5 : Ma haine contre lui.

 
  Notre groupe est constitué de mon cousin, de Pierre, de Charlotte et de moi. Parfois, il y a quelques amis de Charlotte qui se joignent à nous, mais c'est plutôt rare. Cette année, c'est Oscar qui s'est incrusté dans notre petite bande, histoire de pimenter un peu l'été.

   J'ai rencontré Charlotte, il n'y a pas très longtemps. Je devais avoir douze ans, je mangeais une glace sur la place de l'Eglise avec Raoul. De là où nous nous trouvions, il avait réussi à repérer Charlotte. Il l'avait bien évidemment trouvée magnifique et m'avait supplié d'aller lui parler, histoire que je m'entende bien avec elle et que je l'introduise dans notre groupe. Je n'avais pas envie de le faire mais il avait malgré tout réussi à me retourner le cerveau pour que je le fasse. J'étais donc allée voir cette brune qui m'était inconnue, cette dernière semblait déprimée seule devant son Orangina. Elle avait l'air d'avoir un, voire deux ans, de plus que moi. Je m'étais approchée d'elle, j'avais tiré la chaise et je m'étais assise en face d'elle. Elle m'avait d'abord regardé d'un mauvais œil et s'était apprêtée à m'envoyer balader quand je l'avais coupée :

—  OK, mon cousin a flashé sur toi, il veut que je fasse amie-amie avec toi histoire qu'il ait une excuse pour venir te parler. Oui, c'est un lâche.

Elle avait éclaté de rire, rejetant sa tête vers l'arrière.

—  Si tu dois lui faire croire qu'on est amie, il faudrait que t'es mon numéro, m'avait-elle dit.

J'avais acquiescé et elle me l'avait donné. Puis, nous sommes devenues amies – même très amies – et mon cousin ne lui a jamais avoué qu'elle lui plaisait. Secrètement, je savais que c'était toujours d'actualité mais qu'elle l'impressionnait trop pour qu'il ose lui dire.

Charlotte vivait dans la ville où nous passions toutes nos vacances, il s'est même avéré que le café que mes parents adoraient, était celui de ses parents. Elle ne partait jamais en vacances et elle était contente de nous avoir quand tous ses amis la plantaient, préférant partir à Dubaï ou au Brésil, sur la plage de Copacabana. C'était un peu comme ma meilleure amie de vacances et je savais que c'était réciproque. Finalement je pouvais remercier mon cousin d'être un lâche.

—  Charlotte, Beckie est là ! a crié sa mère depuis le petit comptoir où elle faisait des cafés.

J'ai entendu mon amie descendre les escaliers qui menait à leur appartement, juste au dessus de nos têtes. Elle est sortie par la porte qui liait l'escalier à la salle du café, juste derrière le comptoir. Elle a déposé un bisou sur la joue de sa mère et m'a joyeusement salué. Elle m'a attrapé l'avant bras et nous sommes sorties.

— Alors, dis-moi tout, tu veux qu'on commence par quelle boutique ?

— La première qu'on voit ? ai-je répondu.

Elle a acquiescé et voilà comment nous nous sommes mises à faire du shopping. Une heure plus tard, nous nous sommes installées à la terrasse d'un petit café qui donnait sur la plage. Étant donné qu'il me restait encore de l'argent, j'ai invité Charlotte.

— Sinon, parlons de sujets croustillants. Comment ça se passe avec Oscar ?

J'ai froncé les sourcils et son sourire malicieux s'est élargi.

— On ne me l'a fait pas à moi, le coup du « oh il m'agace ». Je te connais et je sais qu'au fond, tu adores ça, qu'il t'embête.

Je me suis mordue la lèvre inférieur et j'ai secoué la tête de droite à gauche. Charlotte m'a fait les gros yeux et a porté sa paille à la bouche avant de répliquer :

— C'est dommage, parce que moi je pense qu'il t'aime bien.

Mon cœur s'est mis à battre plus vite et je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. La brune a joué avec ses sourcils, a reposé son verre sur la table en bois et a décrété :

—  De toute façon, il reste encore exactement un mois, trois semaines et deux jours pour que tu te décides à m'avouer que tu l'aimes vraiment bien. Je serai patiente, ne t'en fais pas.

J'ai pouffé de rire et elle a changé de sujet. Elle m'a raconté ce qu'il s'était passé entre elle et l'ami de Pierre – celui qui avait organisé la fête à laquelle je n'avais pas pu aller. Ils s'étaient rencontrés lors d'une soirée il y a même pas deux mois– jusque là il n'y a rien de bien fantastique –, ils s'étaient revus, une fois, deux fois, trois fois, puis ils avaient couchés ensemble. Ce n'était pas la première fois de Charlotte, cela faisait un an qu'elle n'était plus vierge, mais elle n'avait pas recouché avec quelqu'un depuis. L'ami de Pierre s'est avéré être un bon coup, d'après Charlotte. Ils avaient continué à se parler, mais s'était vite devenu gênant, donc Charlotte l'avait supprimé de ses réseaux sociaux.

—  Mais je ne comprends pas pourquoi t'as fait ça, ai-je répété.

—  Bah, c'est simple pourtant : je l'aimais bien mais c'était peut-être juste amicale et après ce qu'il s'était passé entre nous, ça devenait ambiguë.

—  T'avais pas envie qu'il ait plus que de l'amitié ?

—  Non, je pense pas. Je ne voulais pas vraiment quelque chose de sérieux et j'avais cru comprendre que lui aussi.

J'ai haussé les épaules et elle a rigolé.

Nous avons dit au revoir au serveur, qui n'a pas pu s'empêcher de faire un clin d'œil à Charlotte, nous avons payé et nous sommes allées chez moi. Nous nous sommes laissées tomber sur mon canapé, et nous avons pris le temps de checker nos cellulaires. La maison était d'un calme étonnant.

—  Beckie, t'es enfin là ! s'est écrié Raoul en dévalant les escaliers.

J'ai parlé trop vite.

—  Oh, Charlotte aussi, a-t-il ensuite remarqué quand il est venu s'assoir à mes côtés.

—  Je t'ai ramené ta cousine.

Raoul lui a souri, peut-être même un peu trop avant de nous tendre son téléphone. Charlotte s'est rapprochée de moi et nous avons commencé à engloutir les mots du message qui semblait provenir d'Oscar.

—  Une soirée sur la plage ? ai-je dit perplexe.

—  C'est trop bien, s'est exclamée la brune en gigotant de partout. Vous allez voir, c'est génial.

—  Beckie tu es obligée de venir.

J'ai regardé mon cousin, d'un regard lasse. Parfois, il me fatiguait. Il pensait sincèrement que j'avais envie de rester avec les adultes qui frôlaient la crise de la quarantaine pour manger des raviolis.

—  Je m'occupe de tes parents, t'en fais pas, m'a-t-il coupé.

—  Comment il est au courant de ça, celui-là ?

J'ai tourné ma tête vers mon amie et j'ai haussé les épaules.

—  Je sais pas, dès qu'il va quelque part il connaît quelqu'un. Ce mec est incroyable, a répondu mon cousin.

—  Incroyable ? Tu voulais dire insupportable, l'ai-je corrigé.

Mon cousin n'a pas relevé et Charlotte a rigolé en me lançant un regard malicieux.

*

J'ai fixé mon père. Son visage est resté impassible quand il a entendu la requête de mon cousin, il avait l'air de réfléchir et de peser le pour et le contre. Autant vous dire que je mourrais d'envie de sortir de cette baraque avec ou sans l'autorisation de mes parents. Mais je n'étais sûrement pas assez rebelle pour le faire, alors je suis restée à côté de mon cousin et j'ai patiemment attendu la réponse de mon père.

— Demande à ta mère, a-t-il fini par me dire.

J'ai soupiré en roulant des yeux. J'avais oublié que mon père ne prenait aucune décision sans avoir été informé de l'avis de son épouse. Mon cousin s'apprêtait à m'entraîner avec lui et supplier ma mère quand nous avons entendu le rire gras de mon oncle.

— Antoine si elle te demande ça à toi c'est bien pour une raison, ma nièce est intelligente. J'aurais fait pareil à sa place, lui a dit Matteo en lui assénant une petite tape sur l'épaule.

J'ai échangé un regard complice avec mon cousin. Matteo n'avait pas tout à fait tord, avec Raoul nous avions essayé de mettre le maximum de chances de notre côté pour que je puisse sortir ce soir. Mon père étant le plus relaxe sur les sorties, nous avions décidé d'aller lui demander.

Mon père m'a souri, l'air de me dire qu'il s'excusait, puis il a haussé les épaules.

— Je ne suis pas le seul à prendre des décisions.

— Antoine, laisse-la sortir la pauvre. Elle ne va pas rester tous les soirs avec nous, pendant que celui-là part s'éclater, l'a coupé Matteo en pointant le grand châtain à mes côtés.

— C'est vrai, elle reste toujours avec vous. En plus la plage n'est pas loin, on peut rentrer à pied s'il y a un problème, a rajouté mon cousin.

J'ai fait un sourire d'ange à mon père et celui-ci a craqué. Il s'est mordu la lèvre avant de m'accorder sa permission. J'ai poussé un cri de joie en même temps que mon cousin et on s'est tapé la main.

— Hé ho les jeunes, c'est aussi grâce à moi ! nous a rappelé Matteo.

On a explosé de rire et il m'a fait un clin d'œil.

— Par contre, vous êtes ici à minuit pile tous les deux. C'est bien clair ? Je compte sur vous deux, a tranché mon père.

On a acquiescé et on s'est vite éclipsé avant qu'il ne change d'avis. On est parti se préparer et j'ai envoyé un message à Charlotte pour l'informer que je venais à la soirée sur la plage. Elle était super contente. J'ai choppé une tenue que j'aimais bien, dans mon armoire, je l'ai mise et j'ai filé rejoindre Raoul dans sa chambre.

—  T'aimes bien ? lui ai-je demandé.

Il a relevé la tête vers moi, ses yeux m'ont regardé de haut en bas puis il m'a gentiment souri.

—  Ouais, t'es belle comme ça.

Je l'ai remercié et je l'ai aidé à choisir la meilleure tenue pour plaire à Charlotte – même s'il ne le savait toujours pas. Mon cousin n'était pas comme tous ces bad boys ultra protecteur. Non, il était beau gosse, bien foutu, il fumait et buvait de temps en temps, profitait de la vie mais ne jouait pas avec les sentiments des filles et il ne m'empêchait certainement pas de porter une jupe qu'il jugeait peut-être trop courte. On voyait vraiment par qui il avait été éduqué – coucou Noémie. Malgré tout, s'il m'arrivait la moindre emmerde, il était toujours le premier à me défendre et a utilisé la violence pour se venger. Voilà pourquoi, il ne m'arrivait jamais rien. Raoul était un mec cool et non pas seulement parce que son prénom rimait avec cet adjectif.

Nous nous sommes préparés puis nous sommes allés à la fête, ma mère n'a rien dit et j'en suis encore surprise. L'ambiance était sympa, les gens s'amusaient et le DJ était doué. On pouvait comprendre que c'était le dieu des platines et qu'il devait avoir beaucoup d'expérience.

À l'heure qu'il est, Charlotte et Raoul ne se sont toujours pas embrassés, Pierre est allé allumer une petite rousse et Oscar est en train de me fixer bizarrement. Il avait coiffé ses cheveux bruns avec du gel, il portait une chemise blanche qui ne le moulait pas trop et un jean. Il avait un certain charme, il fallait bien que je l'avoue.

— Tu viens, on s'éloigne un peu pour discuter ? m'a-t-il en m'indiquant la partie de la plage inoccupé d'un mouvement de tête.

J'ai d'abord froncé les sourcils, perplexe puis j'ai souri.

— Si ça se trouve t'es un psychopathe et tu veux juste me violer.

Il a arqué un sourcil.

— T'es beaucoup trop moche, tu m'excites même pas.

Sa pique m'a fait mal, juste un peu, pourtant je n'ai rien répliqué et je l'ai suivi. On est allé s'assoir sur le sable, un peu plus loin que le périmètre réservé à la piste de danse et au buffet à volonté.

Personne ne parlait, j'entendais seulement la respiration régulière d'Oscar. J'ai enfoncé nerveusement mes doigts dans le sable et j'ai inspiré l'air frais qui provenait de l'océan. Le bruit des vagues s'écrasant sur la terre me faisait du bien, j'adorais ça en fait.

—  Tu préfères aimer ou être aimé ? m'a-t-il soudainement demandé.

J'ai tourné la tête vers lui et je n'ai pas répondu, ne comprenant pas l'intérêt de sa question. Mes yeux ont détaillé chaque trait de son visage, commençant par ses yeux bleus turquoises, son nez fin puis le grain de beauté à côté de ses lèvres rosées.

—  Pourquoi tu me fixes comme ça au lieu de répondre à ma question ?

—  Je ne la comprends pas, lui ai-je répondu.

—  En plus d'être moche, t'es bête !

Je lui ai lancé un regard meurtrier. Moi qui aurait cru qu'on passerait un bon moment, assis là, je m'étais trompée. Malgré tout, je n'ai pas bougé et j'ai attendu qu'il se remette à parler.

—  C'est le jeu qu'on a fait la dernière fois m'a-t-il expliqué. Par exemple, moi je préfère être aimé parce que je pense que nous avons tous besoin d'amour pour avancer dans la vie.

Je l'ai attentivement écouté puis je l'ai contredis :

—  Moi, je préfère aimer. Bien évidemment, si j'aime ce n'est pas forcément réciproque mais c'est vachement mieux qu'être aimé. Premièrement, c'est moins égoïste, on pense aux autres. Deuxièmement, parce que si tu es aimé par une personne dont tu n'éprouves aucun sentiments, ça ne sert à rien. Tu ne ressens aucunes émotions et c'est dommage. C'est tout l'intérêt de l'Amour, ressentir des émotions, comme une sorte de maladie.

Un sourire s'était dessiné sur son visage de presque adulte. Il a hoché la tête avant de me dire :

—  Tu n'es pas si bête que ça finalement. À ton tour.

J'ai réfléchis pendant une nanoseconde puis je lui ai demandé :

— Qu'est-ce qui te fait le plus peur dans la vie ?

— Ne pas réussir à rendre mes parents fiers de moi et à fonder une famille.

Il m'a dit ça tellement rapidement qu'on aurait pu croire qu'il avait déjà songé à cette question. Sa réponse sortait tout droit du cœur et je trouvais ça mignon. J'aimais bien ces moments avec lui, ceux où il arrêtait d'être invivable et qu'il se dévoilait juste un peu. Il retirait sa carapace. Il ne m'a pas laissé le temps de lui répondre quoique ce soit qu'il m'a déjà demandé quelles étaient mes plus grandes peurs.

— J'ai peur de ne pas être à la hauteur et d'être abandonné.

Il a eu l'air surpris.

— T'es atélophobique ?

J'ai haussé les épaules, je n'aimais pas comparé mes peurs à des termes médicaux. Cela devenait rapidement trop sérieux.

— Du coup, tu as peur d'être abandonné parce que tu ne serais pas à la hauteur ?

— On n'est pas censé faire de la psychologie dans ton jeu, lui ai-je rappelé.

— Non, on doit apprendre à connaître l'autre. C'est sympa que tu t'ouvres à moi, c'est mignon. Tu devrais avoir plus confiance en toi Beckie, t'es une fille cool.

J'ai souri, un grand sourire. C'était le premier compliment qu'il me faisait et j'étais heureuse. On s'est regardé, assez longtemps, puis d'un coup il est revenu sur terre et m'a posé une autre question.

— T'as déjà été amoureuse ?

J'ai rigolé nerveusement en haussant les épaules. Je pense que oui mais je n'en suis toujours pas sûre. Comment savoir si ce que j'avais ressenti avec mon ancien connard de petit ami était de l'amour pur ? C'était impossible. Par contre je savais que j'aimais les choses compliquées, et cette ancienne relation l'avait été.

— Toi, t'as déjà été amoureux ?

Il a hoché de la tête.

— C'était génial mais tellement destructeur. Délia était une jalouse maladive. Elle me manque beaucoup, j'ai déconné après notre rupture à cause d'elle. Je l'aimais beaucoup trop. D'ailleurs je n'ai toujours pas eu d'autre relation sérieuse. Je ne sais pas si j'en aurais une autre. Mais n'esquive pas ma question, réponds-moi.

— Si être amoureux c'est être capable de faire n'importe quoi pour l'autre, alors oui je l'ai déjà été. Sauf que j'étais amoureuse d'un connard qui m'a rendu tellement triste que je n'ai plus confiance en moi. Il m'a fait beaucoup de mal, il m'a trompé, il jouait avec moi comme si je n'étais qu'un pion. Et le pire dans tout cela...c'est que je pense que je n'arriverai jamais à le détester. Je rentrais chez moi en pleurant, tous les soirs, j'ai déprimé aussi. Tu te rends compte ? A seulement quinze ans, c'est pitoyable.

Il a secoué la tête de droite à gauche et m'a rassuré avec un regard compatissant.

— T'en as parlé avec tes parents ?

— Non, jamais de la vie.

— Pourquoi ? Ça aurait pu te faire du bien.

Je l'ai regardé et je ne savais plus par quel miracle mais j'ai eu envie de lui faire confiance et je lui ai tout raconté à propos de ma mère. Son enfance difficile, ses viols, la mort de sa mère, tout. Je n'aurais peut-être pas dû mais cela m'a fait du bien. C'était la première fois que je parlais de ça avec quelqu'un qui ne faisait pas partie de ma famille. Je ne me plaignais jamais à mes parents, surtout à ma mère, elle avait vécu tellement de choses horribles que mes chagrins d'amour ne représentaient rien. C'était ridicule et j'étais lamentable d'être triste de la sorte pour des broutilles. Ma mère était si forte, contrairement à moi.

— Tu ne devrais pas te comparer à ta mère. Chacun réagit différemment et si tu es plus sensible que ta mère c'est comme ça. Les parents sont faits pour nous consoler, tu ne devrais pas hésiter à leur en parler.

Je n'ai pas répondu et mon regard s'est accroché au sien. Les intensités de bleu dans ses pupilles se mélangeaient, elles souhaitaient me faire passer un message que je ne comprenais pas. Alors il s'est dangereusement approché de moi et sa main s'est posé sur la mienne qui était encore enfoncée dans le sable. Son souffle s'abattait sur mon nez, sa bouche n'était qu'à quelques centimètres de la mienne et il me regardait toujours intensément. J'étais comme paralysée et ma respiration s'était bloquée. Je ne savais pas quoi faire. Devais-je fuir ou prendre les devants ? Je voyais qu'il attendait un quelconque signe de ma part, mais avant que je puisse lui donner mon cousin nous a interrompu et il est venu se loger entre nous deux. Il n'a pas compris qu'il nous dérangeait, il devait sûrement être trop préoccupé à penser à quelque chose.

—  J'étais sûre que vous finiriez par bien vous entendre, une américaine et un lyonnais qui part en vacances aux Maldives, il n'y a rien de mieux, s'est-il exclamé.

J'ai baissé la tête, morte de honte.

—  Elle est où Charlotte ? lui a demandé Oscar.

—  Elle se remet de notre bisou, nous a confié Raoul.

—  Tu l'as embrassé ? me suis-je soudainement exclamée.

Il ne m'a pas répondu.

—  Beckie, on y va, il est minuit moins cinq.

J'ai hoché la tête et mon cousin est parti après avoir salué son super pote. Je me suis tournée vers ce dernier et je lui ai timidement souri.

—  À demain.

—  Ouais, à demain mocheté, m'a-t-il joyeusement lancé.

Il s'est approché de moi, j'ai pensé qu'il allait terminer ce que nous avions commencer mais contre toute attente il m'a fait la bise et il est rapidement retourné sur la piste de danse.
J'étais extrêmement déçue, j'avais pensé que je lui plaisais peut-être juste un peu. Je me détestais d'y avoir cru et de m'être laissé avoir. J'ai retrouvé mon cousin qui m'attendait à la sortie de la plage, la rage au cœur.

    Parce qu'on dit que la haine est bien souvent la fille d'un amour excessif.

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