Chapitre 18

- Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vus, n'est-ce pas ?

L'homme, tout vêtu de noir et portant des petites lunettes de soleil s'approcha d'Axel, qui recula du même nombres de pas, voulant garder une certaine distance de sécurité.

- Presque deux mois. Depuis que tu as réussi à pirater nos systèmes et à t'enfuir. Quel gâchis, vraiment. Tout cela pour quoi ? Pour juste vivre une vie banale ? Axel, tu mérites bien plus que cela. Ton intelligence inhumaine pourrait apporter tellement de choses à notre monde !

- Laissez-moi tranquille !

Lui qui était d'ordinaire si calme et impassible perdait complètement le contrôle. Il craignait cet homme qui n'avait fait que se servir de lui durant toutes ces années. Lui attribuant le doux nom de « cobaye » et lui faisant passer de plus en plus de tests, allant jusqu'à l'épuiser mentalement, frôlant la rupture. Là, le blond aurait tout donné pour être loin, très loin de lui.

- Mais dis moi Axel, est ce que cette vie te plait ? Est-ce qu'elle te convient ?

Le ton était narquois, venimeux, comme si Dark savait au plus profond ce que ressentait le jeune homme. Qu'il n'était pas à sa place.

- A en juger par ton silence, je peux supposer que mes hypothèses sont justes. Tu n'es pas fait pour un monde aussi simple et étriqué, Axel. Tu es appelé à faire de grandes choses, tu pourrais révolutionner ce monde stupide et insipide ! Avec moi à tes côtés, nous pourrions bâtir des plans et un véritable empire.

- Vous êtes complètement fou !

- Fou ? Es-tu sur de cela ? N'est ce pas plutôt toi qui l'est, en cherchant à te plaire dans ce monde qui ne représente qu'une mare de vase pour une personne telle que toi. Laisse tomber tous ces rébus, et joins-toi à moi. Les autres scientifiques sont étroits d'esprit, et incapable de saisir la grandeur de mon génie.

- Je ne serais plus jamais votre jouet, siffla Axel, je suis libre !

- Libre ? Mais tu ne seras jamais libre Axel. Tu es prisonnier de ce monde qui ne te convient pas, entouré d'ignorants incapable de te saisir et de te comprendre ! Moi, je te comprends, et je saurais t'aider à devenir le meilleur. Je serais toujours à tes côtés pour t'aider et échafauder notre futur.

Dark tendit une main pâle vers lui, ses longs doigts fins se détendant tel un piège, prêt à se refermer sur lui. Axel baissa les yeux vers cette main, le souffle court. Il ne pouvait nier que les paroles de cet homme le touchaient, surtout quand il parlait de sa place en ce monde. Axel ne cessait de se poser des questions, de chercher comment il pourrait s'intégrer. Mais, il ne le pouvait pas, et Ray Dark en était parfaitement conscient. Peut-être était-il réellement capable de le comprendre ?

- Axel ! Tu es là ! Je te cherchais partout !

Le blond redressa la tête subitement, entendant une voix doucement familière, qui le sortit de sa torpeur. Il eu la sensation que tous ses doutes venaient d'être balayés, en un clin d'œil.

Une main se posa sur son épaule, un contact familier, chaud, rassurant. Il n'avait même pas besoin de tourner la tête pour voir qui était juste là, derrière lui, pour lui insuffler une lumière face aux ténèbres qui se dressait devant.

- Mark...

- Je vous dérange peut-être ? fit innocemment le brun au bandeau en regardant successivement Axel et Dark.

- Non, nous avions terminé, trancha Axel, j'allais partir.

Et sans attendre le moindre accord de la part de cet homme fourbe et avide de pouvoir, il partit, marchant le plus rapidement possible. Il sentait Mark à côté de lui, qui ne le quittait pas, le suivant de près. Et, Axel lui était terriblement reconnaissant qu'il soit là.

Une fois éloigné de Ray Dark, Axel s'autorisa une petite pause, le souffle haletant. Il s'appuya contre un mur, le froid parcourant sa main avec délice, lui qui était bouillant à cause de la tension et de la peur qu'il avait ressentie.

- Axel, tout va bien ?

Il ne répondit pas, les mots se bloquaient dans sa gorge. En fait, il n'y avait qu'une chose capable de sortir, et ce n'était pas ce qu'il aurait voulu. Des larmes chaudes roulaient sur ses joues, sans qu'il ne puisse rien y faire.

- Viens, on va te calmer, souffla doucement Mark en le prenant par le bras.

Axel n'opposa aucune résistance, et il se laissa emmener, loin de la foule et du centre-ville. Avant qu'il ne puisse s'en rendre compte, il était assis dans le salon de Mark, une tasse de chocolat chaud devant lui. Il eu besoin de quelques minutes pour percuter, et comprendre ce qu'il venait de se passer. Son esprit avait comme éclipsé les derniers instants, lui montrant un immense blanc, sans souvenirs.

- Bois, le chocolat remonte le moral et réchauffe le cœur.

Mark n'avait pas une voix enjouée, contrairement à son habitude. Il était sérieux, et réellement inquiet. Axel pouvait le sentir, l'entendre. Alors, il prit la tasse et commença à boire doucement, sentant le liquide chaud passer dans sa gorge et lui procurer une sensation d'apaisement et de réconfort. Mark avait raison, ça faisait du bien.

Une fois terminée, il reposa la tasse, et leva enfin ses yeux vers Mark, qui n'avait pas bougé, comme attendant une réaction.

- Tu veux en parler ? demanda-t-il après un long silence.

Axel ne répondit pas, rien que de penser à cet homme le rendait malade. Et, penser au fait qu'il avait pu, ne serait ce que croire en lui quelques instants, le dégoutaient encore plus.

- Il faisait partis des hommes qui te faisaient faire ces expériences et tests ?

Le blond resta silencieux, mais hocha doucement la tête. Mark n'était pas aussi bête qu'il le laissait penser. C'était un garçon intelligent. Avec des difficultés scolaires, certes, mais intelligents quand même.

Une question lui vint alors à l'esprit, banal et pourtant importante.

- Que faisais-tu là ?

Mark fut surpris, mais répondit avec sincérité.

- Je te suivais.

Cette réponse déstabilisa le blond, qui ne s'y était pas attendu, loin de là.

- Et pourquoi ?

- Parce que tu me manques.

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