13
Jimin
- Tu es flic !
- Tu n'es qu'un con !
- Je n'arrive pas à te haïr !
- Moi non plus !
Nos cages thoraciques montent et descendent en rythme. Mon appartement,
raisonnablement petit, rapetisse à mesure des secondes qui passent. Il n'y a bientôt plus que lui dans la pièce.
- Tout aurait été tellement plus simple si tu n'avais pas existé...
Il bouillonne autant que moi. Ma raison me somme de le stopper, mais, quand il annihile la distance entre nous et empoigne ma nuque, je me laisse prendre.
- Dis-moi d'arrêter,me supplie-t-il.
- Tu ne m'écouterais pas.
- Je t'ai toujours obéi.
Je déglutis.
- Alors, fais-nous souffrir.
Sa bouche s'écrase brutalement sur la mienne. Ce baiser est, de loin, le plus
insupportablement attendu de mon existence.
Par sa force, il me pousse au travers de la pièce, ses lèvres me dévorant sans mesure. La frustration de notre éloignement et les non-dits se mélangent et font voler mon désir en éclats ; je sais que ce que je suis en train de faire est mal. Je ne m'en relèverai pas. Mais Jungkook est mon fantasme non assouvi et, aujourd'hui, il me donne ce dont je rêvais.
Le plaisir se propage jusque dans mes fibres, et m'empêche de réfléchir convenablement. Je réponds à son baiser avec la même intensité, terrassé par la
puissance de ce que je ressens. Du besoin. De la dépendance. Tout ce qui m'est interdit avec lui.
- On va le regretter, dis-je entre deux souffles.
Mon dos percute une paroi dure. Il passe les mains sous mes genoux et me soulève, m'intimant alors de lui enserrer les hanches de mes jambes.
- Certainement, mais demain : ce soir, laisse-nous être ce qu'on aurait dû être l'un pour l'autre.
Son regard me bouleverse. Il s'y trouve ce que j'ai avoué ces quinze dernières minutes, et qu'il a préféré garder enfoui : cet homme est attaché à moi. Il ne me déteste pas. Non. Il exècre tout ce qui a fait que nous sommes devenus des ennemis. Je le comprends. Je sais à quel point aimer est une torture.
Des miennes, j'effleure ses lèvres. J'enroule les bras autour de son cou, et lui donne un baiser plus doux. C'est mon aveu, ma façon de lui dire que je baisse les
armes.
L'étreinte dure. Elle s'approfondit. Sa langue passe de ma bouche à ma nuque, puis il me montre à son tour l'étendue de ses sentiments ; je suis déposé en douceur sur le canapé, son corps au-dessus du mien. Il me caresse, me fait languir et découvre peu à peu chaque partie de mon corps. Un petit sourire éclôt lorsque ses doigts prennent possession de mes fesses.
- Mes gars ne parlaient que de ça, dit-il.
- Jungkook...
- Je les tuerais pour avoir osé poser les yeux sur toi.
- Reste avec moi. Ne parle pas d'eux.
- Je suis jaloux à crever, Jimin. Tu devrais être à moi.
- Ce soir, je le suis.
Il trace un sillon le long de mon ventre, tout en déboutonnant mon jean.
Les minutes qui suivent prouvent combien il veut que je lui appartienne.
Mon corps réagit au plus infime de ses touchers. Il n'y a bientôt plus que les sensations qui importent, ce plaisir qui s'infiltre douloureusement et me
consume. Je voudrais que ça ne s'arrête jamais. Que sa bouche ne me quitte pas. Qu'il me répète ces paroles demain.
Il revient sur moi quelques instants après, les bras de chaque côté de mon visage. Ses tatouages ne masquent pas ses innombrables cicatrices. Cette fresque
me rappelle qui il est, et ce qu'il endure au quotidien. De la violence. Un monde que j'aurais voulu lui éviter.
- Reste avec moi, chuchote-t-il, reprenant mes propres mots.
Tendrement, il caresse mon front en sueur, et me prend par le menton pour m'embrasser à nouveau. Ce qu'il m'offre ensuite s'apparente à de l'amour.
Ses reins vont et viennent durant une éternité. Il ne me touche pas comme s'il fallait en finir, mais comme si chaque seconde était à retenir.
Je me nourris de notre connexion avant qu'elle disparaisse à jamais ; mon corps s'oublie, ma tête part en arrière. Quand je souffle son prénom, il devient plus brutal. Ma nuque perle de sueur sur le tissu abîmé, tandis que son odeur m'envahit.
C'est à cet instant que j'arrête de respirer.
- Pas encore, dit-il, me prenant par la taille pour modifier notre position.
- Jungkook, je vais...
Je me cramponne à l'accoudoir de toutes mes forces.
- Je suis obligé de faire durer, murmure-t-il dans mes cheveux. Je ne peux t'avoir qu'une fois.
De sa paume, il appuie légèrement sur mon dos, et je me mords les lèvres pour retenir les mots qui veulent sortir de ma bouche.
Torture douce.
Il semble me connaître par cœur. Mes réactions le guident et, dès que je
recommence à perdre le contrôle, il ralentit, pour repartir avec plus de force.
Nous passons du canapé au sol. Du sol à la table basse. Du salon à la cuisine, puis de la porte du frigo à la console, près de l'entrée. Il n'y a plus une seule once de force en moi. Mes bras ne me soutiennent plus et mes jambes flanchent.
- Jungkook...
Il me coupe la parole en écrasant sa bouche sur la mienne. Il absorbe mon
imploration et me prodigue un énième coup de reins.
La fin est insoutenable.
_____
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top