PROLOGUE


Une nouvelle fois, une journée allait commencer et s'achever de la même manière que les dernières, enfin, c'est ce que la jeune femme au cheveux blonds avait pensé, ne se doutant sûrement pas de ce que l'avenir lui réservait.


Enfilant son manteau d'un obscure ébène, Lucy, une jeune femme âgée d'une vingtaine d'années, s'apprêtait à sortir de son appartement pour se rendre à son lieu de travail. Elle prit sa paire de bottes en cuir posée à l'entrée de son chez-soi de ses doigts fins et les mit prestement. Après avoir remarqué son retard en ayant jeté un coup d'œil à son cadrant cloué au mur livide de son séjour, elle attrapa ses clefs posées sur le buffet en marbre disposé sous un miroir laissant refléter ses doux cheveux blonds qui disparurent en une fraction de seconde derrière la porte d'entrée du studio.


Lucy était une jeune femme pleine d'énergie et de joie de vivre. Le moindre contact avec elle avait le don de vous redonner le sourire, même après une rude bataille contre le désespoir. Elle était une femme forte qui ne baissait jamais les bras, quoi qu'il arrivait. C'est ce qui donnait à son entourage la force de continuer, de garder la tête haute. Cette jeune femme était une amie très précieuse avec qui discuter devenait un vrai plaisir et au fil du temps, parler de ses ragots inutiles et mornes de la journée devenait une habitude. S'attacher à cette blonde énergétique et loufoque était très simple quel que soit le genre de personne que vous étiez.


Personne ne pouvait résister à son sourire naturel et chaleureux, tout simplement parce que ces lippes s'étirant dans un rictus de joie étaient si jolies, pleines de joie, qu'on ne pouvait que faire de même. Par contre, en ce qui s'agissait du sex-appeal, la jeune femme était une vraie chaussette dépourvue de sa jumelle ayant disparu dans les abysses de sa machine à laver. Qu'importaient tous les efforts qu'elle faisait pour paraître un poil séduisante, tous ses plans tombaient à l'eau lorsque la réaction des personnes en question n'était pas comme elle l'avait prévue et voulue.


Les bruits de ses talons tapant sur le bois moisi des escaliers en colimaçon résonnait dans l'immeuble dans lequel elle résidait. Son empressement rajoutait une dose d'adrénaline dans son corps, lui intimant d'accélérer le rythme. C'était souvent elle qui arrivait en retard au boulot et qui, comme chaque matin, s'excusait auprès de sa patronne d'innombrable fois.

«Ah, foutu réveil ! » Se dit-elle à elle-même alors qu'elle tira la porte d'entrée du bâtiment pour ensuite la laisser se refermer toute seule derrière-elle

Après avoir perçu le son du claquement de la porte se refermant sur elle-même, elle s'élança à vive allure vers son lieu de travail présent non loin de son chez elle. La blonde prit une barre chocolatée présente dans son sac et l'enfonça machinalement dans sa bouche. Elle se rendait à une boutique de sucrerie et s'empiffrait déjà juste avant d'y entrer, quelle bonne idée.

Lucy ne voulait pas se l'avouer, mais elle était une grosse gourmande. À chaque moment où elle ne faisait rien de sa journée ou à son boulot, elle pensait à ce qu'elle pouvait bien ingurgiter au soir ou dans quelques instants. Lorsque ses yeux se posaient dans le magasin gorgé de couleurs vives et enjouées, elle ne pouvait s'empêcher de baver en apercevant toutes les friandises alléchantes présente entre ces quelques murs.

Sa course effrénée ne s'était pour autant toujours pas arrêtée. La blonde pouvait très bien être une des plus grande gourmande présente sur terre, son corps trahissait ces dires-là. Son opulente poitrine, sa fine taille, ses jambes élancées et sa peau laiteuse la rendait angélique. Cependant, ce n'était toujours pas assez pour qu'elle puisse séduire les hommes. La jeune femme était peut-être confiante en ses atouts, mais au fond d'elle, une petite voix lui disait que toutes ses petites manies qu'elle avait adoptées dans l'espoir de voir un jeune homme s'intéresser à elle était veine et ridicule.

Elle courait si vite que ses pieds ne touchaient quasiment pas le sol orné de dalles rougeâtre fraîchement posées la veille. Ah oui, ça. Elle fronça ses sourcils, énervée contre quelque chose qui piquait ses nerfs à vif depuis un moment. Depuis quelques semaines, marteaux piqueurs et bétonnière fusaient dans les rues, faisant ressortir les faciès de ses voisins par leurs fenêtres. Pourtant, le quartier dans lequel la jeune femme résidait était, les trois-quarts du temps, un lieu serein sans le moindre problème apparent. C'était si reposé que de vieilles personnes qui auraient la conviction de méditer seraient entourloupées par ce paisible endroit.

Les trous présents sur le trottoir alertaient les sens de la blonde, lui intimant de ralentir pour qu'elle ne se retrouve pas dans une bouche d'égout dans les minutes qui suivaient. Cependant, c'était tout sauf ce qu'elle allait faire. Elle ne voulait pas s'attirer les foudres de sa patronne, Mirajane, une jeune opaline aux airs d'ange. La blanche avait deux facettes bien distinctes qui pouvaient bien attendrir la jeune femme, mais aussi la terrifier par moment. Si elle arrivait en retard – comme à son habitude – en un jour où l'humeur de la patronne était tout autre que positive, elle pouvait dire adieu à son existence.

« Franchement, ils m'énervent avec leurs travaux. Ils nous cassent la tête à longueur de journée ! » Dit-elle tout haut en sautant au dessus d'une flaque

Ses talons n'aident aucunement sa course affolée. Si seulement elle pouvait les retirer puis les balancer au fin fond des égouts pour courir pieds nus, tout irait bien plus vite. Enfin, elle savait très bien qu'elle n'aurait jamais le courage de le faire. Le gravier lui ferait mal et la boue présente sur le sol la dégoûterait. Quelle plaie.

Enfin, c'était en partie de sa faute si elle arrivait toujours en retard à son boulot, mais ça, elle ne se l'avouerait jamais. Apercevant de ses profonds yeux noisette son lieu de travail, elle accéléra quelque peu son rythme pourtant au maximum, ne prêtant pas attention à l'air se faisant rare dans ses poumons.

Le vent soulevant ses fins cheveux blonds, son sourire idiot placé sur ses lèvres pulpeuses, ses pieds s'élançant un par un en avant pour l'amener à sa destination d'un pas pressé, les restes de sa barre chocolatée présents sur les coins de sa bouche, ses joues rougies par tant d'effort soudain ; cette routine matinale, elle recommençait sans arrêt.

Ouvrant les portes vitrées de son lieu de travail brusquement et alertant ses amies qui s'activaient pour remettre le magasin en ordre avant l'arrivée des clients, Juvia, une jeune femme à la franchise autant surprenante que sa joie permanente, tenait un chiffon dans sa main et se tenait près du comptoir. Elle était en train d'astiquer le verre des vitrines sali par les traces de doigts des enfants parfois trop impatients de recevoir leurs sucreries. Non loin de là se trouvait Lisanna, la cadette des Strauss ; la petite sœur de Mirajane. La blanche essayait tant bien que mal de nouer son tablier, grimaçant lorsque son bras se tordait et adoptant par moments une moue colérique lorsque ses doigts glissaient, manquant d'en finir avec ces deux bouts de tissu.

Lorsqu'elles aperçurent la blonde, elles sourirent automatiquement et la saluèrent d'un coup de tête pour Lisanna qui était toujours occupée par son tablier et d'un simple « Salut » timide de Juvia accompagné de petites rougeurs.

Beaucoup trop pressée pour les saluer comme il se doit, Lucy leur adressa un « Bonjour ! » d'une voix essoufflée avant de retirer son manteau d'un geste vif et de s'élancer vers le vestiaire pour y poser toute ses affaires. Aucunement surprise par un tel comportement venant de la jeune femme, les deux autres personnes présentes dans la pièce reprirent leurs activités.

La retardataire défonça à la limite la porte des vestiaires tout en lançant son sac à terre, faisant sursauter une personne non loin d'elle. Lucky, une jeune femme quelque peut tordue aux cheveux lilas portant de lunettes arrondies, était en train de ranger ses affaires dans son casier.

«Oh, bonjour Lucy. Dit la violette, un tantinet surprise par son entrée fracassante, T'es un peu plus en retard que d'habitude. Lui dit elle, un sourire en coin.
Oui, je sais je sais ! Pourtant j'ai couru aussi vite que j'ai pu ! Enfin, maintenant que je suis là, je ne vais pas perdre de temps. J'enfile mon tablier et attache mes cheveux puis je vais me mettre derrière le comptoir. »

Mêlant faits et gestes, la jeune femme s'activa en vitesse tel un éclair. Lucky la regarda faire des allers et retours tout en sautillant sans aucune raison, amusée par son comportement. Soupirant devant les mauvaises habitudes de son amie. Elle enfila une veste assez chaude et se dirigea vers la réserve de la boutique située derrière celle-ci.

« Bon, j'y vais. Arrête de tourner en bourrique et va te mettre au travail. Il est bientôt neuf heure et la boutique ne devrait pas tarder à ouvrir ses portes. Si Mirajane te voit encore ici, tu vas avoir des problèmes, j'te l'assure. » Souffla-t-elle exaspérée par son amie tout en se dirigeant vers derrière la porte d'entrée de la réserve.

Lucy frissonna en s'imaginant la scène de torture que Mirajane pourrait lui accorder si elle ne se bougeait pas le derrière d'ici quelques instants. Elle lissa ses cheveux dorés de ses mains et vérifia que le nœud papillon fait derrière son dos avec les deux franges de tissu soit assez serré pour que son tablier reste en place tout au long de la journée.

Elle sortit alors des vestiaires et se dirigea vers la pièce principale, son sourire toujours aussi joyeux collé aux lèvres. Elle regarda le cadran présent à la droite d'un tableau dont elle ignorait jusqu'alors l'existence. Cette horloge affichait huit heure cinquante six. Parfait.

Non, elle ne s'y attendait vraiment pas.

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