~Une main de fer dans un gant de velours~ [Partie 1]

*Je suis navrée, il s'agira également d'un two-shot, ne m'en voulez pas s'il vous plait ! Je trouvais que ça faisait trop long en one-shot et puis comme il y a deux parties dans cette histoire, ça tombait bien ! J'espère que vous allez aimé, c'est sûr un couple que j'ai beaucoup ! N'oubliez pas de me dire votre avis ! Et votre préférence sur le couple suivant !

BISOUS ^^*

            J'étais au milieu de la pièce, une grande salle au plafond cathédral majestueux, avec d'énormes piliers de granite rose dont la tête était recouverte de sculptures détaillant l'histoire de l'édifice. Habituellement, l'espace était dégagé pour laisser place à une allée épurée menant à la lourde porte en chêne lazuré, mais en ce jour particulier, des tables avaient été placées à la va-vite recouverte de tout le nécessaire de préparation, le sol était souillée de poussière venant de l'extérieur et d'autres saletés que je ne pouvais identifier. Les femmes s'activaient, elles courraient d'un bout à l'autre de la salle, de sorte qu'on avait l'impression d'être dans une fourmilière. Elles portaient toutes une robe chemisier longue grise, la seule chose qui les différenciait était le ruban qu'elles portaient autour de leurs cous, chaque couleur désignait un rang, un métier, une fonction. Je faisais tâche dans cette atmosphère avec ma jupe renforcée noire, mon plastron en mitril et ma ceinture camel. Cependant, je ne m'en souciais pas, ce n'était pas le moment pour tergiverser sur ma tenue vestimentaire. Je repérais les hommes devant la grande porte, ils étaient en armure, et attendaient les ordres. Je le cherchais alors du regard, fébrile à l'idée de ce qu'il allait arriver, mais je ne le trouvai pas.

     Je me retournais afin de vérifier pour la énième fois mes arrières, mais mon regard fût happé par la silhouette qui descendait les escaliers. Je me fis une remarque interne en me disant qu'il avait été bien long, puis, j'en eu le souffle coupé en le détaillant. La réalité de la situation me plia en deux, il avait revêtu son armure et sa très caractéristique cape bleu. On pouvait ressentir d'ici sa prestance et son charisme, il avait le regard grave quand il détaillait ses hommes, je ne pouvais que le comprendre, l'heure était grave. Il me rejoignit et je ne pus le lâcher des yeux, personne se s'arrêta à son passage, j'avais l'impression d'être la seule qui ne pouvait plus bouger, la seule à ne plus avoir d'air quand il s'approcha de moi et me lança un sourire triste, peiné et attendri à la fois.

- Tu es prête ? me dit-il.

     Je mis un temps avant de comprendre ce qu'il me disait, et mon cerveau se remit en marche. Non, je n'étais absolument pas prête, il me fallait une arme, et vite. Je regardais autour de moi, et vis un fourreau avec une fine épée sur une table, je me ruai dessus et l'attachai à ma ceinture, avec beaucoup de mal avant de retourner à ses côtés. Je sortis l'épée de son fourreau mais dans ma maladresse, je me fis une légère coupure à la main, je réprimais un gémissement en déclarant.

- Je suis prête mon prince !

     Il rit en voyant ma maladresse et ma grimace, il me prit la main et fit un baiser sur ma blessure. Il me perturbait plus que d'habitude, peut-être était-ce l'approche de la bataille qui me tourmentait.

- Tu n'es pas prête ; souffla-t-il au creux de ma main.

- Mais si, je le suis, je suis juste nerveuse comme tout le monde, et puis, je me suis entraînée si dur que maintenant, je sais me servir d'une épée même dans le noir ! je ripostais.

- Ah oui ? il leva un sourcil en feignant de me croire. Tu ne m'as jamais battu, donc tu n'es pas encore prête.

- Et alors, c'est pas grave que je ne t'ai pas vaincu, est-ce que tous tes soldats ont réussi peut-être ?

- Non mais c'est différent pour toi, et puis, cette épée n'est certainement pas adaptée à toi ! me réprimanda-t-il. De toute façon, tu ne seras jamais meilleure qu'à l'arc ! Toi, tu n'es pas fait pour le corps à corps mais pour les coups fourbes à distance ; sourit-il.

- C'est vrai mais...

- Il n'y a pas de « mais », tu ne peux pas venir Erza ; dit-il fermement.

- Je veux venir ! Qui va te protéger si je ne viens pas ? je le suppliai.

- Tu crois que tous ces soldats sont là pour quoi ?

- Oui peut-être, mais je te protège depuis que tu es tout petit !

- Tu vas piquer ma fierté si tu continues ; railla mon prince aux cheveux bleus.

     Je servais le roi depuis que j'étais petite, à la base, j'étais une simple servante sans famille, mais je m'entraînais secrètement quand je voyais les gardes s'entraîner, par instinct de survie dans un premier temps, puis par admiration. Un jour, le prince m'avait surpris, et il m'avait fait entrer dans la garde. Depuis ce jour là, nous sommes amis, enfin, des sentiments plus forts se sont installés au fil des années, mais je ne les lui avais jamais révélés. Le roi avait fini par voir d'un bon œil notre amitié et de me nommer comme son garde du corps personnel.

- Ça n'empêche que je peux venir et je me battrais avec mon arc ! je complétais.

- Un arc ? Dans un champ de bataille, tu es suicidaire ma parole ! il rit mais cela ne me fit pas rire. Oh Erza, ce n'est pas seulement pour toi que je t'interdis de venir, mais il faut quelqu'un pour protéger les femmes ; il se radoucit en me touchant la joue doucement et me regardant tendrement.

- Je m'en fiche, je veux venir !

- Ce que tu peux être entêtée quand tu veux ! il soupira. Les femmes sont très importantes, elles sont l'avenir de ce royaume, tu dois les protéger coute que coute. Surtout qu'elles seront très probablement les premières cibles des ennemis quand nous serons sur le front.

- Oui mais... mon argument s'éteignit dans l'air tandis que je baissais les yeux, honteuse de faire un caprice, les larmes me vinrent quand je compris que je ne pourrais pas protéger le prince cette fois-ci.

- Ma chérie ; il murmura en me relevant le visage vers lui. Ne pleure pas, je t'en supplie ; dit-il avec une infinie tristesse dans la voix. Je vais revenir !

- Je... je...

- Je sais... dit-il en devinant encore une fois mes pensées. Mais tu ne peux vraiment pas venir, je ne pourrais pas me concentrer pleinement si je sais que tu es là et que tu risques de te faire tuer à tous moments. Contre moi l'idée que tu sois faible, c'est faux, mais le risque zéro n'existe pas pendant une guerre.

     Il essuya mes larmes avec ses pouces et plongea ses yeux dans les miens tendrement. Il murmura pour une seconde fois qu'il allait revenir avant de poser ses lèvres sur les miennes. Ce fut tellement soudain que j'en oubliai de fermer les yeux. Puis mes mains plongèrent d'elles même dans sa tignasse saphir. Il mit les siennes sur me hanches et me rapprocha de lui tout en intensifiant son baiser, comme si c'était le dernier. Je fermais mes paupières et m'abandonnais à ses douces lèvres. Quand il se décala pour reprendre son souffle, je croisai son regard émeraude.

- Jellal ; je murmurais.

- Erza ; il me répondit.

     Nos deux noms flottaient dans l'air tandis qu'il se retournait pour aller vers ses hommes. Il ne se retourna pas, et je compris que s'il le faisait, il hésiterait et prendrait la mauvaise décision. Il motiva ses troupes, monta sur son cheval et prit la tête de l'armée pendant que je pleurais toutes les larmes de mon corps. 

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