Chapitre III : Clair-Obscur (2)
[ Blue Foundation - Eyes on Fire ]
( Damian en média )
Arrivée à destination, j'admirais le décor du lieu. Le plafond qui se dressait au dessus de moi semblait atteindre une hauteur sans fin. Les murs étaient en pierre et de grandes fenêtres en arcs laissaient émaner la faible lumière de l'extérieur encore perceptible à cette heure avancée de la journée. Les grands lustres alignés qui pendaient du plafond accentuaient le côté ostentatoire de la pièce. Des étagères en bois, remplies de livres en tout genre, s'étendaient à perte de vue le long des murs. L'ensemble des tables demeuraient disposé symétriquement par rangées, ainsi que les chaises faites également de bois vernis. Un calme presque perturbant prédominait sur l'ambiance chaleureuse.
Je m'aventurais parmi les rayons de livres en passant par la littérature anglaise ou encore les romans de science-fiction. L'étendue de leurs ouvrages était bien plus que satisfaisant. Je trouverai forcément mon bonheur ici. Ma progression me mena à l'étalage des bouquins anciens sur les mythes et croyances en tout genre. Allant des ouvrages les plus anciens aux plus contemporains, j'en extirpais quelque uns avant de ne les inspecter dans mes mains. Mon regard se porta sur l'un d'entre eux à la couverture rouge. Il paraissait très récent et je pus distinguer ce fameux symbole sur la première de couverture.
Cet ouvrage s'intitulait « Rites De Lucifer » , pas du tout flippant pas vrai ?
Je le gardais tout de même en main et me replongeai dans mes recherches. Les mythes étaient variés et tous plus intriguant les uns que les autres. Je ne faisait pas parti de ceux qui croyaient dur comme pierre à ces histoires, mais je désirais me renseigner pour peut-être comprendre ce qui se tramait avec ce beau brun.
Un second livre me fit de loeil. Je le saisissais à son tour. Celui-ci retraçait l'histoire des anges dont la chute des rebelles. Je ne savais pas vraiment si il y avait un réel lien entre ces deux sujets mais je m'abandonnai à la curiosité et le pris aussi.
Après avoir trouvé une place libre à l'une des nombreuses tables, je commençai ma lecture. Je feuilletais l'ouvrage sur le diable. Lire à propos de ce genre de sujet me mis un peu mal à l'aise mais je persistais. Lucifer était donc le célèbre ange déchu des légendes chrétiennes. Celui dont le nom seulement suffisait à apeurer. Le porteur de lumière devenu le Prince des ténèbres. Les faits avérés ici ne constituaient pas un dogme dans mon cas.
Je passai au suivant, qui lui, m'intéressa d'avantage. Cela retraçait le rôle des différents anges et de la guerre qui éclata dans les cieux. Chaque ange fut contraint de choisir un camp. Celui de Lucifer, et qui dans ce cas devinrent de démons, ou celui de Dieu où ils n'avaient pas tous les mêmes responsabilités.
Il y avait le plus courant, l'ange protecteur. Son devoir était de veiller sur un humain en particulier jusqu'au périple de sa mort. Les autres grades plus élevés dont le rôle demeurait plus important figuraient plus rares.
Quand je relevai enfin la tête de mon bouquin, je remarquai que la bibliothèque s'était considérablement vidée. La nuit était tombée et la montre de mon téléphone affichait dix-sept heure. Je devais me rendre à mon travail et donc me dépêcher sous peine d'arriver en retard et d'avoir des ennuis.
Les jours défilaient à une vitesse fulgurante malgré qu'ils se ressemblaient tous. Je songeais à l'animosité de ce monde malgré l'amabilité. Le même schéma se répétait chaque jour, encore et encore. La monotonie du cycle de la vie, voilà ce qui faisait l'immuabilité de ce monde.
Je nettoyais le bar et rangeais la dernière vaisselle restante avant de n'ôter mon tablier blanc à présent tâché. Ce vendredi soir avait été rude et long, trop à mon goût. La fatigue envahissait mon corps entier en n'omettant aucune parcelle de celui-ci. Je rêvais de rentrer à ma chambre universitaire et de m'enrouler bien au chaud dans les draps de mon lit. Mes pieds me faisait atrocement mal. J'éteignais les dernières lumières et fermais à clef l'établissement. Dehors, Matthew m'attendait adossé contre la devanture.
- Une vraie soirée de merde, grincha-t-il dans sa barbe.
- Tu me le fais pas dire, acquiesçai-je en soufflant.
Nous continuâmes notre chemin en silence. Seul le bruit de nos pas résonnait dans les sombres ruelles. Nous arrivâmes à une intersection et il répéta sa proposition pour la énième fois :
- Tu es sûre que tu ne veux pas que je te raccompagne jusqu'au campus ?
- Certaine. Ne t'inquiètes pas, j'arriverai à rentrer seule ce soir, comme tous les autres. Je ne veux pas t'embêter plus, il est déjà tard, le rassurai-je.
Il sembla évaluer ma réponse puis insista.
- Tu sais, tu ne m'ennuies pas, c'est justement pour toi que je dis ça. Le soir, ça peut être dangereux pour une fille comme toi de rentrer seule... Je ne suis plus à une demi-heure de plus ou de moins.
- Je serai sur mes gardes, je te le promets. Maintenant files, il est déjà plus de deux heures.
Le brun suivit mes conseils et s'en alla dans la direction opposée. Les horaires à l'abri de bus affichaient le prochain dans dix minutes. New York avait ses avantages, et le fait qu'elle ne dorme jamais en faisait parti. J'attendais patiemment dans mon coin, recroquevillée dans l'angle de l'abribus. J'étais seule, hormis une vieille dame assise sur le banc en fer. Quand le bus approcha, je quittai mon coin et m'avançai. Je payais un ticket et pénétrai à l'intérieur. À ma plus grande surprise, le nombre de passagers était inférieur à son habitude. J'avançai plus loin et m'assis sur l'un des sièges disponibles. Je ne prêtais pas attention à l'homme assis juste en face. Pour passer le temps, je capturai mon exemplaire des hauts de Hurlevent de mon sac et le lus. Captivée par ma lecture, je manquai de peu de rater mon arrêt. Je descendis du transport et me remis en route. À peine dix minutes de marche me séparait du campus.
La nuit noire renfermait les pires ténèbres, pourtant omniprésents à la lueur du jour. Pour la première fois, les passages me paraissaient plus étroits et l'atmosphère plus étouffante. Les habitations bordant les rues, de chaque côté, semblaient atteindre la limite des cieux. Le tintement des lampadaires qui grésillaient ne fit qu'accroître mon sentiment de peur, à son excès. Des frissons se dessinèrent au contact de la légère brise qui effleurait la peau de ma nuque. Des bruits de pas contre le sol en pierre rompirent le silence de mort. Il ne m'était pas nécessaire de me retourner pour le vérifier. On me suivait. La distance qui se réduisait alors que j'accélérais volontairement me le prouva. J'en avais le coeur net. Je changeai de trajectoire dans l'espoir de le semer, en vain. Mais l'individu se présenta plus coriace que je ne l'espérais.
Ma respiration s'emballa à la pensée de tous les scénarios terrifiants, possibles et inimaginables. Je pressais le pas une nouvelle fois mais l'homme fit de même. Je me mis alors à courir. Je fuyais à grandes enjambées alors qu'une goutte de sueur froide perlait au coin de mon front. Mon rythme cardiaque gravissait les échelons à la cadence de ma course. Je redoublais d'efforts pour ne pas m'abandonner à l'épuisement. Mon endurance me faisait défaut.
Je n'avais pas le courage de me retourner. Encore moins de lui faire face. Il était sorti de nul part et je ne savais pas quelle était son intention. Trois hypothèses se présentèrent à moi. Un, c'était un voleur qui désirait me dépouiller de mon argent et mon téléphone à l'occasion. Cette possibilité restait de toutes la moins pire. Deux, il pourrait être un violeur, à ma plus grande crainte. La dernière solution demeurait la plus épouvantable. Un tueur. Un meurtrier qui ressentait le besoin d'assassiner. J'avais fait une belle connerie en décidant de rentrer seule ce soir malgré la mise en garde de mon collègue . Le hasard se jouait de moi mais je ne pouvais pas remonter le temps. Il était trop tard. Le point de non-retour.
L'affaiblissement reprit le dessus et je m'arrêtai au bout dune ruelle, un cul-de-sac. Je me retrouvais piégée. Pétrifiée, je ne bougeai pas. Les yeux clos, je me fiais à mon ouïe. L'agitation dans mon dos avait cessé. Je lâchais un soupire de soulagement.
De gros bras m'attrapèrent par la taille avant de ne me plaquer contre un mur. Une odeur nauséabonde de sueur et de renfermé me parvint aux narines. Un vieillard d'une cinquantaine d'années se trouvait devant moi, me plaquant fermement contre la froideur du granite. Une expression malicieuse se dessina sur sa peau ridée par l'âge. Ma tête claqua contre la paroi rigide a deux reprises. Je me débattais délibérément, sans succès.
Il resserra son étreinte et pressa un peu plus son corps contre le mien, réduisant les quelques centimètres qui faisaient office de barrière. J'étais restreinte dans mes mouvements par ses mains qui bloquaient avec détermination mes poignets. Il glissa son visage jusqu'à mon coup et huma mon parfum. Il embrassa mon enveloppe et la lécha de sa langue râpeuse. Je criais tandis que je me démenais de son emprise.
Ses mains s'aventurèrent dangereusement jusqu'à la naissance de ma poitrine. Elles se promenaient le long de mes courbes de manière indécente. Il ne tint pas compte de ma résistance et persista dans l'exploration de mon corps. Mon être se paralysa à la vue de cette scène obscène. Était-ce donc ça le sort qui m'était réservé ?
La vie nous donnait parfois l'illusion d'avoir le choix, d'être maître de son avenir alors que nous n'étions en réalité que des pantins promis à un funeste destin. Aujourd'hui encore, cette situation demeurait la représentation exacte de la lugubre fatalité de la vie. Un enchaînement d'événements et de décisions prises qui nous ramenait au moment présent. Celui des conséquences.
Je laissais tomber ma tête contre la façade derrière moi, acceptant par la même occasion le sort auquel j'étais condamnée. Au bord de l'implosion, je lâchais prise. Dès la tombée du jour ; l'heure à laquelle les masques succombaient, le crépuscule se dissipait et le ciel s'assombrissait pour concéder à la noirceur des limbes de l'esprit de chacun. Nos plus grandes craintes prenaient vie, à travers la chimère de nos peurs. La nuit portait deux signification, un soulagement pour certains de sombrer dans le sommeil jusqu'à perte de conscience ou bien pour d'autres, le supplice de ne pas céder au vacarme de leurs idées noires.
Subitement, une deuxième personne surgit dans le dos de mon agresseur. Il le tira par le col de sa veste beige et le flanqua au sol. Le vieillard émit un gémissement de souffrance et essaya de se relever. Ses jambes vacillèrent et il perdit léquilibre. Sans une once de pitié, le second homme lui colla son poing dans la mâchoire. Il agrippa derechef l'étoffe beige pour venir le plaquer à présent face au mur. J'assistais au conflit, passive. L'individu à la veste en cuir intensifia son emprise sur sa nuque. Le visage du cinquantenaire, la joue gauche écrasée contre le granite s'offrait maintenant à moi. Je parvins à lire une pointe de culpabilité mélangée à de la peur.
- Ça t'amuse d'effrayer des jeunes filles et de les suivre ? Tu comptais faire quoi, la violer ? Gueula l'individu envers mon agresseur.
Les traits de son visage se crispèrent tandis qu'il se contenait de ne pas le frapper à nouveau. Un grognement d'impatience lui échappa. Le poing en l'air, il l'écrasa sur les côtes de l'homme. Un cri strident sortit de sa bouche, témoignant de la douleur qu'il ressentait. Mes poils s'hérissèrent.
- Je te conseille vivement de me répondre si tu ne veux pas finir à l'hôpital, fulmina-t-il.
Il était sur le point de réitérer son geste quand il fut interrompu par la voix tremblante de son interlocuteur.
- Non... Je... S'il vous plaît... , bafouilla le vieil homme visiblement paniqué.
Celui vêtue de cuir rapprocha ses lèvres de son oreille pour lui susurrer quelques mots.
- Barre-toi avant que je ne te casse la gueule. Et que je ne te retrouve plus à recommencer, sale pervers. C'est bien clair ?
Le concerné blêmit puis hocha la tête distinctivement. Sa pommette égratignée se décolla aussitôt du mur, une fois relâché.
- Tu ferais mieux de te dépêcher avant que je ne change d'avis.
Cette menace déguisé en conseil le convainquit à déguerpir. Il accourut dans la direction opposée et bientôt nous ne parvînmes plus à percevoir sa silhouette. L'individu se tourna et posa son regard sur moi. Ses pupilles orangées transperçaient l'obscurité de la nuit. Il avança jusqu'à moi pour finir par me surplomber de toute sa hauteur. J'acceptai la main qu'il me tendit pour me relever du sol car je fus – un peu plus tôt - tombée sur les fesses. C'est alors que dans la pénombre de la nuit, je pus discerner son visage éclairé par les rayons de la lune. Je fronçais les sourcils.
- Tu n'as rien ? Me demanda-t-il d'un air soucieux.
Je répondis par la négative.
- Comment se fait-il que tu soit là ?
Il me toisa un instant et extirpa un paquet de clopes de la poche de son blouson. Il en coinça une entre ses lèvres charnues et l'alluma.
- Détends-toi princesse, je ne te suivais pas. J'ai simplement vu ce pervers te mater dans le bus comme un bout de viande fraîche, se justifia-t-il d'un ton railleur.
Je détaillais ses cheveux bruns, ébouriffés comme à leur habitude et la chevalière qui ornait son auriculaire. Il porta la cigarette à ses lèvres et inhala une grande bouffée de nicotine. Je le fixais, incrédule. Si sa conduite pourrait - au premier abord - s'apparenter à de la bienveillance, je savais pertinemment que ce n'était pas le cas. Il y avait autre chose.
- Tu comptes me dévisager comme ça encore longtemps ?
- Non.
Je répliquai avec agacement, ce qui le fit sourire. Il s'appuya au mur et ne m'accorda plus aucune attention. Les minutes défilaient et je restais là, à le regarder m'ignorer. J'attrapai mon sac, abandonné à quelques mètres dans le but de m'en aller.
- Cara, Cara, Cara... Se répéta-t-il tout bas, comme un mantra.
Il tira la dernière taffe de sa cigarette consumée et jeta le mégot au sol qu'il écrasa avec sa chaussure.
- Comment tu connais mon prénom ? Je le questionnai méfiante.
Ma voix trembla, trahissant ainsi mon inquiétude. Il vint se positionner devant moi, plus que quelques centimètres ne nous séparaient. J'eus la capacité de contempler chaque courbe de son visage. Je remarquai cependant un détail. La couleur de ses yeux avait changé. Eux qui pourtant étaient oranges auparavant demeurait d'un brun foncé – presque noir désormais. J'étais cependant sûre d'avoir vu cet éclat de feu dans ses pupilles, lorsque son visage fut déformé par la colère. Je ne releva pas cette précision mais la gardai dans un coin de ma tête. Après tout, j'avais peut-être halluciné ou bien était-ce l'éclairage.
- Là n'est pas la question, esquiva-t-il. Le problème est : qu'est-ce que tu foutais, seule, dans une ruelle sombre à cette heure de la nuit ?
Il détourna le sujet en espérant naïvement que j'allais lâcher l'affaire. Le fait fut qu'il ne me connaissais pas. J'étais plus déterminée que jamais à obtenir une réponse.
- Tu n'as pas répondu à ma question, insistai-je en me rapprochant de lui.
- Tu n'as pas répondu à la mienne non plus, dit-il avec une lueur de défi dans les yeux.
Je libérai un soupir nasal et le fusillai du regard. Je croisai également les bras pour me donner de l'assurance. J'espérais qu'en arborant une mine sérieuse, il cesserait son mépris. Ma tentative fit à mon plus grand étonnement, ses preuves.
- Sauf que tu oublies un détail, l'informai-je fière de moi.
Il haussa un sourcils pour m'inciter à continuer, intrigué.
- Je te l'ai posé en première.
Ma réaction infantile lui décrocha un sourire en coin. Il agita la tête de haut en bas, pour marquer sa défaite.
- Bien tenté. Mais tout ce que tu as à savoir et que je suis au courant de tout, révéla-t-il, sur tout le monde. Sans exception.
Ma lèvre inférieure frémit à ces mots. Je ne pouvais pas nier que cette vérité – avec un arrière goût d'avertissement – m'effrayait. Ce type aussi troublant qu'il soit m'attirait. Mais j'en avais assez de son état de supériorité. Moi aussi je souhaitais savoir des choses à son propos.
- Et donc, quel est le tien ?
- De quoi tu parles ? Soit plus précise.
- Ton nom, articulai-je.
Son expression se durcit.
- Patience. Tu le connaîtras au moment venu.
Cela ne me satisfit pas. Si au début, son numéro d'homme mystérieux m'avait séduit, ça commençait à me taper sur le système.
- J'aimerais simplement comprendre à qui j'ai affaire.
Il sembla évaluer le pour et le contre dans sa tête. Puis, ses traits se détendirent.
- Damian, déclara-t-il d'une voix suave.
Je le vis guetter ma réaction. Mon poux s'accéléra et mes joues s'enflammèrent sans raison apparente. Mon corps pouvait parfois se conduire stupidement. Il tendit une main jusqu'à mon visage et enroula une mèche de mes cheveux autour de son index. La distance nous séparant fut tellement mince que je pus sentir son parfum boisé remonter à mes narines. Je mordis l'intérieur de ma joue – un tic que j'avais adopté en moment de stress ou de gêne intense. Il soupira et rompa son geste.
- Il se fait tard, tu devrais rentrer.
Il s'éloigna, brisant tout contact. La déception me gagna, peu à peu qu'il rajoutait de la distance entre nous. Dos à moi, les mains dans les poches de son blouson, il se stoppa franc et prononça une dernière chose :
- J'allais oublier, stipula-t-il comme une évidence, je ne veux plus te revoir ici, d'autant plus seule. Compris ? La prochaine fois, je ne serai pas là pour t'éviter le pire.
Après ça, il disparut dans le clair-obscur de la nuit. Je désertai à mon tour, priant pour rentrer sans danger cette fois-ci. Cette soirée avait pris une ampleur que je n'aurai pas imaginé. Je le regrettais amèrement, malgré que cela m'eut permis de le croiser. Grâce à lui, je fus épargnée de cet horrible évènement sur le point de se produire. J'attirais les ennuis comme un aimant. Mais j'étais maintenant sûre d'une chose. Il me manquait bien ce petit truc. Ce soupçon de mystère qui rajouterait du piment dans ma vie. Il abordait en permanence cet air arrogant sur son visage, détenait une voix pleine d'amertume et en prime, une attitude cynique. Et il se prénommait Damian.
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