux.

Oudéterous...

Oniel était sûre que cette forêt cachait des secrets. Des secrets qu'il avait soudainement envie de découvrir. Et c'était mal, car il n'avait pas le droit. Il ne devrait même pas penser à ça. Il secoua la tête pour chasser cette idée de son esprit et entreprit de voler dans la direction opposée, mais son corps ne bougea pas d'un pouce.

Il voulait vraiment découvrir ces secrets. Il était curieux depuis beaucoup trop longtemps maintenant.

Mais ça signifierait désobéir à Père... D'un autre côté, il a seulement dit de ne pas aller près de l'Enfer. Si je reste assez près du côté du Paradis, ce ne sera pas considéré comme de la désobéissance... Et puis, je ne vais pas rester longtemps.

Avec cette excuse pour se justifier en tête, il commença à voler en direction des murs du Paradis. Contrairement aux âmes qui ne voyaient même pas ces murs, les anges peuvent les voir et même les survoler sans passer par la porte ou demander la permission de passer à St Pierre. Ils ne doivent cependant pas aller loin, et par pas loin, ils veulent dire pas trop près d'Oudéteros et de l'Enfer. Or Oniel était non pas sur le point d'aller près d'Oudéteros mais d'entrer dans Oudéteros.

C'est stupide... Je vais être sévèrement puni pour ça et ça n'en vaux vraiment pas la peine, même pour satisfaire toute la curiosité du monde. Je ferais mieux de rentrer et de m'entraîner, comme tous les jours.

Mais le temps qu'Oniel finisse de penser, il était déjà en train de voler au dessus d'Oudéteros et la vue qu'il eut le figea sur place : c'était tellement différent du Paradis. Les arbres étaient très serrés et une sorte de nuage planait sur eux... En réalité, c'était du brouillard, mais Oniel ne le savait pas, il n'en avait jamais vu. Il n'avait jamais rien vu de tout ça. Au Paradis, il y avait tellement de place que l'on pourrait placer tous les anges (et croyez-moi, ils étaient très, très nombreux) avec toutes les âmes qu'il y aurait toujours autant de place. Les arbres étaient espacés et tout était clair comme le jour éternel qu'on y trouvait.

Ici, on ne voyait rien. Et cela ne fit qu'enflammer encore plus la curiosité d'Oniel.

Sans plus attendre, il plongea dans le brouillard, faisant craquer quelques branches d'arbre au passage, et battu des ailes plusieurs fois pour dégager la fumée qui l'entourait. Ce qu'il y avait en dessous le choqua encore plus que ce qu'il avait vu au dessus. Les feuilles des arbres n'étaient pas vertes comme celles qu'on trouvait au paradis mais violettes, il faisait très sombre, et il n'y avait rien à l'horizon. Au Paradis, il y avait encore les âmes, les animaux. Ici, Il n'y avait rien. Pas âme qui vive, littéralement.

Je sais que ça n'a rien de vraiment spectaculaire, mais mettez-vous à sa place, c'était vraiment la première fois qu'il voyait autre chose que son ciel bleu, son paysage paradisiaque et son peuple, sa patrie.

Ne sachant si cette terre était pure ou pas, Oniel décida d'invoquer des sandales avant de poser ses pieds au sol, puis il regarda curieusement autour de lui.

Mis à part l'affreuse solitude et le silence assourdissant qui règne sur cet endroit, il n'a rien de bien effrayant.

On leur a dit de n'approcher cet endroit à aucun prix. Pourquoi? Il n'y avait rien de dangereux, ici.

Il doit sûrement y avoir une bonne raison à cela. En attendant, je trouve que cet endroit serait pas mal pour les prochains entraînements. Comme personne ne vit ici, on n'aura pas à retenir nos coups, pas comme au Paradis. Je pourrais en parler à père... Ou juste garder ça pour moi. Après tout, j'ai désobéis, danger ou pas. Et je me sens toujours mal de l'avoir fait. *Soupir* J'ai besoin de me défouler. Je pense que je vais m'entraîner un peu, juste un peu, et puis, comme ça, je pourrais vérifier le terrain et je ferais d'une pierre deux coups.

Soudain...

Un craquement. Le premier bruit qu'Oniel avait entendu depuis qu'il était là. Celui-ci se mit tout de suite sur ses gardes.

Quelqu'un était là. Il pouvait sentir une force qui n'était pas la sienne s'imposer sur les lieux. Et en plus, ce n'était pas un ange. C'était différent de toutes les forces angéliques qu'il ait jamais senti. ça semblait beaucoup plus lourd. Et plus noir, aussi.

Oniel fronça les sourcils et invoqua une épée, qu'il serra fortement dans ses deux mains.

- Qui va là? Demanda-t-il prudemment.

Aucune réponse. Et pourtant, la force était toujours là. Oniel regarda autour de lui, mais ne vit rien du tout. Impossible de se cacher derrière des arbres aussi minces, donc ça voulait forcément dire que la personne s'était rendue invisible.

- Montrez-vous, ordonna-t-il.

Finalement, une ombre se dessina quelques mètres face à lui et, lentement, prit l'apparence d'un... Homme?

L'homme avait de longs cheveux noirs attachés en haute queue de cheval sur sa tête et des yeux plus rouge que le sang, un visage carré avec un nez aussi droit que celui d'un grec et des lèvres aussi rouges que ses yeux, il avait de longues oreilles pointues et il était vêtu de noir de la tête aux pieds. Il portait un genre de long manteau gothique noir avec un pantalon noir et un T-shirt noir. Il avait une peau bronzée qui contrasterait clairement avec la peau pâle d'Oniel s'il était côte à côte.

Mais une chose était sur : cette... Chose, quoi qu'elle fusse, était un beau spécimen. Une vraie beauté. Et ça, Oniel ne manqua pas de le remarquer.

Quelle... Beauté.

Tous les anges étaient naturellement beau, mais jamais Oniel n'en avait vu des aussi beaux que cet inconnu. Il était... Dangereusement attirant.

- ça, pour une surprise, lâcha soudain l'inconnu. Un ange, ici?

Sa voix était grave et suave et, bizarrement, c'était exactement comme ça qu'Oniel l'avait imaginé.

Mais quel est-il? Un âme humaine qui se serait égarée? Mais les âmes n'ont pas de pouvoirs et je peux sentir le sien couler dans ses veines... Ce qui signifie qu'il a un corps, donc qu'il n'est pas mort. Alors quoi, c'est un humain... Vivant? Un ange? Cependant, je n'ai jamais vu d'humain ou d'ange avec des yeux rouges ou des oreilles pointues...

La majeur partie des anges étaient blonds. Certains étaient avaient des cheveux noirs, bruns ou même roux. Mais dans tous les cas, ils avaient les yeux bleus. Et leurs oreilles étaient semblables à celles des humains. Cet inconnu n'était donc forcément pas un ange.

- Annonces ton nom et ce que tu es, étranger, ordonna Oniel en tenant toujours son épée devant lui, prêt à se défendre si l'inconnu décidait de l'attaquer.

Un sourire en coin s'afficha sur le visage de l'inconnu.

- Tu ne sais pas ce que je suis? Demanda-t-il.

- Visiblement, puisque je te le demandes, répondit Oniel.

- Comme c'est adorable.

Cette phrase confus légèrement Oniel, mais il ne le laissa pas paraître et ne baissa pas non plus sa garde.

- Adorable? Répéta-t-il.

- Oui, adorable, répondit l'inconnu. Tu n'as pas peur de découvrir ce que je suis, ángelos?

- Je t'avoue que j'ai un peu peur de le découvrir, avoua Oniel. Mais la peur ne me fera pas fuir.

- Quelle honnêteté. Digne de l'ange que tu es. Pour la peine, je vais me présenter.

En un battement de cil, l'inconnu fut face à Oniel, surprenant celui-ci, et affichait un sourire assez grand pour qu'Oniel puisse voir qu'il avait des crocs.

- Je m'appelle Akin, dit-il. Et je suis un démon.

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