Entracte : Une vie d'amour et d'herbe fraiche


Entracte : Une vie d'amour et d'herbe fraiche

Le devoir de maire d'une des cinq villes est parfois un brin agaçant pour Xía, en effet les élections pour ses quatre nouveaux collègues approchaient à grand pas. En effet, Xía Zetían, est la onzième cheffe du village de Míng-chù, la doyenne des cinq maires actuels de la fédérations de Gates. Cela peut surprendre de la définir comme une doyenne visuellement par ses jeunes traits, mais elle est effectivement la plus âgée. Son peuple a la particularité d'avoir une espérance de vie bien plus longue qu'un être humain lambda. Du haut de ces soixante quinze ans, elle est souvent considérée comme la plus calme et la plus modérée du quintette. Il faut également considérer que contrairement à ses quatre homologues, les cheffes sont nommées à vie.

L'emploi du féminin ici n'est pas anodin part, ce magnifique pouvoir de manipulation des plantes se transmet uniquement à la mort de l'ancienne cheffe vers à son héritière. Ce pouvoir ne succède non pas de mère en fille, ni part élection mais par choix de la précédente cheffe et par un rituel de passation de pouvoir.

Chaque ville à son système, aujourd'hui la ''jeune'' fille se devait de présenter ses voeux à chaque candidat de chaque ville, un brin barbant sachant que certain la dégoutait au plus au point. Aujourd'hui c'était le tour de Karolina Von Goethe, représentante de sa famille auprès du vote des grande famille. En effet, le maire de Gehirn n'était pas élu par le peuple directement. Le peuple choisissait les grandes familles qui allaient se présenter puis ensuite chacune votait pour une autre. Evidemment, pas toute convoitait le siège ainsi que les problèmes qui allaient avec. L'intérêt n'était pas forcement d'être élu, mais de pouvoir marchander des privilèges en échange de son vote.

Un vaste champ de magouille que Xía était plus qu'heureuse de ne pas avoir à affronter par chez elle. D'un pas résigné et aidé de ses lianes enroulées autour de ses jambes palliant à son handicap, elle se dirigeait vers un champ de duel. Sous ses pas légers, poussaient de petites fleurs multicolore, laissant derrière elle un sillage parfumé et bariolé.

Suivant ses informations, la cheffe arriva à sa destination. De loin, elle entendait des sons d'affrontements, ils avaient commencé plus tôt que l'heure fixé, dans un sens cela l'arrangeait, cela fera moins de temps de discussion creuse. Elle s'incorpora discrètement au petit attroupement qui s'était formé dans cette arrière cour de la mairie, elle salua respectueusement ceux qui remarquèrent sa présence ma elle ne désirait pas en faire davantage.

Elle reconnu sans peine la cadette Von Goethe en la personne de Karolina affronter un homme dans la trentaine qu'elle savait être l'ainée de la famille Kruger une autre grande famille de la ville. Sans être très emballé par le combat, ses sources donnant gagnante la grande dame, Xía espérait juste en finir vite.

Ce duel ne tenait pas de l'épée ni du revolver mais de l'affrontement de la puissance alchimique comme il en est coutume ici. Le spectacle se trouvait être offert par l'invocation du golem de chacun, le bon vieux B.O.B, comme on l'appelait ici. La seule règle était que les golem devait se battre à main nue, chaque personne y allait de sa propre technique. Certains étaient plus fins et plus distingué, d'autre plus massif et bourru ce qui donnait lieux à des affrontements reposant sur une certaine adaptation. Selon les matériaux, la qualité des gemmes et la précision du tracé il y avait énormément de combinaison possible.

Le B.O.B de Karolina était relativement classique à ce qu'on s'imagine d'un golem, puissant mais lent. Celui de son adversaire se trouvait être son parfait opposé, svelte et rapide. Il enchainait les assauts précis et figurants. Le son se rapprochait étrangement de casserole qui s'entrechoqueraient, mais cette sonorité métallique et brutal donnait un certain coté brutal à la scène. Les mouvements de la création de Karolina n'arrivaient pas à atteindre sa cible, mais fort heureusement, ne semblait pas l'affecter tant que ça.

Enfin, au bout d'un moment ce qui devait arriver arriva, le fin golem de Kruger se fit attraper à la gorge. Celui de Karolina le souleva avant de le fracasser au sol. Il se transforma en différent alliage de métaux, inerte. Le gagnant de fer, se frotta les mains, laissant tomber quelques morceaux du ''cadavre'' de son adversaire.

Le manieur afficha un rictus douloureux, le fin lien psychique les liens à son golem ayant été rompu d'une manière tellement violente, il ressentait une certaine forme de souffrance psychique. De son coté, Karolina se retenait pas de retenir un grand sourire victorieux, voir même un peu sadique.

- Je crois bien que la victoire est mienne mon cher Reinhold. dit la femme.

- Nul besoin de fanfaronner Karolina, le vote de la famille Kruger est à vous.

- Merci bien, j'espère bien vous revoir à un diner des grandes familles. ricana-t-elle.

Elle commença a s'en aller, mais elle se stoppa nette en constatant la présence de Xía.

- Mais ne serait ce pas la grande petite patronne de ce charmant village nourricier qu'est Míng-chú ? pouffa-t-elle d'un ton qui ne laissait pas grande interprétation à un certain sarcasme.

Sans être intimidée par la fulgurante différence de taille, et de masse, les séparant Xía fit une rapide révérence courtoise en levant légèrement sa robe.

- En tant que votre ainée, jeune femme, je suis venu vous souhaiter bonne chance pour le vote des grandes famille et vous convier en cas de victoire au traditionnel Diner des cinq.

- Merci ma petite, je ne doute pas que je serais présente. Mais avant, j'aimerai bien examiner tes jambes pour mes recherches.

Karolina se pencha afin d'attraper sa robe. Mais, une des lianes maintenant les jambes s'insurgea et lui tapa sur la main de manière distinguer.

- Modérez vos ardeurs Von Goethe, je suis bien trop vieille pour vous. Sur ce je prends congé.

L'ancienne, si l'on peut dire, s'en alla, dignement. L'extérieur la rendait vraiment aigrie, elle le savait mais son désamour envers les nombreux rapaces qu'elle se devait de côtoyer lui faisait dire que c'était pas si grave.

***

Les élections des représentants s'étalaient sur environ un mois, chaque semaine dédiée à l'élection de chacun. Et la semaine suivante, ce que l'on nomme le Diner des cinq, une réunion économique, stratégique, politique et plein d'autre mot en ique. Suivant d'un diner dont les ingrédients sont aux frais de la dirigeante de Míng-chù.

Les convives étaient donc Karolina Von Goethe maire de Gehirn élue par les grandes familles, Leonardo Vittario maire de Porto-Reale élu par le peuple, Scott Turing noble descendant de sa lignée, Amélie Carrel nommé par son prédécesseur et enfin Xía.

Autour d'une table ronde, Xía menait la soirée de manière parfaitement ordonnée mais elle ne cachait pas un certain mécontentement. Après moult palabre sur si oui ou non, chacun allait continuer les projets de leur prédécesseurs, le sujet des frontières tomba sur la table.

Cela fait plusieurs longue décennies qu'il existe des tensions plus ou moins forte entre le village et leur voisin le clan des Blackbrat. Ils sont connus pour un peuple reclus du désert, avec plusieurs colonies implantées dans toutes zones habituellement inhospitalières. Connus pour être quelque-peu des détrousseur de train, et autre fieffées coquineries, ils sont également réputés pour leur ingénierie. En effet, une fois adulte chaque membre de la tribu se retrouvent affublé d'un bras mécanique, chacun arrangé selon leurs besoin et objectif de vie.

Faisant confiance à ses homologue sur le fait qu'ils avaient fait leur devoirs sur la situation, Xía entra directement dans le vif de sujet.

- Ceux vivant proche du désert bordant notre fédération subisse depuis quelques siècles une baisse lente mais inexorable de la magie. Ils savent qu'ils n'ont aucune chance au combat et qu'aucun pays ne les laisseraient s'implanter ailleurs. Ils demandent réparation auprès de notre de village à cause de notre magie nourricière envers la terre, elle tarit en magie tout ce qu'il y a autour d'elle à plusieurs centaine de kilomètre. Cela n'impacte pas la nature autour qui n'a pas besoin de magie pour se développer, mais pour eux qui ont besoin de leur gemmes pour leur industrie et l'agriculture.

- Donc en bref tout le monde est coincé et ça va sans doute nous exploser au visage ? dit Leonardo.

- Nous avons l'avantage sur tout les points de vue. Nous avons aucun intérêt à faire un geste, ils peuvent tous mourir de faim j'en suis complètement indifférente. dit Karolina.

- Ils peuvent pas juste laisser tomber leur clan et s'inclure dans nos villes ? Ils pourraient trouver du travail sans soucis, après ils ont mauvaise réputation, la cohabitation pourraient être mal tourner, mais c'est mieux que de mourir. demanda Scott.

- Ils sont trop fier pour ça, et trop méfiant. En même temps comment leur en vouloir, n'importe quel citoyen lambda aurait trop peur pour ses biens et sa vie pour les embaucher. Enfin bref, laissons couler, au pire Xía, cela devrai pas trop de poser problème que de les éliminer. fit Amélie.

- Cela se voit que ce n'est pas vous qui aller devoir vous en charger...

- Tu es bien réticente dis moi. continua Amélie, tu n'étais pas tombé amoureuse de leur chef quand il était jeune pour être aussi peu enclin à avoir la guerre ? À ce qu'il parait c'était un bien charmant garçon.

- Je ne suis pas aussi soumis à mes émotions, ou plutôt à mes pulsions que vous. C'est un homme bien plus respectable que vous, j'ai une certaine estime de lui parce que vous ne le connaissez pas.

Cette ridicule provocation lui fit remonter quelques souvenirs. Un des souvenirs les plus marquant de sa jeunesse, sa première rencontre avec le jeune chef adverse Earl McCarty. À l'époque elle n'était pas encore cheffe, c'était donc sa prédécesseure qui s'occupait des négociations. Earl était un bien bel homme dans la trentaine. Avec des cheveux courts blonds et une barbe magnifiquement bien taillée mais déjà des joues et un visage légèrement creusé par la fatigue.

Comme depuis des années, l'échange était stérile, chacun n'avait aucune option et tout ceci se solda par un énième manque de solution. Xía fut surprise du regard de l'homme, elle ne décelait aucune haine, mais un mélange de lassitude et de désespoir. La jeune fille écoutait très attentivement chaque argument des deux cotés, et elle comprit que personne n'était en tord. Ce mur de la réalité la frappa de plein de fouet. Il n'y a pas de gentil, pas de méchant, le concept même de bonté n'a rien à voir avec ces décisions politique. Manger ou être manger, c'était simple.

Elle les regarda s'en aller bredouille, elle songea au futur commun qui risquait de les attendre. Elle semblait avec dans les huit ans pour un âge normal alors qu'elle allait aussi sur sa quasi trentaine d'année. Dans une trentaine d'année, il serait âgé de soixante ans alors qu'elle aurait un physique d'une adolescente de seize ans. Elle le verrait vieillir alors que lui, il la verrait à peine grandir. Une bien triste histoire les liais, indubitablement.

- Arrêtez de la titiller vous trois. coupa Leonardo. C'est grâce à elle et moi que vous pouvez vous en mettre plein les poches en toute sécurité. J'aimerai bien vous voir gérer ma flotte et protéger la fédération de ces immondices de pirates. Ayez un peu de respect envers les mains qui vous nourrissent et vous défendent.

- À propos de nourrir, ça fait six heures que nous sommes en train de palabrer. s'exclama Karolina. Il est l'heure de diner, je commence à avoir l'estomac dans les talons.

- Demandons à notre doyenne. pouffa Amélie.

La majorité des sujets avaient été traité, et vu le détachement de certain membres de l'assemblée, Xía conclut en son fort intérieur qu'il était inutile d'insister.

- Les sujets sont clos en effet. Merci d'avoir participé. Nous allons à présent chercher chacun nos mets.

Karolina et Amélie s'étirèrent avec un grand soupir satisfait, Amélie ne se cacha pas pour observer la poitrine de Karolina gagner en volume sous l'effet de l'intense inspiration qu'elle prenait. Leonardo rangeait ses documents et la maquette de son nouveau navire de guerre dans l'ordre militaire qui le correspondait. Chacun embarqua ses affaire et quitta la salle de réunion des maire par leur portail magique dédié.

Quelque minutes à peine plus tard ils revinrent avec un chariot blindé de nourriture et de boisson typique de leur contrée. Le diner commença sobrement avec une dégustation courtoise et quelques palabres ici et là, quelques paroles creuses selon qui interagissait avec qui mais aussi de vrai débat, notamment entre Xía, Leonardo et Scott. Les deux dernières personnes semblaient s'être lancer dans une sorte de joute verbale à mi chemin entre de l'aguicheur et le provocateur. Elles en avaient profiter aussi pour se changer de manière légèrement plus adapté à leur projet.

Vint enfin le moment ou ce fut autour de l'alcool. Chacun y est allé de sa sélection, évidemment Xía ramena du saké, Karolina différent type de bière, Leonardo de l'eau de vie de différent fruit exotique à la fédération, Amélie du vin et du champagne, et Scott du Whisky. Il s'en suit une petite dégustation du champagne afin de fêter leur réussite, suivit cette fois d'un plus de fantaisie dans la dégustation.

Amélie se retrouva vite assise sur les genoux de la grande dame, savourant de son vin pendant que Karolina se servait un verre de Whisky avec des glaçons. Les trois autres étaient assis dans le petit coin plus détente de la pièce avec des fauteuils et la bibliothèque. La plus ''jeune'' goutait une petite choppe de bière blonde qui lui plaisait surprenamment.

- Et bien messieurs dames, je vais laisser. fit Scott en terminant une coupe de saké.

- Tu t'en vas déjà, il n'est pas si tard. commenta Leonardo qui ouvrit sa montre à gousset.

- Je suis un homme marié mon cher, j'ai des devoirs à remplir ! Et je n'ai pas envie de me faire réprimander si je rentre éméché.

- Tu es un homme model dis donc. ricana Scott en buvant un cocktail, sans alcool.

- Ahah, si seulement !

Il ria et s'en alla d'un pas guilleret. Alors que ceux qu'il avait laissé derrière lui reprirent une conversation sérieuse, il jetèrent un oeil vers les derniers larrons qui commençaient à avoir des mains baladeuses.

- Je propose qu'on les laisse tranquille. dit Xía.

- Je suis du même avis. fit il en se recentrant sur son cocktail.

- Je vais être sincère avec toi Leonardo. Tu es d'une compagnie agréable, tu es moins charognard que les autres.

- Je suis un militaire à la base, si j'ai été élu par mon peuple c'est pour le protéger. Je sais que sur ce point nous sommes pareil. Il n'y a que nos méthodes qui nous diffèrent.

- Tu serais prêt à les massacrer ? demanda-t-elle, sachant qu'il comprendrait de qui elle parlait.

- Oui. Mais ne penses pas que j'y prendrais du plaisir. Je me suis battu quasiment toute mon existence. Que ce soit pour mon équipage, pour mes concitoyens ou même pour sauver ma propre vie. Si je dois mettre fin à l'existence d'une centaine de personnes pour en sauver mille, je le ferai, à contre-coeur mais je le ferai.

- Que t'est il arrivé pour que tu sois si froid à la vie de autrui ?

- Cela ne te regarde pas. fit-il très sèchement coupant immédiatement toute envie de continuer sur ce terrain.

- Excuse moi. Sinon à part voguer sur l'océan, que fais tu de ton temps libre ?

- Je construit des maquettes de navires et apprend la charpenterie.

- Tu veux devenir le plus grand marin de l'histoire ?

Leonardo marqua un petit temps de réflexion avant de respirer un peu plus fort.

- Si pour toi le plus grand veux dire le plus compétent oui. Si c'est le plus populaire, non je me moque des marques d'honneur ou d'avoir des statues à mon effigie. Que mes exploits reste secret m'indiffère, je ne désire aucune autre reconnaissance que du respect. Je ne fais que mon devoir envers ceux qui m'ont choisit pour les protéger, je n'ai pas à demander de récompense excepté un ''merci''. Je veux faire le maximum de mon vivant. Tant pis si ce que j'ai fait disparait à mort, au moins je n'aurais aucun regret.

- Je vois, c'est compréhensible. Dans un sens je t'admire de ne pas te poser de question.

- Tu sous entend que je suis un sot ? rigola-t-il.

- Nan arrête ! Tu es simplement si sur de toi, et tu ne doutes de rien. Je t'envies.

- Mets ça sur la fougue de la jeunesse !

Xía ria de bon coeur à cette boutade et bu gaiement la fin de sa choppe. Le temps s'écoula, la doyenne se montrait de plus en plus guillerette, elle mit même de la musique. Puis elle se mit à danser, agitant ses jambes sous son épaisse robe. Ses mouvements précis agitaient gracieusement le somptueux tissus. Vraiment charmé par ses talents, Leonardo tapait dans ses mains en rythme. Une certaine joie la submergea, elle aimait sincèrement danser, elle avait l'impression de se réapproprier son corps totalement. Cet étrange lien entre elle et sa magie lui donnait l'illusion qu'elle pouvait ressentir ses jambes.

Au terme d'une langue danse, la mairesse s'écroula toute transpirante dans le canapé, porta à sa bouche du saké.

- Voila un bien joli talent que je ne possède pas ! dit Leonardo.

- Je pourrais te donner des cours une fois ton mandat terminé.

- Merci, mais je suis tellement gauche à la danse que je risquerai de te blesser.

- Avec un peu de bonne volonté je suis sur que tu ferais des progrès.

- Je suis vraiment sans espoir, ne te fatigue pas. Mais sans vouloir dévier la conversation... Tu trouves pas qu'on est tout seul depuis longtemps ?

Xía inspecta la pièce et constata que Karolina et Amélie avaient disparu, mais impossible pour eux de savoir depuis quand. Les deux protagonistes se regardèrent un peu circonspects.

- Tu crois que... murmura Xía.

Après un échange de regard en silence, Leonardo comprit ce qu'elle sous entendait.

- J'espère que c'est que ça. Sinon...

Sans rien dire de plus, ses deux rapières apparurent à sa taille et il les dégaina.

- Personne ne peut rentrer ici sans qu'on soit d'accord, tu peux ranger ça.

- Nan mais au cas où la grande perche veuille nous étriper, ça ne sera pas de trop...

Les compères allèrent inspecter les chambres, et comme ils le redoutaient, ils trouvèrent dans un lit commun Amélie et Karolina. Amélie buvait du vin en lisant un livre, alors que sur sa poitrine nue dormait sa partenaire, tout aussi nue et bavant légèrement. Xía tenta de parler, mais aucun son ne sorti de sa bouche. La femme au cheveux blancs attrapa une magnifique plume qui se trouvait sur la table de chevet et raya le mot ''silence'' qui flottait dans les airs comme un ballon.

- Ha bah ça se refuse rien ! dit Leonardo en rengainant ses lames.

- Pardonnez la. pouffa Amélie. Elle a perdu l'intégralité des manches.

- Au moins tu as eu la décence de créer un sort de silence. soupira Xía abandonnant toute envie de réfléchir davantage.

- Je ne suis pas un goujat, je ne voulais pas que vous entendiez ses cris. Et puis son visage extatique sans le son, à une certaine part de charme.

- Je n'ai pas très envie d'entendre les détails. calma l'amiral. Je préfère partir plutôt que d'être là quand elle se réveillera.

- Moi je veux bien rester. murmura Xía.

- Tu aimes les femmes ? demanda Leonardo.

- Non, juste pour me moquer de Von Goethe. ricana-t-elle d'un ton rieur avec un arrière gout d'alcool.

- Je ne te savais pas si mesquine.

- Mets ça sur la fougue de la jeunesse, et peut être sur l'alcool.

- Par les sept mers. jura Leonardo en se faisant un facepalm.

Lorsque Karolina se réveilla, entre deux moelleux coussins, elle prit quelque secondes avant de réaliser. Elle lança un regard meurtrier à sa partenaire qui pouffa de rire devant sa victoire.

- On peut remettre ça quand tu veux Karo !

- Va crever !

Elle récupéra ses affaires, remit rapidement ses sous vêtements et son corset avant de mettre les voiles devant le regard joyeux de Xía.

- Je te laisse ranger tout ce bazar Amélie ! Je vais rentrer ! hic !

Ce mignon petit hoquet ponctuant sa phrase, la mairesse s'en alla, non sans oublier l'alcool qui traînait encore, laissant Amélie seul avec son vin et son livre se prélasser seul dans les douces couettes de ce lit.

***

Quelques jours après cette mémorable soirée, Xía laissa ses devoirs administratif pour une journée. Tôt le matin, elle appareilla un cheval et se mit en selle en amazone, et partit vers le sud. Après quatre heure d'escapade dans les champs et forêts, elle arriva à un magnifique lac d'environ deux cent mètres de long. Non loin de l'eau se dressait une maison grande mais rustique, un potager la juxtaposait, une rizière artificielle surplombait la zone, des arbres fruitiers poussaient librement et anarchiquement.

Xía laissa son cheval, s'approcha de la maison et frappa à la porte. Quelque seconde plus tard un homme dans la quarantaine bien massif et la dépassant d'une tête ouvrit la porte. Il avait les traits du Village. Une peau rougit, légèrement assombri par le soleil, une absence de barbe, des cheveux noirs et évidemment une écrasante masse de muscle surtout dans les bras. Il était vêtu d'un simple pantalon ample et de bracelet de cuivre.

- Coucou papa ! dit-elle.

- Ma chérie ! cria-t-il en la soulevant par la taille comme si de rien était.

- Meï !! Devine qui vient nous voir !

- Mais ne serais ce pas notre prodige de fille ? dit une femme tout aussi massif que son homme et très légèrement plus petite que lui. Contrairement à lui, ses cheveux tendaient légèrement plus vers du brin et ses yeux était d'un magnifique vert pomme. Elle portait le même pantalon, mais sa puissante poitrine se trouvait soutenu par une large bande de tissu rouge vif, même sa poitrine devait être musclée.

- Coucou maman ! ajouta-t-elle avant de se faire quasi écraser par toute cette tempête musculeuse.

- On a presque fini le déjeuner, viens avec nous ! dit le père après avoir défait cette rude étreinte parental.

- Oui, viens manger avec tes pauvres vieux parents ! ajouta la mère.

- Tu n'es pas vieille ma cannelle ! fit l'homme en l'embrassant.

- Oh toi, vilain charmeur ! gloussa-t-elle en se lovant contre lui.

- Tu sais que tu es belle ?

- Et toi tu sais que tu es beau ?

- Hey, les tourtereaux, je suis là ! intervint Xía.

- Oui chérie, va t'installer on arrive ! fit la mère avant de recommencer à bécoter son mari.

- Vous avez pas changer d'un pouce... fit l'enfant, arborant d'abord un air agacé suivit d'un sourire aimant.

Cette famille atypique s'installa à table et dégusta le repas composé en entrée de salade accompagné de noix et de fromage. Suivit d'une gargantuesque soupe de citrouille présenté à même l'intérieur de la citrouille. Le potage était également garni de crème fraîche ainsi que de gros morceaux de viande flottants. Xía reconnu le gout de la viande d'ours, la bête avait été tué en un duel singulier par la mère qui lui avait briser la nuque.

Son père ne manqua pas d'indiquer la cicatrice sur les abdominaux que sa moitié avait écopée durant ce duel. Puis de complimenter la force physique de sa femme, qui le complimenta à son tour, jusqu'à encore roucouler comme des adolescents.

Et enfin en dessert, de la compote de pommes, de poires et de rhubarbe, accompagné de petit biscuit au beurre. Pour conclure le repas, des verres de différentes liqueurs faites maison. À présent il était l'heure de la sieste, fort heureusement la chambre d'hôte était vide. Il était courant que des gens en promenade ou en escapade demandait le gite et le couvert. C'était même devenu un coin à ne pas manquer pour les explorateur et aventuriers qui passait dans le coin. Et niveau sécurité, le fait qu'il pouvait vaincre un ours à main nu, dissuadait les personnes malveillantes de venir faire les malins.

Xía s'allongea tout habillé sur le lit, profitait d'un chaud rayon de soleil qui passait pas la fenêtre. Elle regardait sereinement le passage et prêta attention à l'environnement, la cane accompagnée par ses caneton, une écrevisse profitant du soleil dans une partie peut profonde, un martin pêcheur plongeant avec vivacité, un cerf en haut d'un pic rocheux, et d'autre détails apaisant qui n'étaient pas courant de voir dans son village. Et, pendant ce temps, les deux parents dormaient enlacé l'un à l'autre, main dans la main.

Prêt d'une heure plus tard, tout le monde se réveilla. Ils partirent en forêt en famille direction un torrent qui par la saison abritait de nombreux saumon en période de reproduction. Leurs réserves de poisson fumé tombant à secs, il était tant de refaire un stock en fonction de la saison. Arrivé au pied d'un fan de montagne Xía se servit de ses lianes pour grimper à la verticale comme une véritable araignée sur la trentaine de mètres qui la séparait du sol. Ses parents eux avant une méthode plus ancienne.

Mayu, le père se mit en position de la courte échelle et propulsa sa femme au sommet de la falaise par un prodigieux tour de force. Une fois réceptionnée, elle lui envoya une épaisse corde qu'il attrapa.

- Tu es prêt mon mon amour ?

- Quand tu veux ma cannelle !

À son signal elle tira fermement et l'envoya dans sa direction. En un instant il avait rejoint sa femme dans une atterrissage en douceur.

- Merci mon sucre, tu es toujours autant puissante au tir à la corde !

- Et toi ? Suis je vraiment marier à ses magnifique biceps qui m'envoie si facilement en l'air ? minauda-t-elle en s'enlaçant atour de son bras droits.

- Tu n'as pas à rougir, sans tes puissantes cuisses tu n'aurais jamais pu soulever le bovin que je suis ! ajouta-t-il en l'empoignant par les cuisses afin de la porter.

Meï l'encercla de ses jambes dans son dos et il recommencèrent à se couvrir de tendres baisers. À cet instant, Xía arriva au sommet, ses ''pattes d'araignée'' se rétractèrent sous sa robe.

- Vous allez finir par rouiller tout les deux ! maugréa Xía.

- Tu comprendras quand tu auras notre âge ma chérie ! dit la mère.

- Ça nous fait quel âge d'ailleurs ? demanda Mayu.

- Ne me dis pas que tu a oublié mon âge ? ronchonna Meï.

- Quand on aime on ne compte pas !

Elle répondit par une moue boudeuse

- Cent soixante seize ans ! ricana-t-il sur de lui.

- Oh pardon d'avoir douter de toi !

Elle ponctua sa phrase par un nouveau baiser, un peu plus intense.

- Si vous décidez de prendre racine allez y, moi j'y vais.

La mairesse fit ressortir ses lianes et partit devant, sans plus de ménagement.

- Je trouve ça effrayant qu'elle se déplace comme ça, on dirait un monstre. s'inquiéta le père.

- Elle a toujours aimé les insectes et autre bestiole, je trouve que ça lui va bien.

- Si tu le dis ma cannelle, je suis pas spécialement fan des bestioles qui rampe.

- Ne t'en fais, ce soir une grosse bestiole va ramper sur ton corps, et tu vas adorer ça.

- Tu es insatiable ma belle.

- Je pourrais tout autant en dire de toi.

- Menteuse ! dit-il d'un ton sarcastique

Après encore quelques minutes de crapahutage, la famille arriva enfin au torrent, Meï et Mayu se retrouvèrent affûtés du même pagne blanc traditionnel et de rien d'autre. Tout deux équipés d'unfilet et de sac de paille tressée, il joignirent les mains et remercièrent la nature de la création des animaux marins. Après cette courte prière ils sautèrent à l'eau et commencèrent la pêche, grâce à leur force, l'eau de leur opposait que peu de résistance. Ils attrapaient directement les saumons dans le torrents et parfois ils s'amusaient à les attraper au vol. Pendant ce temps, Xía regardait ses parents barboter, pendant qu'elle bouquinait.

Chose rare, elle s'était débarrassé de sa robe afin d'être plus à l'aise, révélant ses jambes minces, un peu trop minces même à cause de sa paralysie. Elle cachait toujours ses jambes dans de longues robes, jamais personne ne l'avait vu jambes découvertes, sauf ses parents.

- Ma chérie ! cria son père. Viens pêcher avec nous, sort le nez de tes bouquins.

- Vous vous débrouillez très bien sans moi !

- Allez ! Ça fait longtemps qu'on à pas pêcher ensemble !

- Vous l'aurez voulu !

Grace à ses lianes elle se propulsa en avant et effectua une magnifique bombe, éclaboussant ses géniteur.

- Voilà, ça c'est notre fille !

Cette fois ce n'était pas des lianes qui la faisait se mouvoir mais des racines semblable à des palétuviers. Sa chemise était complètement trempée mais cela valait la peine, elle se mit à arroser son père qui répliqua immédiatement jusqu'au moment où Meï arriva comme un taureau et les attrapa tout les deux pour les couler.

Cette joyeuse famille continua de s'amuser dans le cour d'eau pendant quelque temps puis ils firent griller du poisson pour le manger en chemin. Une fois de retour à la maison, tous ensemble se mirent à fumer les poisson. Pour se faire, les deux parents sont aller couper, du bois, à la main et au pied. Mayu avait abattu un érable d'un coup du tranchant de la main et sa charmante épouse fit choir un aulne d'un coup de pied rotatif. Ils ramenèrent leurs troncs sur l'épaule comme s'ils revenaient des courses.

Après un petit atelier fendage de buche où chacun des deux parents ne pouvaient s'empêcher de reluquer son conjoint, charmé par leur corps s'exerçant ce rude travail. Même s'ils étaient d'une force colossale, découper un arbre à la hache et le réduire en petit bois à la force des muscles étaient fatigant. Mi exaspérée, mi enjouée de voir que ses parents n'avaient pas changé d'un pouce, elle remplaça les deux arbres qu'elle avait abattu par de jeunes arbustes vigoureux. La famille s'installa à une table et commença à discuter.

- En tant que chef du village, je me dois de vous poser la question. Allez vous un jour revenir et laver l'affront que vous avez fait ?

- Non, nous ne reviendrons jamais. dit Meï.

- Et je resterai avec elle, jusqu'à ce que la mort nous sépare. ajouta Mayu. Tu le sais bien.

- Oui je le sais. Vous m'avez mit dans une position inconfortable en partant comme ça. Déjà qu'un couple aussi long que vous ça n'arrive jamais, alors en plus délaisser le combat pour vivre une vie sans histoire au fond de la forêt.

- Nous ne sommes pas sans histoire. rétorqua sa mère. Nous avons une histoire d'amour.

Elle entrelaça ses doigts à ceux de son cher et tendre.

- L'amour est la chose la plus importante à vivre et à préserver. ajouta son père. Tu comprendras quand tu le verras en face de toi.

- Vous m'en direz tant, je n'ai pas le temps pour ça. Et vous semblez oublier que je n'aurais pas de paisible retraite, vous savez ce que je vais devenir quand je n'aurais plus à assurer mes fonctions.

En effet, pour transmettre ses pouvoirs, Xía se changera en arbre et donnera un fruit doré qui une fois ingurgité permettra la passation.

- Tu n'es pas obligé de faire ça immédiatement, tu peux simplement être une consultante.

- Personne n'accepterai une cheffe ne possédant pas le pouvoir ancestrale ! Comment ceux du village pourrais croire en elle si l'ancienne est encore là et avec toute l'aura de ce pouvoir ?

- Je suis sur qu'ils comprendront. dit Mayu.

- C'est la tradition. C'est pour ça que vous êtes parti d'ailleurs ?

À cette question, le sang des parents se glaça, ils savaient qu'elle finirai par comprendre.

- Si être sentimental signifie souffrir, je comprend pourquoi la nature nous as rendu moins sensible à l'amour pour que nous puissions accomplir notre devoir. dit Xía froidement.

- Un parent ne devrait jamais à enterrer son enfant. Nous t'aimons ma fille, nous pris soin de toi malgré tes jambes. C'était ton rêve de pouvoir, marcher. Nous étions heureux que tu le puisse à présent mais à quel prix.

- Vous avez fuit cette éventualité, je sais.

- En tant qu'anomalie de ce village, ce n'était trop pour nous. Nous avons confiance en toi, tu es une bonne cheffe, tu sauras te débrouiller.

- C'est pour oublier ça que vous restez aussi longtemps attacher l'un à l'autre ?

- Non, c'est ça l'amour ma chérie. reprit son père. Ensemble, ta mère et moi oublions tout nos problèmes, nous sommes tout simplement heureux ensemble.

- Ne te méprend pas ma puce, nous t'aimons aussi. Nous sommes fière de ce que tu es devenue, et nous n'avons plus aucune inquiétude te concernant, sauf en ce qui concerne la passation. Mais plutôt que de vivre dans la peur, nous avons préféré embrasser notre amour.

- Je vois.. soupira-t-elle.

Xía resta silencieuse, digérant ces informations dont elle avait enfin confirmation.

- Maman, papa. Je suis heureuse de vous avoir comme parent, je vais faire mon maximum afin de vivre le plus longtemps possible.

- Vraiment ? dit son père.

- Ma chérie... sanglota sa mère.

La jeune femme se leva et enlaça ses parents qui l'embrassèrent sur la tête affectueusement. Suite à cette éteinte, ils se séparèrent en silence. Xía sortit et siffla son cheval qui trottina dans sa direction. Elle se mit en selle et partit.

- Je repasserai vous voir à l'occasion !

- N'attrape pas froid ma chérie ! cria Meï.

- Prends soin de toi !! renchérit Mayu.

- Je vous aime !

- Nous aussi !!

Ils étaient à présent trop loin les uns des autres pour s'entendre. Meï, se lova contre son mari.

- Tu penses qu'elle va réussir ? Les traditions sont au dessus de tout là bas. demanda-t-elle.

- C'est notre fille, elle y arrivera, j'en suis sur.

- J'aimerai vraiment qu'on passe du temps en famille un peu plus souvent tu sais.

- Moi aussi ma cannelle...

- Dis, est ce qu'elle le prendrai mal, si elle avait un petit frère ou une petite soeur à son âge ?

- Heu, je t'avoue que je ne sais pas. dit-il un peu surpris de cette question.

- En attendant, tu ne serais pas contre une petite séance d'entrainement ?

- Au coucher du soleil, cela sera plus romantique.

- Tu es cruel mon sucre d'orge ! minauda-t-elle en se lovant davantage contre lui.

***

Quelques années plus tard, à la bordure du territoire, un homme aux traits doux et d'une extrême beauté androgyne arriva à travers champ. À bout de souffle, de son frêle corps, il portait sur son dos une jeune femme rousse inconsciente, avec une plaie à moitié cicatrisée et infectée en plein torse. À deux doigts de s'effondrer sous le poids de sa compagne, il marchait lentement mais avec détermination. Son yukata à fleurs raffinés était crasseux et partiellement couvert du sang de celle qu'il portait.

Xía fut rapidement mise au courant et se rendit au confins de son territoire afin de les voir de ses propres yeux. En temps normal elle ne se serait pas déplacer pour ça, mais un détail dans leur description l'avait poussé à s'y rendre en personne.

Ses citoyens l'emmenèrent voir les blessés dans l'un des rares hôpitaux rustique, elle y découvrit bien ce qu'on lui avait décrit. La jeune femme était alitée, ses blessures pansées et, endormi sur une chaise et à moitié allongé sur le lit de son compagne, le jeune homme lui tenait tendrement la main.

- Il n'a pas voulu la lâcher du bout en bout. dit un des membres du village à sa cheffe.

- Je vois ça.

- Il dit l'avoir porté pendant des kilomètres au travers les plaines.

- Tout seul, alors que c'est un gringalet et elle plutôt une masse ?

- C'est ce qu'il semblerait... C'est normalement impossible, il est trop faible.

- Je crois qu'il a puisé dans une force qu'on ne trouve pas dans les muscles. soupira Xía. Tu peux disposer, je m'occupe du reste.

Poliment, il partit. La matriarche qui avait apporté de quoi travailler se mit à remplir des documents sur à table à quelque pas du couple, attendant qu'ils se réveillent. Des deux, se fut la jeune fille que se réveilla en première, dans un petit hoquet de douleur à cause de sa plaie.

- Où suis je ?

- En sécurité, jeune fille. dit Xía calmement. Nous t'avons soigné, tu n'as rien à craindre mais tu dois encore te reposer, évite de t'agiter.

- Merci. répondit-elle en se détendant. Elle remarqua Thao à ses cotés, toujours endormi. Tendrement, elle lui caressa la joue.

- C'est ton petit copain ?

Lía arrêta instantanément son geste, gênée.

- Et bien, oui je crois, on peut dire ça.

- Normalement on croit pas, on sait pour ce genre de chose, enfin bon ceci sont vos affaires. Il faut que tu saches qu'il t'a sauvé la vie en te transportant jusqu'aux portes de notre territoire. Sans parler qu'il nous a supplié en pleurs de te sauver, qu'il pouvait même payer de son corps si l'on le souhaitait.

- Il a vraiment dit ça ?

- C'est ce qu'on m'a rapporté. D'ailleurs tu peux le réveiller, il nous a demandé de le sortir de sa torpeur une fois qui tu aurais repris connaissance.

Tendrement, le jeune femme réveilla son amant qui laissa s'échapper une petite larme d'un oeil. Ils ne se dirent rient, juste leur regard suffisaient à exprimer sur ce que chacun ressentait. Xía remarqua cette lueur spécifique qui brillaient dans leurs yeux, elle la reconnaitrait entre mille. Cela lui rappelait deux excentriques qui vivaient loin du village.

- Reposez vous. dit la cheffe. Nous discuterons de votre situation quand vous serez en état. Sonnez la petite cloche si vous avez besoin de quelque chose. Nous n'avons pas besoin de beaucoup de personnel dans cet hôpital en ce moment.

Poliment, elle prit congé des deux rescapés et rejoignit le médecin chef pour lui donner les consignes.

- Une fois qu'ils seront sur pieds, envoyez les au village. Je m'occuperai personnellement de leur cas.

- Vous êtes sûre cheffe ? Je vois pas ce qu'il pourrait nous apporter. Sauf votre respect nous sommes pas une terre de refuge. Je suis sur qu'ils sont de braves gens mais ils n'ont rien à faire ici. La fille est certes bien bâtie mais c'est une simple humaine, et le garçon j'en parle même pas....

- C'est à moi d'en décider Docteur Jihaho.

- Pardon cheffe, je ne voulais pas vous offenser, je dis ça pour eux, ils ne pourront pas travailler aux champs comme ça, que ce soit ceux de céréale ou de bataille.

- Ne vous en faite pas, je trouverai quelque chose.

- Comme il vous plaira.

Plusieurs jours plus tard, le couple se présenta à la demeure de la patronne. Lía n'avait pu montrer une certaine excitation en voyant ce peuple uniformément massif, mais aussi un certain sentiment de sécurité. Tendus par la situation, ils entrèrent dans l'édifice où Xía les attendait pendant qu'elle s'enfonçaient dans des calculs de taxe et de prévision d'inflation.

- Bienvenue dans ma modeste demeure. Je vous demande de patienter encore une ou deux minutes le temps que je termine s'il vous plait.

Contrairement à ses collègues, Xía n'employait personne en tant que secrétaire ou pour faire l'accueil, il lui arrivait donc souvent de devoir faire patienter ces interlocuteurs afin de pas perdre le fil de son travail. Une fois qu'elle eut signé un document de sa main et d'ajouté le sceau de sa ville, elle soupira.

- Avant tout j'espère que votre convalescence c'est bien passé.

- Oui, merci beaucoup de votre hospitalité. dit Thao respectueusement en s'inclinant.

- Pouvons nous installer ici ? demanda Lía sans y mettre la moindre forme. Je pourrais travailler comme vous, j'ai le physique parfaitement adapté ! sourit-elle en montrant fièrement ses biceps.

- J'apprécie votre enthousiasme mais sans vouloir vous vexer dans l'état actuel, vous êtes à peine plus forte qu'un enfant de huit ans...

- Vous vous fichez de moi là ? s'énerva Lía.

- Une démonstration vaut mieux que mille explications. soupira la cheffe qui retroussa ses manches, dévoilant ses bras fin. Faisons un bras de fer.

- Vous êtes sur ? s'inquiéta Thao. Sans vous offenser, je crains que vous ne...

- Si elle gagne, je vous offre un toit et de la nourriture à vie.

- Voilà une offre qui me plait ! Je suis prête ! s'exclama la rousse en ce mettant en position.

- Lía je ne sais pas si c'est une bonne idée, les rumeurs disent qu'ils tous une force colossale ici.

- C'est qu'une enfant, on a enfin la possibilité de vivre en paix et je ne vais pas la laisser passer !

Cette phrase ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, Xía sourit intérieurement avant de se mettre en position aussi. Son adversaire tressaillait d'impatience et quand elle donna le top départ, son sourire disparut instantanément. Elle avait beau pousser de toute ses forces, rien ne se passait. Ses propres bras tremblaient sous la pression alors que la patronne ne semblait rien sentir.

- C'est quoi ce bordel, je vais pas me faire battre par une mioche en fauteuil roulant ! J'ai une promesse à tenir !

- Arrête ! intervint Thao. Tu vas te blesser !

- On va vivre ensemble et on manquera de rien ! Je t'aime et je te protégerai même si je dois me prêter le bras !

Durant une demi seconde, Xía sentit son bras vaciller, mais dans l'instant suivant, elle remporta la partie avec délicatesse. Noyée dans l'incompréhension Lía dévisagea son adversaire

- Tu en as sans doute entendu parlé, nous ne sommes pas complètement humain. Nous avons tous une force inatteignable pour le commun des mortels. Si moi qui suis handicapée par mon état physique je peux battre une femme aussi bien sculptée que toi, je te laisse imaginer pour le reste de mon peuple.

Un sentiment de peur s'installa dans les tripes du couple, comment une fille si frêle pouvait posséder autant de force. C'était forcement du à la magie.

- Connaissez vous l'histoire de notre pays ? dit Xía. Les légendes disent que nous sommes tous des descendants plus ou moins éloignés du fondateur de chaque ville. Pas forcément par le lien du sang évidemment mais certain par leur incommensurable pouvoir comme l'Archimage Balthazar de Gehirn ou la Première, Yujin Amalia créatrice de notre village. On raconte que la tombe de Balthazar inonde sa ville de sa magie alchimique, ici nous serions peut être les fruits, littéralement ou métaphoriquement, de l'Arbre de vie qu'elle est devenue. Et ainsi, nous disposons tous d'une force surhumaine et une faculté à entrainer nos corps efficacement.

- Je suis donc aussi faible qu'une enfant ?

- Hélas oui, mais j'aurais quelques idées pour que vous puissiez vous rendre utile, à moins que vous ayez des propositions. Nous aurions besoin de quelqu'un d'investit dans la taverne non loin d'ici, nous manquons cruellement de petit commerce et d'artisans.

- Pourquoi n'engagez vous pas des gens venu d'ailleurs ? demanda Thao.

-Il n'y a que très peu de personne qui viennent aménager ici, et la plus part n'arrivent pas à s'accoutumer à nos coutumes si j'ose dire. Et par effet de réputation, notre village est devenu synonyme d'un village peuplé de monstre ou de brute. Ce qui dans un sens n'est pas complètement faux, mais nous arrivons très bien à nous en sortir. Et cela sans parler que nous sommes la première ligne militaire de la fédération.

- Je n'y connais pas grand chose sur comment tenir une taverne. Mais je pourrais au moins assurer le service. dit Thao.

- Je ne sais rien faire moi, à part voler et me battre.

- C'est déjà pas si mal. Enfin bref, je vais vous montrer votre nouvelle demeure.

- Sérieusement ? Vous allez nous offrir un toit ? s'exclama Lía.

- Exactement, par contre vous vivrez ensemble. Je vous laisserai décider de l'aménagement et je viendrais inspecter moi même ce que vous en fait après quelque temps. Suivez moi.

Assise dans son fauteuil, elle les conduit à leur futur résidence. Une maison typique de taille moyenne, parfaite pour un couple. Il y avait toute les commodité en plus de deux chambre. l'ameublement était minime mais l'essentielle y était. Thao était bouche bée devant ce cadeau et sa compagne se mettait à musarder comme une enfant.

- Je vous ferrai porter des vivres dans quelque heures, vous les stockerez vous même dans la remise. Par la suite vous irez vous même chercher votre nourriture à la place centrale, tout y est offert. L'argent sert dans les boutiques privées ne vendant pas de la nourriture en gros comme la boulangerie ou les taverne. Thao vient demain matin à la taverne et toi Lía, viens à mon bureau l'après midi, j'aurais du travail pour vous. Si vous n'avez pas de question, je retourne à la comptabilité.

Avant de s'en aller, son regard se posa sur le couple qui se regardait comme s'ils vivaient un rêve éveillé. Elle regarda leurs yeux, elle y reconnaissait quelque chose, les paroles de son père résonnèrent de nouveau dan son l'esprit.

- Pourquoi vous êtes aussi gentille ? demanda Thao.

- Je me devais de préserver quelque chose. Vous avez le même regard que deux idiots heureux que j'aime.

- Tu nous traites d'imbéciles ? s'indigna la rousse.

D'un sourire bienveillant, elle balaya leurs doute.

- Oui ! Et j'ai sans doute aussi hérité d'eux ! Deux imbéciles qui vivent d'amour et d'herbe fraiche.

The End

N'hésitez pas à lâcher un petit commentaire, c'est la traversée du désert depuis des mois...

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