Chapitre 26 : Panser ses plaies

Chapitre 26 : Panser ses plaies

Silencieuse, Lucy baissait les yeux sur ses mains après ce long récit tragique du passé commun des deux amants. Quand Thao conclut sa dernière phrase par un long et las soupir, il serra la main, quelque peu calleuse, de sa bien aimée.

- Voila... Si tu n'as rien à ajouter Lía, peut on clore ce sujet ?

Entendre sa moitié prononcé votre nom, cela semblait pourtant anodin, et pourtant cela fit rater un battement à la jeune femme. Elle eut un petit sursaut et passa son index dans ses cheveux roux avant que ses joues ne prennent une légère couleur pourpre.

- Non, c'était parfait...

Ne sachant pas vraiment où se mettre après ce long récit, Lucy se creusa la tête à la recherche d'une quelconque idée pour meubler ce silence gênant.

- Je vais vous chercher de l'eau, vous devez avoir soif après avoir autant parler. articula-t-elle, un peu embarrassée.

Un peu maladroitement, la blonde alla remplir une cruche en terre cuite d'un peu d'eau fraichement puisée. Pendant ce temps, le jeune homme essayait de relâcher un peu la pression. Il inspira profondément, dénouant ses épaules dans un long soupir, accompagné d'un petit tremblement. Hésitante, Lía tendit son bras dans le dos de son amant pour l'inciter à se rapprocher d'elle. Allant au contact, sa main s'arrêta à quelques centimètres de son épaule, ne sachant pas quoi faire dans cette nouvelle situation, elle suspendit son geste.

Puis contre toute attente, se fut Thao lui même qui s'approcha. Il apposa sa tête contre la robuste poitrine de sa bien-aimée, se serrant légèrement contre elle. Le visage de Lía s'empourpra dans sa globalité, surprise par cette réaction, elle eut un léger sursaut. Devant cette position un peu inédite, la jeune femme ne savait plus quoi faire du torrent de sentiment qui l'assaillait. Mais, posant les yeux sur le visage épuisé mais serein de son cher et tendre, elle se calma et se lova doucement contre lui.

Ils restèrent ainsi blottis l'un contre l'autre paisiblement. La constellationniste arriva en plein durant ce moment de tendresse. Gardant ce petit côté vierge effarouchée, Lucy commença à faire le planton avec sa cruche d'eau et ses verres. Silencieuse, elle regarda le petit couple qui lui tournait le dos, une pointe de gêne lui monta aux joues mais rapidement, cette émotion se mua en en un visage serein. Apaisée de voir que l'atmosphère s'était adouci, elle se remit en marche, forçant volontairement son pas afin de prévenir de son arrivé.

Instinctivement, à l'entente de l'approche de la constellationniste Lía rompu leurs étreinte. Mais alors que Lucy posait son plateau, Thao resserra davantage sa main sur celle de sa chère et tendre. Toujours ébranlée par ce soudain élan d'interaction, une petite goutte de sueur de perla sur son front, alors que même un marathon ne l'aurait pas fait transpirer aussi vite. Elle prit un visage que Lucy avait du mal à interpréter. Un étrange mélange de peur, d'angoisse, de joie, et de retenu dû à une soudaine poussée d'hormone de la jeune femme.

La connaissant comme personne, Thao se leva et déposa un petit baiser sur le font. C'est tout ce qu'il pouvait lui offrir pour l'instant mais il savait que sa bien aimée comprenait la portée de son acte, pourtant si anodin pour une majorité de personne. Le coeur de la jeune guerrière décéléra, elle hoqueta un son, tentant de lui dire merci.

- Je sais... murmura-t-il, devinant ses pensées.

Après une poignée seconde de silence apaisant, Lucy leurs tendit leurs verre. Ils burent tous ensemble de cette eau pure, puisée au centre du village.

- Je me demandais aussi, fit Lucy. Ton tatouage, d'ou vient-t-il ? Tu n'en as pas parlé.

A cette question Lía sentit les doigts de son amant se resserrer autour des siens.

- On me l'a fait de force. Durant une représentation j'ai perdu connaissance de manière expliquée. J'ai surement été drogué, et que je me suis réveillé j'étais allongé coté spectateur. Mon dos me fais atrocement mal, j'avais l'impression que l'on m'y avait enfoncé des milliers d'aiguilles... Le fantasme des tatouages était assez récurrent, et vu que j'étais sous l'emprise des pouvoirs de dame Ishikawa, je ne me suis pas rebellé.

- C'est aussi pour ça qu'il ne va jamais aux bains avec les autres hommes. dit Lía.

- Oui...

- Mais, tu te sens bien comme ça ? balbutia Lucy, ne sachant pas comment aborder sa question. Je veux dire que ton apparence et ta personnalité n'ont pas été influencé ? Pas que je te trouve repoussant ! Mais je ne sais pas, peut être que...

Voyant que Lucy perdait pied dans ce qu'elle voulait dire, il leva calmement son bras pour la stopper. D'un sourire bienveillant par sa voix douce et apaisante, il calma la constellationniste

- Peut être, ou peut être pas. J'y ai pensé durant ces années, mais plus j'y pensais plus je me disais de ne plus y penser. Conditionné ou pas, ça n'a pas d'importance, je me sens bien ainsi. En public je suis encore sensible, mais seul j'ai réussi à m'en remettre. Je sais que je n'ai pas l'air d'un surhomme, voir d'homme tout court. Mais je ne me vois pas autrement que comme ça, avec mon maquillage et ma retenue. Tout me monde m'accepte ainsi, moi y compris, alors pourquoi changer ? N'est ce pas, mon coeur ?

La concernée sursauta de nouveau, alors que ce n'était pas la première fois qu'il l'appelait ainsi. Le jeune homme n'était pas le meilleur pour murmurer des mots d'amour, mais cette marque d'intention envers elle après ce long récit la toucha.

- Exactement, pour la culture de chez nous tu es au sommets des canon de beauté. Donc je suppose que ça me parait normal. Mais si c'était seulement ça que j'aimais chez toi, je n'aurais jamais autant fait de trucs aussi stupides juste pour tes beaux yeux...

- Ce n'est pas pour rien que je suis tombé amoureux de toi...

Lía lui donna un grand sourire accompagné d'une toute petite larme à l'oeil de joie.

- Je suis tellement heureuse de t'entendre dire que tu m'aimes. dit-elle en se lovant doucement contre lui.

- Je te l'ai souvent dit pourtant. rétorqua-t-il.

- Je sais... Je sais...

Après un regard complice, ils pouffèrent de rire à l'unisson.

- Je suis heureuse pour vous deux ! conclut Lucy. Je pense que vous avez besoin d'un petit moment rien qu'à vous, je vais vous laisser alors.

- On se retrouve demain pour l'entrainement ! Ça sera plus corsé !

- Avec Taurus on va tout donner tu verras ! conclut la blonde en quittant la taverne.

Le soleil ayant à peine quitter son zénith, Lucy décida de profiter un peu du lac pour se rafraichir, le temps était encore une fois très sec, et un rafraichissement ne pouvait pas se refuser. Heureusement qu'elle avait prit son maillot de bain quand elle avait fait ses valises, il se trouvait à porter de main du reste de ses vêtements, et ça coutait pas grande chose de place. Personne n'aurait cillé en la voyant se baigner en tenue d'Eve, mais Lucy restait Lucy. Elle fit la planche dans ce petit étang où la baignade était autorisée. Contemplant le ciel et sentant l'eau fraiche se mouver légèrement dans son dos, elle se rappela des bateliers qui lui disaient de ne pas tomber quand elle marchait sur le bord du quai pour rentrer chez elle.

Elle rit intérieurement, un détail si futile et inutile et portant, cela lui rappelait une agréable routine quotidienne : Se réveiller, dégager Natsu de son appart, s'offusquer que Grey perde son caleçon, prendre une boisson sous le sourire angélique de Mirajane, Makarov être laxiste avec le conseil et plein d'autres choses. Elle leva le bras vers le ciel immaculé et referma vigoureusement son poing.

Pendant ce temps le couple était rentré à son foyer, ils s'assirent dans leur sofa. Poussant un grand soupir, les deux tourtereaux se prirent la main.

- Je suis fière de toi mon amour. dit Lía, brisant le silence.

- Je ne pensais pas y arriver. Sans toi je n'aurais pas eu la force, je te le rendrais ne t'en fais pas.

- Tu n'as pas besoin de me remercier pour ça.

- Cela me tient à coeur, je me sens mieux peut être que bientôt on pourra le faire.

- Ne te presses surtout pas ! s'exclama la jeune femme, le visage cramoisi.

- J'en ai envie aussi, mais un pas après l'autre, un pas après l'autre même si c'est une montagne que l'on doit gravir, ensemble.

Il conclut sa phrase en déposant un baiser sur ses lèvres, que Lía lui rendit. Puis après quelques minutes, ils s'endormirent la tête l'une contre l'autre.

To be continued

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