Chapitre 23: Je veux simplement danser
Chapitre 23: Je veux simplement danser
Les Geikos vivaient dans une résidence vraiment aisée, la devanture aux couleurs dominantes rouges et dorées étaient parfaitement raccord à ce qu'il se tramait en coulisse. Au rez-de-chaussée, le bureau de Ishikawa, une chambre lui étant réservée, une salle de bain de privée ainsi qu'une immense pièce servant de penderie. Dans l'aile opposée uniquement des salles de spectacle disposant de différents décors selon la pièce demandée par le client ainsi qu'une porte menant à on ne sait où , probablement un sous-sol vu sa disposition. Une porte par laquelle personne ne se souvient avoir passé ni même l'avoir vu une fois ouverte.
Thao, comme ses compères possédaient sa propre chambre, tout confort avec des servants et servantes aux petits soin. Salle de divertissement pour jeux de société tel que le shõgi ou le jeu de go. Il revenait de sa prestation, trainant le pas pour rentrer dans ses quartiers. Ses pensées étaient floues, sa rencontre avec cette jeune fille aux cheveux roux et ce qu'il avaient du faire durant cette soirée. Le jeune garçon s'affala sur son lit, posant sa main sur son front humidifié par une certaine frayeur. Il se leva et appela un serviteur, lui demandant une bouteille de saké.
- Je suis désolée, dit la servante. Vous avez treize ans, dame Ishikawa interdit l'alcool sous la barre de seize ans.
- S'il vous plait ! J'en ai besoin ! fit-il presque implorant.
Un peu décontenancé, la servante hocha la tête et se pencha en avant de manière respectueuse.
- Très bien, je reviens dans quelques instants.
Elle trottina vers les cuisines où nombre de ses collègues étaient affairés à annoncer et recevoir les commandes. Alcool, pâtisserie ou plat raffinés il y avait de tout pour satisfaire n'importe quelle soif ou faim. Attendant son tour, Anetha la servante discuta avec une de ses amies au cheveux brun.
- Pourquoi tu commandes du saké ? Tu es responsable chez les cadets non ? C'est un ainé qui t'as dépêché ?
- Oui c'est ça ! mentit-elle.
- Il t'a pas fait d'avance j'espère ! plaisanta la brune.
- T'as déjà vu un Geiko draguer ou te demander un certain type de faveur ? ricana-t-elle.
- C'est pas faux, ils sont trop passionnés par la danse pour penser à ça je suppose.
- Surement !
- T'imagines pas à quel point je me sens en sécurité ici ! Mon ancien employé mettait la main aux fesses de toutes ses servantes ! Alors qu'ici je n'ai jamais vu ni entendu le moindre problème ! Leur éducation est irréprochable !
- Éducation ou pas, c'est incroyable qu'aucun n'ai jamais succombé le moindre un instinct primaire...
- Si c'est pas lié à leur danse ou à une pièce, ça doit simplement pas les intéresser.
- Je me demande surtout si...
Avant qu'elle puisse terminer, un cuisinier lui apporta une bouteille de grande qualité ainsi qu'une coupe d'un blanc immaculé sur un plateau d'argent, la coupant dans son élan.
- Merci ! À tout à l'heure Sera !
Anetha prit son plateau et quitta sa collègue.
- C'est la première fois qu'un cadet désobéis aux règles... Si cela s'apprend je ne risque rien, cela sera de sa faute, mais c'est étrange...
Mettant un terme à ses divagations mental, Anetha remonta les escalier afin d'apporter la commande de Thao. Elle frappa gentiment à sa porte, attendant la réponse du jeune homme. D'une voix étouffée, il lui dit d'entrer. La servante, le vit recroquevillé sur son lit, serrant fermement le haut de son yukata pour le maintenir fermer.
- Voilà votre Saké, je le pose sur la table... N'hésitez pas à m'appeler si vous désirez autre chose...
- M...Merci... balbutia-t-il, les yeux perdu dans le vide.
Elle prit rapidement congé et retourna à ses occupations après une courbette respectueuse. Thao, resta quelques minutes hésitant. Il a toujours été intrigué de voir les adultes boire de l'alcool et se demandait quel gout cela avait. Voir ses clients siroter cette boisson pendant ses représentation lui avait donné l'idée d'en commander même si un énorme sentiment de malaise l'envahissait. Après cette longue méditation, il ôta le bouchon de liège et remplit la petite coupelle.
Thao regarda le liquide tourner dans son récipient, il huma le parfum sauvage qui se dégageait du récipient, lui faisant tourner la tête. Il leva la coupe et trempa ses lèvres encore empreinte de ses produits de beauté. Ce rouge coula de la commissure des lèvres pour tomber en plein sur son yukata blanc. Il frissonna devant ce gout bien trop agressif pour ses jeunes papilles. Il observa de nouveau l'alcool, comme fasciné par sa nature et cela durant de longue minute.
Il ouvrit la fenêtre de sa chambre et vida l'entièreté de la bouteille dans les haies adosser au mur. Il rangea la bouteille dans une de ses longues manches qui étaient assez grandes pour la cacher.
Heureusement, comme le jeune homme l'espérait, il croisa un serviteur auquel il remit la bouteille, prétextant l'avoir trouvé par terre. Alors que Thao se rendait vers la salle commune, de grands bruit de foule se faisaient entendre à l'extérieur. Cette agitation s'approchait même de sa position. Les portes s'ouvrirent brutalement par deux grosses brutes qui Thao savait être des gardes du corps. Dehors, des hordes d'hommes et de femmes en plein émoi ou admiration à la vue de la personne entourée par les gardes. Une magnifique jeune femme qui ne lui était pas inconnu, la Geiko la plus réputé de l'établissement et par dessus tout la plus caractérielle, voir peut être la seule.
Son teint était plus pale que la moyenne, ses cheveux coiffé du chignon traditionnel se démarquaient par de très nombreuses mèches rebelles tombant sur sa poitrine inhabituellement mise en valeur par un bustier noir lassant ses épaules nues. Ses yeux argenté, une étrange petite perle planté sur nez et son énorme tatouage sur l'épaule gauche la démarquait de ses homologues. Lorsqu'elle marchait, une mystique fumée grisâtre la suivait qui sentait incroyablement bon, un mélange d'agrume avec une pointe de gingembre. En entrant, les ragots prirent d'assauts de toutes les bouches présentes.
- C'est donc vrai ! dit une servante. Elle est donc une magicienne ?
- Dame Gashudakuro est de retour ! Quelle beauté !
- Je la trouve effrayante, elle devrait caché son tatouage...
- Oui, un pouvoir étrange, on raconte qu'elle peut changer en vapeur n'importe quelle chose non vivante...
- Je la ferai bien mienne...
- Elle pourrait détruire des villes avec un tel pouvoir, c'est dangereux !
- Pourquoi expose-t-elle sa poitrine ainsi et ses tenues légères sont un affront !
- Il doit y avoir une limite physique qu'elle ne peut pas dépasser...
Sans prêter attention à toutes les messes basses, elle observa les autres Geikos du regard avant de porter son attention sur un serviteur.
- Toi, va prévenir Anko que je suis de retour ! Et apporte lui ça !
Elle lui envoya un petit sac de cuir d'un air dédaigneux, surpris, le laquais s'embrouilla dans sa réception du paquet. La bourse tomba au sol, laissant s'échapper une pierre précieuse, un resplendissant diamant. Empli de honte, le servant le rangea sous les ''hooooo'' de la foule et fonça au pas de course dans le bureau de la patronne.
Après avoir ordonné à ses protecteurs de prendre congé, elle emprunta les escaliers pour se rendre à ses quartiers au second étage, endroit réservé aux résidents les plus populaires. Cependant arrivé au niveau de Thao, elle marqua un arrêt et s'approcha de lui. Circonspect, il ne comprenait pas pourquoi elle le fixait du regard. Elle se pencha légèrement pour être à sa hauteur et attrapa la lèvre inférieur du jeune homme entre ses doigts.
Cette brutale action lui rappela directement cette cliente d'il y a quelques heures, et de ses mains s'étant glissées contre son gré et sa volonté. Même si elle n'avait fait que de simple touché, cela le faisais trembler de dégout. Il recula, en lâchant un cri de terreur à peine étouffé.
Observant sa réaction d'un air sévère, elle fit demi tour comme si rien ne s'était passé, laissant le jeune homme en pleine confusion mental. On l'aida à se relever, et sans demander son reste, il retourna à ses quartiers.
***
Plusieurs jours plus tard dans la salle commune, Thao et ses compères jouaient ensemble au jeu de go, parlant de sujet uniquement lié à leur travail, du moins jusqu'à ce que le jeune garçon ne brise cette routine.
- Vos clients sont ils bienveillants en cette période ? demanda-t-il en déplaçant sa pièce.
- Et bien, certains sont exigeants. répondit son adversaire d'une manière neutre.
- Ils aiment le travail bien fait. Ajouta un autre joueur à coté de Thao.
- Rien qui n'ait retenu mon attention, peut être une étrange fascination de l'un d'eux pour mes épaules...
- Ou l'un d'autre pour mes poignets. conclut platement un dernier de ses compagnons du même ton.
Devant ses réponses délivrées sans grande motivation, il se reconcentra sur sa partie. Quelques heures plus tard, dans la nuitée le jeune homme faisaient ses prestations dans la rue comme à son habitude avec ses compères. Plutôt souriant, il revit un visage qui ne lui était pas inconnu même si ce dernier était en partie dissimulé sous une capuche.
- Oh ? C'est vous ? s'exclama le jeune garçon.
- Comment tu le sais ?
- Je vous ai reconnu à la démarche.
- Juste en marchant ? Tu te fiches de moi ?
- Pas le moins du monde !
- Bon, pas grave. Dis cela t'intéresserait de sortir de là ?
- Mais pourquoi ça ? Je suis des plus heureux la dedans !
- T'es donc un mec ?
- C'est donc tout ce qui t'intéresse ? fit-il, un peu vexé.
- Hey, on vit pas dans le même monde tout les deux !
- Un monde unique mais pourtant différent selon notre vie...
- Je ne suis pas là pour parler philosophie ! Tu ne veux pas t'enfuir ?
- Pourquoi diable quitterai je ma passion ? Je veux juste danser !
- Mais ? C'est évident tu le sais pourtant ! Personne ne le dit mais tout le monde le sait !
- Tant que je peux apprendre de nouvelle pièce à joueur et danser, je suis prêt à endurer toutes les difficultés possibles !
- Je parle pas de difficultés de travail crétin ! T'as pourtant l'âge parfait pour tous ces perv...
Avant qu'elle ne termine sa conversation, elle tourna la tête sur le coté, un membre de la garnison se dirigeait vers elle. Coupant court à la discussion, elle s'enfuit, bien trop vite pour le garde bien trop lourdement équipé pour piquer un sprint.
- De quoi parliez vous !? gronda le garde.
- Cette personne voulait une représentions la Princesse Louve, mais à la vue de ses haillons je lui ai dit que cela n'allait pas être possible !
- Vraiment ?
- Bien entendu !
- Bon... Vous n'êtes pas sensé leur adresser la parole !
- Il se montrait très insistant !
- Mouais... Et vous autres ? Vous confirmez ?
- Nous n'y avons pas prêté attention. répondirent les deux autres Geikos.
- Vous vous fichez de moi ? Ce type était à deux mètres vous auriez pu observer au lieu de danser alors que c'est quasiment désert ! s'énerva-t-il.
- HEY ! interpella une personne du bureau responsable du quartier.
Ce bureau collé à la scène protégée des bateaux permettait de passer directement aux formalité sans perdre de temps.
- Je vous prierai de pas les importuner ! ajouta l'homme d'un âge assez avancé.
- Mais c'est eux qui refuse de coopérer ! Votre gars là il causait à un mendiant ! Plutôt que de m'alerter !
- Et bien l'incident est clos ! Vous pouvez disposer !
- Pfff, engagez vous engagez vous qu'ils disaient. rochonna le garde en s'en allant passablement vexé.
Le gérant dévisagea Thao, lui conseilla de se concentrer sur son travail et retourna à l'intérieur. Il s'assit à son bureau, agrippa la plume dans son encrier et commença à rédiger une lettre.
Mes respects dame Ishikawa, rapport de Mitsui Lato secrétaire du bureau du 3 ème district:
Ce soir, à 23h04, le dénommé Thao à engager une discussion avec un mendiant, il est plus que probable que l'échange est duré plus d'une minute. Je ne sais pas s'il est défectueux, mais son comportement n'est pas dans la norme sans grand écart néanmoins mais cela est inquiétant.
J'en ignore la raison mais il faut prendre les devants avant tout incident.
Fait le 7/10 de l'an 650 du calendrier officiel.
To be continued
Dessin de XiaoBaiArt, retrouvez la sur deviantart
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