-31-CONNOR

"Le jour où j'ai changé ma façon de penser est le même jour où ma vie à commencer à changer"

Pensée positive - Inconnu

Connor

Depuis que j'étais avec Charlie, heureux n'était pas un mot assez fort pour me décrire. J'étais plus qu'à l'aise dans mes baskets. Au travail, je jouissais d'un regain de vitalité, j'avais abattu pas mal de travail concernant mon affaire. J'avais traîné dans les quartiers du Sud, à la pêche aux informations, tous mes indics étaient formels, la drogue passait par le Mexique pour être revendu aux Etats-Unis sans escale. Les tarifs commençaient à augmenter restant quand même à des prix bien trop raisonnables surtout pour cette qualité alors soit le narcos était débile ou il était très intelligent. Pour moi c'était la deuxième solution, il la rendait accessible à tout le monde, tiraillante, il avait établi une clientèle fidèle et nombreuse. Même si le prix grimpait, on en voudrait toujours, sa place était faite.

On allait même jusqu'à me donner le nom d'un fournisseur, une aubaine. Restait maintenant à le prouver, les mauvaises infos étaient choses courantes quand on voulait se débarrasser d'un concurrent gênant. J'avais le temps, je voulais faire les choses précisément et mettre ce mec sur écoute, j'avais passer deux jours à le chercher sans trop de succès.

***

On était vendredi midi, avec Charlie, on se retrouvait à mi chemin entre nos bureaux pour un déjeuner rapide. Nous ne nous étions pas vu depuis pratiquement trois jours. Le mercredi  bloqué par la recherche d'un mafieux, jeudi pareil, à part quelques textos un peu cochon, je commençais à être en manque. Jared me soûlait pour que nous sortions et juste entre mec avait il bien précisé. Ça me disait bien mais je devais prendre en considération Charlie.

Elle m'attendait déjà à l'ombre d'un arbre dans un parc alors je fonçais, courant entre les badauds pour rejoindre ma copine. Elle avait tout prévu, je n'avais qu'à m'asseoir et manger. Alors pour lui dire bonjour et la remercier, je l'embrassais sans lui laisser de temps de réagir, la couchant sur le gazon.

Je me faisais sourire de l'intérieur d'être comme ça depuis plusieurs jours mais c'était plus fort que moi. Maintenant que j'avais desserré les vannes, je voulais que tout prenne forme, que chaque moment soit comme je l'avais imaginé et c'était facile avec Charlie. Elle me laissait m'exprimer à ma guise, acceptant mes interludes de silence aussi mais toujours là à mes côtés d'égal à égal.

Je redoutais en revanche de lui faire part de mes projets alors j'avançais lentement.

—Charlie heu, je sais que on s'est pas vu depuis deux jours mais Jared veut se faire une sortie au stade pour un match de basket ce soir.

—Oh.

Elle triturait sa salade du bout de sa fourchette. Je sentais la crise arrivée, première prise de becs et je n'étais pas sûr de pouvoir encaisser sans m'énerver à mon tour. Alors je la laissais faire, le nez dans sa salade jusqu'à ce que je comprenne qu'elle était en train de rire comme une tordue. Je la regardais vraiment perplexe. Pas ce que à quoi je m'attendais et ça commençais à m'énerver un peu.

—Justement, dit elle après s'être calmée. Je ne t'en ai pas parlé mais comme je n'étais pas sûr que tu sois dispo, j'ai accepté d'aller chez Grace ce soir. Elle organise une soirée fille chez ses parents avec ses copines de médecine, il y aura Sasha et Camille.

A mon tour de répondre pas onomatopée, je me sentais couillon.

—Ha.

C'était bizarre. Comment je devais prendre les choses, quoi dire ?

—Connor, je suis désolée. Je ne savais pas comment te le dire. Je ne voulais pas te vexer.

—Moi non plus, je disais en me pinçant l'arrête du nez. On fait la paire.

Elle acquiesçait.

—Mais si tu sors avec les gars alors, je suis contente pour toi. On se retrouvera demain.

Un beau sourire sur son visage, sincère presque soulagée d'ailleurs. Elle était autant mal à l'aise que moi d'annoncer sa sortie, c'était risible. On rigolait de nos bêtises, une deuxième fois.

Voilà, c'était tout, chacun sa soirée. On s'amuserait bien chacun de son côté pour mieux se retrouver.

—Ça consiste en quoi les soirées filles, je demandais.

—Je ne sais pas trop. Je n'en ai pas souvent fait mais je dirais, des musiques de filles, des verres de vin blanc accompagné de sushis et peut-être une bataille de polochon, je ne garantis rien.

Elle m'intéressait bien là. J'imaginais la scène.

Des plumes, un lit, Charlie ...

—Si il y a bataille alors je viens.

—Non monsieur Heasley ! Tu vas sortir avec tes potes, t'égosiller sur des grandes perches avec leur ballon, boire des bières et manger de la friture et surtout profiter de ta soirée. Je te promets que demain on se rattrapera.

Elle me chuchota dans l'oreille tout un tas de faveurs sexuelles qui auraient fait rougir ces fameux joueurs de basket.

—Dis donc, jeune fille ! Où as tu appris tout ces vilains mots ?

—J'ai été à bonne école.

Elle me fit un clin d'œil et le vilain qui ronflait dans mon caleçon se réveilla au garde à vous.

Puis Charlie reprit une attitude sérieuse, son visage face au mien, je plongeais dans ses beaux yeux. Elle passa son index sur ma tempe dans un effleurement délicat. Je poussais avec ma tête pour en avoir encore.

—Tu n'as pas à hésiter si tu dois me dire que tu as envie d'être avec tes amis, Connor. Je te demande juste de me le dire pour que de mon côté, je puisse profiter des miens. Nous sommes deux êtres humains distincts. Nous avons des besoins différents et nous n'avons pas besoin d'être coller en permanence et hors de question de demander la permission, tu n'aimerais pas et moi non plus.

Son regard était doux, ses yeux gris sincères et ça me plaisait.

—Soyons juste honnête, reprit-elle.

Je l'embrassais sur le front.

—D'accord ma belle.

Putain c'était trop bon d'être avec Charlie, pas de prise de tête, pas de chouinage, elle pensait de la même façon que moi. Pourquoi j'avais hésité si longtemps, quelle perte de temps sérieux.

On avait passé beaucoup de temps ensemble mais là c'était mille fois mieux et le sexe qui allait avec aussi. J'en voulais toujours plus, pas sûr de me lasser de l'entendre gémir ou de sentir sa bouche qui descendait le long de mon ventre. Et si c'était ça être en couple avec Charlie alors je signais pour l'éternité.

Je regagnais mon service au pas de course, Jared qui avait le bureau celui en face du mien, était avachi dans son fauteuil, les jambes étirés et les pieds posés comme à la maison.

—Ok pour ce soir, je disais en donnant un coup dans son siège pour l'emmerder.

—C'est bon, tu as demandé l'autorisation à maman ?

Encore des railleries de sa part. Je ne m'en formalisais plus autant qu'avant, c'était pour le plaisir de râler.

—Absolument pas. Je lui ai juste dis. Elle avait l'intention d'aller chez les parents de ta femme avec ses copines pour faire la fête sans nous.

Toujours installé comme dans son canapé, il grognait.

—Starsky, Grace n'est pas ma femme.

Il pouvait me dire ce qu'il lui chantait, je n'y croyais pas. Plus maintenant.

—Arrête me la fait pas, je répliquais. Tu es avec depuis un petit moment. Elle t'a cerné et elle te tient.

—Ça pour me tenir entre ses cuisses, cette fille n'est jamais rassasiée.

Une blague vaseuse pour faire passer ce que je lui avais dis, je n'étais pas loin de la vérité.

—Stop, je veux pas savoir. Je veux pas t'imaginer à poil.

Mon binôme se redressa un peu mais une grimace lui barrait le visage, il avait l'air d'un vieux grincheux.

—Faut voir ce qu'on devient franchement, Starsky. On se ramollit avec l'âge.

Je prenais en compte sa remarque mais je n'étais pas d'accord. Je ne l'étais plus depuis quelques temps. J'abordais autrement la vie et ce n'était pas pour me déplaire.

—Non, je suis pas d'accord. On a une vie cool, des petites femmes qui nous attendent au chaud le soir quand on rentre et qui sont là pour écouter nos conneries, je vois pas où est le mal ?

Une œillade perplexe de la part de Jared qui ne démordait pas de ses convictions de vieux célibataire.

—Si j'avais cru un jour entendre ça dans ta bouche.

Je me posais dans mon fauteuil avec décontraction. Le poids de mes épaules avait disparu. Je me sentais pousser des ailes, pas toujours très stable certes mais se laisser porter par le vent n'était pas désagréable et c'était que je voulais faire comprendre à Jared.

—On change tout le long de sa vie, Hutch. On a profité de la vingtaine comme il faut, je n'ai pas de regrets mais je suis bien content d'avoir trouver la fille qui me donne envie de me poser.

A ces mots, mon ami tiqua.

—T'es en train de me dire que c'est la bonne ? Donc, c'est bague au doigt, mariage et mini vous ?

Tout blanc ou tout noir, il ne savait pas doser comme le whisky, une bouteille ou rien.

—Je suis très loin de ça, je répondais. Ce que je dis c'est que quand je rentre d'une journée merdique, je suis content de retrouver ma copine qui va me changer les idées, si je rentre happy alors, elle fera durer le plaisir.

—Vu sous cet angle...

Mon téléphone fixe se mit à sonner.

—Agent Connor Heasley à l'appareil ?

—Police de Los Angeles, lieutenant Mitchell, on a du boulot pour vous. Sur une perquisition on a découvert une cargaison de marijuana dans le quartier d'El Segundo, on a besoin de vous pour recueillir les preuves.

—Pas de problème, on se dépêche.

J'attrapais mon S&W, ma veste avec le sigle DEA puis ma casquette et c'était parti.

—On va où ?

—El Segundo, cargaison d'herbe.

La voix de notre chef nous retint.

—Heasley, Wright, où allez vous ?

—On a été appelé sur une perqui pour des stocks de marijuana, je répondais.

—Sûrement pas, tonna sa voix sous sa moustache. Envoyez quelqu'un d'autre ! J'ai bien aimé votre rapport sur les événements de la semaine Heas, vous avez fait de beau progrès. Je ne vous veux que sur cette affaire. Wright pareil, j'ai fait la demande de votre mandat pour placer Carlos Hivares sur écoute. Il a un casier long comme le bras et pas mal d'ennemi, il devrait être facilement accepter. Bien joué !

Le chef se remit à gueuler dans les bureaux nous faisant sursauter.

—Reynolds, Strugatsky, allez voir Heasley, il vous file une affaire. Ronald arrêtez de vous curer le nez et allez me faire des photocopies !

Encore un de ses aboiements avant de claquer la porte de son bureau. Celui qu'il désignait comme Ronald était le petit nouveau en équipe avec un ancien sauf qu'il ne s'appelait pas ainsi mais Rodney.  Deux lettres à la bonne place en trois mois, ce n'était pas mal déjà. Le chef avait mis un an à me nommer correctement.

—Ouais, rajouta Jared. T'es crade Ronald!

Il ne pouvait s'empêcher d'en rajouter une couche lui. Nous avions été à sa place un jour.

Le bleu se trouvait tout naze devant le bureau entier qui l'observait alors il déguerpissait pour sûrement aller se pendre dans la salle des archives. Je ne m'en formalisais pas plus que ça. Les nouveaux, ils allaient et venaient tout autant que les barres chocolatés du distributeur, pas irremplaçable.

Une fois que je donnais l'information à John et Cameron, je retrouvais mon bureau et Jared de nouveau dans la même position. En mode glandouille, il faisait bouger du doigt le petit personnage sur mon bureau. Une connerie de mon frère, un petit farfadet qui dansait la gigue.

—On est vendredi après midi, on aura pas le mandat avant lundi matin, me disait-il sans me regarder. Je propose que on se casse chez nous, y a plus rien à faire.

—Pars si tu veux, moi je reste, on sait jamais.

Je ne me faisais pas d'illusion mais je pouvais prévoir les hommes, le matériel, je vérifiais les adresses que rien ne gâche tout ce que je mettais en place. Dix huit heures passées, tout semblait prêt, je déposais le tout à mon chef qui me donna une claque dans le dos ravi de mon retour à la réalité.

J'appelais Charlie en sortant mais je tombais sur sa messagerie. Ne sachant pas quoi dire, je raccrochais mais j'avais ce besoin de lui parler. De lui dire que je ressentais quelque chose de fort juste à cet instant. Alors je faisais sonner une deuxième fois son téléphone.

—Salut ma belle, juste pour te dire que tu es la plus jolie et tu vas me manquer ce soir.

Cette nana fougueuse au tempérament de feu avait un ascendant positif sur moi. Elle me donnait l'envie de me battre contre la terre entière juste pour la garder dans ma vie. Offrir un monde meilleur pour la mettre à l'abri des merdes qu'on nous imposait.

Elle avait clairement avoué être amoureuse de moi, c'était un sentiment fort et depuis ces quelques jours ensemble je commençais à m'y faire.

Ce sentiment que je trouvais niais chez les autres et pas à ma portée se révélait l'être en faite. Ce n'était pas bien compliqué surtout avec Charlie qui avait cette faculté d'être assez détachée pour permettre aux autres de briller. Je devais me laisser aller à ce que je ressentais, ce n'était pas facile, j'avais toujours était dans la retenue et le contrôle, ça me foutait la trouille mais elle en valait la peine. Souvent des doutes m'assaillaient, le deal était de se dire les choses, là aussi, c'était complexe mais je sentais que nous y arriverions.

***

Après le match, on se dirigeait vers un bar. Tournée de bière en premier lieu, les mecs n'arrêtaient pas de bavasser comme des pies. Des filles n'arrêtaient pas de nous tourner autour, attirés par la testostérone. Moi, je jetais régulièrement des coups d'œil à mon téléphone, Charlie mettait du temps à répondre à mon message de toute à l'heure.

« Où es tu ? »

Trente minutes, plus tard je recevais enfin une réponse.

« Je viens de rentrer »

« Viens à la maison »

« J'ai trop bu »

Sa réponse me fit grincer des dents alors je répliquais.

« Ce n'est pas ce qui me fera changer d'avis »

Oh non, je voulais la voir et j'irais, contre vents et marées. Je larguais les fous qui me servaient d'amis pour foncer jusqu'à ma voiture, destination Venice Beach.

Elle m'ouvrit immédiatement la porte et je me jetais sur Charlie. Habillée d'un simple short en soie et un haut plus que minimaliste assortis. Elle me rendait complètement barge et je la couchais sur son canapé.

—Tu m'as manqué. Je sais pas ce que tu me fais mais continue Charlie parce que je peux plus me passer de toi, ça me bouffe de l'intérieur. Quand tu es loin de moi, c'est le chaos et quand je te vois c'est comme si je prenais une claque dans la figure et que mon monde retrouve un sens.

Elle rigolait de moi. J'étais un peu ridicule et niais mais c'est ce que je ressentais, là cet instant.

—C'est toi qui a trop bu, me disait-elle.

Je m'arrêtais pour l'observer, ses yeux brillants.

—Non, je répondais. Je n'ai pas bu une goutte d'alcool, c'est toi qui provoque ça en moi parce ...

—Tu es fou ?

Je continuais de la contempler. Ma petite amie était la plus belle.

—Ouais, de toi.

****

Petit plaisir pour commencer, après tout les yeux c'est fait pour voir.

Mon Connor est génial ! Comme j'aime le voir si positif et tout in love de sa Charlie !

On respire mieux tous les trois !! MDR 😂

Bises les moches 😘

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