Chapitre 33 : Jusqu'à la fin, il doit en être ainsi

Chapitre 33 : Jusqu'à la fin, il doit en être ainsi

Alors que la bataille battait son plein, les quatre autres maires de la fédération en observaient le déroulement. Karolina et Amélie se chamaillaient habituellement, même si cela ressemblait à s'y méprendre à des tentatives de drague. Leonardo et Scott eux de leurs coté restaient professionnel en discutant commerce et politique. Pour le moment, si aucun élément ne se mettait à peser dans la balance, les comparses n'étaient apparemment pas encore prêt à se livrer à de la philanthropie.

Pourtant, en l'état actuel des choses, Thao aurait bien besoin d'aide. Ses coups d'éclats à base de permutation se faisait plus lents. Il s'épuisait à vue d'oeil, son endurance et sa précision chutant aussi vite que ses réserves de magie. Fatalement, il finit par se faire totalement anticiper. Une des guerrière du désert bloqua son attaque en l'attrapant au poignet, comme ses congénères elle était plutôt bien bâtie et avait une poigne adaptée à son gabarit.

Elle repoussa Thao d'un puissant coup de pied frontal en plein dans l'abdomen. Immédiatement après, elle lui tira dessus. Le jeune homme esquiva in extremis, lui laissant une balafre sur la joue. Sentant sa plaie couler, il préféra reculer afin de reprendre son souffle.

Pendant ce temps, le chef des Brat, Earl McCarty était entré pour de bons dans la bataille malgré son âge avancé. Il sorti de ses rangs, et de ses lourds éperons il avança dans bruit métallique qui retentissait à chaque enjambée. Précautionneusement, l'ancien empoigna une imposante arme à feu, plus semblable à un petit canon qu'à un Colt. Il enfonça une sorte de grosse cartouche plus large que sa propre main dans le compartiment à munition. Il le referma dans un son sordide de métal, un petit nuage froid s'en échappa. Puis il le fixa à son bras mécanique par une partie qui coulissant comme si c'était une arme à part entière qu'il montait.

Earl et Xía eurent le temps de s'échanger un regard. La cheffe commença à prendre peur, la situation était déjà critique, elle n'avait pas envie de rajouter un autre facteur de complication.

- Repliez vous derrière moi et couvez mes arrière ! hurla Xía.

Sans demander une raison, ses Hommes lui obéir, pour s'organiser en formation circulaire. Elle ouvra son Herbier à une page bien précise et en tira plusieurs graine en prévention, attendant l'attaque de son adversaire. De son coté, les guerriers de Earl s'écartèrent du chemin et se replièrent sur le coté. De ce fait, ils laissaient un vaste champ de tir à leur dirigeant.

Il prit une position un peu incongru pour un tireur, il mit un pied largement devant l'autre, imitant un peu la pose des jambes lorsque que l'on pousse un objet lourd. Le corps penché en avant, il tendit son bras mécanique et de la fumée s'en dégagea. Un son aigu et strident crissait à l'intérieur. Ce bruit se faisait de plus en plus important au fur et à mesure que la vapeur s'intensifiait. Au moment où il se stoppa, Earl se raidit pour prendre appuis sur le sol.

Si l'on pouvait comparer les bruits de leurs armes habituels cela serait l'équivalent du tonnerre, mais ce qui sortit de cette arme se rapprochait davantage d'une éruption. Xía eut le temps d'invoquer une imposante rangée de chêne robuste en guise de bouclier devant cette sphère incandescente qui surgit des entrailles de plomb du canon. Earl glissa en arrière, repoussé par le recul de sa propre machine, alors que son bras d'acier prenait une teinte plus rougeoyante.

Ce projectile d'une obscure clarté asséchait le peu de verdure restante sur son chemin, traçant un sillage de flamme derrière lui. Xía renforça sa défense par des lianes et bambous servant de cales à la rangée de chêne. Mais ses précautions se révélèrent insuffisantes, au moment de l'impact. Au moment où cette balle magique percuta sa cible, sa puissance se décupla et se projeta en avant afin de former un large cône de destruction.

Le bois et toute sorte de végétation furent instamment pulvérisés. Xía et ses guerriers furent projetés en arrière par le souffle de l'explosion. Tous écopèrent de sévères brulures sur le corps, dans son malheur elle se réjouissait de ne pas sentir ses jambes vu la chaire à vif qui suintait sur l'entièreté de sa jambe droite. Ses hommes aussi brulé avaient bien mieux résisté à la déflagration pour leur solide constitution et leurs armures. Xía ne devait sa survie qu'à son porteur qui avait à peine eu le temps de se tourner pour la protéger. Elle se mit à ramper vers son allié le plus proche pour qu'il l'aide à se déplacer.

Du coté du peuple du désert, Earl essuya de longs et épais sang s'échappant de sa bouche et de son nez d'un geste calme. Il toussa, recouvrant davantage son gant de cuir de sang. Il s'avança de nouveau en rechargeant son arme.

- Protégez la cheffe ! Quitte à crever ! hurla un des guerriers.

- Couvrez le boss ! ordonna une commandante adverse.

- Thao ! cria Xía. Arrête le avant qu'il ouvre le feu.

Les deux armées se lancèrent dans un nouvel assaut, un assaut décisif. Si les guerriers du village des fleurs n'arrêtaient pas Earl, c'en était fini d'eux. Et si Earl ne portait pas de coup décisif, son corps ne tiendrait pas longtemps les répercutions physique de son arme.

Thao tentait de se frayer un chemin dans la bataille. Ses esquives l'avait contraint à attaquer Earl par son flanc droit, alors que Xía se trouvait en face de son adversaire. Malheureusement ce mur défensif était trop compliqué à passer sous un tel feu nourri. Risquer un long tir pour se permuter était bien trop dangereux, ces tireurs d'élite avaient largement le temps de calculer la trajectoire s'il en abusait.

Des hommes et des femmes tombaient de nouveau sur le champ de bataille, durant cette pauvre poignée de seconde qui semblèrent durer une éternité dans les deux camps. Alors que Earl avait terminé sa préparation, Thao était à portée. Il s'agissait que de deux petites permutations pour le stopper, mais l'ancien avait écoulé son temps de recharge. Le doigt sur la gâchette, il lança un regard résigné au jeune garçon.

Xía et son porteur n'avait pas eu le temps de fuir bien loin, surtout qu'en fin tireur, Earl n'aurait aucun mal à les aligner à distance. Dans un geste désespéré, elle réinvoqua ce bouclier végétal. Il était impossible que elle et ses compagnons ne résistent à une nouvelle déflagration. Thao ne pouvait plus l'arrêter, mais il pouvait en finir avec lui qu'après la fin de son tir. Les deux chefs vaincus que se passerai-t-il ? Xía allait se faire tuer, devait-t-il rééquilibrer la balance immédiatement ? A cette question, il trouva de lui même une réponse évidente. Earl appuya sur la gâchette, et du métal, rugit la mort.

- Madame !! hurla Thao en disparaissant dans une permutation.

Toute personne dans la bataille s'était jeté au sol, les chênes qu'avaient levés la mairesse se firent engloutir par la lumière. Elle ne pouvait plus rien faire. Earl avait parfaitement maitrisé son tir. La destruction conique l'empêchait de s'en sortir.

Mais, alors que la chaleur de la déflagration commençait à roussir ses joues, elle sentit une main lui attraper le bras Le paysage défila devant ses yeux à une vitesse extraordinaire. Elle eut à peine le temps de reconnaitre le jeune homme en yukata. Elle s'effondra par terre à quelques centimètre de l'explosion qui retentit dans son dos in-extremis.

Son porteur, et les autres n'avait pas eu autant de chance. Ils avaient pris l'attaque de plein fouet. Leur armure avait résisté, mais la couleur feu qu'elles arboraient ne laissaient aucun doute au sort de leur porteur à l'intérieur. Le métal fumait littéralement de toute part, un corps fait de chair et de sang ne pouvait survivre à ça. Mourir d'hyperthermie, liquéfié dans sa propre armure faillit faire vomir Xía devant le sordide tableau qui se dessinait devant elle.

Les hommes et les femmes à ses cotés qui avaient formé un ultime bouclier humain pour la protéger restaient debout et vaillant même dans la mort. Leur amure auparavant noir, brillait de cette couleur propre au fer chauffé a blanc. Leur masque de démon encore intact qui fixaient leur adversaire, la fumée qui s'en échappaient pouvait faire croire qu'ils respiraient encore.

Le dégout et la peur s'empara de tous les membres de la bataille. Cette rangée de démons que même la mort ne faisaient pas tombé, et la conscience d'avoir des amis, des amants ou des fiancées décédés sans plus avoir figure humaine l'intérieur paralysèrent les deux camps.

En pleine confusion mentale, quelque chose fit reprendre ses esprits à Xía. Des tremblements et des spasmes, pas les siennes mais celles de celui qui la tenait dans ses bras. Elle baissa le regard et vit pour la première fois quelque chose que personne dans le village n'avait pu n'avait pas voir. Le yukata du jeune homme avait brulé dans son dos, dévoilant sa peau recouverte de ce qui représentait son plus grand traumatisme. Un dragon aux couleurs de jade s'enroulant sur le dos de Thao, sa gueule se terminaient sur l'épaule gauche du jeune garçon, laissant apparaître une fraction de sa crête dorsale sur le bas de son cou. En colère, ce dragon, avait un regard mauvais et semblaient sur le point de déchainer toute sa fureur sur le malheureux qui avait fait l'erreur de le provoquer.

Xía sentit sa main auparavant douce se raidir et se serrer sur son corps au point de lui faire mal. Elle savait que personne n'avait vu son dos, la chose qui lui faisait le plus honte. Même Lía ne l'avait jamais vu en entier.

- Calme toi Thao ! Je suis là ! dit la mairesse.

- Ma...dame... articula-t-il en lâchant prise.

Le jeune homme se mit alors à trembler tellement fort qu'il semblait convulser au sol. Plus rien de ce qu'il disait n'était intelligible. Ajouté à cela, ses yeux perdus dans le vide indiquait clairement qu'il s'imaginait revivre son passé. Xía s'empressa de fouiller dans son Herbier à la recherche d'un d'un fruit qui consommé trop mur était un puissant somnifère. Mais pendant ce temps, le peuple du désert avait repris ses esprits.

- Éliminez les ! cria Earl. Croyez moi, même s'ils debout ils sont bel et bien mort ! Feu à volonté !

Esseulés par la permutation, Thao et Xía se retrouvaient à l'écart du reste de leur troupe. Entre une infirme et un homme paralysé, ils ne pouvaient pas faire grand chose à par tenter une nouvelle protection devant le déluge de balle annoncé.

- ARRETEZ ! hurla une voix féminine.

Lucy, surgit hors des décombres sous lesquels elle avait été enseveli suite à la première déflagration. Les épaules et le front en sang, elle se tenait le bras droit qui avait l'air de la faire souffrir.

- Stoppez ce massacre ! A quoi cela va vous servir de gagner si vous mourrez tous ? J'ai trouvé une perle du désert ! dit la constellationniste. La magie commence déjà à revenir ! Il y a forcement un moyen de réhabiliter votre agriculture ! Trop de vie ont été gâché pour rien alors qu'on pourrait juste trouver un arrangement !

- Lucy. soupira Xía.

- Vous délirez jeune fille. dit Earl en crachant du sang. Arrêtez de vouloir jouer les sauveuses, vous êtes bien trop naïve.

Il marqua une petite pause pour reprendre son souffle et se dégager la trachée.

- Ouvrez le feu. ordonna-t-il.

Lucy faillit chuter à ce glacial retour à la réalité. Les Hommes du désert exécutèrent les ordres de leur chef. Ils se placèrent pour effectuer un large tir de suppression, et sans hésitation ils ouvrirent le feu.

Mais alors que Lucy et les villageois allaient se faire abattre, les balles se figèrent en plein mouvement, puis elles tomèrent, comme si on avait supprimer leur mouvement. Un homme arriva, non pas par la fois terrestre mais par celle des airs. Il volait à quelque mètre du sol, marchant calmement comme s'il y avait un plancher invisible sous ses pieds. Il était vêtu d'une redingote noire raffinée par des ourlets d'or et argents, en dessous une chemise blanche immaculée avec des broderie bleu roi sur le col. Pour compléter le tableau, et pantalon de costume noir d'une soie hors de prix et une paire de chaussure baroque aussi ciré qu'on pourrait presque voir son reflet dedans. Son oeil droit masqué par un cache oeil qui, à contrario de l'opulence du reste de sa tenue, était bien rustique. Ses cheveux blond mi longs virevoltaient au vent pendant que ses yeux entre vert et bleu fixaient le champ de bataille tel un aigle piquant sur sa proie.

- Allons allons, vous n'allez pas tirer sur une si charmante demoiselle, surtout après un si beau discours !

Lucy le reconnaissait, c'est l'un des cinq maires de la fédération répondant au nom de Scott Turing, elle l'avait vu durant la réunion avec Karolina après l'affrontement avec sa soeur. Il se mit alors à descendre à la manière d'un escalier en colimaçon.

- Ça y est ? Les rats sortent de leur trous ? cracha Earl. Qu'est ce que vous voulez ?

- Mon cher, vous le savez pertinemment vous proposer un marché des plus alléchant. répondit-il en arrivant la terre ferme.

- Un marché ? C'est maintenant que vous vous ramenez pour ça ? J'connais les raclures de votre genre.

Earl jeta un oeil à ses troupes et leur ordonna de le défendre avec les charges foudroyantes. Immédiatement, ils libèrent des éclairs qui allait engloutir Scott. Mais à ce moment, un autre homme débarqua sur le champ de bataille. Il arriva non pas en courant mais en glissant sur le sol, comme s'il n'y avait aucune friction entre ses jambes et la terre. Il dégaina ses deux rapières finement ouvragée, l'une avec une gemme rouge au niveau du pommeau et l'autre une de couleur bleue.

Lucy eut le temps de voir derrière lui un fin sillage de glace avant de le voir s'interposer devant Scott et de purement absorber la foudre par la gemme bleue. Les combattants restèrent coi devant se tour de force, à l'exception de Earl qui était le seul à ne pas être surpris.

- Baissez vous !! hurla-t-il.

À ce moment, l'épéiste tendit sa deuxième rapière, et la foudre ressurgit de sa gemme rouge. Volontairement, il visa en l'air et renvoya les éclairs vers le ciel.

- Je vous conseille de vous tenir tranquille messieurs, nous avons affaire avec votre chef. dit-il.

Lucy savait qui s'était également, un des cinq maires aussi. C'était Léonardo, celui qui ressemblait à un amiral vu son chapeau à plume ses épaulettes et son habit aux allures d'uniforme militaire. Il avait les cheveux brun, bien plus court que son confrère.

- Me dites pas que vous êtes tous au grand complet ? demande Earl. Après toutes nos proposition, vous décidez de vous pointer maintenant qu'on est au bord du gouffre ?

- Tu t'arrangeras avec les trois grippe-sous, de mon coté j'ai juste envie de remettre un peu d'ordre. dit Léonardo.

- Pour qu'ils me la mettent à l'envers ? Pas question !

Earl rechargea son bras avec le type de capsule qui causait les atroces déflagrations.

- Arrêtez ça boss ! cria l'un de ses hommes. Vous allez y rester sinon !

- Si je pars en emportant deux de ses salopards ça sera largement rentable les gars !

- Le vieux compte nous emporter avec lui. ricana Scott.

- Fais ce que tu veux, mais ma rapière ne pourra pas emmagasiner autant, mieux vaut mettre les voiles. conseilla Léonardo.

- Pas besoin, il faudrait juste que notre grande perche se mette au travail.

À ce moment, une porte magique aux allures dorées s'ouvrit derrière Earl. Lucy la reconnu, c'était une porte des esprits des clé d'or, à la différence que celle ci était atrocement terne, et il manquait des décorations communes à toutes les portes des esprits. Durant une demi seconde, elle espéra voir Loki en sortir, mais quand la porte s'ouvrit, une grande dame aux cheveux violets en sorti. Contrainte de se baisser pour l'emprunter, elle ronchonna en en sortant, baignée dans une lumière grisâtre.

- Il faut vraiment tout faire soit même dans cette fédération de fous...

- Madame Karolina ! cria Lucy.

Du haut de sa taille dépassant largement les deux mètres de haut, Karolina attrapa Earl par le poignet et se mit à pianoter sur les mécanismes qu'il y avait dessus.

- Voila c'est désactivé.

- Barrez vous tous ! cria Earl. C'est pas vos affaires !

- Bien sur que si, vous vous en prenez à l'une de nos consoeur, nous devons intervenir !

- Vous foutez pas de nous, des rats comme vous ne serait jamais venu s'il n'y avait pas de l'argent à ce faire.

- C'est vrai ! avoua Karolina. Mais tu vas gentiment nous écou...

Un bruit d'explosion l'interrompu. En direction de l'arrière garde.

- Décidément on ne peut pas être tranquille dans ce fichu pays. grogna-t-elle.

De la forêt derrière eux, surgit un guerrier du village. Vêtu de son armure intégrale, recouverte de poussière et de sang. Lucy la reconnue, alors que ce guerrier esquiva une balle et  répliquait avec son sabre. C'était l'armure de Lía.

To be continued

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