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Jimin

— Ne reste pas là.

L'ordre interrompt le couple. JK pivote et nos regards se trouvent.

Sa bouche est gonflée, ses yeux luisent, alors que je sombre vers le plus atroce des sentiments : la jalousie.

Cette sensation me rappelle toutes les fois où je l'ai imaginé avec quelqu'un. Quelqu'un de son univers, quelqu'un qui n'était pas moi. Jamais il ne m'a parlé de relations sérieuses, mais je suppose qu'elles ont existé : un adolescent ne peut pas grandir sans découvrir les premiers émois des sens.

Je n'arrive pas à bouger. Tel un idiot, je souffre. Je lui en veux, même. Et j'aimerais décapiter la femme qu'il tient encore par la nuque.

Reprends-toi !

Je déglutis et pousse le vigile insupportable par l'épaule. Le temps de les rejoindre, je retire mon bracelet.

C'est un geste insignifiant qui me coûte énormément. Ce fil rouge est à mon poignet depuis plus de dix ans. Je me lave avec, je dors avec, il fait partie de moi.

Je le serre dans ma paume
jusqu'au sang, tandis que j'arrive à leur niveau.

— Tu es dans la merde, JK. On va mettre la main sur tes entrepôts et ta marchandise. Disparais de la circulation.
— C'est qui, celui-là ? lance la potiche siliconée.

JK lui caresse le cou avec une douceur dégoûtante.

— Retourne avec les autres, j'arrive, lui dit-il.

Tel un robot obéissant, elle miaule et se cambre, afin d'obtenir un nouveau baiser. Et cet enfoiré le lui donne. À un mètre de moi. Je reste immobile , le temps que ce jeu de langues abominable se termine, puis la regarde s'en aller avec la rage au ventre.

— Tu disais quoi ?

Il s'essuie le coin des lèvres du pouce, l'air satisfait.

— Tu vas avoir la SMPA sur le dos. J'ignore quand, mais, si tu ne fais rien, TU finiras chez les flics.
— Sois plus précis, Jimin.

Je serre férocement la mâchoire. Il paraît si détendu que ça me fait bouillir. Il se fout jusqu'au fait que je me tienne dans son QG, comme si ma présence était normale.

— Je suis en train de te dire que tu vas te faire choper.
— J'ai bien compris. Ce que je te demande, c'est pourquoi tu me préviens.

Parce que je refuse qu'on me double.

Parce que je ne veux pas qu'on t'attrape.

Parce que tu es à moi.

Il s'adosse au mur, et attend. J'ouvre alors la paume, laissant tomber le bracelet à ses pieds.

— Je tenais à Jungkook. C'était un garçon extraordinaire. Considère que je lui rends un service, comme je le faisais régulièrement dans le passé.

Il perd son sourire.

— C'est la dernière chose que je fais pour toi, précisais-je. À partir de demain, cette partie de ma vie sera définitivement morte et enterrée. Je suivrai de nouvelles pistes, je traquerai les lieux où tu te seras exilé, et je ne m'arrêterai pas avant que tu moisisses dans une cellule. Ne prends pas la peine de me remercier.

Je fonce au salon, dérobe une bouteille d'alcool et retrouve l'extérieur aussi vite.

« Tu sais ce que je préfère chez toi ? Ta loyauté. Ton père ne peut pas me saquer, mais tu te fiches de son avis et tu restes avec moi, quoi que je fasse. Tu seras toujours dans ma tête, je ne pourrai jamais t'oublier. C'est impossible. »

Je claque la portière de ma voiture et descends la bouteille d'une traite.

« Merci de me protéger, même quand je déconne. Parfois, je me dis que je ne te mérite pas. Et, très souvent, j'ai envie de te rendre la pareille. Le jour où tu partiras en live, je serai là. Je te le jure. »

Va te faire voir, Jungkook !

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