Chapitre VIII
J'avais enfin reprit les cours. Je n'avais pas pu finir mon stage et j'ai raté deux jours de cours normaux. Les élèves portaient un regard différent envers moi depuis ma crise devant mes parents. Je ne sais pas ce qui pense de moi, en bien, en mal ? Moi qui me désintéressais totalement de l'avis d'autrui, je commençais à y porter de l'attention. Aujourd'hui on est vendredi et j'étais censée aller chez la psychologue mais comme toujours je séchais, m'enfuyant du lycée. Habituellement je vais dans un parc et je m'entraîne à contrôler les éléments. Ce parc est souvent vide, je peux me déchaîner avec mes émotions sans blesser qui que ce soit. Mais aujourd'hui fût différent. Là, assis sur un banc, Katsuki. Que faisait-il ici ? Je ne peux jamais avoir un coin à moi. Pestant et marmonnant des jurons je passai devant lui. Ce'st alors que je sentis son lourd regard sur moi, me mettant alors mal à l'aise.
- Hanabi.
Je me retournai surprise plongeant alors mon regard acier dans le sien, un air interrogatif illuminant mon visage. Je le vis m'épier de la tête au pied. En effet, j'étais toujours recouverte de bandages, reflétant mon ancienne bataille contre mes parents et moi même.
- Tu n'es pas censée aller chez la psy ? me demanda t'il avec arrogance.
- Si. Mais c'est qu'une perte de temps et ça ne me changera pas. J'ai pas besoin qu'on me dise que je suis dépressive ou suicidaire ou je ne sais quoi encore. Parler de mes problèmes ça m'aide pas, loin de là.
Le blondinet se leva, s'approchant de moi. Méfiante, j'eus un mouvement de recul comme pour me protéger d'une potentielle attaque. Mon regard était dure et ferme, mes poings serrés. Je n'avais plus confiance en personne. Alors qu'avant je pensais que mon alter pouvait m'éviter tous dangers extérieurs, je me suis mise à douter, de moi et de mes compétences. Je crains le monde qui m'entoure. Ce qui m'est arrivé lors de mon stage a laissé une marque indélébile en moi.
- Hanabi, tu es vraiment bizarre.
J'eus un hoquet de surprise. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je me mis à rire nerveusement, ne comprenant pas pourquoi il me disait ça si soudainement. Je repris une mine sérieuse, épiant du regard mon interlocuteur. Son regard n'avait aucune lueur de pitié, aucune lueur de colère.
- Tu as sûrement raison.
J'haussai les épaules reprenant mon chemin quand le blondinet m'attrapa fougueusement le bras. Par réflexe, je retirai ce dernier, poussant un grognement.
- Tu veux quoi la bombe humaine ?
- M'entraîner avec toi.
[...]
Cela faisait deux heures qu'on s'entraînait sans relâche. De mon côté, j'essayai d'éviter le surmenage tout en augmentant ma puissance. Katsuki m'attaquait au corps à corps, faisant crépiter ses mains. Il a sûrement énormément bosser pour atteindre un niveau pareil. C'est alors que je proposai une pause, d'autant plus qu'il se faisait tard.
- Je vais rentrer, ma tante doit sûrement s'inquiéter.
Il hocha les épaules, attrapant ses écouteurs puis le garçon se retourna, prenant le chemin inverse du mien. Dans une longue hésitation je me retournai, interpellant l'impulsif.
- Au fait... Merci.
Puis je me volatilisai, ne laissant pas Katsuki me répondre. J'avais pour je ne sais quelles raisons honte de moi, de mon attitude. Je rentrai à la maison, soufflant un fois la porte claquée. L'ambiance était assez pesante et la météo n'aidait pas. Il faisait assez froid, le ciel était nuageux et le soleil se couchait. Ma tante sortit de la cuisine, affichant un large sourire. Depuis mon kidnapping, ce dernier n'était plus le même. Il me semblait faux, et son regard ne faisait que confirmer tout ça. En réalité, Marie était très inquiète à mon sujet. Les professeurs lui avaient parlé de mon attitude et de cette violence envers moi même. Elle a à de nombreuses reprises essayé de me convaincre de me faire soigner en allant chez un psychiatre. En vain bien entendu.
- Désolé de mon retard, j'ai passé du temps avec un élève.
Le sourire de Marie s'agrandit, devenant plus sincère et plus joyeux. Elle s'approcha de moi, enthousiaste et m'attrapa les mains.
- Tu as un petit ami ??
Je devais m'en douter. Je soufflai, roulant des yeux avant de plonger mon regard grisâtre dans celui de ma chère tante.
- Non, je ne sais même pas si c'est mon ami. Ce n'était même pas prévu qu'on se voit de base.
On passa la soirée à regarder un film, riant aux éclats et partageant nos petits secrets entres filles. C'était agréable, je me sentais pour une fois, réellement vivante. Marie a toujours était là pour moi, elle a sacrifié sa vie pour me protéger, pour me faire plaisir et pour prendre soin de moi. Pour moi, c'est elle ma maman.
[...]
Le lendemain, je me suis faite surmener par les professeurs puisque je n'étais pas allée chez la psychologue de ce foutu lycée. J'entrai dans la classe, m'installant à mon bureau. Je n'avais pratiquement plus de bandages, juste quelques pansements. L'ambiance générale était plutôt sympa, les élèves étaient enthousiastes pour je ne sais quelle raison. Mr Aizawa rentra dans la pièce avec un regard nous intimidant de nous taire.
- Bien. Durant vos vacances nous irons dans un camp d'été pour que vous puissiez perfectionner vos alters. Mais avant, vous êtes sans doute déjà au courant, nous avons les examens trimestriels.
Un immense froid s'abattu dans la classe, tous plutôt anxieux à l'idée de passer cet examen.
- Ceux qui ne réussiront pas l'examen ne viendront pas au camp d'été, vous êtes prévenus.
[...]
Tous les élèves étaient excités à propos du camp d'été. Ils étaient prêts à s'entraider pour réviser afin de réussir l'examen écrit. Ce qui m'effraie le plus est l'examen pratique. Je ne sais pas à quoi m'attendre et mon alter est loin d'être parfait, surtout depuis ma rencontre avec mes parents.
Pendant une semaine, je révisais avec détermination, apprenant toutes mes leçons. Quand j'avais du temps, j'allais au parc m'entraîner physiquement et mentalement, me préparant à toutes éventualités. J'allais le réussir cet examen.
[...]
Le grand jour est arrivé, le jour de l'examen pratique. L'examen écrit était d'une facilité hallucinante. J'avais répondu à toutes les questions sans réellement me casser la tête. J'avais entendu dire que l'examen pratique serait le même que l'examen d'entrée pour Yuei.
- Bien, votre examen pratique consistera à battre en duo un professeur. Les duos ont déjà été choisis. L'examen dure 30 minutes. Pour réussir l'examen vous avez le choix entre fuir ou mettre ces petites menottes à l'adversaire.
Nous tous étions tous choqués par cette révélation. Ce n'était pas du tout comme l'examen d'entré ! Mr Aizawa annonça les duos, tous un par un, sauf moi.
- Ana, comme la classe est en nombre impair, nous avons décidé que ça sera toi qui fera l'examen seule. Bien sûr, le professeur sera plus handicapé puisque pour toi la difficulté est plus grande.
J'haussai un sourcil stupéfaite. Sur tous les élèves de la classe, ça doit être moi qui doit me taper le boulot toute seule. D'un côté ce n'est pas plus mal puisque j'ai l'habitude de tout faire en solitaire.
[...]
Tous les groupes étaient passés, il ne restait plus que moi. J'allais donc affronter Midnight. Mon terrain est principalement rocheux, une rivière traverse ce dernier. En soit, j'étais probablement sur le meilleur terrain. J'avais donc 15 minutes devant moi pour réussir l'examen. J'arpentai une petite falaise pour avoir une meilleure vision, c'est alors que je vis au loin Midnight, elle s'approchait dangereusement de moi, dévoilant son alter. Une fine couche de fumée s'envola dans le ciel en ma direction. Il était clair que si je m'endormais je n'avais plus aucune chance, d'autant plus que j'étais toute seule. Je devais donc la tenir éloignée de moi.
Avec attention et délicatesse, j'exécutais un geste gracieux faisant penser à une danse. C'est alors qu'un douce brise vint souffler la fumée toxique au loin. Mes entraînements avaient porté leurs fruits. Toujours aussi concentrée, je sautai de ma petite falaise apercevant au loin le petit panneau "escape". Mon adversaire brandit son fouet, le tournant dans tous les sens. Par manque d'attention, je me suis prise un gros coup dans le dos qui me fit fléchir mes genoux. D'un petit gémissement plaintif, je me relevai, agitant mes mains. C'est alors que la terre rocailleuse se mit à trembler, faisant perdre l'équilibre à Midnight. La jeune femme tomba sous l'effet des secousses, essayant de s'accrocher à n'importe quelles racines. J'esquissai un sourire satisfait, elle venait de tomber dans mon piège. Soudainement, les racines s'enroulèrent autour des poignets et des chevilles de l'héroïne, la bloquant au sol. L'étape la plus difficile arriva, il fallait que j'arrive à m'emprisonnait dans un courant d'air pour éviter que la fumée provenant de la jeune femme ne m'affecte.
Je me mis à tournoyer, effectuant plusieurs vagues avec mes bras. Un courant de vent se roula autour de moi, m'empêchant presque de marcher. C'est douloureux mais supportable. J'avançais à pas feutrés jusqu'à mon adversaire, brandissant son fouet au passage. Elle se débattait, essayant de se défaire de l'emprise des plantes mais il était trop tard, je l'avais menotté. J'affichais un regard de satisfaction et un sourire triomphant.
[...]
- Au fait. Tout le monde ira au camp d'été, c'était juste une blague pour que vous vous donniez à fond. expliqua Aizawa avec un léger sourire en coin.
- QUOI ?!
Personnellement, je ne faisais pas réellement attention à toute la cohue dans la classe, je préférais dessiner et gribouiller sur mon cahier. C'est alors que le professeur me tendit une liste de course pour ce fameux camp. Il se mit à nous faire un petit récap' sur notre examen, nous expliquant nos points forts et négatifs jusqu'à que la cloche sonna la fin du cours.
C'était l'heure de manger, j'attrapai mon bento sortant de la classe. Je n'aimais pas les lieux comme la cantine, trop de monde, trop de bruits. Je préférais m'installer dans la cours, sous un arbre. Une fois tranquille, je me mis à manger silencieusement, écoutant le chant des oiseaux. Quelques rayons de soleil venaient m'effleurer la peau tandis qu'une brise venait effleurer mes cheveux. C'est alors que je vis un peu plus loin la bombe humaine, entrain de manger un sandwich. D'après ce que j'avais entendu, lors de l'examen il s'est surmené, à croire qu'il prend exemple sur moi. C'est alors qu'il leva les yeux, croisant mon regard. Gênée, je penchai ma tête vers le sol, rougie par la honte. Il s'approcha de moi, s'installant à mes côtés silencieusement.
Toujours aussi gênée, je me décalai légèrement sur la gauche, m'éloignant un peu plus du blondinet.
- Comment fais-tu ?
Je levai les yeux vers lui, un air interrogatif dessiné sur le visage.
- Comment fais-tu pour supporter tout ce surmenage ? Je veux dire, lors de l'examen, je me suis surmené pour pouvoir gagner. Mais toi, tu le fais sans arrêt. Comment fais-tu pour supporter la douleur ?
Hola! On se retrouve pour ce nouveau chapitre ! Il est largement plus long que les autres, presque 2000 mots pour vous dire. J'ai aussi décidé de ne plus mettre les dialogues en gras pour un meilleur confort en terme de lecture. C'est un chapitre nettement plus ennuyeux que les précédents et je m'en excuse ! Mais c'est nécessaire ^^ ! Bisouus !
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