-42-CONNOR

"Tu t'y connais en cocaïne ?"

Scarface

Connor

Rowland qui était le superviseur de notre affaire était devenu mon fan le plus fidèle. Il avait eu pitié de moi et renvoyé à la maison bosser avec une pile de documents impressionnants. Je devais tout étudier. Ce n'était pas réjouissant certes mais le confort de mon appartement était un plus. Charlie avait débarqué avec des boites pleine de nourriture Thaï et je l'en remerciais en lui faisant la promesse de lui offrir un resto dans quelques jours. Elle m'avait fait un clin d'œil prometteur puis s'était installée sur la méridienne avec son ordinateur. Studieuse, le bruit de ses doigts sur le clavier était la seule note qui venait briser le silence de la cathédrale depuis plus d'une heure. Pas très réjouissant comme vendredi soir pour un jeune couple.

Je jetais mon crayon sur la table, soûlé.

—Je suis désolé de bosser encore mais j'ai tellement de choses à faire. Je n'avais pas envie de me tanner le cul sur mon fauteuil.

—Pas de problème, me répondait Charlie. J'ai du travail aussi.

—Tu fais quoi ?

Je m'octroyais une pause méritée pour me consacrer un peu à ma belle.

—J'aide Logan à établir le programme de l'année prochaine. Le budget. On doit faire un tableau prévisionnel de l'année qui va arriver et faire le bilan de ce qui à marché ou pas pour préparer les deux prochaines années. C'est fastueux.

Le surfeur était chié quand même de se servir de Charlie alors que c'était plus ou moins lui le boss.

—Pourquoi tu l'aides ? Il n'a pas une équipe pour cela ?

—Si. Et j'en fais partie en quelques sortes.

Je ne comprenais rien à leur méthode de travail et je ne cherchais pas à en savoir plus. Je savais que Charlie passait beaucoup de temps avec le surfeur, ça m'énervait un peu malgré que nos relations soient beaucoup plus cordiales. Je le tolérais.

—Et toi ces cartes, me demanda Charlie.

—Je voudrais remonter une filière de drogue, je suis sûr à cent pour cent que ça arrive du Mexique. J'essaie de déterminer les lieux ou pourrait être stocké la drogue. Je sais qui achète, qui vend, du moins en partie mais je voudrais savoir qui fournit et qui fabrique. J'essaie d'entrecouper nos diverses perquisitions pour pouvoir leur tomber dessus déjà ici. Si j'arrête les bons mecs, j'aurais les bonnes infos. Surtout qu'il y a des armes aussi dans le lot.

Ce qui m'occupait le plus, c'est que malgré nos diverses interventions, la même drogue circulait encore et de manière plus forte, ce qui voulait dire que nous n'avions pas fini et de très loin.

—Ceux que vous avez eu, ne vous ont pas donné d'infos?

—Très peu. Les interrogatoires n'ont pas donné beaucoup. Ils passent par la carte prison direct sans parler.

Les sources étaient rares. Un gang suspecté d'être les fournisseurs principaux dans le pays , on avait fait des arrestations mais la marchandises continuaient à s'écouler alors il fallait voir ailleurs.

—Et au Mexique, ils n'enquêtent pas ?

Une part encore plus obscure à étudier et à comprendre. Le travail là bas était entaché de nombreux problèmes, soumis à des lois qui n'étaient pas les nôtres et une énorme corruption.

—Évidement mais si on leur dit pas où chercher, c'est compliqué. Tout un pays à fouiller, des centaines de lieux. Ça viendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Il semblerait que ce cartel ne soit pas si ancien. Donc, je remonte du plus petit, jusqu'au plus gros.

Charlie se pencha un peu sur le bazar qui recouvrait ma table basse. Elle se mit en mode surdouée. Ses yeux faisaient des aller retour et je sentais les engrenages de son cerveau tourner.

—Je pense que tu peux oublier les point A et C. Dans les collines, c'est trop éloignés de la ville. Ce n'est pas pratique de faire des allers retours continuels avec des cargaisons de marchandises. Les bouchons sont la plus grandes sources de problèmes et bien trop dangereux à moins d'avoir un aéroport privé et ce n'est pas le cas, j'imagine.

Je fronçais les sourcils. J'étais plutôt d'accord avec elle sur le sujet.

—Quand au point D, je ne suis pas convaincu. Inglewood est le terrain des Tigers, bien que proche de l'aéroport, ils font plus dans le trafic d'armes et n'accepteraient pas que de la drogue passe par chez eux sans leur consentement et vous en auriez entendu parlé.

Elle démontait point par point, le travail de recherche d'une équipe entière.

—Pareil pour Resada, Koréantown, ils préfèrent les drogues modernes. Compton et Watts, je rayerais aussi. Les guerres des gangs font rage de tous les cotés et établir un trafic avec eux ne serait pas intelligent. Ils passent plus de temps à se disputer pour des territoires que pour bosser, je peux dire. Mauvais pour les affaires.

Elle m'impressionnait là.

—Le lieu le plus sûre reste le quartiers des docks. De nombreux entrepôts vide, de l'espace, pas de visiteurs curieux, y voir des camions n'a rien de surprenant surtout que le port est un bon moyen de faire transiter de la drogue par grosses cargaisons.

Je n'avais rien dis à ce sujet, elle ignorait cela et en avait fait les déductions seules. Ce n'était pas professionnel de lui dire tout ce que j'avais déjà précisé où de la laisser voir mon travail mais Charlie était tellement étonnante dans sa façon de voir les choses.

—C'est là où on a déjà opéré en arrêtant tout un réseau.

—Mais je suis d'avis que ton cartel bosse avec plusieurs, ajouta Charlie. Ça créer des fausses pistes et donne beaucoup de travail de surveillance mais c'est un petit prix à payer. Je choisirais plutôt un endroit proche du centre ville et des lieux touristiques.

Son discours me ramenait à mes hypothèses, qu'elle semblait me confirmer avec vigueur et me permettait de m'ôter mes doutes.

—Je serais toi d'ailleurs, reprit Charlie. Je commencerais par les autres points que tu as choisis, ils sont intelligents.

J'avais déjà mes réponses bien en tête et tout mon discours pour convaincre les hauts gradés prenait forme.

— Il suffirait pour eux de faire venir les marchandises et de couper la drogue dans différents endroits puis de la dissiper à travers les dealers, continua ma petite, sure d'elle. Ils assurent un approvisionnent continuel tout en permettant de ne pas rester focaliser sur un seul, ça évite les soupçons.

Puis elle reprit sa place dans le canapé, les jambes étendues avec son ordinateur et tapait à la vitesse de la lumière.

—Charlie, comment tu sais tout cela, je demandais très intéressé par ses futurs réponses.

—Mon chéri, mes études ont constitué à apprendre comment monter une entreprise et la faire prospérer. Que se soit des fleurs, des programmes informatique ou de la drogue, c'est la même chose. Identifier les terrains prospères ou hostiles, le public concerné, l'arrivée des marchandises aussi à son importance. Plus tu seras proche du lieu de fabrication ou d'import et plus tu vas accélérer la cadence. Tout ces paramètres sont important en bref tes trafics de drogues sont des entreprises. Il suffit juste de bouger les curseurs et je suis un génie.

Avant que je ne puisse répondre, elle enchaîna.

—Dans les pays du Sud, il est bien plus facile de faire travailler le peuple pour des nèfles et ils sont beaucoup plus impressionnables. Travailler pour un cartel, c'est presque une tradition afin d'assurer une vie descente à sa famille mais c'est ignoble.

Ce n'était pas une grande info, les informations parlaient assez de cela tous les jours. Je voulais en savoir un peu plus sur ses connaissances. Il n'y avait pas que son esprit d'analyse, il y avait autre chose.

—Je suppose que tu connais la recette de la cocaïne, je demandais.

—Pas précisément mais je sais que c'est un psychostimulant. Ses effets sont attribués au fait qu'elle bloque la recapture de la dopamine et entraîne donc une augmentation de la concentration du neurotransmetteur dans diverses régions du cerveau, c'est un très bon stimulant.

Quand même, elle connaissait un rayon pour une néophyte.

—Tu en as déjà pris ?

Charlie releva la tête, complément outrée.

—Sûrement pas ! Mais j'ai vu pas mal d'étudiants le faire, pour se booster avant les examens.

Elle reprit son travail comme si de rien n'était.

—Toutes mes informations convergent vers le Mexique mais pourtant, elle est colombienne.

—Alors, c'est que ton chef de cartel est au Mexique, sa marchandise provient de Colombie sans aucun doute. Elle est peut-être fabriquée au Mexique, il doit faire acheminer du lieu de production à la fabrication. Sacrée organisation pour la couper ici si c'est bien le cas.

C'est ce que je pensais aussi.

—Le taux de pureté, me demanda t-elle.

Là, plus doute sur le sujet. Charlie en connaissait plus qu'elle ne le laisser entendre, je choisissais de lui répondre. Une énigme de plus de la vie de ma petite amie mais je remontais le filon petite à petite, je vivais dans des hypothèses perpétuelles entre ma vie privée et mon travail.

—Il dégringolent en flèche, je répondais.

—Vous en trouvez davantage, j'imagine.

Je hochais la tête, malheureusement oui malgré toutes nos descentes, cette putain de drogue s'écoulait encore dans la ville.

—Alors il a pris de l'importance, conclue Charlie. Commencer petit et brillant puis grossir de manière exponentielle. Il doit avoir de sacré moyen et arroser pas mal de monde au passage, il est riche et puissant.

—Ils le sont tous.

—Tu vas trouver mon chéri, m'assure Charlie avec un léger sourire énigmatique.

Je voulais connaître autre chose désormais au delà du ressenti, c'était son avis qui m'importait sur un point bien précis, nous concernant. Mon affaire y était hautement liée mais il s'agissait d'une épreuve également. Alors je me lançais tout doucement.

—Je vais demander des infiltrations dans le milieu.

Charlie ne leva même pas la tête.

—J'imagine que c'est la procédure habituelle, me répondit-elle.

Elle ne semblait pas mesurer ce que j'essayais de lui dire.

—Ça pourrait être moi, Charlie.

J'avais pris une voix peut-être un poil trop grave mais c'était bien de cela qu'il s'agissait. Je ne prenais pas notre relation à la légère et je me devais de l'informer.

Relevant son visage une énième fois vers moi sans faire mine d'être énervée, elle me fixa derrière ses lunettes.

—Est ce que c'est prévu pour demain ?

Sa voix était pondérée, neutre. J'ignorais vraiment ce qu'elle pouvait bien penser derrière ses yeux gris qui m'analysaient.

—Non, je répondais.

—Alors, nous en reparlerons quand ça sera le moment, tu veux bien ?

C'était ce que j'espérais entendre dans un sens mais je n'étais pas satisfait. Ses mains ne tremblaient pas, son regard sûre était retourné à son propre travail et ne laissait pas transparaître la moindre émotion. Je devais quand même connaître son avis sur le sujet.

Je laissais couler un peu, ne voulant pas provoquer de dispute inutile mais j'étais frustré.

***

Charlie m'avait encore un peu aider sur des hypothèses et deux en étaient ressorties, les plus probables. Et le fonctionnement des entreprises n'avaient plus de secret pour moi dorénavant.

Ce que j'avais fais n'était pas tout à fait légal mais Charlie n'avait pas eu accès a des informations sensible, pas de noms ou autre . Elle avait joué le rôle d'un consultant en vérité et Rowlandle remarqua quand le lundi matin, j'arrivais joyeux avec pas mal de choses à présenter à la réunion. C'était à la limite insultant de penser que je n'étais pas capable de travailler par moi même et je lui faisais remarquer.

—Ne vous vexez pas Connor. Je plaisantais. Le résultats est là. C'est tout ce qui compte après tout, qu'importe les moyens que vous avez employés, le principal, c'est que ça paie.

Jared me regardait sur le côté d'un œil soupçonneux. Pareil qu'avec Charlie, il n'appréciait pas que mon attention se porte sur une autre personne que lui mais j'étais d'accord avec lui, cet homme était étrange.

A la sortie de la réunion, des décisions avaient été prise. Mes pistes acceptées. J'avais misé sur un certains nombre de personnes et de lieux à surveiller qui conduiraient à la suite. C'était très motivant pour moi et je le devais à ma nana. Nous continuerions ici nos recherches, je le sentais, nous touchions au but. Avec un regain de vitalité, j'allais casser la baraque.

—Heasley, gueula mon propre chef. Je vous retrouve. Vous reprenez la tête des opérations et ne me décevez pas, j'accorde rarement de deuxième chance.

J'avais l'air d'un bleu sur sa première opération mais je crânais devant mon binôme qui roulait des yeux.

—Tu vas nous préparer des cafés, Wright.

—T'as gueule du con.

—Bravo Connor, me félicita Rowland en me filant un coup amical sur l'épaule qui sortait de la salle à son tour.

Jared avait les bras croisé et regardait « le connard de l'ATF » s'en aller.

—Hé bah, me dit-il. Qu'est ce qu'il te lèche les bottes, il doit avoir la langue plein de merde.

J'étais d'accord avec Jared. Je ne comprenais pas ce que l'ATF faisait avec nous, les armes n'étaient qu'une hypothèse, pas sur d'en trouver encore mais Rowland disaient que oui alors nous devions composer avec tous et tant que les affaires marchaient alors j'étais prêt à laisser pisser.

Trop content de rentrer avec des bonnes nouvelles. Je passais par les bureaux de Charlie pour l'amener au restaurant, nous irions chez Hector et Maria, autant fêter l'événement comme il se doit.

****

Je garde bouche close.
Je ne parlais que sous la torture.

Bises les moches 😘

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