-09-CHARLIE
« Suis-moi, je te fuis ; fuis-moi, je te suis. Au jeu du chat et de la souris, les futurs amants tissent leur toile pour mieux se découvrir... »
Inconnu
Charlie
J'avais beaucoup bu à l'anniversaire de Sasha, plus que je ne le voulais mais Connor m'avait vraiment énervée et j'avais fais la gamine pour lui montrer qu'il n'aurait pas dû jouer avec moi. Il se mêlait sans arrêt de ma vie. Me traitait comme une enfant pour jouer les jolies cœurs et m'emmener dans des restaurants romantiques et finissait par me jeter comme un vieux mouchoir usagé. Plus question de vivre cette situation, j'espérais qu'il avait compris. Il devait ruminer en se prenant la tête, comme si c'était la fin du monde, fallait toujours qu'il dramatise.
Pourtant, je le vis assis contre sa moto devant la porte de mon boulot et il n'était pas festif rien qu'à voir ses sourcils froncés observant mes collègues quitter l'enceinte de mon entreprise de son air renfrogné. Sa carrure de boxeur, son dos courbé donnait des sueurs froides. Le loup tatoué sur son omoplate le représentait tellement bien en cet instant. J'avançais d'un pas lent, pas prête à me prendre la tête mais nous n'y couperions pas. Et plus j'avançais, plus je voyais sa mauvaise tête vraiment pas content. C'était rare de le voir ainsi. Mais si lui était contrarié, qu'est ce que je devrais dire moi ?
—Salut, me disait-il sans une once de douceur.
Autant attaquer dans le vif du sujet.
—Salut, je répondais sur le même ton. Ce n'était pas la peine de faire autant de chemin pour me montrer ton mécontentement, jouer les invisibles suffisait amplement.
A la guerre comme à la guerre.
—Charlie ne commence pas. Tu sais très bien que mes bureaux ne sont pas loin. Je suis venu te parler face à face. Tu voulais être traiter comme une grande fille, nous y voilà.
Je détournais la tête en soufflant. Sa main me retenait pour pouvoir le regarder en face. Ce n'était pas nécessaire mais il se sentait obligé et la vérité avait un goût amer mais j'assumais pleinement mes gestes.
—Tu m'as bien fait passer le message, reprenait Connor. J'ai compris mais tu dois prendre en compte un autre élément. Je ne suis pas un de tes petits copains avec qui tu peux faire mumuse. Ma patiente à des limites, tu croyais quoi? Tu joues à un jeu dont tu ignores les règles.
Si les règles constituaient à le rendre chèvre, je suis signais tout de suite mais me concernant, il pouvait se les mettre au cul si cela lui chantait. Je ne tomberais plus dans le piège, terminé de jouer, ça c'était sûr.
—Tu as fini, ça y est ? Encore le même discours.
S'en était trop d'entendre en permanence ce qui me martelait le crâne depuis plusieurs jours. Je voulais partir mais il me serrait le bras, me retournant, il me faisait mal, ses yeux étaient devenus sombres. J'avais attisé un feu que je ne pouvais pas éteindre mais je m'en réjouissais. Connor m'avait pris pour une petite fille et il avait fait une erreur, il croyait me connaître.
—Tu essayais de faire quoi en dansant avec moi comme tu l'as fais où en me laissant t'embrasser comme cela, tu n'es pas si innocente que je pensais.
Je balançais mon bras pour qu'il me lâche et il s'énervait d'avantage, je le sentais bouillir de l'intérieur.
—Et toi Connor, on en parle. Tu te veux quoi à la fin? L'autre soir sous la pluie tu aurais fais quoi si je t'avais dis oui pour tirer un coup entre deux portes ? tu aurais fais quoi Connor?
Il me regardait fou. Je devais avoir l'air d'une tarée à hurler dans la rue mais je n'aimais pas les donneurs de leçons à la petite semaine.
—Et à l'anniversaire? Si je t'avais laissé aller plus loin. Là aussi un coup vite fais dans des chiottes dégueulasse pour que tu t'enfuis la queue entre les jambes après parce que tu n'assumes pas? Et c'est moi qui joue?
Les yeux exorbités, il demeurait la bouche ouverte comme une carpe. J'avais fais mouche mais je ne lui laisserais plus le choix que de faire face à ses conneries alors j'enfonçais le clou, fière de ma rébellion.
—Je la connais la réponse, rien du tout! Parce que tu es trop lâche pour assumer ce que tu ressens. C'est toi qui est venu me chercher alors que j'étais avec un homme, tu étais jaloux, avoue le ! Tu fais quoi toi, à me tourner autour sans arrêt, à venir te glisser chez moi. Je n'ai pas besoin de me faire sermonner, tu m'entends. Tu crois pouvoir tout contrôler et même moi mais ça n'arrivera jamais, Connor. Je ne suis pas un jouet.
Toutes ses attitudes insidieuses, cette torture lente qu'il m'avait offerte était aujourd'hui sa punition. Je savais que je n'aurais jamais les réponses à mes questions.
—Tu m'as déçu.
Quel sale hypocrite .
J'en avais assez d'être traitée comme la seule coupable dans cette histoire.
—Je te retourne le compliment, ma langue claqua.
On se faisait face. Malgré les erreurs, les mots violents, il persistait une contradiction. Les sentiments de colère, ce n'était rien comparé à celui du désir et c'est ce qui m'affligeait le plus.
Cet homme représentait mon idéal, sa carrure, son aura dangereuse qui me retenait à lui comme si j'étais ma propre captive. J'étais tremblante, j'avais toutes les difficultés du monde à soutenir son regard assombri. Il était plus beau que jamais et j'avais envie de l'agripper pas les cheveux pour l'obliger à m'embrasser. Lui retirer sa veste et le reste de ces vêtements d'ailleurs pour le chevaucher. Mais nous n'en étions pas là, pas encore ou jamais.
—Je crois que on doit mettre un frein à notre relation, c'est malsain.
Je le regardais estomaquée mais de qui se moquait-il ? C'est lui tout seul qui avait instauré ce jeu débile entre nous. Et maintenant il pensait en être encore le maître, complètement à côté de la plaque.
Quel péteux !
J'avais d'autres insultes prêtes à jaillir si il le fallait mais il recula. Encore.
Enfilant son casque, il se jeta sur sa moto qui vrombit au démarrage et donna un coup d'accélérateur. Il était parti comme une flèche, levant la roue avant de sa moto tout en accélérant pour dépasser la file de voiture à l'arrêt.
Je me sentais soulagée de le voir s'éloigner. Je ne croyais pas être prête à l'affronter sans craquer. Il avait ranimé mon ancien moi, celle que j'avais voulu faire disparaître mais qui était resté caché au plus profond. Ses yeux verts me faisaient perdre la boule, il m'emmenait à des années lumières de cette planète et je perdais le Nord.
Connor avait ce pouvoir sur moi malgré nos disputes et je revenais toujours vers lui quoi qu'il avait pu se passer. C'était mal, un jeu dangereux, ou chacun pouvait se brûler les ailes et ne jamais revenir.
J'avais peur de ce que je pouvais entreprendre pour un homme, ayant fait assez de dégâts par le passé et je ne voulais plus être cette fille qui se fichait de tout et détruisait tout sur son passage.
***
Je répondais positivement à l'invitation de Jace pour nous faire une soirée improvisée.
Je ne décolérais pas dans la voiture continuant à insulter Connor de tous les noms d'oiseaux que je pouvais connaître et me repassant la scène en tête avec d'autres scénarios.
Ça allait de la bagarre sanglante pour finir par s'arracher nos vêtements ou bien même qu'il tombe à genou devant moi en me suppliant de lui pardonner!
Du délire à la puissance dix mille.
A mon arrivée dans la grotte de Jace, je soufflais un bon coup pour chasser les dernières heures.
C'est ainsi que j'appelais son appartement, une grotte, il n'y avait pas de d'autres mots. L'endroit était sympathique dans un petit complexe immobilier, il jouissait d'un très belle vue sur un parc arboré mais son intérieur était une calamité.
D'épais rideaux noirs empêchaient la lumière de venir jusqu'à lui. Son excuse était qu'il avait installé sa chambre noire dans un coin du salon. Pour moi et j'en avais la certitude, Jace était un vampire. Je me marrais à lui rabattre les oreilles avec cette idée farfelue allant jusqu'à lui offrir un chapelet d'ail.
Je lui avais déjà fait la remarque qu'il pouvait ouvrir à d'autres moments que celui de ces travaux de photographies mais rien à faire, il persistait à vivre confiné.
Grimpant les étages d'humeur plutôt légère et ravie de retrouver mon ami, je tambourinais à sa porte.
—C'est le plombier !
J'entendis à travers la porte peu épaisse, les rires du photographe qui m'ouvrit la porte en grand.
Toujours aussi jovial.
La lumière de son bureau pour seul éclairage, je me dirigeais instantanément vers la fenêtre tirant sur les épais rideaux.
—Allons, je citais. Ingrate, laisse entrer le jour... laisse s'enfuir ma vie.
Le rire de Jace me parvint tandis que je sentais déjà le soleil apporté ses rayons et faire s'enfuir l'odeur de vieux bouc. J'exagérais un tantinet mais nous n'en étions pas loin. Jace faisait trop "Nerd" sur les bords. Un si beau garçon ne pouvait pas rester enfermé ainsi.
—Ce n'est pas la peine de me citer Roméo et Juliette, tu sais.
Il me fit un petit sourire assis sur son tabouret et sa tête dans sa main. Je comprenais que l'on puisse vivre dans le noir quand on vivait dans un tel bordel, valait mieux fermer les yeux et avancer en croisant les doigts. Désastre assuré mais quelle partie de rigolade.
—Comment sais-tu qu'il s'agit de Shakespeare, je demandais surprise.
—Je suis le meilleur.
—Assurément. Mais pas pour tout.
Je soulevais tout un tas fringues roulés en boule sur un fauteuil puis je passais mon doigt sur l'étagère. Le constat était affligeant.
—Jace, ton appartement ressemble à un guirlande de noël oubliée dans le fond d'un placard.
Il riait à toutes mes blagues vaseuses, bon publique. Mon ami était l'ami parfait. Pas comme un certain brun qui à l'évocation de son prénom me faisait sortir de mes gonds.
De ses yeux de merlan frit, il me fit une sacrée proposition.
—Je te propose de le ranger pendant que je te concocte un dîner royal, marché conclu ?
Je me laissais prendre au piège comme à chaque fois. Un vraie mère poule. Je ne résistais pas à ses tacots alors je me transformais en fée du logis. Et on ne pouvait pas sous estimer la tâche.
***
Revenant de sa chambre, je vis trois assiettes placées avec ordre sur la table.
—Pourquoi, trois couverts, tu attends quelqu'un d'autre ?
La sonnette de l'appartement retentit au même moment. Coup du destin.
—Oui et notre invité est arrivé.
Logan se tenait dans le couloir quand je passais ma tête pour observer le visiteur incongru. Ça c'était un coup bas mais après tout, tant que nous passions une bonne soirée et que Logan ne serait pas trop insistant.
Là aussi, j'exagérais. Nous entretenions des relations cordiales depuis un petit moment alors je laissais couler.
Qu'importe le flacon pourvu que l'on ai l'ivresse.
***
Je m'étais écroulée de rire sous les blagues incessantes de mes deux compères me faisant passer la meilleure des soirées depuis belle lurette.
Postés devant un match de foot, il n'avait pas fallu un quart d'heure pour que le pop-corn fuse. Mes deux idiots d'amis avaient essayé de m'en fourrer le tee-shirt. J'avais hurlé au crime mais ils n'en avaient pas tenu compte jusqu'au moment où l'équipe adverse marquait le "touchdown" de la victoire et je les vis se renfrogner comme des bêtes. Moi j'étais heureuse, les "SeaHawks" de Seattle venait de gagner et j'exultais tout en les bombardant.
Le rangement de l'appartement, nous prit une plombe mais ça m'était complètement égale.
Mon cœur s'était allégé pour quelques heures de tous les problèmes qu'il connaissait jusque là et ça me fit le plus grand bien.
****
😈 Hey hey I' m the devil 😈
Connor continue à se prendre des coups de règle.
Il est tout pisseux l'irlandais et Charlie ne semble pas prête à lâcher le morceau .
Heureusement que mon petit Jace et Logan sont là pour lui permettre de se changer les idées !
😉
À plus tard les moches 😘😘
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