2 : Mon opinion sur sa jalousie


Je les observais toutes les trois, s'extasier devant chaque phrase que prononçait Paola. C'était hilarant.

— Tu peux nous montrer le plan de table, s'il-te-plaît ? l'a implorée Noémie.

La future mariée a secoué la tête de droite à gauche, chose qui eu le don de décevoir Noémie.

— Tant que je ne me retrouve pas à côté de Matteo, moi ça me va.

J'ai tourné la tête vers la rousse, en esquissant un petit sourire, quelle menteuse. Ma mère s'est tournée vers elle, en arquant un sourcil.

— Pourquoi ça ?

— Parce qu'il fait trop de bruit quand il mange, c'est insupportable, s'est plaint la rousse.

J'ai étouffé un rire en imaginant la scène. Ethel se serait sûrement énerver et elle lui aurait retiré son assiette. Secrètement, je priais pour que Paola ait eu la diabolique idée de les mettre à côté.

— T'as hâte de te marier ?

La colombienne a regardé Noémie en haussant les épaules. Elles parurent toutes surprise de sa réponse, moi, je ne l'étais pas. Je savais ce qu'en pensait Paola, elle me l'avait expliqué et j'étais d'accord avec elle et ses pensées.

— Ce mariage ne va rien changé dans ma vie, vous savez. Ça va être sympa, on va s'amuser, je vais embrasser Ben devant tout le monde mais rien de plus. Cet événement ne me le fera pas aimer plus que je l'aime déjà. Je suis amoureuse de lui sans ou avec mariage. Je veux passer ma vie avec lui que je sois son épouse aux yeux de l'état ou non.

Son fan club a poussé un petit anw, accompagné d'un sourire. Je comprenais totalement la logique de Paola et puis ce n'était pas pour rien qu'ils avaient attendu entre une quinzaine ou une vingtaine d'année pour se marier. Ils n'en ont tout simplement pas besoin pour s'aimer. Je trouve ça beau.

— Qui accompagne Ben à l'autel ? a hasardé Ethel, connaissant le sujet sensible.

Ils se mariaient à la mairie ainsi qu'à l'église, étant donné que Paola était croyante, elle souhaitait le faire dans ces deux lieux. Il y allait y avoir beaucoup de monde à leur mariage, les gens venaient d'un peu partout. Malheureusement, il allait manquer une partie d'invités qui était plutôt importante dans un mariage : la famille de Benjamin. Hormis, sa petite sœur avec qui il avait repris contact depuis ces dix dernières années, il n'avait invité que des amis.

—  April, a répondu Paola.

J'ai regardé ma mère, qui avait un sourire fière aux lèvres. Je l'avais entendue dire à mon père, avant de partir en vacances, qu'elle était extrêmement contente que ça soit elle qui l'accompagne à l'autel.

*

  Je mettais du vernis sur les ongles de mes pieds quand j'ai entendu sonner. Je me suis levée pour aller ouvrir la porte et trois petites têtes me sont apparues. Charlotte est entrée en me poussant gentiment et les deux garçons ont suivis.

—  Raoul, ils sont là, ai-je hurlé depuis l'entrée.

Mon cousin ne s'est pas fait prier et il est descendu, bruyamment, nous rejoindre. Nous nous sommes tous installés sur la terrasse et devinez qui était à côté de moi ? Exactement ! Le super pote des Maldives. 

— Tu te mettais du vernis ? s'est réjouie Charlotte, je peux t'en piquer un pour m'en mettre moi aussi ?

J'ai acquiescé et elle a pioché un vernis dans ma trousse, toute contente.

—  Votre famille n'est pas là ? a hasardé Pierre, un de nos très bons amis, en croisant ses bras derrière sa tête.

—  Non, ils sont tous partis faire un tour à la plage.

Pierre a sorti un pack de bière de son sac-à-dos et l'a posé sur la table. Il en a filé une à tout le monde et quand ça a été mon tour, Oscar l'a attrapée avant moi.

—  Elle est trop jeune pour boire, a-t-il décrété.

Cela faisait maintenant une semaine qu'on se connaissait et je pouvais vous affirmer que ce gosse était chiant. Je l'aimais bien, mais il était vraiment dur à vivre. Il passait son temps à m'embêter, à m'envoyer des petites piques et à me rappeler que j'avais trois ans de moins que lui. Mais, malgré ça, on s'était créé une sorte de complicité.

Je lui ai arraché ma bière des mains et j'ai bu lentement ma première gorgée, sans le quitter des yeux. Quand ma bouche s'est détachée de la bouteille, je lui ai envoyé un sourire provocateur et il n'a rien dit.

—  Tu seras un mauvais père, lui a lancé Charlotte.

—  Pourquoi ? a immédiatement répliqué Oscar.

—  Pas beaucoup d'autorité.

J'ai échangé un regard complice avec la brune et les garçons se sont moqués d'Oscar. Ce dernier a roulé des yeux et j'étais fière, pour une fois, j'étais celle qui avait dit le dernier mot.

—  Ça vous direz de jouer aux cartes ? nous a demandé mon cousin.

Nous avons accepté et il est allé chercher un paquet de cartes qui traînait dans la maison.

—  On fait quoi comme jeu ?

— Un président ? ai-je proposé.

Nous avons donc commencé à jouer et Charlotte a fini présidente, quant à Oscar, trou du cul. Autant vous dire qu'il ne l'ouvrait plus, depuis.

— Alors comme ça, on est mauvais perdant ? lui ai-je dit pendant que Charlotte, Pierre et Raoul débattaient sur la politique.

Je ne comprenais pas grand chose à la politique française. Déjà qu'en temps normal, j'avais du mal à la suivre aux États-Unis, alors autant vous dire que lorsqu'il s'agissait de la France, j'étais perdue. Pourtant, mes parents suivaient de très près l'actualité française. Ils avaient toutes les applications, des journaux français, téléchargées sur leurs téléphones. Ils avaient acheté la chaîne française. Mais surtout, ils retournaient en France pour seulement quelques jours lors des élections. Ils ne souhaitaient pas que leur pays d'origine soit dirigé par l'extrême droite.

— Je vois pas de quoi tu parles, m'a répondu Oscar en me sortant de mes pensées.

J'ai souri et il m'a rendu son sourire.

— Ça te dirait de faire une sorte de jeu ?

— Euh...oui, si tu veux, ai-je répondu pas très rassuré.

— Je t'explique la règle : on se pose des questions chacun notre tour pour apprendre à se connaître. Je te laisse commencer.

J'ai réfléchi pendant un petit moment puis je me suis s'est lancée :

— Qu'elle est ta plus grande qualité ?

— C'est pas trop une qualité, mais ma bonne humeur. Je vais toujours bien, c'est rare de me voir triste ou tourmenté et toi ?

— Mon optimisme.

— C'est une belle qualité, m'a-t-il dit.

Le sien n'était pas mal non plus. La joie de vivre est, je trouve, une des choses la plus importante pour avoir un bon moral.

— C'est quoi ton plus gros défaut ?

— Je suis beaucoup trop gentille avec les autres...je ne dis pas assez ce que je pense par peur de blesser, je suis naïve et je suis trop sensible.

Il a arqué un sourcil puis il a esquissé un sourire.

— Ça fait beaucoup de défauts ! Pourtant, je t'en avais demandé qu'un.

J'ai haussé les épaules en rigolant nerveusement.

— Moi, je suis trop direct avec les gens, du coup parfois je les blesse sans le vouloir, a-t-il décrété.

Je ne savais pas si c'était réellement un défaut, car parfois nous avions besoin que quelqu'un nous dise les choses sans passer par quatre chemins, surtout si c'était pour notre bien. Mais d'un autre côté, comme il le disait, il pouvait blesser les personnes sensibles. En y réfléchissant, les défauts n'étaient pas complètement mauvais, il fallait juste réussir à bien les doser pour ne pas causer trop de dégâts.

Oscar m'a fait un signe de tête, pour me dire que c'était à mon tour.

— Qu'elle est la chose que tu ferais juste avant de mourir ? lui ai-je demandé.

— Je baiserais.

Je lui ai coulé un regard désabusé et il a éclaté de rire.

— Quoi ? C'est la vérité ! Bon, d'accord, peut-être que je surferais. Mais je ne dis pas non à une nuit avec une jolie fille avant ma mort.

J'ai souri, et il m'a fait un clin d'œil. Je ne savais pas qu'il aimait surfer. Après tout, je le comprenais, ce sport était le meilleur du monde.

— Moi, j'écouterai de la musique, ai-je répondu.

— T'es comment, quand tu es en couple ?

— Euh... je me jette corps et âme dans mes relations, je suis trop sensible et j'essaie de passer le plus de temps possible avec mon copain.

— C'est pas bon de se jeter corps et âme dans une relation, c'est synonyme de se faire du mal à soi-même, m'a-t-il informé.

Je n'ai rien dit car je savais qu'il avait raison. Cela devait être un de mes autres nombreux défauts.

— Quand je suis en couple, j'adore embêter ma copine, la faire rire et je ne suis pas trop jaloux.

— Tout le monde est jaloux, l'ai-je contredis.

— Tout le monde, sauf moi.

J'ai roulé des yeux, je ne le croyais pas.

— Tu sais pourquoi ?

J'ai secoué la tête de droite à gauche, attendant une réponse valable.

— La jalousie n'est pas un synonyme de l'Amour. C'est un parasite. C'est la preuve qu'on a été déçu et qu'on n'arrive pas à faire confiance à la personne qu'on aime.

Je n'ai rien dit, mais je n'étais pas d'accord avec lui pour autant. Il y avait une partie de vérité dans ce qu'il disait mais pour moi, la jalousie était quand même une jolie preuve d'amour.

— Vous parlez de quoi ? nous a demandé Pierre.

— De la jalousie, on débat, l'ai-je informé.

Il a grimacé et cela a fait rire Charlotte et mon cousin. Pierre ne supportait pas les filles jalouses, en vérité ces dernières le repoussaient.

— Les gars, faut qu'on range les bières et tout ce bordel, la famille arrive dans pas longtemps, s'est exclamé Raoul.

Nous nous sommes donc mis à ranger. Nous avons jeté les bières dans la poubelle du voisin, passé un coup d'éponge sur la table et nous nous sommes ensuite tous assis sur le canapé devant la télé. Nous avons choisi un film et je l'ai lancé sur la télé, après m'être assise à côté de Pierre. Il jouait avec mes cheveux et ne me laissait pas regarder le film tranquillement.

Malgré mon débat avec Oscar, quelques minutes plus tôt, je l'ai surpris dévisager Pierre du regard. Comme quoi, j'avais raison, tout le monde était jaloux.

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