Une douleur sans nom hante le hurlement muet que mon âme laisse échapper ; le poison de la souffrance distille vicieusement son venin dans tout mon être, cisaillant mes sens, fanant mes joies. Quand est-ce qu'un jour, la lumière viendra, pour me libérer des enclaves des ténèbres? Noyée jusqu'au cou dans un océan d'errance, ma vue s'aveugle de la vie ; mais demeure une petite lueur d'espoir, cet espoir omniprésent, étoile scintillante dans les nuits sombres de ma douleur. Chaque jour, je me raccroche à lui, ce faible espoir, en espérant qu'une main aimante viendra me tirer de là, de ces flots aux vagues cruelles, des vagues qui ébranlent toujours peu à peu ce qui me reste de raison. Mes efforts, impuissants et vains, ne parviennent à les repousser, tant leur puissance est écrasante. Je n'attends qu'une chose, le trépas.

Et pourtant, dans mes rêves, je perçois distinctement une lueur floue, qui irradie de ses rayons chaleureux, une chaleur qui, je le sais, dissipera mes ténèbres.

Alors, âme damnée, j'attends cette lumière, que les ténèbres craignent dans les abysses de mon agonie, je serre fortement cette infime étoile d'espoir, et point je ne laisserai le mal me la dérober.

Il n'est pas toujours vain d'espérer, aussi j'espérerai, aussi longtemps qu'il le faudra, jusqu'au jour où le soleil posera peut-être un de ses rayons sur ma pauvre personne, jusqu'au jour où mon âme ne sera plus tourmentée par les démons de cette éternelle insanité, jusqu'au jour où ma conscience sera guérie de ces flammes maudites.