Prologue

Voilà déjà 5 ans que je suis une mage de la guilde de Fairy Tail (enfin, douze, si on compte nos sept ans enfermés dans la Sphère des Fées sur l'île de Tenrô) et quelques semaines se sont écoulées depuis la bataille contre Zeleph et Acnologia.

La vie est assez paisible sur Fiore depuis notre victoire et nous n'avons pas eu à affronter beaucoup d'adversaires. Les quelques bandits et mages de guildes clandestines n'osent plus trop se montrer. Cela fait du bien de se reposer, mais l'ennui pointe le bout de son nez. Je manque d'action.

Assise au bord de la falaise près de Magnolia, les pieds dans le vide, je regarde l'océan et repense à mon arrivée à Fairy Tail.

𓆩*𓆪

Je faisais partie de l'une des guildes noires de l'Alliance Baram, les Assassins des Skulls, qui m'utilisait pour mon pouvoir dévastateur.

J'avais huit ans quand le maître m'a arraché à ma famille après avoir découvert mon pouvoir, alors que je faisais trembler la terre pour les empêcher d'attaquer mon village. Les membres de cette guilde m'avaient vite assommée. Lorsque je m'étais réveillée, j'étais avec eux sur la route, portée comme un vulgaire sac à patates par l'un d'entre eux. Je voyais au loin une immense fumée s'élever de mon village.

— Qu'avez-vous fait ?

Je hurlais en me débattant, mais il tenait bon.

— Ce que nous faisons tout le temps, gamine : piller, mettre la ville à feu et à sang, tuer.

— Non ! Ma famille... Pourquoi... pourquoi suis-je en vie ?

— Ton pouvoir, jeune fille. Tu as un grand avenir chez nous.

— Jamais je ne travaillerai pour vous !

— Oh si, tu le feras. Sinon, ton petit frère mourra !

Lui aussi avait été capturé. Je me calmais, car il ne fallait pas qu'il arrive quelque chose à Kiba, il n'avait que 3 ans !

Je leur ai alors obéit pendant de longues années, participant à leurs missions d'assassinat.

Mon pouvoir s'était amplifié : l'art de maîtriser la terre. Je pouvais créer des tremblements et des séismes, rendre le sol meuble pour emprisonner les ennemis dans le sol, créer des murs de terre et de pierres, des torrents de boue... Je pouvais aussi me déplacer sous la surface.

J'avais bien tenté de m'enfuir avec mon frère, mais ils nous en avaient empêchés et l'avaient violemment puni sous mes yeux, alors que des menottes anti-magie rendaient une riposte impossible. Tant qu'il le détenait, j'étais prise au piège.

Alors, j'obéissais.

Je m'entraînais aussi au combat au corps-à-corps. Hors de question de me retrouver à nouveau sans défense à cause d'une barrière anti-magie. Cette guilde comptait dans ses rangs quelques assassins hors pair et l'un d'entre eux m'entraîna.

J'étais devenue une redoutable magicienne et me battais tout aussi bien, néanmoins, j'œuvrais pour le mal.

Lorsque j'eu 14 ans, nous avons attaqué un nouveau village. Seulement, des mages d'une guilde officielle sont arrivés et nous ont combattu. Ils utilisaient de la magie du feu, de la glace et des épées.

Je voulus en profiter pour me retourner contre mes geôliers en leur lançant quelques-unes de mes attaques, mais ils détournèrent mon attention en prenant Kiba par le cou. Je me pris alors un coup de poing qui me fit tomber dans les pommes.

À mon réveil, je me trouvais dans une sorte d'infirmerie que je ne connaissais pas. Les mages qui nous avaient combattus se tenaient devant moi. Bien qu'ils soient de parfaits inconnus, je n'eus pas peur. Cela faisait bien longtemps que ce sentiment m'avait abandonné.

— Salut !

Un garçon aux cheveux roses me regardait avec un immense sourire dévoilant toute ses dents, accompagné de ses yeux rieurs.

— Dis donc, t'es drôlement balèze !

On aurait dit un gosse, pourtant, il semblait avoir mon âge. Il était totalement excité de me voir. Sa façon de me dévisager me mettait mal à l'aise, mais un autre membre prit la parole.

— Heureusement que tu as retourné ta veste, on aurait été mal si on avait dû t'affronter.

Celui aux cheveux noirs m'observait aussi de loin, le dos calé contre le mur, l'œil brillant. La seule question qui me venait alors à l'esprit n'avait rien à voir avec ce que je faisais là : pourquoi était-il en caleçon ? Pourtant, je me résignais à les questionner plus sagement.

— Où suis-je ?

— À Fairy Tail !

Celui aux cheveux roses me souriait toujours en fermant les yeux, la tête penchée. Vraiment, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. S'ils avaient voulu me faire du mal, ils n'auraient pas eu l'air aussi joyeux.

— Où est mon frère ?

— Ne t'inquiète pas, il est là aussi. Le maître s'occupe de lui.

Les cheveux de la nouvelle venue étaient longs et rouges écarlate. Elle ne souriait pas, mais me regardait avec tendresse.

— Comment t'appelles-tu ?

— Yuna.

C'est ainsi que Kiba et moi avons rejoint Fairy Tail et que Grey, Natsu et Erza devinrent mes meilleurs amis.

𓆩*𓆪

Grey, Natsu et Happy me rejoignent sur la falaise et s'asseyent à mes côtés, me sortant de mes pensées.

— Qu'est-ce que tu fais, Yuna ? m'interroge le brun.

— Rien de spécial, je rêvasse. Grey, t'es encore en caleçon.

— Merde ! Mais, comment ?

Qu'il se pose encore la question me fait toujours rire. Je suis tellement habituée à le voir comme ça – ce qui n'est pas pour me déplaire – que le lui faire remarquer est juste une manière de l'enquiquiner : il est bien bâti et beau à regarder. J'avoue, j'avais un petit faible pour lui, au début, seulement, c'est mon meilleur ami, avec Natsu. Il est absolument hors de question qu'il se passe quelque chose entre nous.

— Va t'habiller, le congelo, ça se fait pas de se promener comme ça ! le charrie Natsu.

— Tais-toi donc, l'allumette !

— Tu veux te battre ?

Et les voilà repartis, déjà en train de se castagner derrière moi. Je pourrais les arrêter avec facilité, car, comme Erza, je possède cette capacité à les calmer instantanément. Je crois qu'ils me craignent autant qu'elle les terrorise. Je décide plutôt de les laisser se défouler, nous manquons cruellement d'action, de toute façon.

Je repars dans mes pensées quand le souffle de Natsu me vrille le dos. Je me retrouve propulsée dans le vide. Alors que je tombe, je fais jaillir un bloc de terre des bords de la falaise pour arrêter ma chute, puis crée des marches pour remonter. Aucune panique ne s'empare de moi, je respire encore calmement, quand n'importe qui d'autre aurait hurlé de terreur. Ai-je l'habitude ? C'est certain. Lorsque je retrouve la terre ferme, je vois mes deux amis en train de s'échapper en courant.

— Désolé, Yuna !

Un sourire en coin orne mes lèvres et je plaque mes mains au sol pour le fissurer jusqu'à eux. S'ils veulent jouer, nous allons rire. Ma faille les envoie s'écraser à terre et je m'approche d'eux, mains sur les hanches, tentant un regard furibond pour les faire trembler.

— Dis donc,les garçons, VOUS NE POUVEZ PAS FAIRE ATTENTION ! J'aurais pu mourir par votre faute.

Ils s'assoient, m'observent et éclatent de rire.

— Comme si tu pouvais crever.

Grey m'envoie un clin d'œil et sourit béatement. Pourquoi me regarde-t-il de cette manière ? Tiens, Natsu aussi me scrute bizarrement. Ma pseudo colère s'évapore un peu.

— Pourquoi...

Le souffle de Natsu, le souffle de feu... J'avise mon haut, décomposé, soutien-gorge apparent. Je prends une profonde inspiration avant de répliquer.

— Espèces de pervers, la vue vous plaît ?

Loin d'être comme Lucy, je n'en ai rien à faire que les garçons me voient en sous-vêtements. Cependant, je les prends par les oreilles pour les relever et les traîner à ma suite.

— Allez, on rentre à la guilde. Il y aura peut-être une mission intéressante.

— Tu vas y aller comme ça ?

— Et alors, t'es bien en caleçon, toi.

Et nous rentrons chez nous, passant par Fairy Hills pour que je me change quand même.

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