21 : S'était-il moqué de moi ?
Je n'ai pas dormi de la nuit. La chambre d'à côté était trop bruyante pour que je ne ferme l'œil de la nuit.
Mes doigts s'enfonçaient machinalement dans le sable fin et doux. Le soleil commençait à se coucher mais je n'arrivais pas à savoir quelle heure il était. Sûrement vingt heures. Il fallait que je rentre, le dîner allait bientôt être prêt et ma famille allait s'inquiéter. Mais je n'avais pas le force de me lever. C'était comme si le sable me retenait prisonnière.
Je n'avais pas eu de nouvelles d'Oscar depuis que nous nous sommes croisés. Et cela m'embête. S'est-il moqué de moi ? Probablement. Est-il occupé ? J'en doute.
J'ai fermé les yeux, écoutant le bruit de la mer qui avait le don de m'apaiser. Je suis faite pour vivre près de la mer, je l'ai toujours su. J'aime le sable, être recouverte de sel après m'être baigné, collectionner les coquillages, cette humidité présente dans l'air, cette brise marine et tous ces bateaux amarrés contre les quais. J'aime regarder les pêcheurs rirent entre eux, manger du poisson, surfer de grosses vagues, admirer le travail des sauveteurs de mer, et faire des balades au bord de l'eau.
Mon téléphone m'a sorti de ma rêverie et je me suis empressée de décrocher.
• Raoul ?
• T'es où ? On mange dans pas longtemps, tu vas te faire engueuler si tu rentres pas !
Un sourire est venu fendre mes lèvres tant le fait qu'il soit si attentionné me touche. Je me suis relevée, mon portable toujours contre mon oreille.
• J'arrive, l'ai-je rassuré.
• Ça va ?
• Oui, j'avais juste besoin d'être seule.
• Euh...d'accord, a-t-il répondu perplexe. Je t'attends.
• À plus, bisous.
J'ai rangé mon téléphone dans la poche de mon short et je suis rentrée chez moi en rêvassant.
Je suis arrivée chez moi juste avant que tout le monde se mette à table. J'ai même eu l'honneur d'aider ma mère et Charles à mettre la table.
— C'est délicieux Agnès, a lâché Benjamin la bouche pleine.
— Merci beaucoup, je te donnerais la recette si tu veux.
Elle a cuisiné une sorte de Pad thaï, et Benjamin avait raison, c'était très bon.
— Raoul, tu regardes encore tes émissions de télé-réalités ? lui a demandé Agnès.
Raoul a hoché de la tête et Paola a complètement devancé ma grand-mère.
— Elles s'appellent comment déjà ?
— Les Marseillais, Secret Story, les Anges...il y en a plein, a-t-il répondu.
— Beckie tu regardes ça ? Parce que je n'en ai jamais entendu parler, a remarqué ma mère.
J'ai secoué la tête de droite à gauche. Les seules fois où j'ai regardé ces programmes, c'était avec Raoul, Charlotte et Pierre et je dois bien l'avouer ces énergumènes m'avaient fait exploser de rire.
— Il faut vraiment que je vous montre ça, c'est à mourir de rire ! s'est exclamé Matteo.
— Tu regardes vraiment ça ? a répliqué la rousse avec dégoût.
— Tout ça pour dire, a poursuit Agnès, que Kevin a de nouveau trompé Carla.
— Tu sais quoi, ça ne m'étonne même plus, a soupiré Raoul.
— Kevin, c'est le jaguar ? me suis-je rappelée.
— Ouais, c'est lui, m'a confirmé Matteo. Moi je me demande encore comment il arrive à se taper Carla après toutes ces conneries.
— Mais il est horrible ce mec ! s'est offusquée la mère de Raoul. C'est un gros enfoiré qui ne respecte même pas les femmes !
— C'est vrai, mais on a tous connu ce genre de mec, a répliqué ma mère.
J'ai senti mon père se faire tout petit et je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. Avant ma mère, il a multiplié les conneries. Le père de Raoul a pouffé de rire puis tout le monde l'a suivi sauf mon père.
— Oh ça va ! On a tous fait des choses regrettables dans le passé !
— Je ne te le fais pas dire... lui a soufflé ma mère.
Après avoir fini de manger, débarrasser la table et faire la vaisselle, nous nous sommes tous installer en terrasse. Certains parlaient, d'autres jouaient aux cartes, Raoul a rejoint Pierre je ne sais où et quant à moi, j'ai envoyé un message à Charlotte pour qu'elle vienne dormir à la maison.
La brune est arrivée très rapidement, et s'est assise parmi nous. Elle a sorti son kit de masques et de vernis et nous nous sommes lancées dans une soirée soin.
— C'est la première fois que je me fais des masques dehors à cette heure-là en regardant les étoiles, a rigolé Charlotte.
J'ai éclaté de rire et elle m'a imité. Elle a ensuite soupiré puis elle a lâché :
— Je suis amoureuse de Raoul.
Au départ, je me suis étranglée avec ma propre salive. Puis après avoir repris une respiration régulière, j'ai dit à ma meilleure amie que j'étais contente pour elle.
— Vous avez déjà coucher ensemble ? lui ai-je demandé sans aucune discrétion.
Elle m'a regardé avec des gros yeux puis elle a secoué la tête de droite à gauche. Elle me faisait vraiment rire avec son morceau de tissu humide sur la tête. Mais elle restait toujours aussi belle.
— On prend notre temps, on profite pleinement de notre relation.
— Vous avez raison, ai-je approuvé.
Elle a souri.
— Bon, avant de retirer ces machins hideux de nos visages, on va faire une photo, a-t-elle décrété.
— Sérieusement Cha ?
— J'ai l'air de ne pas être sérieuse là ?
J'ai pouffé de rire et nous avons donc fait notre photo, qui était franchement pas mal du tout.
— J'espère vraiment que ces trucs marchent, parce que je vais faire un scandale chez Sephora sinon !
Je l'imaginais très bien dans la boutique, avec une pancarte et un haut parleur. Elle serait super marrante !
— Sinon, des nouvelles d'Oscar ?
J'ai honteusement acquiescé et ses yeux se sont immédiatement agrandis. Elle s'est appuyée sur ses coudes, et a attendu que je poursuive.
— On s'est croisé devant la boulangerie l'autre jour. Il m'a dit qu'il aimerait beaucoup se racheter même s'il savait que ce n'était pas possible. Que je lui manquais beaucoup aussi.
J'ai marqué une pause puis j'ai lâché ma bombe a une vitesse impressionnante :
— Et je suis comme qui dirait retomber dans ses bras...
J'ai relevé la tête vers elle et c'est avec soulagement que je n'ai vu aucune once de jugement, d'énervement ou de déception dans ses yeux. Elle ne laissait rien paraître hormis de la douceur, de la bienveillance et de l'amour. Elle m'a offert son plus beau sourire et m'a dit :
— D'un côté, je savais qu'il n'était pas aussi con. Par contre tu dois lui en faire baver, il ne doit pas s'en tirer comme ça.
— Oui, t'en fais pas pour ça. Encore faut-il qu'il me reparle.
— Ah. N'aies pas de doutes là dessus. Il le fera j'en suis sûre.
J'ai hoché de la tête.
— Tu peux garder ça pour toi ? Raoul n'aura pas une très bonne réaction.
— Évidemment que je garde ça pour moi.
J'ai souri puis nous avons changé de sujet. Nous avons passé notre fin de soirée à faire des soins, des manucures et des pédicures puis nous nous sommes endormies dans mon lit après avoir papoter et manger des sucreries jusqu'à pas d'heures.
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