Chapitre 6 - Ça a toujours été lui
Pdv Yuna
Mais pourquoi Grey me parle de Sting ? C'est franchement pas le moment. J'ai du mal à penser, ma tête bourdonne un peu, j'ai l'impression d'avoir le cerveau dans la brume. Les souvenirs reviennent peu à peu. Je me rappelle avoir pris Natsu dans mes bras alors que son corps était en proie aux flammes à cause d'E.N.D.
Je regarde mes mains, mes bras. J'ai quelques traces de brûlure, néanmoins, ça aurait pu être pire.
— Natsu... Il est...
— Lui-même, grâce à toi. Je vais dire aux autres que tu es réveillée.
Quelques minutes plus tard, Erza entre, accompagnée de Kiba qui me saute dessus.
— Hé, doucement, petit frère.
Un véritable défilé démarre dans l'infirmerie, tout le monde passe me voir. Tout le monde, sauf Natsu. Mon cœur se tord de douleur.
— Yuna, il faut encore que tu te reposes, proteste Erza, alors que je me lève et m'habille pour partir.
— J'ai assez dormi, il faut que je trouve Natsu.
— Tu sais, Grey est venu te voir tous les jours, il restait des heures à ton chevet.
Oh, Grey... Au fond de moi, je sais que c'est Natsu que j'aurais aimé voir en me réveillant. Ne pas l'apercevoir m'a beaucoup peinée, je n'avais jamais réalisé que je ressentais quelque chose pour lui autre que de l'amitié.
— Il t'aime beaucoup.
— Moi aussi, je l'aime beaucoup, c'est mon meilleur ami.
— Il aimerait être plus...
— Erza, je n'ai pas envie de parler de mes sentiments. Grey est mon ami, et je ne le vois pas autrement.
Mais en suis-je bien sûre ?
— Et Natsu ?
— Quoi, Natsu ?
— Il s'en veut beaucoup. Il est persuadé que ton état est entièrement de sa faute. On a beau lui dire que non, il est resté veiller sur toi aussi. On ne pouvait pas le déloger, il ne mangeait plus, il restait accroché à ta main. Il est parti subitement il y a quelques jours, il semblait dévasté, je ne l'avais jamais vu comme ça. Lui aussi, il t'aime.
Je reste sous le choc. Oh, Natsu... Plus sérieusement, on vient de mener un combat hallucinant et Erza me parle d'amour ?
— Je... Erza, arrête, s'il te plaît. Il faut que je trouve Natsu. Ce n'est pas sa faute, il faut que je le lui dise.
— Il va surtout falloir que tu fasses un choix, tu ne peux pas les laisser sans savoir. Grey ou Natsu. Peut-être Sting ? Je ne sais pas ce que tu traficotes avec lui. Mais si tu cherches Natsu, je crois qu'il est parti s'enfermer chez lui.
Sur cette phrase, elle me laisse sortir de la guilde. Je croise Grey devant l'entrée, l'air sombre.
— Tu vas le voir ?
Il me regarde tristement et la peine m'envahit.
— Tu l'aimes ?
— Mais c'est quoi cette question ?
— Au fond de moi, je le sais. J'ai bien remarqué ton petit jeu avec Sting, et je pensais que tu l'aimais peut-être. Seulement, c'est Natsu. Tu as commencé à parler dans ton sommeil. C'était bon signe, ça voulait dire que tu allais te réveiller. Mais c'est lui que tu appelais.
Je m'approche et pose une main sur sa joue, cherchant à capter son regard.
— Grey, je suis désolée.
— Laisse tomber, c'est pas grave.
— Nous sommes amis et je ne veux pas te perdre. Je ne vais pas te dire que c'est moi qui ne veux personne dans ma vie, car je viens de réaliser que ce n'est pas vrai. Tu as peut-être des sentiments pour moi, mais pas que pour moi. Ton cœur bat aussi pour quelqu'un d'autre, je le sais. Et elle, elle n'attend que toi.
Il me sourit.
— Dépêche-toi de le rejoindre, je ne sais pas ce que cet idiot a pu faire comme conneries en restant à se morfondre tout seul.
Je dépose un baiser sur la joue de Grey et pars en courant en direction de la maison de Natsu.
Pdv Grey
Je la regarde s'éloigner. Je pensais que la voir courir après lui me briserait le cœur, mais finalement, non, pas tant que ça. Une part de moi aurait aimé qu'elle me choisisse, cependant, l'autre s'est résignée depuis longtemps.
Et elle a raison, malgré le fait que je la repousse sans arrêt, j'aime bien Jubia, beaucoup, même...
Je rentre dans la guilde et m'approche d'elle.
— Salut, Jubia, quoi de neuf ?
— Oh, Monsieur Grey parle à Jubia !
— Arrête de m'appeler Monsieur Grey, juste Grey, s'il te plaît.
Elle rougit. C'est fou qu'elle puisse sembler si frêle alors qu'elle est redoutable quand il s'agit de combattre et protéger ses amis.
— Ça te dirait d'aller faire un tour ?
Je la rattrape alors qu'elle tombe dans les pommes. Irrécupérable... Mais mon cœur se réchauffe.
Pdv Yuna
Je cours à perdre haleine, j'ai besoin de le voir et je ne vais pas assez vite. A-t-on idée d'habiter si loin de la guilde ?
J'aperçois sa maison, m'arrête devant la porte et reprends mon souffle. Je toque, mais personne ne répond. Je toque encore. Toujours rien. Alors, j'entre.
— Natsu ?
Aucune trace de sa présence. Mais où est-il ? Je ressors de chez lui et le vois, là, au milieu du chemin. Il me fixe, haletant.
— Natsu...
— Je... J'ai senti ton odeur, et je t'ai entendue. Yuna, je suis tellement désolé.
Je cours vers lui et me jette dans ses bras, ses bras si forts qui m'enlacent. Ma tête dans son cou, je le respire. Son odeur... Je ne m'en lasserai jamais. Les larmes se mettent à couler sur mes joues.
— Yuna, je ne voulais pas te faire de mal, je t'en prie, ne pleure pas.
Pdv Natsu
J'attrape ses bras pour qu'elle desserre son étreinte, afin que je puisse la regarder dans les yeux. Ses iris verts sont embués de larmes et j'ai mal au cœur. Je ne veux pas être celui qui la fait pleurer.
— Tu ne m'as pas fait de mal, baka.
Elle pose une main sur mon torse et met l'autre dans mon cou. Elle approche son visage si près du mien que je sens sa respiration contre ma bouche. Son corps collé à moi, je sens aussi son cœur battre contre le mien, qui accélère. Elle cale son front contre le mien et je ferme les yeux, la respirant à plein poumon. Mes mains se nichent dans le bas de son dos et j'en remonte une dans ses longs cheveux soyeux pour les caresser. Je m'apaise à son contact, elle est réveillée, et elle est avec moi.
— Pourquoi pleures-tu, alors ? murmuré-je.
— Parce que je ne te trouvais pas.
Elle redresse la tête pour replonger ses yeux pétillants dans les miens. J'ai envie de goûter ses lèvres, je n'ai pourtant jamais ressenti ça auparavant. J'en ai juste besoin, mais je ne sais pas si je peux.
Elle rapproche sa bouche de la mienne, répondant à ma question silencieuse. Son souffle est chaud, mon corps s'embrase de l'intérieur.
Je mets fin au peu d'espace qui nous sépare en scellant nos lèvres par un baiser.
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