Scared to Live

And if I held you back, at least I held you close

Should have known you were lonely

Même d'aussi près, j'ai du mal à réellement te distinguer. Encerclée par ces gens, ces autres '' sains d'esprit '', tu me fustiges. Bien qu'aveuglée par les lumières harcelantes, prise dans les méandres d'un trip qui s'annonce mémorable, je reste sûre d'une seule vérité : mes yeux sont attirés par ta silhouette, c'est indéniable. Dès que je la quitte pour m'enquérir de découvrir une autre volonté, elle me rattrape. Mensongère dans ses allures de déesse. Il m'est impossible de courir. Ne serait-ce que de marcher me paraît être une épreuve insurmontable. Je n'attends qu'une chose : que tu puisses me briser autant que je l'ai fait. Autant que mon corps espère supporter. Que tu me jette d'une falaise, du toit d'un immeuble. Que tu me brûle, me pousse au bûcher. Que tu m'étrangle, me coupe les cordes vocales. J'accepterais l'horreur pure.

Accepter ce genre de situation serait me donner une occasion de passer un peu plus de temps à tes côtés. Nos meurtriers sont souvent ceux que l'on a poursuivi. N'est-ce pas ?

Bon Dieu... cet enfoiré avait raison quand il s'est collé à ma jambe pour me murmurer froidement de faire gaffe : ils ont augmenté le dosage et jm'en retrouve prisonnière, coincée, figée sur cette piste de danse glissante d'hormones recrachées.

Ta silhouette doit agir sur le cachet. Je ne vois aucune autre explication.

Peut-être est-elle un fil conducteur. L'eau. Le diluant parfait qui mène à la plus tentatrice des sensations. Atteindre l'extase, la bénédiction, le regret. C'était tout ce que j'ai toujours demandé, et, inconsciemment, je comprends que mon cerveau le discerne. Le retranscrit dans ta silhouette.

Ouais, ça doit être ça. Il ne peut en être autrement, sache-le. Je le refuserais pleinement.

Aveuglée, transie d'une montée d'adrénaline brutale, j'examine, extérieur à la chaire qui me constitue, ce que tu déploie sans crainte d'être fauchée. Bloquée dans les tumultes de cette cour d'ange venimeux, tu es cette beauté intrépide. Pleine de grâce et de dualité. La dure réalité de ce qui nous entoure ne semble jamais se refléter dans tes iris. Non. Tu n'es pas une proie comme les autres. Tu n'es pas cette brebis naïve qui attend son heure. J'en suis certaine. Tu n'es pas de celle qui s'écrase sans même en prendre conscience. Au contraire, tu es cette chose vivante qui, lorsqu'elle se réveille, pousse l'extérieur à marquer une pause indéfinis. Tu propulse les monstres dans leurs plus grande paranoïa.

Enivrante, insouciante de l'endroit où ton ombre déambule. La seule chose logique que je peux encore me permettre de penser est que, lorsque tu t'avances de nouveau, j'ai peur de subir ta morsure.

J'ai en si peur, que je souhaiterais en un instant que l'on me clou au pilori. Juste histoire de souffrir autre part. De souffrir autrement. Moins dévastateur me serait la douleur. Pardonne moi, j'ai juste des difficultés à accepter mes sentiments. J'en ai bien trop régulièrement peur. De l'effroi pure. Celle qui te glace le sang et qui te glisse des paroles morbides dans le creux de l'oreille.

Je n'aime pas chuter volontairement. Je n'apprécie de me dire que oui, ce qui m'a poussée à la perte, n'est qu'un choix exaucé par mon coeur.

Être écorchée vive par un amour aussi différent n'est point agréable, mon diable.

Tu avais le don de me filer ce genre de ressentis. Ce genre de tensions. Et pourtant, là où tu étais, face à moi, le visage droit et le corps tentateur, je ne te voyais pas.

Je ne distingue pas ton visage dans son harmonieux ensemble et ça me fait crever putain.

Cela me tétanise.

L'harmonie m'effraie autant que ton pire rêve. Ou peut-être que c'est le cachetons qui agit avec trop de précipitation. Je t'en prie, pour l'amour du ciel et de cet enclos égaré, arrête toi, ne laisse pas tes mains se faufiler dans ma direction. Je ne veux pas être cette femme. Je ne veux pas endosser le rôle de l'amante. Je suis bien loin de ressembler à mes personnages. Je pourrais t'exploser à la gueule.

Juste... S'il-te-plaît... Si tu veux je pourrais le crier sur un toit quelconque. Mais- j'ai, j'ai besoin de ta présence. Elle m'apaise d'une telle manière que je regrette de ne pas t'avoir rencontrée plus tôt. Tu es mon inconnue du chaos et de l'harmonie... Ne m'abandonne pas déjà, ne t'arrête pas.

L'une de tes mains tentatrice accroche soudain ma cravate mal nouée.

Ce simple fait, décrit de manière expéditive, déclenche sous le joug de ma poitrine un désastre qui s'accompagne de l'ouverture de lourdes plaies décorées de rouge. La musique gronde sur le sol et transmet à ce qui me reste de cohérent les attentes du paradis. La blancheur se faufile à toute allure pour venir frapper un coin encore perdu de mon crâne. Et, c'est à ce signal, que je recouvre la vue. On pourrait parler d'un miracle, l'aveugle retrouve la vue, l'aveugle te vois pleinement. Cependant, j'ose espérer trouver un mot bien plus puissant pour décrire ton apogée. Un mot bien plus majestueux pour décrire mon assassinat.

Ta main, bien que pressée contre ce qui me reste d'humain, est glacée. Comme si toi aussi, tu n'avais rien en commun avec tous ces voisins fourbes. Ce qui ressemble à un frisson traverse mon échine à l'instant où tu t'élances un peu trop près de mon cou. L'enveloppe corporelle que j'ai le fardeau de porter ne manque pas une seconde de ce spectacle, en redemandant immédiatement dès qu'elle sent de nouveau la chaleur se faufiler.

Je ne veux pas des humains.

Plus haut, mes globes emplit d'anciennes brûlures ne perdent pas une seconde pour te couvrir sans ardeurs douteuses. Je sens déjà que jsuis finit. Singulièrement étouffée, je comprends que si tu le souhaites, tu pourrais me rendre somnambule. En un regard, j'accepte l'idée que tu pourrais facilement déclencher une tempête dans mon fort intérieure sans que je ne m'y oppose un seul instant. Le cachet complètement dissout et fuyant l'antre de mes gencives et de ma langue se créer un long passage vers mes nerfs. Pétrie d'impatience, je le laisse implanter les germes d'une détresse émotionnelle jouissive.

S'il-te-plaît, achève moi autant que tu le souhaites...

Un seul éclair de ta part et mes nuits seront éclairées jusqu'à ma perte. Scellées dans un pacte de sang couleur vert et rouge. Agile, noble, tentatrice, ta main sillonne le contour de mes clavicules protégées par le tissus de ma chemise. Tu ne dis toujours pas un mot. Terrée dans un mutisme que je n'espère par perdre. Peut-être aimes-tu trop la solitude ? L'attachement est un sentiment complexe dont, pour se défaire, la maladresse est le maître mot.

Mes artères propulsent dans mon organisme les prémices d'une euphorie qui risque d'me coûter la vie.

Bute moi. Tue moi. Fusille moi, que je ressente encore ce sentiment...

Boum. Boum. BOUM.

Ça résonne. Partout. Comme les tambours d'une fanfare, les battements erratiques grimpent dans chaque cellules de mon maigrelet système. Ma respiration suit le tempo, angoissée à l'idée d'être mise de côté. La musique qui traînait autour de l'assemblée s'éteint petit à petit pour ne laisser place, dans mes tympans, qu'à une mélodie propre que tu viens de créer.

Boum. Boum. BOUM.

Ça me fait mal. Vraiment mal. J'ai l'impression que l'on m'arrache à l'aide de cisailles mes ganglions. On me pousse d'une falaise. On me broie dans une torture de sentiment que je me refuses d'assumer.

Tu me fais ressentir des choses qui vont bien au-delà de ma mortalité et ça me fait peur, ça me fait mal. Ça créer une mélodie dont, malgré moi, je commence à connaître la rythmique.

Mes mains tremblent, incontrôlables, et toi, éperdue dans quelque chose que tu finiras par regretter si tu ne te stoppes pas, tu t'amuses à lentement titiller la passion florissante que contient le malheur que renferme mon être. J'ai l'impression de tout perdre sous ton regard, ton jeu de main.

Plus bas, tes pas de danses se font fins. Droite puis gauche. Gauche puis droite. Tu te balances discrètement et avec une agilité qui n'est pas feinte, loin de là. Mon coeur continu ses jérémiades, penaud et près à se clouer un pieu. Il envoi sans cesse des ordres que mon cerveau, déjà pris sous le joug de la petite planète verte, a dû mal à refuser. Mais il ne cède toujours pas. Je ne dois pas céder. Je suis venue dans le but de chuter, pas de renaître.

Tout me hurle de déguerpir, de prendre mes jambes à mon cou et de ne plus jamais croiser ton être. Cependant, l'anatomie humaine est telle qu'il met impossible d'agir en conséquence. Le coeur à ses raisons qui m'donne envie de m'flinguer juste là : face à tes yeux de fauve, droite. Fugitive beauté qui fait semblant d'ignorer l'éternité, tu me brises à un point improbable. Je me sens vivre, revivre même.

Cela me fait flipper putain.

L'injection prend fin. Tout se trouble pour créer une palette aux nuances jaunes, rouges et vertes. Puis, il y a toi. À vrai dire, cette fameuse injection parti de ma langue me paraît à présent si forte, que le reste disparaît totalement. Ce n'est plus un bruit de fond, il n'y a plus rien. Tout a disparu pour me filer une seule issue de secours : toi, toi et encore toi.

Seulement toi à tout jamais. Je n'hésiterais pas. C'est tout ce que je peux te filer comme certitude. Tout ce que je sais c'est ça. J'ai pas envie de te blesser simplement pour me sentir vivante une seule seconde plus. J'aimerais te faire fuir sans ménagement.

Mais le cachetons - ou du moins je tente continuellement de m'en persuader - me fige.

Et bordel, ce que ça glorifie ton âme. Scared to live again. Tu me captures tremblante. Mon seul souhait, si je venais à faire une foudroyante crise cardiaque devant la femme que tu es, le voici : Par pitié, rapproches-toi, ne me lâches plus car je le ressens et la perçois cette solitude que tu t'entête à cacher.

Je ne veux pas te blesser, seulement, dans le sens inverse, j'accepterais tout juste pour pouvoir t'observer te rapprocher de moi, t'amuser à délier un peu plus ma cravate, à me fixer sans mensonges et ternes maîtrises.

So don't be scared to live again

Be scared to live again

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