Louis ouvrit le dossier qui se trouvait devant lui et inspira profondément avant de commencer à lire. Peut-être aurait-il dut prendre un peu plus de temps car ce qu'il vit lui glaça immédiatement le sang. Bien sûr, il avait l'habitude à force. Mais ça lui faisait toujours quelque chose de bizarre dans la poitrine ; lorsqu'il prenait connaissance des faits pour la première fois. Il ferma brièvement les yeux et se concentra à nouveau, relisant la lettre qui ouvrait le dossier.

« Cher Louis,

Je sais que tu ne veux plus de patients comme ça, je sais que tu as trop de mal avec eux mais s'il te plaît, laisse moi finir. Il est arrivé au commissariat il y a une semaine. Il s'appelle Harry. Mes gars l'ont retrouvé dans une cave d'une villa de l'East London. Il était vêtu de guenilles et semblait dévasté. J'étais choqué de le voir là. Non seulement à cause de son extrême maigreur et de sa pâleur inquiétante mais aussi et surtout parce que c'était un homme. Tous les jours on fait des descentes, on revient souvent les mains vides et quand ce n'est pas le cas, ce sont des filles qu'on ramène. Toujours. Alors, oui, tu imagines bien que j'étais choqué. Enfin bref. On l'a placé trois jours dans un hôpital spécialisé mais il l'a vraiment mal vécu. Le troisième jour, je suis allé le voir et en échange de ma promesse de le faire sortir de là, il a accepté de se confier un peu à moi. Il n'a pas parlé, à aucun moment mais il a écrit quelques trucs sur un bout de papier. Voilà ce qu'il m'a raconté - et je te conseille de t'asseoir avant de lire la suite - à ce moment là. Il a été enlevé le jour de ses dix huit ans par des amis de son beau père qui se sont révélés être des proxénètes. Ils l'ont d'abord violé avant de lui dire qu'il était prêt à "commencer le job pour lequel il était fait". Il n'a pas tout de suite compris ce qui lui arrivait jusqu'à ce qu'il se retrouve dans une pièce minuscule avec son premier "client". Il a essayé de s'enfuir à plusieurs reprises mais ils l'ont toujours rattrapé. Ce manège a duré pendant presque quatre ans, jusqu'à ce qu'on le retrouve. Il m'a aussi avoué que son beau père avait déjà abusé de lui plusieurs fois avant l'enlèvement. Lorsqu'il était encore mineur. On a réussi à avoir le beau père en question mais ses acolytes sont toujours en fuite. Le gosse a refusé de m'en raconter plus mais il a demandé à voir un psy. Voilà pourquoi je me tourne vers toi. Je sais que ce genre de patients te rappellent trop de mauvais souvenirs mais s'il te plaît, au nom de notre amitié, je te demande de me dire oui. Qui plus est, il a vingt deux ans et tu en as vingt cinq. C'est un avantage considérable pour créer des liens et tu le sais. Il a été placé dans un foyer de réadaptation. Tu trouveras ci-joint la fiche qu'on a rempli sur lui au commissariat ainsi que le numéro du foyer dans lequel il réside. Merci de me faire connaître ta réponse rapidement. Il a besoin d'aide. Il a besoin de toi.

Lieutenant Niall Horan,

24 Uper Street, Londres. »

Louis soupira alors et secoua la tête de gauche à droite avant d'attraper la seconde page du dossier. Il s'agissait de la fiche d'informations dont Niall lui avait parlé. Il repositionna ses lunettes sur son nez et se mit à lire.

____Numéro du dossier : 24120102

____Nom : Styles

____Prénom : Harold (Harry)

____Sexe : Masculin

____Date de naissance : 01.02.1991

____Taille : 1m85

____Cheveux : Bruns, bouclés

____Yeux : Verts

____Autres : Mutilation, a été interné.

____Découvert le : 04.05.2013 (interné immédiatement après sa découverte et son interrogation au commissariat)

____À : 20, Harley Avenue, East London

____Raisons de l'internement : viols, enlèvement, a été intégré dans un réseau de prostitution, traces de mutilation visibles ____sur ses avants bras, ses poignets, ses épaules et ses mollets.

____Durée de l'internement : 72 heures

____Sorti le : 08.05.2013

____Réside actuellement à : Foyer Greenwood, 12 Middle Bvd, Londres.

____Notes : a demandé à voir un psychologue. Le lieutenant Horan a fait savoir qu'il s'en chargerait personnellement.

Louis reposa les feuilles dans le dossier et se massa les tempes. C'était trop d'un coup. Il avait besoin de prendre du recul. Alors qu'il refermait le dossier, un papier en tomba. Il lut : FOYER GREENWOOD (075)-444-6712. Il retourna la petite carte avant de la reposer et d'attraper son téléphone. Il composa un numéro sur le cadran et une voix familière lui répondit.

« - Lieutenant Horan, police de Londres, que puis-je pour vous ?

- Ici Tomlinson. J'accepte. Pour le dossier que tu m'as envoyé.. Je marche. »

Si tu savais dans quoi tu t'engages, Louis Tomlinson.