Ils eurent droit à une visite guidée, mené par une femme aux cheveux blonds attachés en chignon et tenant un bloc note entre ses bras. Elle ne cessait de parler avec un grand sourire hypocrite, vantant les mérites de leur compagnie, remerciant Monsieur Schiller pour son soutien financier etc. Mark et Xavier, eux, regardaient partout, essayant de trouver une porte, un endroit caché, que l'on ne voudrait pas leur montrer. Mais pour le moment il n'y avait rien de tout cela, ils faisaient chou blanc. Et, au fur et à mesure que la visite avancée, Mark perdait espoir. Cet endroit était un immense labyrinthe, et il y avait des employés partout. Même s'ils arrivaient à trouver, par chance, l'endroit où Axel était, ils ne pourraient pas s'en approcher.

Alors qu'ils arrivaient à la fin, Xavier donna un coup de coude discret à Mark.

- Regarde, souffla-t-il avec un geste du menton rapide.

Mark suivit son regard, et aperçu une porte avec la mention «entrée interdite », si ça ce n'était pas un message, Mark ne savait pas de quoi il pouvait s'agir. Pour le moment, c'était la seule piste qu'ils avaient.

- Comment on fait ? demanda Mark qui cherchait une idée à toute allure.

- Je vais faire diversion, profites en pour t'y infiltrer.

- Tu es sur ? je ne veux pas que tu aies des ennuis.

- Au point où j'en suis, je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner. Donc, dès que tout le monde a le dos tourné, tu fonces.

Mark ne trouva pas les mots pour remercier, encore une fois, ce que Xavier faisait pour lui. Si jamais le brun retrouvait Axel, il ne vaudrait en grande partie grâce à son ex petit ami.

- Xavier, tu-

- Ne dis rien Mark, s'il te plait.

Le regard suppliant du roux intima à Mark de se taire, et c'est ce qu'il fit. Il se tut, et laissa les événements suivre leurs cours.

Xavier s'approcha de son père, lui murmurant rapidement quelque chose à l'oreille, avant de s'effondrer au sol.

- Mon fils ! Mon fils fait un malaise ! s'exclama monsieur Schiller.

Son cri alerta toutes les personnes présentes, et la guide vint agir très rapidement.

- Il faut essayer de le réanimer ! Amenez du sucre aussi !

Instinctivement, les gens vinrent s'agglutiner autour de lui, se demandant ce qu'il se passait et voulant voir de plus près. Dans toue cette agitation personne ne se rendit compte de l'absence d'un simple adolescent brun.

Mark avait ouvert la porte interdite, et courait dans le long couloir qui semblait sans fin. Il ne croisa personne, pour sa plus grande chance. Et, au bout de quelques minutes, il arriva au bout, une grande lumière s'échappant de la sortie. Mark s'approcha avec prudence, et déboucha dans une vaste pièce circulaire. Au centre, une immense machine, ressemblant à un ordinateur gigantesque. Mark ne voyait que cela, un générateur de données, ou quelque chose dans le genre. En tout cas, c'était de la très haute technologie, comme il n'en avait jamais vu.

- Ouah...

Son regard ne décrochait pas, et parcourait chaque parcelle de cet engin, et c'est là qu'il se stoppa, se figeant complètement. Il y avait des informaticiens, devant des petits ordinateurs, tapant à toute vitesse, et à côté d'eux, la personne que Mark recherchait.

Axel était là, semblant donner des indications aux informaticiens, et cela fit mal au cœur de Mark. Il devait aller le voir, lui parler, mais comment attirer son attention ? Il n'était pas seul. Mark cherchait une idée, quelque chose, un moyen, mais rien ne lui vint. Alors, il décida de prendre son courage à deux mains, et de foncer. Il prit les escaliers en colimaçon, et descendant dans la salle, faisant comme si tout était naturel.

- Excusez-moi ! Est-ce que vous pourriez m'aider ?

Tous les regards se tournèrent vers lui, et Axel écarquilla les yeux, mais Mark n'aurait su qualifier le sentiment dans ses yeux. Surprise ? Stupeur ? Peur ?

- Je faisais une visite avec monsieur Schiller, et je me suis perdu ! feignit Mark avec un grand sourire innocent, pourriez vous m'indiquer la sortie ?

- Vous n'avez rien à faire ici, fit l'un des hommes en se redressant et regardant Mark avec froideur.

- Je vais m'occuper de lui, assura rapidement Axel, remettez vous au travail.

Les hommes hésitèrent un instant, mais Axel ne leur laissa pas le choix et s'approcha de Mark, le prenant fermement par le bras et le trainant vers la porte de sortie.

Une fois hors de vue, Axel le lâcha, sortant presque de ses gonds.

- Je peux savoir ce que tu fiches ici !?

Mark n'avait jamais vu Axel aussi en colère. En fait, il ne l'avait jamais vu en colère, et c'était assez effrayant. Pourtant, il pouvait comprendre, et ne chercha pas à le couper, ou à se justifier.

- Tu es fou ! Tu veux mourir ou quoi ??

- Non. Je veux te sortir de là.

Axel leva les yeux au ciel, comme exaspéré par les paroles de Mark. Mais ce dernier ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit, et enchaina.

- Axel, je suis très sérieux. Je suis désolé, vraiment désolé de tout ce que j'ai pu te faire. Je sais que je suis responsable, je t'ai mis à la porte, sans penser aux conséquences. Je pensais que tout irais bien, et que je serais heureux avec Xavier. Mais je n'ai pas pu Axel, et je refuse de refaire les mêmes erreurs. Je refuse que tu restes ici, et que tu participes à quelque chose d'aussi horrible.

- Je fais ce que je veux, Mark.

- Ta place n'est pas ici !

- C'est le seul endroit où j'ai une place !

- C'est faux !

Mark mis une main dans sa poche, et sortit le bout de papier qu'il plaqua presque sous les yeux d'Axel, le forçant à lire.

- Je n'ai pas oublié, je t'ai fais une promesse, et je ferais en sorte de la tenir. Je t'emmènerais voir tout ce que tu désires. Et, tu as une place, tout le monde en a une. Ca peut être long à trouver, mais tu es né dans ce monde, alors cela veut dire que tu y as déjà une place ! Ne laisse pas les hommes avides et cupides décider à ta place. Tu es intelligent Axel, tu pourrais faire des choses exceptionnelles, c'est sur. Mais, tu penses vraiment que c'est à leurs côtés que tu y arriveras ?

- Je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre.

- Viens avec moi, partons ensemble ! Tous les deux, on ira visiter ce monde que tu veux tant découvrir. Je te le jure, sur ma vie, je te ferais découvrir le monde, Axel.